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29 novembre 2013

Vive la Comète et la SNCF

Les gens ne connaissent rien en bouffe, c'est déprimant. L'autre jour, j'ai illustré un billet de blog avec la photo d'un billet de blog avec la photographie d'un hamburger de la Comète. C'est ici que ça se passe :
http://www.jegoun.net/2013/11/camion-qui-fume-sans-tousser.html !

Ne comptez pas sur moi pour faire un beau lien et relire mon billet, je suis dans le car qui m'amène à Loudéac et ceci est mon traditionnel billet de voyage. À ne pas confondre avec un billet de train. Plus précisément, je suis à la gare se Saint Brieuc à attendre le départ. 

Des andouilles ont dit que l'hamburger avait l'air dégueulasse. Ce n'est pas une photo d'un plat qui fait sa qualité. Les Français sont devenus tarés. Incapables de juger de la qualité de la nourriture s'il n'y a pas un génie du packaging comme JJU qui leur présente correctement un plat sur une photo. 

Tout d'abord, je n'aime pas les tomates. Alors quand je commande un hamburger, je le commande sans tomate. Ensuite, il n'y a qu'un seul imbécile qui mange à la Comète undimanche à 14 heures. C'est moi. Le cuisinier me connait. Il ne me met pas de salade car il sait que je ne la mange pas. 

Alors, évidemment, sans vert et sans rouge mais avec uniquement la couleur des frites, du pain spécial hamburger et de la viande cuite, la photo est un peu terne. 

Plus j'y pense, plus je trouve me commentateurs du blog politique cons. 

Continuons. Pour faire un hamburger frites, il faut de la viande hachée, des oignons frais, du pain spécial, des pommes de terre et de l'huile. La qualité des hamburgers dépend de la qualité des produits. Juger à partir d'une photo est impossible. Surtout la cuisson d'un steak haché. 

Quelle bande de cons ! J'vous jure ! Qu'ils me trollent quand je parle politique, je veux bien, mais quand je fais des photos de bouffe !

Il y en a même un qui a remis en cause la qualité de l'huile de cuisson. Sur la base d'une photo. Des crétins. 

Tiens ! Parlons des frites. L'ancien patron de la Comète faisait des frites fraîches mais il avait toujours des surgelées en stock pour assurer les fins de service en cas de rupture. Trois ou quatre ans avant de prendre sa retraite, il a remarqué qu'il avait plus de compliments pour ses frites surgelées que ses frites fraîches. Il y a même des clients qui l'ont dit "ah vous faites des frites fraîches, maintenant ! C'est bien mieux, bravo !" Alors qu'ils avaient eu des surgelées de fin de service...

Même les patrons de bistro sont trollés, c'est vous dire. 

En fait, les industriels comme Mc Cain arrivent à avoir de très bonnes pommes de terre pour leur frites. Plus que les patrons de bistro qui s'approvisionnent sur les marchés de la commune. En outre, l'industriel a des machines spéciales pour couper les patates qui donnent l'impression qu'elles sont coupées à la main... Forcément, les frites sont plus belles. 

Du coup, à la fin de sa carrière, il ne faisait plus que des frites surgelées et les clients étaient satisfaits. 

Des abrutis. 

Mais moins que l'imbécile qui juge la qualité de l'huile à partir de photos faites sur un comptoir avec iPhone. Je suppose que c'est le genre d'andouille qui noie ses frites dans de la ketchup et qui n'en sent pas le goût. Cela étant, il a raison. Moi, je préfère la mayonnaise. 

Cela étant, je m'égare. Montparnasse, si je puis me permettre vu que je fais ce billet à propos de la bouffe dans les trains pour la Bretagne. 

Figurez-vous que le prestataire de la SNCF a complètement changé ses formules et propose maintenant des vrais plats pour un tarif relativement raisonnable. J'ai mangé un risotto et un moelleux au chocolat, le tout accompagné d'une 1664. Environ 12 euros. Ce qu'il y a à noter, c'est que la quantité est très raisonnable. C'est bien la première fois que je mange une formule, dans le train, sans avoir faim ensuite. 

Et le service est convenable, ce qui était pas toujours le cas avant. Par exemple, la vendeuse (pas baisable sauf par El Camino, mais ce n'est pas son rôle) m'a proposé d'attendre d'avoir fini mon plat pour réchauffer le dessert. 

Et nous voilà au cœur du problème : c'est moche. Les plats sont dans des récipients en plastique transparent qu'il convient de transférer dans une assiette. Donc l'assiette ne ressemble pas à grand chose, surtout avec un risotto au poulet et aux champignons.

Un type passe à côté de moi et me regarde commencer mon plat. Peut-être souriais-je bêtement en constatant que la bouffe n'était pas aussi dégueulasse que ce à quoi je m'attendais. Toujours est-il qu'il m'a demandé si c'était bon. J'ai répondu "très" (en pensant aux trucs infâmes qu'ils servaient avant). Il m'a dit que ça n'avait pas l'air. Je ne lui ai pas répondu qu'il n'a qu'à troller mon blog politique. 

Il en a commandé un quand même. Il a eu la même impression que moi : ce n'est pas de la gastronomie, mais c'est très correct. 

Je suppose que la bouffe est fraîche (faite le matin par je ne sais quel truc industriel capable de cuire du riz et du poulet et d'y incorporer une sauce aux champignons déshydratée). 

Je vais finir par un point de vue réactionnaire. C'est très bien que la SNCF se mette à faire de la vraie bouffe, même industrielle (on ne va pas installer une cuisine dans le train...), et cesse ces machins modernes pour faire croire qu'ils pensent à la ligne de leurs clients. Je pense à ces sandwichs pleins de saloperies, ces quiches, ces salades toutes préparées, ces croque monsieur au saumon et à l'oseille (n'improvise un peu...), ces salades de lentilles, ces carottes râpées...

Le signe d'une époque qui s'en va ? De la vraie bouffe ! Avec de la viande et pas une demi tranche de jambon d'un millimètre...

Mais c'est moche ! 




Envoyé de mon iPhone et tapé en 55 minutes. 

Pue d'la gueule

Ce matin, dans ma rame métro, au bout de quelques stations, je constate une forte odeur très désagréable, de celles qui vous prennent à la gorge. Elle semblait « chimique », c'est-à-dire pas corporelle. Ce n’était pas de la sueur, de l’urine, ce à quoi on finit par s’habituer. J’en tire la conclusion que c’était un parfum, plus précisément celui d’une femme que je ne tarde pas à identifier : une chinoise, juste à côté de moi. Je précise l’origine parce qu’il est possible que le ressenti des odeurs dépende de la culture…

Tous ceux qui prennent régulièrement le métro ont été confrontés à des puanteurs diverses. Je ne vais donc pas faire un billet nauséabond pour en parler mais cet événement m’a remis en mémoire mon trajet d’hier matin. Je suppose d'ailleurs que j'ai déjà traité ce sujet, notamment avec certains clochards qui s'endorment après s'être pissés dessus...

Pareil. Au bout de quelques minutes, forte odeur, mais d’origine humaine. Pendant un temps, je crois identifier de la sueur et je mets ça sur le dos de deux ouvriers qui semblaient rentrer du travail. C’était affreux. J’aurais pu sortir et prendre la rame suivante mais je n’étais pas en avance.

Tous ceux qui prennent régulièrement le métro… Vous avez identifié une mauvaise odeur d’origine humaine. Vous savez qu’elle ne vient pas de vous. Vous sortez de la douche, vous avez des fringues propres mais vous avez ce sentiment étrange que les autres pourraient penser que vous en êtes à l’origine. Vous avez l’impression que les regards se croisent, que chacun cherche un coupable. La honte vous monte aux visages. Vous en êtes sûr. Les autres pensent que c’est vous.

Un peu plus tard, je capte une conversation d’un homme et d’une femme, à côté de moi, intrigué par ses paroles à lui que je reconstitue de mémoire.

Lui : « ce matin, j’ai remarqué que j’avais oublié ma brosse à dent. » Je suppose immédiatement que c’était un provincial qui a passé la nuit à Paris. Elle : « tu sais que la plupart des hôtels en vendent. » « Ah ! Non » « Tu aurais pu, aussi, te passer du dentifrice sur les dents avec les doigts, ça sent vraiment très fort. » « Je n’y ai pas pensé ». « Tu peux aussi acheter des bonbons. »

Conversation vaguement surréaliste. Ce type savait visiblement qu’il puait de la gueule et dérangeait les autres mais n’avait pas honte. Il s’apprêtait à passer à la journée ainsi. Probablement en réunion avec d’autres personnes.

A un moment, il se tourne vers moi. Il puait effectivement très fort de la gueule. L’odeur que j’avais identifiée dans le métro n’était pas celle de la sueur d’ouvriers rentrant d’une nuit de travail mais d’un type qui avait visiblement pris une cuite la veille et avait oublié de se laver les dents…


26 novembre 2013

Mon nouveau jouet

C'est avec un métro de retard que je découvre Bitstrips, cette application iPhone idiote qui permet de se créer un personnage genre "bande dessinée" (un rondouillard à lunettes, cravate à chier et cheveux frisés, pour ce qui me concerne).

Je n'ai pas fini de faire le con avec ça.

Je préviens tout de suite Trublyonne : c'est la première "amie Facebook" que j'ai découvert dans ce truc. Elle n'a pas fini de subir des conneries.

25 novembre 2013

Montauban de la société

Didier Goux fait un très bel hommage aux Tontons flingueurs. En cherchant à faire un commentaire à la hauteur, je me suis demandé ce qui fait que ce film est devenu mon film préféré et qu'il peut être considéré comme un chef d'œuvre, un film culte.

C'est un film qu'on a longtemps trouvé nul parce qu'il passait pour tel, à sa sortie, dans cette période où la critique ne regardait que vers la nouvelle vague, Truffaut, Godard,... On le pensait l'archétype du film franchouillard alors qui est tout sauf ça, comme le souligne Didier.

Du coup, on le regarde avec un brin de honte. À ton âge, tu n'as pas mieux à faire ? Putain, il y a rien à la télé ce soir ! Je me rappelle de la dernière fois où je l'ai vu. J'étais avec ma mère et quand j'ai vu que c'était le seul truc à peu près potable, ce soir là, le seul programme susceptible de nous satisfaire tous les deux, j'ai presque eu honte de lui infliger ça.

Je me rappelle d'un soir où il passait en deuxième partie de soirée, un dimanche, vers 1994 ou 95. Je ramenais un copain de Bretagne vers la région Parisienne. Il devait coucher chez moi et prendre un avion le lendemain. Je lui avais dit que je voulais voir ce film. Il ne le connaissait pas, sauf de réputation. Il m'a dit : "on ne va pas regarder ce navet ?"

Évidemment, il était plié de rire, comme moi.

C'est plus tard, probablement, qu'il est devenu culte, que ses répliques sont entrées dans la mémoire collective. Peut être qu'on s'est rendu compte que le cinéma français n'a jamais produit mieux avec un dialogue génial, des acteurs parfaitement à leur place, des scènes d'anthologie... Peut-être fais-je partie de cette génération de Français à ne pas être fier de son cinéma récent et des films à succès, qu'ils soient français ou pas ? Peut-être a-t-on honte d'en avoir fait son film préfère, celui qu'on a regardé le plus souvent ? Ou honte de nos ancêtres qui ne lui ont pas donné le succès qu'il méritait à sa sortie ? Honte de préférer un tel film à tout ce que le cinéma a sorti de plus beau ?

Cette période a produit plusieurs chefs d'œuvre de ce genre. Toujours avec la même bande ou presque comme les barbouzes ou ne nous fâchons pas. Les trois sont de Georges Lautner et avec Lino Ventura. Les dialogues sont de Michel Audiard.

C'est ce cinéma qu'on aime.


Avion

Attention ! Un Airbus A319 en provenance de Londres et à destination de Malaga, va prochainement passer au dessus de Loudéac. C'est ce site qui nous dit ça. Le nombre d'avions qui traversent notre ciel est impressionnant.

Je me demandais d'où l'ami Jacques sortait les cartes qu'il utilise parfois pour illustrer ses billets.

22 novembre 2013

Vie de bureau

Je crois bien que c'est la première fois que je passe une journée de semaine hors vacances sans faire de billet de blog. D'ailleurs, je crois bien, aussi, que ce n'est pas la première fois que je dis ça. Il faut que je m'explique. Quand je dis "il faut", c'est une façon de parler. 

Hier soir, nous avions le Kremlin des Blogs spécial Beaujolais nouveau comme tous les ans depuis 732 sauf en 1792 où nous préparions les cérémonies du début de l'année suivante. Il faut parfois être sérieux. 

Généralement, le Beaujolais nouveau a des conséquences physiques sur moi. La plupart du temps, il me fait dormir. On en rigolait avec l'ancien patron de la Comète. Je n'arrivais pas à me lever le matin et toute la journée, j'étais éteint. Ce matin, ce n'était pas le cas. Je me suis réveillé frais et rose à 7h20. J'ai erré sur le web et à 8h, je me suis dis : mon garçon, faut que tu bouges. Je suis donc allé liquider les affaires courantes et le drame du Beaujolais nouveau commença. Je suis resté 25 minutes sur le trône avec un débit continu.

J'ai tellement chié que je me demande pourquoi je ne suis pas subventionné par la PAC pour toute la pollution que j'ai produite ce matin. Je vous avais dit que le Beaujolais avait des conséquences physiques chez moi. Cette année, elle sont scatologiques. 

Ensuite, j'ai vécu ma vie (torchage, lavage préventif des mains et des dents - deux ou trois fois, à cause du Beaujolais, rasage, douchage, habillage, cafetage à la Comète et voyage en métro). Et je suis parti à 8h45 pour un temps de transport de 45 minutes. J'avais une réunion très importante (comme toutes les réunions où le but principal est de trouver une occupation pour la prochaine réunion) à 9h30. 

Ce n'était donc pas la peine de rédiger un billet de blog dans le métro. Je n'aurais pas eu le temps de le publier. 

Dois-je vous raconter ma journée de travail ? J'arrive au bureau à 9h30. Je commence la réunion de 9h30 à 10 heures (c'est une tradition). Je sors à 13 heures. Je plonge à 14 heures dans une autre réunion d'où l'émerge à 17 pour une dernière jusqu'à 18 heures. Je lis mes mails, bricole deux ou trois trucs...

À 18h20 (un vendredi...) je me casse. 7h50 de travail, c'est énorme. Que les bureaucrates qui me lisent ne rigolent pas. Qu'ils calculent d'abord leur temps de travail en ôtant les pauses café et les discussions sans rapport avec le travail...

Je vais au Tourbillon, sympathique brasserie à côté du bureau, vu que c'était le dernier jour de travail du jeune serveur, Michel. Tous les clients l'adorent. Il a 18 ou 19 ans et un côté juvénile très réjouissant qui nous fait regretter d'être ni homosexuel ni pédophilie. Je lui avais promis de passer... 

À 18h45, je fonce dans le métro. Je fais le compte rendu de la réunion du jour. Et paf ! 45 minutes de boulot en plus. Nous en sommes à 8h35 si je compte bien. 

Ah ! Les bureaucrates ! J'espère que vous avez compté précisément votre temps de travail. J'ai moi-même parfaitement étudié celui de mes collègues (vu que j'étais complexé de bloguer en dehors des heures de loisir). Ça dépasse difficilement 6 heures par jour. 9 heures midi. 13 heures 18 heures. 8 heures. 1 heure perdue en pause café. 1 heure en discussions inutiles. Vérifiez... Calculez vos propres horaires. Vous n'arrivez pas à 9h mais à 9h10 et vous faites le tour des bureaux. Vous commencez à bosser réellement à 9h30. Un lascar vous appelle. 10 minutes de conversation dont cinq minutes de politesse (bonjour tu vas bien et machin tu as des nouvelles). À 10 heures vous décidez de prendre un café... Vous tombez sur machin, vous discutez 15 minutes. En rentrant, vous tombez sur le chef et vous discutez cinq minutes de conneries. Vous arrivez enfin à votre bureau et vous vous rappelez que vous devez réserver un billet de train pour aller voir votre mère en Bretagne. Tant qu'à être sur internet, vous lisez les informations sur l'intranet de la boîte puis vous commencez, tant qu'à faire, à aller sur le site du CE puis allez déclarer vos notes de frais ou poser vos congés. Votre épouse vous appelle pour vous demander de faire une photocopie de votre carte d'identité pour le dossier du crédit pour acheter un frigo neuf à crédit. 

Ne rigolez pas, comptez vos heures. Ce matin, je vais récupérer des documents que j'avais imprimés pour la réunion. Près de l'imprimante, je trouve un cache col, par terre. J'aurais pu le laisser (ce qui aurait été la meilleure solution, la personne l'ayant perdu aurait fini par tomber dessus) mais je l'ai ramassé par réflexe. J'avais une réunion et j'étais à la bourre. Je ne savais pas quoi faire de ce putain de bordel de merde de cache-col. Je suis donc allé le déposer chez la secrétaire du big boss mais elle n'était pas là. Je suis donc resté deux minutes à me demander ce que j'allais en faire avant de me décider à le laisser là. Que ces cons qui perdent des cache-col se débrouillent ! Est-ce que je mets des cache-col, moi, nom de dieu ?!?

Et vous, qu'auriez vous fait ? Le tour des bureaux pour savoir à qui il appartient. Un peu de malchance et vous y passiez une demi-heure. Discuter avec tout le monde et tout ça. 

J'en étais à 6 heures de boulot par jour. En fait, on est plus proche des 5h30. Faites le calcul ! Pas pour vous mais pour votre voisin de bureau... Et vous l'appliquez à vous ensuite. En 1998, le type en face de moi appelait sa femme après déjeuner, lui parlait, parlait à son fils (ça s'est bien passé à l'école, ce matin ?). Ça dirait un quart d'heure. Pas grave... Mais moi même ça me déconcentrait (et ça m'énervait, entrer dans l'intimité d'un type...) à un point que je perdais moi-même ce quart d'heure (j'avais fini par attendre le coup de fil pour aller prendre un café). 

Quand j'ai mené cette étude sur la vie de bureau en observant mon propre rythme et surtout celui de mes collègues (pas pour les dénoncer mais pour me foutre de leur gueule quand ils sont en retard pour un truc), je croyais arriver à une heure par jour. C'était ce que je m'étais fixé pour justifier en moi-même mon temps de blogage. 

Je vais donc résumer devant vos yeux ébahis : un type persuadé de bosser 8 heures par jour en bureau bosse en fait moins de six heures. Vous y ajoutez ensuite les heures de travail inutile (tiens ! Celui où vous faites des statistiques qui pourraient être automatisées !). Vous tombez à cinq heures. 

Oui ! Toi, bureaucrate qui me lis, qui est persuadé être débordé, tu ne passes pas plus de cinq heures par jour à faire du travail productif. Ce n'est pas grave. Parce que que quand je dis productif, tu peux aussi enlever les trois heures de réunion de service, tous les lundis matins, qui ne servent à rien mais te sont imposées par le chef. 

Je parle des bureaucrates mais je pourrais accumuler les exemples. Tiens ! Ça fait une heure que je discute avec les serveurs de la Comète. Ils ont pas trop de boulot mais les clients dînent. Il faut qu'ils patientent en attendant la fin du repas. C'est ainsi. 

Toujours est-il que je ai pas eu le temps de faire un billet de blog, aujourd'hui. Sauf ce soir, en papotant avec les serveurs qui attendent de finir leur journée. 

21 novembre 2013

Vive le Mont-Ventoux !

Grâce à Melclalex, je sais enfin pourquoi FalconHill aime le Mont Ventoux. 

A part ça, j'ai goûté le Beaujolais Nouveau ce midi. Bof...

L'ange niais



Elle dort paisiblement dans l'avion. C'est presque émouvant. Nous pourrions presque faire preuve d'une certaine tendresse. 

Non. Elle a un tatouage de toile d'araignée sur le front et on a mieux à faire que de s'apitoyer sur ce genre de conne 

19 novembre 2013

Geek stupide

Ce matin, je sors de chez moi. Arrivé devant l'ascenseur je me rappelle que je pars pour une journée entière de réunion en dehors de mon bureau. 

Je me dis alors que je ne pourrai pas recharger mon iPhone. Je reviens donc chez moi pour chercher mon troisième chargeur celui que je prends quand je vais en Bretagne) pour éviter de tomber bêtement en panne, ce soir. 

Je pars donc rassuré. 

À 10 heures, coup de fil de ma concierge. "Monsieur Jégou, ne vous inquiétez pas j'ai récupéré vos clefs sur votre porte". 

Ah...

18 novembre 2013

Tramway T7

Dans le blog politique, hier, je racontais ma virée dans le tout nouveau tramway T7 entre Villejuif et Athis-Mons. En regardant le trajet sur le site web dédié, je me suis rendu compte que je m'étais totalement planté sur le trajet accompli entre Thiais (Belle Epine) et Orly. L'essentiel du trajet se fait à l'ouest de la N7 et non à l'est comme je le pensais. Ce grand détour est bizarre. 

Au "carrefour" entre la A86 et la N7, j'ai eu l'impression qu'il allait à gauche (quand on allait vers le sud) et, comme on arrivait à Orly en provenance de l'est, je n'ai pas imaginé une minute qu'on faisait une virée à l'ouest. Ce qui explique ma surprise de voir le prolongement de Rungis à l'est de la N7...
Par ailleurs, voir la second illustration, à droite.

Je ne savais pas qu'il y avait des ateliers aéronautiques au nord est d'Orly (flèche rouge)... Ce qui explique ma surprise de voir des avions garés le long du tramway.

Mon autre surprise, à l'aller, est d'avoir vu l'aérogare dans le fond, sur la droite. C'était justement au moment où l'on retraversait la Nationale 7, vers l'est.

Enfin, l'arrivée m'avait semblé étrange. Voir la dernière illustration. 

Le tramway fait effectivement le tour du Concorde pour arriver dans un espèce de désert avec des grands parkings, dont celui du Carrefour. Par rapport à l'illustration, il me  semble qu'on était beaucoup plus près de la Nationale.

Dernière surprise. Sur les vues aérienne, on voit qu'on est à 7 ou 800 mères des pistes alors que j'ai dis, hier, qu'un avion avait décollé à 2 ou 300 mètres.

16 novembre 2013

Bonne fête !


Ce dessin de Charb (trouvé dans Twitter) m'amuse. Allez savoir pourquoi... (Au moins trois de mes lecteurs le savent). 

13 novembre 2013

Pipi debout

"C'est vous qui remontez des toilettes ?" demande Roger à un client. Un gars qu'on voit tous les soirs mais qui semble fini à l'urine.

"Oui" dit-il alors que la conversation avait attiré mon oreille. "Vous savez qu'il le fait pas pisser dans le lavabo ?" "Ben heu non, j'ai pas fait ça." "C'est une cliente qui me l'a dit. Elle vous a vu." 

Il a payé et est parti. Allez savoir pourquoi. 

08 novembre 2013

Vie de bistro ou chienne de vie ?

J'ai fini tard le boulot ce soir et j'ai continué à bosser dans le métro avec l'iPhone. Quand je suis arrivé à la Comète vers 19h45, j'étais encore dans le taf et je ne me suis pas mêlé aux types que je connaissais qui étaient visiblement "bien partis". Je finissais la rédaction de mails professionnels pour boucler le travail de la semaine (ça aurait pu attendre mardi mais tant que j'avais le nez dedans...).

Par réflexe ou presque, je suis parti boire un coup à l'Amandine où j'ai continué à bosser puis je suis redescendu à la Comète vers 20h30.

Les trois connaissances (dont un pote, Fred, dont je parle parfois ici) commençaient à être pleins. La femme d'un d'entre eux avait appelé le bistro... Il y avait un quatrième lascar. Un chauve quadragénaire qui ressemble un peu à Nestor dans Tintin. Ils leurs payaient verre sur verre. 

Au bout de quelques minutes, il a commencé à me regarder bizarrement. Comme si je gênais son manège. Depuis une heure vingt, maintenant, c'est pareil. Il paye des verres aux autres et pas à moi. Aux autres ? Il n'en reste plus qu'un et sa femme est venue le chercher. 

Il n'empêche que ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu une telle ambiance à la Comète, avec des clients comme j'aime, qui rigolent au comptoir. Mais, je n'étais pas avec eux. Je n'étais pas dans leur délire et je le regrette.

Tout le monde est parti. Il reste le chauve et moi (et les deux serveurs). Il articule difficilement.

Cet imbécile a payé des verres à des gens qu'il ne connaît pas. Et il continue à me tourner le dos. Il a repéré, je ne sais comment, le type qui avait vu son manège (payer des verres à des inconnus pour avoir des potes) et le seul à pouvoir l'interrompre.

Le chauve est parti. Il est 21h45

Dans les bistros, il y a des locomotives. Des types qui entraînent les autres. J'en suis une. Je mets une tournée et tous les autres en mettent une. Les patrons de bistro me chérissent. Je ne me vante pas, observez donc la vie autour de vous au comptoir.

Cet imbécile avait payé des verres à tout le monde sauf à moi pour avoir des amis et il a repéré au premier coup d'œil que je pouvais casser ses plans alors que je m'en fous. 

Je me pose des questions. Combien de bistros a-t-il fait ? Comment a-t-il pu repérer celui (moi) qui est la locomotive ici alors que j'étais en dehors ce soir ? 

Quel pognon a-t-il dépensé dans des bistros pour tenter d'être chef de bande et avoir des copains ?

Pauvre garçon. 


Et les autres imbéciles, clients de bistro, se sont fait avoir tout en ayant bu à l'œil. 

07 novembre 2013

Élevons-nous dans la modernitude

J’étais en train de bosser avec une collègue dans son bureau près d’une salle de réunion. Un groupe de personnes, dont d’autres collègues, y rentrent. Je me dis « tiens ». C’est alors que je rappelle ! Nous avions une formation. J’avais oublié. J’ai interrompu les travaux en cours et je me suis précipité.

C’est une formation à propos des nouveaux ascenseurs que nous allons avoir dans la tour. Vous me connaissez ! Une formation pour l’utilisation des ascenseurs, je n’allais pas louper. Qu’est-ce qu’ils allaient pouvoir nous dire ?

De fait, ça a duré 45 minutes.

Non, parce que vous me regardez, là, vous vous dites : ah, le gros con, il soutient Hollande, il vit au siècle dernier et tout ça. Vous avez tort de vous moquer. Je bosse dans la tour avec les ascenseurs les plus modernes à la Défense, le quartier européen avec le plus d’ascenseurs. Ca vous en bouche un coin, non ?

Vous connaissez les ascenseurs. D’une manière générale, vous appuyez sur un bouton. L’ascenseur arrive. Vous entrez dedans et, là, vous appuyez sur un bouton pour indiquer l’étage. C’est maintenant complètement ringard.

Avec la génération actuelle, le machin pour choisir l’étage est à l’extérieur. Dans les tours avec plusieurs ascenseurs, voire plusieurs batteries d’ascenseurs, quand vous avez fait votre choix, le machin vous indiquer quel ascenseur prendre et vous n’avez vu plus à choisir l’étage dans l’ascenseur. C’est vachement bien dans les grandes tours : ça permet d’optimiser les déplacements. Par exemple, vous avez 10 personnes qui vont au 8ème et 10 qui vont au 9ème. Si les cabines font dix places, il en faudra donc deux. Avec l’ancien système, la moitié (en gros) des mecs qui vont au 8ème vont dans une cabine et l’autre dans l’autre. Les deux cabines vont donc aux deux étages. Avec le nouveau système, il vous « hé ho ! Les cons qui allez au 8ème, vous montez dans l’ascenseur de gauche, et les abrutis qui vont au 9ème dans celui de gauche, et que ça saute et faites pas chier. »

Avec la future génération, celle qu’on va avoir dans la tour, vous passez votre badge devant un lecteur et le machin saura directement à quel étage vous êtes censés aller. Il vous dira quelle cabine prendre. C’est beau nom. J’attends le machin qui me dira « hé ho, connard, tu as vu à quelle heure t’arrive ? Dépêche-toi de monter dans la cabine C qui t’attend. »

Si vous voulez aller à un autre étage, il vous sera proposé, sur l’écran, la liste des étages auxquels vous pouvez accéder. Par exemple, ma boite est répartie sur deux étages. Je n’aurai le choix qu’entre ces deux étages (et les étages de service : cantine,…). C’est grandiose, non ? Mieux ! Le machin ne vous dira plus les numéros d’étages mais le nom de l’entreprise et du service occupant l’étage.

Par exemple, un visiteur se présente à l’accueil. Il dit : je voudrais voir l’autre enflure qui bosse pour la maison Partageons les blogs. L’hôtesse lui filera un badge. Le type le passera devant le machin de l’ascenseur, il aura le choix entre « Partageons les blogs », « cantine » et « sécurité ».

C’est beau le progrès non ?

Les ascenseurs les plus modernes d’Europe.
N.B. : Tout ceci ne s’inventant pas est parfaitement véridique même si relativement romancé. La société d’ascenseur, une des plus grandes d’Europe, va effectivement installer son nouveau système pour la première fois à la Défense dans notre tour. J’ignore pourquoi ils nous font cette formation, évidemment inutile pour prendre l’ascenseur (45 minutes !). Je suppose qu’ils veulent nous rassurer ou, tout simplement, nous expliquer les principes généraux de ce truc afin que nous puissions répandre la bonne parole auprès des futurs utilisateurs, ceux qui n’auront pas pu être formés.

06 novembre 2013

Les princes de la cuite

Les tontons flingueurs fêtent ses cinquante ans. C'est probablement mon film préféré. Du moins, c'est ce que je répondrais si on me posait la question. La scène de la cuite est d'anthologie. Dimanche soir, "un singe en hiver" passait à la télé. En faisant le choix de le regarder, je me disais que j'allais voir l'autre cuite d'anthologie du cinéma français.

J'ai été très déçu. Le film est génial, Gabin et Belmondo sont deux immenses acteurs, ils jouent leurs rôles à merveille. Du rire, de l'émotion, tout ce qu'il faut. Il n'empêche que la cuite n'est pas d'anthologie. C'est une cuite de deux trous du cul prétentieux.

Gabin a une parole malheureuse, c'est quand il discute avec le patron du bistro autour de l'étal du poissonnier. Il prétend que Belmondo bourré est supérieur aux autres pochetrons. Je ne sais plus quels termes il emploie : il voyage, il tutoie les anges ? Il parle de cuite mesquine pour les autres.

Non. Ils ne sont que deux cons exemplaires qui se croient supérieurs aux autres. Ils me faisaient penser au connard qui s'était prétendu journaliste au Parisien (tu parles d'un rêve !) et qui avait emmerdé le serveur de la Comète.

Dans les tontons flingueurs, ils sont différents. Ils sont normaux. Ils picolent, commencent à raconter des conneries,... Certains s'endorment. Un va draguer une petite jeune, sûr de lui. Et à la fin, tous ces vieux cons vont virer les jeunes cons qu'ils jugent insupportables.

Ils sont humains. Ils sont vrais. Ils sont nous. Ça aurait pu être moi, certaines soirées au 1880, quand, sur le tard, je n'arrive plus à commander une nouvelle bière parce que les deux serveurs et le patron sont occupés à préparer des cocktails pour des petits jeunes qui ne sauront pas les apprécier... Alors je peste. J'ai envie de tous les virer mais je me rends à la raison.

Les princes de la cuite comme le voudraient Gabin et Belmondo (enfin leurs personnages...) n'existent pas.

J'ai connu quelques types exceptionnels quand ils étaient ivres mais la répétition des soirées fait qu'ils passaient toujours pour des cons, des cons qu'on adore comme dirait le vieux Jacques, s'ils sont gentils, mais aussi des cons qu'on fuit, parce qu'on ne supporte pas cette répétition des soirées.

Je préfère les petits trucs de chacun qui font un côté exceptionnel à tous les personnages. Patrice, qui s'endort debout au comptoir, parfois sans le toucher. Tonnégrande qui nie être saoul et nous explique que sa femme ne verra rien. Karim qui nie avoir été saoul la veille. Je me rappelle de Pascal qui allait toujours retirer du pognon après une cuite pour conserver le ticket pour se rappeler à qu'elle heure il a allait rentrer. Jeff racontait toujours les mêmes histoires de militaires en rigolant tout seul... Ou presque, sa joue de vivre était communicative. Et Abdel qui se prenait pour le roi du Maroc (pas le vrai, celui de Bicêtre). Et Robert, le petit Robert, ancien facteur, qui voulait absolument boire avec nous mais qui n'arrivait pas à tenir le rythme à la bière et buvait un petit blanc une tournée sur deux. Et "Églantine" (j'ai oublié son nom) qui n'arrêtait pas de répéter "santé mais pas des pieds" à chaque tournée non pas pour le plaisir du jeu de mot mais pour se moquer des ivrognes. Et Bruno qui allait tirer 100 francs tous les soirs pour ne pas dépenser plus mais qui buvait à crédit quand il avait dépassé le plafond ce qui fait qu'il devait au moins 1000 francs toutes les fins de mois (c'est rigolo, les patrons se rappellent assez bien de la date à laquelle les clients touchent leurs salaires). Et moi qui… non, rien.

Le « singe en hiver » a deux défauts. Le premier est de faire croire que c’est possible. Non. Deux types saouls n’arrivent pas à installer un feu d’artifice. Les efforts physiques les auraient anéanti ou les auraient fait dessaouler ce qui fait qu’ils auraient abandonné avant la fin. Des heures de travail… Il ne s’agit pas que de porter des caisses mais aussi, par exemple, monter des poteaux pour les « machins qui tournent ». La deuxième est de faire croire que c’est exceptionnel. Le personnage joué par Gabin avait arrêté de boire pendant 15 ans mais celui joué par Belmondo prenait sa cuite, la même, tous les soirs. Rien d’exceptionnel. Une espèce de routine au cours de laquelle on devient fatalement aigri. Au début du film, on voit la cuite de Gabin sous les bombardements, comme s’il s’agissait d’un acte de bravoure d’un pochetron or c’est vraisemblablement le genre de connerie qu’il fait tous les soirs… Et, en fin de soirée, on le voit faire un acte de tendresse, avec sa femme : « promis, si on s’en sort et que j’arrive à rouvrir l’hôtel, j’arrête de boire ». Tu parles ! Tous les pochetrons le font, de promettre. Le lendemain, ils ont oublié. Et on voit sa femme le croire. Ne pas penser qu'il s'agit d'une promesse d'ivrogne...

C’est une belle histoire. Le vieux, ancien alcoolique, rencontre un jeune alcoolique et le sauve en acceptant de prendre la cuite du siècle avec lui. Mais les propos de Gabin « chez le poissonnier » font qu’il montre qu’il se croit supérieur.

La patron du 1880 a diffusé sur son compte Facebook les photos de la soirée de vendredi, celle d’où je suis parti avant la fin parce que je n’étais pas à l’aise. Parmi elle, il y en a une où je suis au comptoir avec mon iPhone (on ne le voit pas sur la photo, mais quand on me connaît…) avec un gros bordel derrière, plein de jeunes qui font les cons. J’ai l’air figé, comme si je n’étais qu’un élément du décor ou comme s’il n’y avait rien autour de moi. Mes copains (Bernard Blier, Francis Blanche, Jean Lefèvre, Robert Dalban,…) étaient partis. Seul restait celui qui joue le rôle de chef de bande.

C’est la vie.

Un singe en hiver ne l’est pas. Une cuite, c'est glauque ou rigolo. Ca n'est jamais exceptionnel. Henri Verneuil n'aurait pas du décrire ses personnages comme des princes de la cuite mais comme des pochetrons ordinaires avec simplement un petit truc différent, des grandes gueules,... Il n'y avait pas grand chose à changer, principalement la scène "chez le poissonnier". C'est ballot.

03 novembre 2013

Des pictes, des baffes et des dents

J'avais promis à mes millions de lecteurs de faire une critique du nouvel Astérix que j'ai lu ce week-end. Je vais le faire : comme tous les nouvelles bandes dessinées, on a tellement peur d'être déçus ou, plutôt, on est tellement persuadés qu'on va être déçus qu'on finit par se dire « ça aurait pu être pire ». Il y a quelques jeux de mots que j'ai adorés.

Cela étant, je vais aider les auteurs à faire une scène du prochain.

Ca se passe dans le bistro. Il ferme à une heure du matin (j'ignore comment on disait à l'époque). Le tavernier a  l'habitude de faire sonner la cloche à 0h30 pour indiquer qu'il ne servira plus de verres un quart d'heure plus tard à cause des légionnaires de Jules César, dirigés par ManuelVallus, qui sont très à cheval sur l'heure de fermeture.

A 0h55, Jégounix qui est très habitué des lieux et a donc la totale confiance du chef était à un bout du comptoir et entend une esclandre ! Un gauloise exigeait un dernier verre, offert par le tavernier car c'est une tradition. Celui refusa : même un galopin, on ne va pas se laisser envahir par les traditions gallo-romaines.

Jégounix a attendu la fin de l'histoire vu qu'il était tombé dans la potion magique quand il était petit et se résignait à mettre de l'ordre. Néanmoins, à 0h59, il ne pouvait plus rester là et est parti. L'heure est fournie par iPhonix qui ne se trompe jamais.

Le lendemain matin, Jégounix a vu Facebookus qui lui expliqua que le tavernier avait fini la soirée en se faisant mordre. Il décida donc d'aller à la taverne. Le taulier avait la main bandée alors que Jégounix s'imaginait une vague morsure par le chat. Après consultation, c'est la gauloise qui avait mordu le tavernier pendant quinze bonnes secondes pour obliger le tavernier à lui resservir un verre.

Vous verriez ça dans Astérix, vous vous direz : ah non, ils abusent, cette fois.

Ben non, au 1880, tout est possible.

Et si un commentaire m'appelle Obélix, il aura une baffe.

02 novembre 2013

Etrange soirée, à Loudéac

Vers 15 heures, je suis allé boire un café au 1880, où j'ai passé la soirée, hier soir, spécial Halloween. Ils avaient décoré le bar, quelques citrouilles creusées, des fausses toiles d'araignées un peu partout, un squelettes... L'ancien patron, le père de l'actuel, s'installe à côté de moi. Nous papotons, notamment à propos des manifestations de Quimper. La serveuses vient discuter avec nous. Le vieux lui dit « mais dis donc, il n'y avait pas plus de décorations, hier ? » « Si, mais ils ont tout arraché... »

Je dis : « ouais, c'était lourd. Je suis même parti avant la fin, il y avait trop de bruit, trop de bordel, trop de monde. Pourtant tu me connais, en principe, rien ne me fait bouger de mon comptoir. » La serveuse confirme : l'ambiance était bizarre, des clients pas habitués,... Elle n'était pas à l'aise non plus.

Généralement, le vendredi soir, quand je suis à Loudéac, je passe une grande partie de la soirée tout seul. Les copains arrivent généralement vers 23 heures, à la fermeture du Cornouailles. Alors je suis au comptoir, avec mon iPhone avec Twitter. Les clients sont jeunes, la vingtaine, et s'agitent autour de moi sans que je ne les regarde. Les soirées du samedi sont plus agitées...

Hier, au moment où je suis parti, je pense qu'il y avait plus de 100 ou 120 clients. Un vrai bordel dans le bar. Ca arrive parfois mais l'ambiance était oppressante. Ils ont commencé à arraché la décoration, si bien que morceaux de toile d'araignées pendaient un peu partout, il y avait vraiment beaucoup de bruit... Et deux types m'avaient cassé les burnes, deux anciens ou vieux copains.

Le premier, Yann, vers 22 heures. Il vient me voir : « Hips, Nicolas, Burp, tu habites toujours à Paris ? Il faudra – burp – que tu viennes me voir à Châtelet, on ira boire un coup dans un bistro que je connais, hic ! » « heu » « mais si, ne me dis pas que tu ne sors jamais. » « Si, mais je ne vais pas me faire chier aux Halles pour voir un type que je rencontre tous les deux mois à Loudéac... ». La négociation dure cinq minutes. On a convenu qu'il m'appellerait quand il serait disponible. Je suppose qu'il va oublier. De toute manière, il n'a pas mon numéro.

Celui-là, je le connais depuis environ 30 ans. J'avais 16 ou 17 ans et lui 3 ou 4 de moins. Je m'occupais du club informatique et il venait jouer avec les PC. Il n'avait pas l'âge mais nous n'avions aucune raison de l'empêcher de venir, d'autant qu'il était, et est toujours, bien sympathique. Je crois me rappeler que le fréquentais aussi à la piscine ou dans un autre truc de sport (mais compte tenu du nombre de sports que j'ai pratiqués, je ne vois pas où ça pourrait être autrement qu'à la piscine).

L'autre, c'est Olivier. Lui, ça fait moins longtemps que je le connais, peut-être vingt ans. Sa femme était une vieille copine et ils traînaient parfois avec nous au bar de la Grenouille qui a fermé il y a douze ans. Je l'ai peut-être vu deux ou trois fois depuis. Il rentre dans le bar, à moitié saoul, vers 23 heures, et vient me voir. « Salut, comment ça va. Et au fait, Gilles, il n'est pas là, Gilles? » « ben non, il ne sort pas le vendredi, tu pourras le voir demain. » « Ah, et les autres, comment ils vont ? » « Quels autres ? » « Ben heu, les autres, il y avait qui déjà ? » « Ah, et tu t'y intéresses un soir de cuite en débarquant par hasard ? » Je replonge dans mon iPhone. Ce type est sympa mais l'ayant perdu de vue, toute sympathie était partie. Comme il était bourré,...

Il essaie de me piquer mon iPhone en protestant. Je l'engueule. Il m'avait offert un verre, je ne pouvais pas l'envoyer chier mais je commençais à m'énerver. « Ah ! Je te présente mon frère et mon beau-frère, Abdel. » Me dit-il. Je serre les mains. Abdel ? Son beau-frère ? Au mari de ma copine de Loudéac. Louche... J'essaie d'en savoir plus. « Au fait, vous habitez toujours dans le coin de Vannes ? » « Oui, on est chez mes parents pour le week-end. » Ah ! Dans le temps, ils allaient chez ses parents à elle. « Au fait, Gilles, il n'est pas là Gilles ? » « Heu... Tu m'as déjà demandé. » « Ah heu désolé, heu... Nico, c'est bien ça, c'est bien Nico ? » « Oui ». Je me suis alors tourné vers le comptoir, plongeant de plus belle dans mon iPhone. Il essaie à nouveau de me le piquer. J'avais trouvé un prétexte pour l'envoyer chier. Qu'on ne se rappelle plus de mon prénom est une chose mais qu'on me le demande en jouant les copains d'enfance, c'était trop.

Il est parti à une table avec son frère et son beau-frère.

Je suis allé aux toilettes. En revenant, j'ai eu un mal de fou à récupérer ma place au comptoir. Il y avait des clients sur trois rangées qui attendaient qu'on leur serve leurs verres. Chose inhabituelle chez moi, j'ai bousculé tout le monde, abusant de ma carrure et de mon âge. J'ai récupéré ma place, j'ai viré la pouffe assise sur mon tabouret. J'ai fini ma bière. J'en ai commandé une autre. J'ai compris que la serveuse était un peu dans le même état que moi sauf qu'elle était au travail et pas là pour passer une bonne soirée... J'ai payé, bu mon verre et je suis parti.

Cette après-midi, en parlant avec l'ancien patron et la serveuse, nous avons fait le même constat : la plupart des clients n'étaient pas des habitués. Mais finalement, en rédigeant ces lignes, je me rends que parmi les types de plus de 25 ans, j'étais le seul habitué. Aucun de ceux qui traînent parfois par là n'était présent : la bande à Momo, les gars de chez Leclerc,... J'avais d'ailleurs remarqué que Jean-Luc était parti dès 21 heures ou 21 heures 30. Les quelques autres qui étaient avec lui l'ont suivi, me semble-t-il.

Comme si tout le monde avait prévu le déroulement de la soirée, sauf moi. Sauf moi ? Maintenant, je me rappelle que j'y suis allé à reculons. Presque par réflexe. Il ne se passe jamais rien, le vendredi soir, à Loudéac, dans « ma bande ». Pourtant, j'aime ces vendredis soir, toutes les trois semaines, seul au comptoir avec mon iPhone et tous ces jeunes qui gesticulent autour de moi.

Etrange soirée.

N.B. : la photo n'a pas été prise hier soir au 1880. Je l'ai trouvée sur Google.