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06 novembre 2010

Trop chaud pour un mois de novembre

Ce n’est pas sans un certain courage que j’ai affronté l’Avenue Eugène Thomas pour aller boire un coup à l’Amandine, hier soir, laissant le vieux Joël seul avec les mots fléchés de France Soir, à La Comète.

Je vais résumer ce billet pour ce qui s’en foutent : le Colonel et Geneviève étaient bourrés. En fait, je n’ai strictement rien à dire mais il faut bien que je fasse un billet : ce blog est là pour ça et je n’ai rien glandé depuis quelques jours.

J’arrive à l’Amandine où je salue le patron puis Le Colonel. C’est un vague personnage du blog. Je ne sais pas s’il est colonel, c’est son surnom. Il boit de la Grimbergen au rythme où je ponds des billets de blog sur mes autres blogs contrairement à Yann qui n’a rien glandé, ce matin (ah ! Si, merde ! Il vient de faire un billet ! Il veut que je sorte un bouquin et que je boive du thé. Je suppose qu’il a bu autre chose, lui).

Le Colonel est un con normal. Un ivrogne. Il sort du boulot vers 16 heures, fonce au bistro, alors évidemment, quand j’arrive à 20 heures, il est plein. Il n’arrête pas de parler mais hier soir il était très plein. Il ne parlait plus. Il n’arrivait pas à finir sa bière. Il lui faut une heure pour rentrer chez lui et on sentait le découragement total, celui que tout mec ayant déjà pris une cuite loin de lui ressent parfois. Alors il reprend une bière pour se donner des forces et repense à son trajet, confusément. Tous les soirs (quand il bosse le matin), il se fait piéger. Ce matin, il se lèvera la tête dans le cul et jurera, comme tous les matins, de ne jamais recommencer.

Après, j’ai dit bonjour à Geneviève. « Bonjour Nicolas, tu vas bien ? » « oui, salut mémère et toi ? ». Elle aime bien que je l’appelle Mémère. Je me suis mis à un mètre d’elle et je lui ai ostensiblement tourné le dos, pour discuter avec le Gros Loïc qui n’avait d’ailleurs pas envie de discuter, un peu comme moi. L’envie de me plonger dans l’iPhone et oublier une sinistre soirée de novembre.

Le toubib s’est pointé et a bu le coup avec nous après avoir été visité l’exposition de peinture « moderne » au théâtre. Oui, on a un théâtre à Bicêtre, à mi chemin entre chez moi et l’Amandine ce qui n’est pas très pratique : je préfère aller boire un coup en allant au théâtre qu’aller au théâtre en allant boire un coup.

Alors j’ai entendu Geneviève « alors Nicolas tu vas bien ». « Oui, ça va merci mais tu ne vois pas qu’on cause, là ? » Elle est trop conne, je vous le dis. Alors je l’envoie chier. Faut toujours bien marquer son périmètre de sécurité.

Nous avons repris notre discussion, parlant d’art moderne, sisi, avec le Gros Loïc en personne. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais la peinture moderne est à chier. Picasso était rigolo mais depuis, on s’emmerde. Un type prend un pinceau, dessine un carré et dit « ah ! c’est beau, c’est de l’art ! » Alors les esthètes critiques les gros cons comme moi. Tiens ! Je vais mettre Didier Goux en lien sous esthètes, pour le faire chier. Les esthètes abrutis par principe savent que la piétaille est composée de cons qui ne comprennent rien à l’art mais ne se doute pas que la piétaille le leur rend bien : il faut être complètement con pour acheter un carré bleu sur un fond blanc 345 000 alors qu’on pourrait le faire soi-même. Ca me rappelle Tonnégrande qui est fier de n’acheter que des cravates en soie. Pour le faire chier, je lui dis que la soie vient de Chine et que c’est de la faute mais il ne se rend pas compte qu’il est le seul à savoir qu’elle est en soie. Je n’aime pas les esthètes, ils sont grotesques. J’espère que Tonnégrande ne va pas lire ce billet avant l’apéro de ce midi sinon j’ai assez peu de chance pour qu’il m’offre un verre.

Le toubib avait pris des photos des carrés bleus exposés et nous étions pliés de rire.

Geneviève : « Il est joli ton manteau, Nicolas ». Alors j’ai éclaté : « Mais qu’est-ce que t’en as à foutre de mon manteau, en plus il fait trop chaud pour porter un manteau, pour un mois de novembre, qu’est-ce que tu viens m’emmerder avec ce truc utilitaire que j’ai payé 75 euros à Carrefour, tu ne peux donc pas fermer ta gueule plutôt que d’interrompre les gens qui sont en train de parler entre eux mais bordel tu n’as vraiment aucune éducation ».

Et en plus elle boit du Kir à la pêche, ce qui est une hérésie. Quand je dis « du Kir » c’est une façon de parler, je ferais mieux de parler en litres, ce qui explique d’ailleurs que je lui ai passé une avoinée.

Elle est partie fâchée. Les gens sont susceptibles de nos jours.

Michel a commencé à rentrer la terrasse. La première partie de soirée était finie.

Je suis retourné à la Comète. Le vieux Joël n’avait pas fini les mots fléchés et Tonnégrande m’attendait. J’ai fini les mots fléchés.

C’était l’anniversaire du serveur.

On a bu une bière.

10 juin 2010

L'héritier

Je ne vous ai pas parlé souvent de Geneviève (la dernière fois, c'était pour annoncer l'incendie de son mobil home). Elle ferait pourtant un personnage idéal pour ce blog mais je connais son fils qui est susceptible de me lire si un soir, par mégarde, je lui file l’adresse de mon blog. Encore que, je suppose que la lecture n’est pas son activité préférée.

Elle joue pourtant un rôle central dans mon blog puisqu’elle intervient dans mes choix de bistro : j’évite ceux qu’elle fréquente. Geneviève est très bavarde mais nous n’avons pas vraiment les mêmes intérêts. Si vous voyez ce que je veux dire. Ou alors imaginez.

Tous les soirs, je passe discuter le bout de gras quelques minutes avec Corinne et sa mère à l’Amandine.

Hier soir, le fils est rentré, suivi par la mère. Il était tout souriant et s’est dirigé vers moi pour me serrer la main et m’annoncer : « Je vais être tonton ». Je lui ai répondu : « Non, tu vas être oncle ». J’ai des mauvaises fréquentations, il m’arrive de raconter n’importe quoi. Devant sa tête ébahie, j’ai immédiatement souri pour rattraper le coup et dit une bêtise : « Ah ! Ca doit te faire plaisir, alors ! C’est qui la mère : ta sœur ou son mari ? »

C’est plus fort que moi. Il faut que je raconte des bêtises. J’ai rattrapé le coup. Je n’avais pas le droit de gâcher sa joie. Vous, je ne sais pas, mais moi, si un type de 20 ans de moins que moi m’annonce que sa sœur, que je ne connais pas, va avoir un lardon, j’ai du mal à ne pas m’en foutre profondément. Tout au plus, je réclame une tournée pour fêter ça. Mais je comprends sa joie : je suis moi-même l’oncle de différentes personnes, dont mon neveu et ma nièce.

C’est gênant, d’ailleurs, mon neveu est mon pote dans facebook et lit les conneries que je dis.

Ensuite, c’est la mère qui s’est approchée de moi et m’a fait les quatre bises baveuses réglementaires : « Ah ! T’as vu, je vais être mamy ». « Non, tu vas être grand-mère. » Il faut toujours recaser les excellentes plaisanteries. « … » « Et puis ça ne va pas changer grand-chose tu es déjà gâteuse. » « Heu heu, ah, t’es vache, hein ! »

Une brave dame est arrivée pour se taper un ballon de rouge et s’est intercalée entre Corinne et moi. Je suis allé aux toilettes (ah ! oui ! En venant, un pigeon m’avait chié sur la manche, il fallait que je répare les dégâts : on est peu de choses…). A mon retour la brave dame était en pleine discussion avec les deux heureux qui fêtaient l’arrivée prochaine d’un héritier.

Ce qui est une mauvaise nouvelle pour Tonnégrande. Je vous rappelle qu’il est éducateur social.

Tiens ! Je vais illustrer ce billet avec une photo de la future grand-mère. Ce n’est pas la photo qui est ratée.