27 octobre 2025

Renaissance d'un quartier ?

 


Je le disais dans mon dernier billet, la Comète va changer de taulier et je suis content : c’est un ancien patron qui reprend la boutique et c’est un copain. Mais cette satisfaction personnelle fera l’objet d’un prochain billet. Ce qui me réjouit, « maintenant », c’est qu’un type qui avait vendu l’affaire y revienne : il a estimé que le bistro et le quartier avaient du potentiel alors que te trouvais que le coin partait en couilles ! Les commerces n’étaient progressivement plus à la hauteur d’un quartier où j’aimerais habiter.

Oups ! Soyons honnête : j’y habite déjà et je compte bien me barrer quand je serai à la retraite, dans quelques années.

 

Le dernier gros changement survenu dans le quartier est le remplacement d’un chausseur par un grossiste en épicerie orientale. C’est vraiment le genre de commerce qui ne m’intéresse pas (je fais mes courses au Leclerc du coin, encore plus près de chez mo) et qui n’apporte rien au quartier. Il y a déjà un ou deux commerces équivalents à moins de deux cents mètres. Par contre, on ne peut plus acheter de chaussure dans le quartier.

Un peu après, un magasin d’appareils auditifs (qui ne servait à rien, les gens préfèrent acheter chez des opticiens, dont le quartier est bien pourvu) par une petite épicerie orientale, complètement inutile (il y a les grossistes, le Leclerc et un « arabe du coin »). Ces deux commerces n’apportent rien mais prennent des emplacements qui auraient pu être plus utiles (j’espérais un magasin de prêt à porter mais chacun ses besoins…). Ils ne drainent pas de clientèle intéressante, tout au plus des jeunes du quartier qui y achètent des sodas et s’entassent devant, faisant fuir d’éventuels badauds qui, au moins, feraient croire que le quartier bouge.

Dans ce coin, outre les épiceries orientales, on a beaucoup de petits commerces de restauration raide : des sandwicheries, des « boutiques asiatiques », des kébabs… Entre nous, je n’aime pas ces trucs : ils ont des prix élevés mais juste en dessous de ce qu’on pourrait acheter dans une brasserie où il y a un vrai service… Nous avons aussi, je le disais plus ou moins, deux opticiens mais aussi quatre ou cinq banques (et trois autres cent mètres plus loin), deux ou trois boucher hallal, une pâtisserie orientale… Mais il n’y a plus de magasin d’alimentation spécialisée ou traditionnelle (boucher – charcutier, fromager, poissonnier), de boutique de fringues, de fleuriste (le dernier à fermé il y a moins d’un an).

 

Je vous assure que c’est assez déprimant pour un lascar comme moi qui aime bien baguenauder dans les rues… (j’avais raconté une vague de décès dans mon entourage vers mai : j’ai été obligé de commander les fleurs par Internet au lieu de trouver un commerçant spécialisé qui aurait pu me trouver les lieux de livraisons, les horaires de cérémonie et de donner des conseils).

La première bonne nouvelle dans le quartier vient d’un magasin un peu plus loin (à côté de l’hôpital) où une espèce d’arabe du coin (j’entends par là une épicerie qui vend un peu de tout) a été remplacé par un libraire !

Enfin un commerce qui ne nous fait pas sombrer dans le tiers monde ou, a contrario, dans le tertiaire !

 

Il y a quelques semaines, on a appris que « le Théâtre », une brasserie du quartier allait rouvrir après avoir été remplacée quelques années par un vendeur de spécialité asiatiques… Enfin un commerce qui s’adresse aux gens du coin et pas à trois locdus qui passent par là en sortant de l’hôpital pour rejoindre le métro !

J’ai appris, juste après, les changements à la Comète. Tiens ! Le quartier allait revivre !

 

Depuis quelques temps, on savait que l’Ephad en face de l’Amandine allait fermer. Samedi, j’ai discuté avec le maire et je sais maintenant ce qu’ils vont faire à la place (des petits logements mais je n’en dirai pas plus, je ne sais pas ce qui a été déclaré dans la presse !). Enfin des nouveaux appartements de petite taille, donc pour des célibataires qui pourraient faire vivre le quartier !

 

Le quartier revit ?

Voir la photo, au début. Vous auriez vraiment envie d'habiter ce quartier ?

24 octobre 2025

La Comète est morte, vive la Comète !

 


La Comète va changer de patron ! Ca mérite bien un billet de blog, non ? Même si elle n’est plus mon fief depuis un peu avant le Covid. Elle est pratique, cette épidémie, elle permet de fixer des repères, dans le temps… A l’époque, c’était François le patron. Il travaillait avec son épouse, Ambre, mais ils avaient des enfants en bas âge et elle était rarement présente. Je me rappelle la première fois où je l’ai vu, en 2015, elle était si grosse qu’elle passait à peine derrière le comptoir !

Vers 2018, François avait pris une autre affaire, à la Mutualité, et n’était que rarement présent, contrairement à Ambre mais il a eu la mauvaise idée de nommer un responsable (« l’Espagnol ») pour les soirées. Or cette andouille foutait une mauvaise ambiance, il n’arrêtait pas de parler, passait de la musique à chier (désolé, mais apprécier en permanence de la musique espagnol dans un bistro était un peu au-dessus de mes forces). En septembre 2019, je n’en pouvais plus et commençais déjà à fréquenter moins ce bistro.

Peu après, ils ont vendu l’affaire. C’était prévu pour début avril 2020, je crois, mais ça a été décalé un peu à cause du Covid. Je n’ai que très peu connu  Jérôme, surtout à cause de cette saloperie qui nous empêchait de fréquenter les comptoirs. Jérôme ayant repris l’affaire à une mauvaise époque était perturbé et il a fait une grosse connerie : il n’a pas compris que quand les bistros pouvaient servir en terrasse mais pas à l’intérieur, il avait l’occasion de gagner un maximum d’oseille car il avait la possibilité d’avoir la plus grande du quartier.

Disons-le : il a été très con !

Moi-aussi, peut-être ! En tant que défenseur des bistros en général et de celui-là en particulier, je n’ai pas supporté qu’il se saborde ! Je l’ai pris en grippe (et je crois que je ne m’en suis pas encore remis). Je me suis mis à fréquenter plus l’Amandine que j’avais un peu délaissé lorsque le patron, Michel, avait vendu à Lounès quelques années avant.

De toute manière, entre la fin de l’été 2020 et le début de l’automne 2021, j’ai passé beaucoup plus de temps en Bretagne… Puis il a bien fallu que je revienne de temps en temps au bureau !

 


Entre temps, la Comète avait coulé et Jérôme a été obligé de vendre. C’est le propriétaire d’une autre brasserie qui a racheté et il a mis, à partir de septembre ou octobre 2021, André comme « patron salarié ». C’était la deuxième fois de ma vie où le patron d’un bistro que je fréquentais assidument n’était ni propriétaire ni locataire du fond (la première était aussi à la Comète de janvier à mai 2008). Pour le commun des mortels, ça ne devrait rien changé mais j’ai une relation particulière avec ces commerces… En fait, quand le patron est salarié, s’il fait des efforts pour faire tourner l’affaire, il ne gagne rien. S’il y a un surcroit de chiffre d’affaires, le proprio va considérer que c’est conjoncturel et ne va pas filer plus de pognon aux types qui bossent et qui ont pris des initiatives pour lui rapporter plus d’oseille.

D’ailleurs, André a rapidement arrêté de bosser le samedi ! Il faisait déjà midi à 23 heures tous les jours, il n’avait aucune raison de se casser le cul.  

Ni André ni moi n’étions des bavards alors on discutait peu mais on s’aimait bien, tout de même. Il était très gentil et m’a rendu des services son négligeables dès le début (par exemple, il m’avait apporté des affaires personnelles quand j’étais hospitalisé pour la deuxième fois en quelques mois alors qu’on ne s’était côtoyés que deux ou trois semaines). On a été ainsi assez complice jusqu’à son départ sans être ami comme j’ai pu l’être, à différents niveaux, avec ses prédécesseurs, surtout que j’avais remplacé la Comète par l’Amandine comme fief.

D’un côté personnel, j’ai vécu une sale époque (première hospitalisation dès octobre 2021, deuxième le mois suivant, avec un mois de convalescence ensuite, un lourd suivi hospitalier puis une opération des poumons en juillet 2022).

Fin 2022, André est parti et les propriétaires ont mis en gérance : un homonyme, Nicolas, est devenu patron.

 


A noter que cette période, disons de juillet 2018 à fin 2022 a correspondu à beaucoup de changement, pour moi. Ma mère a été malade et j’ai dû passer plus de temps près d’elle, j’ai donc réussi à avoir droit à du télétravail sur place. Ensuite, elle est entrée en maison de retraite et je suis devenu le principal occupant de sa maison car j’ai augmenté mes déplacements au bled, pour qu’elle ne soit pas seule et pour soulager ma sœur et mon frère qui habitaient à proximité mais avaient plus de contraintes alors que mon boulot me fichait la paix. Ensuite, il y a eu le Covid puis mes maladies et comme elles concernaient mes poumons, je n’avais plus le droit d’aller au bureau donc j’ai commencé à passer la moitié de ma vie en Bretagne.

Il y a eu d’autres changements après, comme la mort de ma mère et le fait que j’hérite de la maison mais cela a peu d’importance (dans le contexte de ce billet, évidemment !).

Et tout cela a des impacts sur ma fréquentation des bistros à Loudéac ! Mon fief était le 1880 mais comme il est fermé les lundis et mardis, j’ai pris l’habitude d’aller de plus en plus souvent au Café de la gare. En outre, avec la maladie, j’ai arrêté de trainer tard (le 1880 ferme à une heure les vendredis et samedis soir – dire les samedis et dimanches matin serait plus exact), d’autant que les patrons ont eu une petite fille ce qui fait que Cécile n’était plus disponible pour me ramener à la maison. Et comme le Café de la gare est plus proche de la maison, j’ai souvent la flemme d’aller plus loin… Les aléas de la vie… C’est même pire que ça ! Le Café de la gare ferme à 20 heures. J’ai pris l’habitude de m’arranger pour y arriver avant 19 quand j’allais au 1880 avant ce qui fait que j’ai carrément arrêté de passer les soirées au bistro quand je suis à Loudéac. Ma crainte est la suivante : si je finis au 1880, je n’ai plus de contrainte horaire les vendredis et samedis, je pourrais être tenter par l’envie de multiplier « les dernières pintes » et de devoir rentrer en vélo saoul comme un cochon (je l’ai fait une fois après 17 pintes alors que j’avais déjà plus de 55 ans ; ne le dites à personne). La sagesse… D'un autre côté, je suis bien dans les deux bistros !


Tant que j’en suis à parler de mon vélo et de l’été 2018… Je crois que c’était en juillet de cette année que ma mère a cassé sa voiture. J’ai donc acheté mon premier vélo électrique et, surtout, je n’avais plus d’automobile à ma disposition pour les vacances et j’ai arrêté de bouger alors que, à une époque de ma vie, je faisais près de 60 000 km par an.

 


Cette période de 2018 (symbolisé par l’arrivée de l’Espagnol) à 2022 (symbolisée par le départ d’André et ma reprise d’une alternance normale entre le télétravail et les passages au bureau) n’est pas la première de ma vie où des changements, à la Comète, coïncident avec des changements autour de ma vie « personnelle ».

En marge, bien sûr, il y a eu 1996. Cette année-là, j’ai changé de métier (passant de maîtrise d’œuvre à maîtrise d’ouvrage), la petite SSII familiale dans laquelle je bossais a été achetée par un grand groupe, j’ai quitté une association dans laquelle j’étais militant depuis 1977, ne me laissant plus aucune attache en Bretagne (à part, bien sûr, les copains et la famille), j’ai fait un « gros coup de déprime » avec arrêt maladie (mon toubib craignait un début de dépression), j’ai recommencé à travailler dans Paris intra-muros ce qui nécessitait, pour moi, la reprise quotidienne des transports en commun et limitait mes capacités de revenir au bled… Un soir, en rentrant à l’appartement, j’ai décidé de « refaire ma vie ». Je suis donc rentré dans la Comète où j’ai été rapidement royalement accueilli par les patrons, le personnel et les clients. Je m’y suis fait des vrais amis et la Comète a rythmé ma vie.

J’y ai passé toutes les soirées jusqu’au Covid et pas mal de dimanches midi. Plus de 25 ans.

Il y a eu 2008. Déjà, au début de l’année, Martine et Jean qui tenaient la Comète depuis très longtemps (ils étaient là en 1996) ont pris leurs retraites. Vers avril, j’ai changé d’employeur presque pour la première fois de ma vie (ça m’était déjà arrivé une fois mais j’avais suivi mon chef de l’époque). J’ai changé à nouveau de métier (passant de consultant à employé d’une banque). J’étais très perturbé, avait changé de points de repère plusieurs fois en quelques mois et en mai, les patrons depuis cinq mois (j’en parle un peu plus haut) ont jeté l’éponge. La Comète a été revendue, toute la décoration a été refaite, la véranda a été supprimée (depuis le début de l’année, il était devenu interdit de fumer dans les bars, il fallait donc refaire des terrasses), l’établissement a carrément changé, passant de vieille brasserie de banlieue à ce qu’on appelle « un bistro parisien », cherchant plutôt une clientèle de bobos, assez riches pour le quartier et fermant le comptoir à partir de 19 heures… J’étais perdu.

 


Et, aujourd’hui (ou plutôt au 1er janvier), les patrons vont encore changer. Je ne suis pas du tout inquiet ! Il n’y aura pas beaucoup d’impacts pour moi : je connais le nouveau patron, c’est François, celui qui était là de 2015 pour plusieurs années, jusqu’à ce qu’il se fasse remplacer par « l’Espagnol ».

Avant son arrivée, je vous en dirai plus sur les circonstances, dans un ou deux nouveaux billets.

 

J’ai presque oublié un changement. Après 2008, j’avais presque comme slogan « la Comète est magique ». En 2022 (je finis par m’y perdre), ils ont refait la décoration ce qui était plus que nécessaire ! Mais les couleurs ont changé, la luminosité a changé… et la Comète a perdu sa magie, ce petit truc qui faisait qu’on y était si bien, dans la salle du fond ou la petite terrasse, en soirée, lors de tablées avec des copains.

 

P.S. : juste en dessus, je parlais des « circonstances » qui restent à raconter. Il n’y a rien d’exceptionnel mais j’ai de quoi faire quelques billets… Notamment, je n'ai encore jamais de l'époque récente, depuis 2023.

07 octobre 2025

Adieu Philippe !

 


J’ai appris la mort de mon copain Philippe. Il allait avoir 65 ans le 23 de ce mois, il me semble. Je n’en sais pas plus. Je l’ai connu en 1980 et on s’est perdus de vue une vingtaine d’année plus tard. On s’est retrouvés dans les réseaux sociaux (Twitter et Facebook) mais on ne communiquait pas. Tous les jours, en likant les tweets où je diffusais mes billets de blog, il me rappelait qu’il était là, comme une sorte d’ange gardien. Je n’ai jamais su s’il appréciait mes billets ou s’il ne faisait que me saluer.

Politiquement, nous n’étions pas éloignés (mais la politique n’était pas au cœur de nos relations). C’est un peu lui, tout de même, qui a provoqué mon affirmation publique pour ma chose du même métal. En 1990, il m’appelait « le jospinien ». Non seulement, j’étais souvent d’accord avec celui qui était ministre de l’Education nationale mais, en plus, il parait que j’avais une réelle ressemblance physique avec lui (les lunettes, la coiffure…).

Parfois, il m’appelait Jegoun ou yegoun pour se foutre de certains de mes « traits juifs » comme, par exemple une radinerie à l’excès dans certains cas alors que j’étais déjà flambeur pour les sorties ! J’ai déjà raconté comment mon pseudo sur le web était devenu « jegoun » (njegou était déjà pris quand j’ai créé mon premier compte chez Wanadoo) mais l’ombre de Philippe planait au-dessus de moi…

 

Quand on s’est connus, j’avais 14 ans. J’étais membre de la section locale d’une association, à Loudéac. Lui était jeune responsable dans la section de Lannion. Nous nous voyions à l’occasion d’activités départementales, notamment pendant des séjours de vacances à Pâques et à l’été. Dès l’été 1980, il nous avait à bonne, avec Dominique. Progressivement, les copains de Loudéac, Gilles et un autre Philippe, puis le jeune Marc, se sont joints à nous. Il a commencé à vernir de plus souvent à Loudéac, faire la fête avec nous, notamment pour les réveillons et il s’était lié avec les autres personnes de la bande.

La fête ? Même si j’avais commencé à boire quelques bières avant, j’ai pris ma première vraie cuite à 17 ans, pendant les vacances de Pâques, alors qu’il était directeur d’un de nos séjours. N’y voyez pas de mal, au contraire ! Il se doutait bien que des loustics comme nous n’allions pas tarder à faire le mur pour picoler alors il préférait nous garder près de lui pour nous surveiller. C’est un des principes éducatifs que j’ai appris de lui quand j’ai pris des galons dans l’association, non pas d’encourage la boisson, mais de faire semblant d’ignorer les conneries des mômes pour leurs éviter de faire des conneries plus graves. Par exemple, s’ils fumaient en cachette dans les chiottes, je faisais semblant de ne rien voir pour qu’ils n’aillent pas mieux se cacher, voire faire le mur.

Ainsi, nous avons « grimpé » les échelons de l’association. Je crois qu’il a été responsable du groupe de Lannion, responsable départemental et membre de l’échelon régional. Quant à moi, je suis devenu trésorier départemental puis régional et surtout directeur adjoint de gros centres de vacances puis directeur. Il a toujours été à mes côtés, comme une espèce d’éminence grise. Je prenais une responsabilité, il s’arrangeait pour être près de moi, il se désignait, par exemple, comme responsable du matériel. Un protecteur.

Tout ça s’est terminé en 1996, pour moi, quand j’ai quitté les instances autres que locale de l’association. Lui a continué. Par la suite, nous sommes partis quelques fois en vacances ensemble, avec Gilles mais tout s’est terminé au bout de peu de temps. Nous retrouver dans l’association nous « fédérait ». Parallèlement, nous avons eu nos carrières professionnelles. Lui a obtenu une mutation de Paris à Lannion et, moi, j’ai commencé à revenir au bled de moins en moins souvent car je n’y étais plus appelé par des activités associatives.

Ainsi va la vie.

 

Mais reprenons quelques années avant.

Au début des années 80, je crois, il a passé un concours de la fonction publique et est « monté à Paris ». Pour ma part, j’ai eu mon bac, fait le minimum d’études puis ai fini par trouver un emploi à Paris. Il m’a alors pris sous son aile, m’a fait découvrir la capitale, a partagé avec moi ses loisirs et surtout son goût pour les petits restaurants sympathiques…

Pascal (que j’avais connu par la même association et qui était proche de Philippe) se joignait souvent à nous mais nous n’avions pas les mêmes goûts en matière de restauration, il préférait quand nous allions chez Chartier ou quand ce n’était pas son tour de payer – je n’ai aucune nouvelle de lui depuis cette époque.

Nous allions souvent à des concerts. Pascal était un fan de Jonathan Richman (et il m’avait fait partager son vice bien avant mon arrivé à Paris, dès 1984, je crois). Il nous a emmené deux ou trois fois le voir au New Morning. Quant à moi, je les avais trainés à un concert de la Mano Négra, à l’Olympia. C’était fabuleux. Un des plus grands groupes français de l’époque dans cette salle mythique ! Deux heures et demie de prestation non-stop… (le tout pour 65 francs, autant dire rien).

Pascal était un peu plus âgé que Philippe, il avait donc près de dix ans de plus que moi mais il m’a toujours eu à la bonne dans le cadre de l’association. Il n’empêche que, à part certains groupes musicaux, nous n’avions pas grand-chose en commun. Politiquement, il était de gauche mais très fermé, se fâchant dès que nous n’étions pas d’accord. Alors, quand Philippe a quitté Paris, nous avons arrêté de nous voir. Mais ça montre aussi à quel point Philippe était fédérateur ! Et c’est grâce à lui que je suis resté en contact avec plein de copains.

 

Les restaurants ! C’était donc son dada. Je me rappelle quand on encadrait des centres de vacances et quand un pique-nique était prévu pour les mômes, nous trouvions toujours des prétextes pour nous éclipser et finir autour d’une bonne table. Nous avions à peu près les mêmes goûts genre « bistro français pas trop cher mais de qualité » mais c’est surtout lui qui me poussait (j’étais plutôt du genre à trainer au comptoir ou à organiser des bouffes à la maison) mais il n’avait franchement pas à me pousser… Quand il a quitté Paris, nous nous voyions surtout en Bretagne et toujours avec une bonne bouffe comme prétexte quand on était hors du cadre associatif.

Le « pas trop cher » a vite fini par être une notion relative. Nous n’avions pas les moyens de nous offrir des étoilés mais on ne rechignait pas à quelques extras… Je me rappelle un déjeuner au « Grand Largue » à Port Navalo ! C’était géant avec des huitres chaudes au caviar en entrée par exemple. Je me rappelle le montant que j’avais dû payer (nous alternions) : 977 euros. Bah ! Vous me direz que ce n’était que 75 euros chacun mais c’était il y a près de 40 ans et nous n’avions pas des salaires spécialement élevés. Je me rappelle même qu’il avait donné un billet de 100 francs, en pourboire ! Cela me paraissait délirant. C’était Philippe…

 

Enfin, on ne peut pas faire de billet sans évoquer sa tenue vestimentaire : il était toujours en costume, généralement noir, avec une chemise en soie (ou imitation), même quand nous étions dans des centres de vacances à faire des activités manuelles avec des gamins. Souvent, il avait une longue écharpe rouge. Je n’ai jamais compris pourquoi il ne s’habillait pas comme les autres (shorts, jeans…) mais il avait une certaine classe et, parfois, ça ne manquait pas de piquant, comme pour nos réveillons quand il mettait un ridicule chapeau triangulaire…

Pendant les centres de vacances, il était connu pour l’organisation de grands jeux, sur une journée, avec une cinquantaine de gamins à la recherche d’indices, de points… dans les bois ! Tout le monde courrait dans tous les sens. Les autres animateurs (dont moi…) ne comprenaient absolument rien aux règles mais les mômes étaient à fond de dedans. Il gérait ainsi presque tout seul et avait toujours prévu une longue montée en charge de l’intensité du jeu.

Une année, en 1985, je crois, il avait décidé que ma 2CV servirait « de prison ». Je pense qu’on arrivait à y faire monter une quinzaine de gosses qui sautaient dans tous les sens pour vérifier les suspensions… J’étais le seul inquiet.

 

Ne dites rien à mes parents, hein !

 


Et mes pensées à ses parents et à ses proches. 

Voila une publication qu'il ne likera pas. Moi non plus.


L'association était les Eclaireuses et Eclaireurs de France. J'avais horreur du foulard et ne le portait jamais. Il s'en séparait rarement "en activité" ce qui fait qu'il le portait par dessus son costume. Qu'est-ce qu'on a pu se foutre de sa gueule.

 

P.S. : ne voyez pas de tristesse dans mes propos (ça serait faux-cul, je ne l’ai pas vu depuis si longtemps !). Simplement de la nostalgie pour une autre époque, près d’un tiers de ma vie. Des souvenirs d’un mentor.

 

30 septembre 2025

Copilot, l'IA et moi

 


Si tu demandes à Copilot « qui est nicolas jégou», il te répondra aimablement « Il existe plusieurs personnes portant le nom Nicolas Jégou, et sans précision supplémentaire, il est difficile de déterminer exactement de qui tu parles. Voici quelques possibilités :

Nicolas Jégou (blogueur ou auteur) : Il pourrait s’agir d’un créateur de contenu dans les domaines du numérique, du développement personnel, de la politique, ou de la culture. Il existe notamment un Nicolas Jégou qui a été actif dans des sphères politiques locales en France, mais aussi des profils liés à la communication ou au journalisme.

Nicolas Jégou (LinkedIn ou réseaux sociaux) : Il est possible que tu aies vu ce nom sur une plateforme comme LinkedIn, Twitter ou Medium, où il partage des réflexions ou des articles.

Personnalité publique ou locale : Il pourrait aussi s’agir d’un élu local, d’un entrepreneur, ou d’un professionnel reconnu dans un domaine spécifique.

Si tu peux me donner plus de contexte — comme un lien, un domaine d’activité, ou une plateforme où tu l’as vu — je pourrais t’aider à identifier plus précisément qui il est. Tu veux parler d’un blog en particulier ? »

 

Si tu réponds « le blogueur », il te dira : « il semble que tu fasses référence à Nicolas Jégou, le blogueur français qui tient le blog "Jegoun.net" (aussi connu sous le nom de "Partageons mon avis"). Voici quelques éléments à son sujet :

Qui est Nicolas Jégou (le blogueur) ?

Blogueur politique engagé, souvent classé à gauche.

Il a été très actif dans la blogosphère politique française des années 2000 et 2010.

Il publie des billets d’humeur, des analyses politiques, et des commentaires sur l’actualité.

Il est connu pour son ton direct, parfois provocateur, mais aussi pour son humour.

Il a participé à plusieurs initiatives de blogs collaboratifs et a été un membre actif de la communauté des blogueurs politiques.

Où le trouver ?

Son blog principal : jegoun.net

Il est aussi présent sur Twitter/X sous le pseudonyme @jegoun.

Thèmes abordés :

Politique française (gauche, PS, débats sociaux)

Médias et communication

Vie quotidienne et coups de gueule

Réflexions personnelles

Souhaites-tu que je t’aide à retrouver un article en particulier ou à explorer un thème qu’il aborde ? »

 


Tout cela est assez flatteur mais certaines informations sont fausses. Mon nom de domaine est maintenant « jegoun.com » depuis près de 10 ans et n’est plus « jegoun.net ». J’ignore comment il a obtenu certaines informations comme le fait que j’ai participé à plusieurs blogs collaboratifs vu qu’aucun d’entre eux n’a été un peu connu. Sans doute une coupure datant de la nuit des temps abordait le sujet !

Je me suis toujours méfié de l’IA pour cette raison : il n’est pas très au point au sujet des sujets récents. Ma consœur Juliette constatait que son ChatGPT lui prétendait que François Bayrou n’avait jamais été premier ministre. Comme elle insistait, il a fini par capituler et admettre son erreur !

 

Il y a d’autres raisons de se méfier de l’IA, évidemment, comme le fait de perdre des habitudes de raisonnement et d’arrêter de faire des recherches. L’IA rend con… Et il y aurait d’autres sujet à évoquer, comme son usage par les élèves et étudiants, comme ses impacts à venir sur le marché du travail mais ce n’est pas mon sujet, aujourd’hui. Ce qui me perturbe, c’est que c’est bourré d’erreur.

Il ne dit pas, dans son premier message, que j’étais très actifs surtout vers 2007-2009, mon blog était repris par d’autres médias. Il zappe complètement l’existence de mon blog geek qui a aussi connu une heure de gloire.

Mais peu importe : personne ne va aller chercher qui je suis dans ChatGPT !

Par contre, j’utilise depuis près peu Copilot pour des recherches soit personnelles soit en rapport avec le thème de mes billets politiques. C’est très facile, le mode chat (ce qui fait que j’ai pu, ci-dessus, rebondir sur ses propos) est plaisant… On peut ainsi affiner les recherches : il mémorise ta progression.

Par contre, je ne manque pas de vérifier les informations avant d’en tirer des conclusions en utilisant les bons vieux Wikipedias et Google.

 

Comme tout le monde, j’ai un peu utilisé ChatGPT à sa sortie mais plus pour des tests, avec des questions sans importance auxquelles j’avais la réponse mais les services concernés ont fini par être interdits par nos ordinateurs professionnels et j’ai cessé toutes les utilisations (ce qui est dommage, j’ignore tout d’une partie du fonctionnement, notamment pour ce qui concerne les images, les vidéos…) ! Copilot nous est accessible, au bureau, que depuis un mois (et c’est bien un produit Microsoft, donc un ayant une relation précise avec les entreprises). On a reçu un mail nous informant de le disponibilité au moment précis où je faisais une recherche documentaire pour le blog et je me suis lancé.

 

Par l’intermédiaire du boulot, j’ai eu quelques formations ou séminaires sur le sujet (rien de détaillé, que des généralités). Je comprends très bien d’où viennent les erreurs.

D’une part, les systèmes d’IA générative doivent digérer des tonnes d’informations pour se faire une idée et, pour mon exemple ci-dessus, il n’y a pas beaucoup d’articles de presse et de sites web qui ont parlé de moi. Les sources sont pauvres… D’autre part, ces « tonnes » sont surtout volumineuses et les applications d’IA nécessitent de gros serveurs et ces derniers ne peuvent pas capter tout le web en permanence. Les informations ne sont mises à jour que progressivement. Il n’est pas étonnant, par exemple, que ChatGPT ignore que François Bayrou a été premier ministre : ça ne date qu’il y a d’un an.

Enfin, nos systèmes ont du mal à séparer le vrai du faux ou qu’ils aient du mal avec les homonymes. J’appris en rédigeant ce billet qu’il y avait eu un Nicolas Jégou très actif dans la politique locale. Ce n’est pas moi ! Ou alors, il se trompe, j’ai fait des billets locaux mais jamais de manière vraiment active.

 

Continons à jouer avec…

27 août 2025

[Recettes] Oeufs cocotte à l'Air Fryer

 


J’adore les œufs cocotte mais je n’avais jamais réussi à en faire de correct (généralement, les blancs n’étaient pas cuits et les jaunes étaient trop durs). Hier soir, alors que je voulais me taper une omelette de quatre œufs (c’est peu mais je suis tout seul à la maison), j’ai eu l’idée de faire un test de cuisson à l’Air Fryer et je me suis lancé dans des œufs cocotte.

C’était parfait (les jaunes étaient un peu durs mais j’aime vraiment quand c’est peu cuit).

La photo est trompeuse : ce qui ressemble à des taches de "brulé" correspond au poivre et au piment (très doux), comme si ces machins s'étaient torréfiés. 

 

Vous versez une goutte d’huile dans les ramequins. Vous l’étalez bien avec un pinceau (ou la bite du chien, vous faites ce que vous voulez).

Vous cassez un œuf dans chaque ramequin (mais non, ne cassez pas l’œuf DANS chaque ramequin mais à côté et vous mettez dans le ramequin tout ce qui n’est pas la coquille).

Vous ajoutez une cuillère de crème fraiche. Vous salez, vous poivrez. J’ai même ajouté un peu de piment doux (les œufs cocotte sont parfois un peu fade).

Vous mettez un peu d’eau dans le fond du panier (sous la grille) et vous déposez les ramequins (sur la grille).

Vous mettez à cuire 11 minutes à 180 et c’est fini.

 

Notons qu’il faudra que je teste avec 9 minutes (j’avais mis 11 minutes par erreur, je voulais mettre 10).

 

Evidemment, vous pouvez ajouter des ingrédients de votre choix : allumettes de jambon, saumon…

 

Si vous avez d’autres recettes d’œufs à l’Air Fryer, je suis preneur (j’avais tenté des œufs durs, pour faire des œufs mimosa, c’était simplissime mais les œufs étaient difficile à écaler proprement ce qui fait que ma présentation n’était pas au top !).

16 août 2025

Mon empreinte carbone

 
C'est chez l'ami Politeeks que j'ai découvert cet outil pour calculer son "empreinte carbone" !
A part pour le fait de ne pas avoir fait exploser les serveurs du gouvernement en saisissant ma consommation de bière, je ne suis pas spécialement fier du résultat : je "dépense" 11,6 tonnes de CO2 alors que "qu’il faudrait se limiter à 2 tonnes de CO₂ par an pour atteindre la neutralité carbone et limiter le réchauffement de la planète". 

On est donc tous foutus vu que l'objectif est relativement lointain et que je ne suis pas un gros consommateur. Je fais certainement beaucoup plus de kilomètres en train que la majorité des Français mais je n'ai pas de voiture. J'ai deux résidences donc je paie pour deux chauffages (dont une PAC) en permanence mais le reste de la consommation n'est pas doublée (mon frigo parisien est souvent éteint, par exemple, et ce n'est pas parce que j'ai deux machines à laver que je fais deux fois plus de lessives...). Donc la consommation liée au nombre de résidences n'est pas trop élevé.

Dans le détail, pourtant, on voit que le principal "poste" est "les vacances" (mais cet andouille ne compte pas le télétravail dans une maison autre que sa résidence principale) : je n'ai aucune consommation spécifique pour les vacances même si je découche à mi temps ! Cela représente 4 tonnes.

Je ne suis pas un consommateur impulsif, je suis même assez rapiat même si, ces temps-ci, je fais pas mal d'achats de "petit matériel" pour la maison de vacances (je viens par exemple d'acheter des sacs et boites étanches pour ranger les archives et la literie dont j'ai hérité pendant les travaux et je renouvelle souvent les ustensiles de cuisine car les machins de ma mère m'exaspèrent).

La bouffe et la picole "coûtent" 3 tonnes (donc déjà plus que les fameuses deux tonnes)... Mais le machin me conseille surtout de passer de 3 à 1 café par jour pour diminuer de 1% et de limiter la viande à deux repas par semaine et ils peuvent bien aller se faire enculer, non mais sans blague, d'autant qu'ils n'ont pas pris en compte le fait que je ne déjeune pas quand je suis à Paris et qu'il est très fréquent que je ne dîne pas (un beau qui tête bien n'a pas besoin de manger, comme on dit).


J'ai fait une estimation pour quand je serai à la retraite (un seul logement, achat d'une voiture pour 10000 km par an mais plus de train, de bus...) et l'empreinte est à peu près la même.
On est mal barrés !

03 août 2025

Le vent les a emportés beaucoup trop loin (nouvelle suite)

 


Mes deux derniers billets étaient consacrés à la série documentaire au sujet de ou des affaires Cantat. On dirait que je suis rattrapé par l’actualité car il y a des informations en une de Google News sur la réouverture d’un dossier par la justice suite, justement, à ce reportage. Il concerne le suicide de la mère de ses enfants, en 2010, prétendu suite aux violences commises par le chanteur. « ce qui pousse les parents de Krisztina Rady à s’opposer à la réouverture du dossier. »

Je vais commencer ce billet par mes précautions habituelles : mes propos concernent uniquement la série. Cantat a commis un crime affreux. Il a été condamné, sans doute pas assez lourdement, et a purgé sa peine même s’il a bénéficié d’une libération conditionnelle au bout de quatre ans.

Ensuite, je vais résumer mes propos : les deux premiers épisodes sont trop à charge contre Cantat, non pas en tant que criminel mais en tant qu’accusé, comme si les réalisateurs avaient ôté au chanteur le droit de se défendre. Le dernier épisode laisse un sentiment étrange. Il est reproché à Krisztina Rady, la mère de ses enfants, d’avoir sous-estimé sa violence devant les juges afin d’alléger sa peine pour épargner les enfants puis de l’avoir hébergé à sa sortie de prison puis de s’être suicidé à cause de sa violence.

 

L’article que j’ai mis en lien semble montrer que la violence n’est pas du tout la seule cause du suicide ce qui va un peu dans le sens de ce que je disais : la série est trop à charge.

Cette réflexion m’a pensé qu’un aspect important a été complètement occulté : qu’est-ce qui a pu pousser un type à taper assez fort et longtemps sur une femme allant jusqu’à provoquer la mort de cette dernière ? On imagine une espèce de crise de folie… Encore une fois, il ne s’agit pas de trouver « une excuse » (la drogue, la crise en question…) ce qui ne diminuerait pas la gravité des actes mais de bien comprendre ce qui s’est passé. Deux jours après, j’ai dans la tête le fait que le ton soit monté, que la frêle femme aurait poussé le colosse ce qui aurait déclenché sa colère voire la crise…

Au fond, on s’en fout un peu : de toute manière, on n’a que ce que pourrait nous dire Cantat sans savoir si c’est la vérité… Il y a simplement un trou dans la série.

 

Revenons sur quelques parties de l’article. « Les parents de l’épouse du chanteur de Noir Désir s’opposent à la réouverture de l’enquête pour violences volontaires sur conjoint. » On ne peut que les comprendre (voir les éléments cités dans l’article). 15 après les faits, ils n’en peuvent plus d’autant qu’ils savent très bien qu’une procédure ne pourrait aboutir et qu’une condamnation hypothétique d’un lascar qui n’est pas entièrement coupable ne rendrait pas la vie de leur fille.

Ils pensent sans doute aussi aux enfants. Le plus jeune doit avoir une vingtaine d’années maintenant. Je ne suis pas sûr qu’être à nouveau sous les feux de l’actualité leur fasse bien plaisir, surtout quand ils vont devoir parler de tout cela avec leurs potes qui, même si j’ai quarante ans de plus, ont probablement fredonné les tubes de Noir Désir au cours de soirées un tantinet arrosées.

 

« La réouverture du dossier Bertrand Cantat a été saluée par les féministes. » Je pense comprendre leur point de vue même si je me trompe peut-être, au moins partiellement : il faut parler des affaires de violence pour que les victimes soient moins isolées et puissent agir, parler… Mais comme je le disais hier, il y a un autre aspect qui a été omis : l’emprise dont elles peuvent être victimes.

Mais, pour respect pour la famille, pour son intimité, il y a parfois des affaires qu’il faut oublier.

En outre, la violence n’est sans doute pas, à en croire les parents, la seule cause. Donc la nouvelle enquête, qui en suit trois autres, ne donnera rien.

Et des journalistes en peau de fesses se sont encore crus plus forts que la police et la justice. Je ne suis pas persuadé qu’ils cherchaient à faire le bien. Leur objectif n’était-il pas plus de faire le buzz pour gagner des auditeurs et… plus d’oseille ?

 

 

01 août 2025

Le vent les a emportés très loin (suite)

 


Dans mon dernier billet, je disais que j’avais vu les deux premiers épisodes de la série-reportage consacrée à Marie Trintignant et Bertrand Cantat alors que je m’étais juré de ne jamais regarder cette horreur… Après avoir rappelé que la culpabilité de Cantat étant prouvée, je disais bien que c’était un salopard pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté dans mes propos, je disais que je trouvais ce début très mauvais car il était à charge contre le positionnement du chanteur de Noir Désir dans le contexte de l’instruction de son dossier : en fait, la série critique les propos de Cantat, lui reprochant d’avoir menti en oubliant que tout accusé avait droit à une défense… Aucun recul, quoi…

J’ai diffusé le lien vers ce billet dans Facebook et, comme d’habitude, j’y ai plus de réactions que dans les commentaires…

 

Une amie m’a conseillé de regarder le troisième et dernier épisode, ce que j’ai fait. Je l’ai trouvé encore pire. Il est essentiellement consacré à la mère des enfants de Cantat, Krisztina Rády, qui a mis fin à ses jours en 2010 (le dossier vient d’être rouvert, peut-être suite à cette saison).  Je résume : pendant le procès, à Vilnius, « KR » a nié la violence de BC de façons à ce que « les juges » voient le meurtre comme un acte qui ne lui ressemble pas, comme s’il avait été pris de folie ou que sais-je ? Cela a bien fonctionné et la condamnation n’a pas été lourde : huit ans avec une possibilité de transfert en France au bout de quatre ans d’où il a eu une remise de peine immédiate selon les règles en vigueur. KR a continué à plaider la « non violence » du zigoto et a même proposé qu’il décide de revenir vivre « à la maison ». Le « JAP » a, ainsi, accepté la libération conditionnelle.

Même si cela ne nous regarde pas, on peut supposer que KR a agi ainsi pour la sécurité des enfants, afin qu’ils puissent revoir leur père.

 

Dans la deuxième partie, les réalisateurs s’attachent à démontrer que Cantat était bien un homme violent, que KR avait menti devant les juges. Elle aurait même avoué cette violence par la suite, notamment sur un message enregistré sur le répondeur de ses parents. Il aurait continué ses actes de violence après le retour à la maison à sa sortie de prison, en 2007, jusqu’au suicide de Krisztina Rády, en 2010, car elle n’aurait plus supporté…

Comme pour le meurtre de Marie Trintignant, il ne me viendrait pas à l’idée de nier le fait que Cantat soit probablement un salopard et la thèse des réalisateurs (et autres, ce n’est pas récent, non plus), à savoir que le suicide a été provoqué par cette violence. Ma critique porte sur l’angle de vue abordé par la série et la conclusion ignoble que l’on pourrait en tirer : c’est bien fait pour sa gueule qu’elle se soit suicidée, elle n’avait qu’à pas le soutenir… Il y a même un moment où l’on nous fait comprendre qu’elle aurait dû retourner dans son pays d’origine, la Hongrie, où elle a encore une maison…

 

Excusez du peu… Il y a vraiment un malaise qui ressort du visionnage de cet épisode. Tout d’abord (de quoi ?), je rappelle ma position exprimée suite à la première saison mais aussi dès que je parle des affaires judiciaires dans mon blog politique (comme au début de l’affaire Cahuzac ou après le jugement de Marine Le Pen) : il y a des choses qui ne nous regardent pas, comme toutes les dites affaires judiciaires qui concernent des personnalités (ou des inconnus). J’ai confiance en la justice. Je suis contre le voyeurisme et pour l’information brute. A savoir : 1. Cantat a assassiné Trintignant. 2. Il a été condamné et a purgé sa peine. 3. Une instruction judiciaire vient d’être ouverte, 15 ans après le suicide de la mère de ses enfants chez qui il vivait.

 

Je ne dis pas que les détails ne sont pas importants (putain ! La violence des hommes continue à tuer, soit directement, soit en poussant au suicide) mais que la prudence est de mise quand on en parle !

Par exemple, et à la limite, les raisons du suicide de KR ne nous regardent pas, surtout si la raison est qu’elle a aidé Cantat à se défendre et à sortir de prison… Bien sûr, ce sont des personnages publics mais certains faits relèvent de l’intime. Quand la justice aura prouvé le lien entre la violence de Cantat et le suicide, si elle y arrive, il est important qu’on le sache (n’oublions pas les dégâts des salopards) mais, dans l’attente, cela ne nous regarde pas.

En outre, la série a été tournée avant l’ouverture d’une nouvelle enquête. Elle lance donc une accusation « en l’air » au prétexte de l’information du public. Mais, en fin de compte, je ne sais pas si la preuve sera établie mais il est fort probable qu’il y ait prescription sans compter que ce n’est pas « réellement » un meurtre.

 

L’amie dont je parlais en début de billet me disait : « Beaucoup de femmes victimes de violences de leurs conjoints subissent une véritable emprise et ont du mal à s’en libérer, le phénomène commence à être bien connu. »

C’est vrai. Mais, à part pour une militante féministe, ce n’est pas du tout ce qui ressort de la série. Elle est ratée : elle ne donne pas les clés pour l’interprétation ! On en retient que Krisztina Rády s’est suicidée car elle a soutenu le père de ses enfants.

En outre, si on formule ainsi (« subir une véritable emprise »), ce qui est par ailleurs presque contradictoire avec la conclusion (« elle a soutenu le père de ses enfants »), on a un peu de mal à en tirer une conclusion.

 

Cela étant, chacun pourra juger et je ne suis pas militant féministe. Pour ma part, j’ai une côte de veau à faire cuire, sans doute avec du vin blanc, des oignons et des champignons et quand on est la vedette d’une série, on pourrait avoir un nom qui s’écrit plus facilement sur un clavier d’un ordinateur. Pensons aux blogueurs.

31 juillet 2025

Le vent les a emportés

 


Je m’étais juré de ne jamais regarder cette série récente, sur l’affaire Cantat, mais je suis tombé dessus par hasard en cherchant un truc à regarder en attendant ma femme de ménage (c’est un résumé).

Je n’ai regardé que les deux premiers épisodes (jusqu’au début du procès, en fait) et je ne sais pas si je vais poursuivre. Disons-le franchement, cette série est foireuse et je vais m’en expliquer.

 

Tout d’abord, deux précisions…

La première : peu importent les circonstances, s’ils étaient saouls, si Marie Trintignant l’a provoqué…, il l’a tué à coups de poings. C’est un meurtre. Il n’y a pas photo. On peut même dire que sa condamnation est assez légère. Au début de l’affaire, j’ai cru à « ces circonstances », je me disais qu’il était devenu fou ou un truc comme ça mais cela ne change rien et j’ai vite arrêté de penser. C’est un meurtre. Point barre.

La deuxième : je n’ai jamais été un fan de Noir Désir mais j’ai été dans des lieux festifs où l’on passait leurs chansons, j’ai fredonné, sans doute pogoté… En outre, j’ai toujours de l’admiration pour les gens qui réussissent avec un certain talent. Le meilleur exemple est Johnny Hallyday : je n’aimais pas ses chansons et le personnage mais j’ai toujours reconnu qu’il avait une voix exceptionnelle et un sens du spectacle fabuleux. Bref, ma complaisance de l’époque avec Cantat n’a rien à voir avec un quelconque fanatisme. En fait, c’est plus lié à une certaine pitié. Mais ça ne change rien, c’est un meurtre.

 


Venons-en à la série que je vous conseille de ne pas regarder (ou de le faire avec beaucoup de recul) : après la description d’une belle et difficile histoire d’amour qui pourrait nous donner une légère érection, elle fait le procès de Bertrand Cantat, non pas pour le meurtre (il a été jugé) mais pour son comportement pendant l’instruction. On lui reproche de ne pas avoir dit la vérité dès le début. Il y a évidement le fait que tout cela devait être bien confus dans sa tête mais de toute manière, un accusé a le droit de se défendre.

Il y a le procès de la justice de Vilnius qui, si elle a bien qualifié l’acte en meurtre n’a pas alourdi la peine pour une des circonstances aggravantes, le fait que Cantat ait attendu beaucoup trop longtemps avant d’appeler les secours. Mais c’est ainsi.

Il y a le procès de la presse qui a beaucoup insisté sur le volet « crime passionnel » qui est évidemment une connerie.

Il y a le procès des fans de Noir Désir qui ont beaucoup défendu leur idole comme si c’était vraiment un crime, comme si le public n’avait pas que les médias pour donner des informations ! Et comme si on ne verrait pas encore plus de connerie maintenant avec l’essor des réseaux sociaux…

Ainsi, la « série reportage » fait la part belle au manque d’objectivité des gens du « camp Cantat » en manquant franchement d’objectivité. C’est naturel. Les réalisateurs n’avaient pas d’autre choix, peut-être, sauf à faire un reportage insipide, mais c’est une raison valable pour ne pas regarder.

 


Je vais faire un autre reproche, sans rapport : on nous montre beaucoup trop de choses qui ne nous regardent pas. Tout d’abord, on nous fait trop de baratin sur l’intimité du couple. Ils s’aimaient, point barre, ça suffit. Le reste ne nous regarde pas, même les volets qui auraient pu expliquer l’acte de violence par Cantat (d’autant que ça n’enlève rien à sa culpabilité). Il y a ensuite des extraits de vidéos (des images de vidéo surveillance, des vidéos des interrogatoires de Cantat) et ça me gène de voir que cela ne reste pas dans le secret de l’instruction. On me dira que c’est du travail journalistique. Non ! C’est du voyeurisme pour vendre une série.

Il y a quand même quelques volets bien traités. Je pense en particulier à « Lio » qui était la seule « de la profession » à charger Cantat et qui avait sans doute raison dans la plupart de ses arguments. Elle aurait presque mérité un reportage pour elle toute seule. J’aime bien aussi la manière avec laquelle on nous rappelle quelques éléments comme la façon avec laquelle nous avons eu progressivement des informations sur le meurtre, le déroulement de l’instruction, du procès…

 


Il n’empêche que cet embryon de reportage reproche à un accusé d’avoir voulu se défendre. Ce n’est pas ma notion de la justice (ni le fait qu’un meurtrier soit libéré au bout de quatre ans mais je ne suis arrivé qu’à la fin du deuxième épisode).


A noter que, si je suis tombé par hasard sur la série, cela coïncide avec l'actualité : un dossier vient d'être ouvert, sans doute grâce à la série, au sujet du suicide de la mère des enfants de Cantat. Mais rappelons que cela ne nous regarde pas...

[Séries] Une nature sauvage (Untamed)

 


« Dans les vastes étendues du parc national de Yosemite, la mort d'une femme entraîne un agent fédéral sur un terrain de non-droit, où la nature n'obéit qu'à ses propres règles. » Cette fois, c’est directement Google qui nous fournit le résumé de la série.

Alors comme je suis une grosse fainéasse, je vous recopie une des critiques, également fournies par Google (j’ai corrigé des bricoles sans importance) : « Ce que j'aime beaucoup dans les séries et films du genre, c'est qu'on ne sait pas du tout où on s'en va et c'est le cas dans cette mini-série.

L'intrigue se passe dans un grand parc national des États-Unis en Californie. Une fille tombe d'une falaise et aussitôt, l'histoire commence. Banal me direz-vous, ben pas si banal que ça en fait, on est attiré par l'enquête d'un homme aussi brisé mentalement que la fille qui est tombée. À la longue, ça peut être un cliché, car ce n'est pas la première fois qu'on a affaire à des enquêteurs brisés par la vie dans des séries ou films mais bon, on fait avec.

Une certaine lenteur dans le scénario est maintenue tout du long mais, ce n'est pas désagréable du tout. Il y a quelques bons moments de suspense qui se glissent de temps en temps, ce qui ajoute un peu de piquant dans l'histoire. Malgré tout, on a passé un bon moment à écouter cette série qui en passant, se passe dans un grand parc, alors imaginez les images dans cette nature fabuleuse.

À voir pour les amateurs de séries policières, surtout que celle-ci est différente de ce dont on a l’habitude. »

Je confirme ! J’ajoute que les images sont bien belles, que ça se passe dans un milieu que l’on ne connait pas trop…

 

Figurez-vous que j’ai commencé à regarder cela hier, en arrivant au bled, mais je me suis endormi pendant le troisième épisode. Alors, ce matin, comme j’étais réveillé à trois heures, j’ai allumé ma télé, pensant que le sommeil me surprendrait à nouveau, j’ai repris au troisième épisode et j’ai tenu sans interruption jusqu’à la fin de la série (soit quatre épisodes) ce que je ne fais absolument jamais (enfin, à cette heure-là).

Vous avez le droit de ne pas passer à côté.