Pages

03 décembre 2019

Écoutez bien les distributeurs de billets

L’important dans tous les métiers, c’est l’oreille. Vous mettez une carte bancaire dans un distributeur de billet, elle est happée par une espèce de machin motorisé. En entrant dans le machin, la piste magnétique est lue. Quelques temps après (le temps dépend du logiciel), vous entendez un « clac ». Il est très léger. Je ne sais pas si le public le perçoit. C’est un métier. Ça équivaut au moment où le lecteur de cartes descend son espèce de griffe qui permettra de mettre chacune des zones de la puce en contact électrique avec le distributeur. 


T’as vu ? Je suis certes bon en vulgarités dans les réseaux sociaux mais aussi en vulgarisation. 


Ce soir, je vais chercher du pognon au Crédit Mutuel en face de la Comète. J’entends un « clac ». Puis un deuxième, après que j’ai choisi mes 200 euros pour régler mes frais de bistro de la semaine (du moins ceux des bistros où j’aurais consommé une seule bière, sinon je paye par carte). Ne perdez pas le fil avec mes apartés. 


Je mets ma carte dans le machin du Crédit Mutuel. Il l’avale je dis que je veux deux cent euros. La machine fait « clac ». Normal. Puis un deuxième « clac ». Ah me dis-je. C’est louche. Je la machine me dit « incident carte ». 


Hé toi ! Tu as déjà eu un tel message. J’imagine que tu as eu « votre banque est injoignable » ou « provisions insuffisantes » mais « incident carte » ? Tu as peut-être eu « carte non acceptée sur ce réseau » ce qui ne veut rien dire. Mais « incident carte » ? Non, franchement. 


C’est un métier. Du coup, je me demandais si c’est ma puce qui est hors service ou le lecteur de puce du Crédit Mutuel en face de la Comète. Alors je remets ma carte, généreusement rendue par la machine. Et pareil. Deux « clac » et restitution avec le message : « incident carte ». Je restais sur la même interrogation : la carte est-elle HS ? J’étais un peu inquiet... 


Je vais donc tirer des sous à la Banque Populaire à côté. Ça marche. Ouf. 


Écoutez bien les « clac ». 


Autre conseil : lisez bien le message affiché. Notez-le. Apprenez le par cœur. 

01 février 2019

L’éducation au bistro

Vous me connaissez ! J’ai déjà passé quelques soirées dans les bistros. On ne va pas négocier. Environ 10000. 30 ans, 300 fois par an. Je dois avouer qu’à une époque, je picolais plus chez moi. Sans compter les fois où j’ai trop picoler à midi pour y revenir le soir. 


Ce soir, une première. 


Il n’y avait personne en salle vu de la place au comptoir et j’étais fort surpris quand le serveur y a déposé un plat. Je suis allé voir, il y avait un gamin (5 ou 6 ans), plus petit que le comptoir. Cinq minutes après, j’entends une petite voix. « S’il te plaît, tu peux me couper ma viande ? ». N’ayant aucune raison de m’occuper de petits garçons pour des histoires alimentaires, j’appelle le serveur et lui signale l’histoire. 


Une gonzesse passe devant le comptoir juste après. Il lui dit « tu peux m’envoyer la mère ? ». Elle arrive. Il lui explique en anglais (alors que le gamin parlait très bien le français) la situation. Elle y va en parlant en anglais au gamin. 


J’observe. Je regarde. J’enquête. La dame est avec des copines en terrasse avec des copines à se bourrer la gueule.  Il y a dix minutes, elle dansait devant son môme pour qu’il mange son dessert. Véridique. 


Et le gamin joue maintenant dans le bistro. Il est heureux. Il est probablement habitué. 


Une forme d’éducation.