22 octobre 2024

Perception du nouveau coloc !



Je dois avouer que, tout le week-end, j’ai été hanté par le coloc ! Je ne faisais pas des cauchemars mais un tas de détails me faisaient penser à lui. C’est amusant comment j’ai pu m’en foutre ou, du moins, être amusé par ce taré pendant plus de deux semaines et et craquer un ou deux jours avant la fin ! Peut-être une conséquence de son comportement suite au cambriolage ?

Toujours est-il que, malgré les promesses des soignants, j’avais un peu des nœuds dans le ventre en arrivant lundi, pour la dernière semaine, mais un nouveau est arrivé et l’infirmière nous a présenté. Un jeune asiatique à première vue, sans doute mauvaise, d’ailleurs, vu que son nom (et il est assez « foncé », sans avoir le noir de ceux que je connais) de famille est d’origine malgache et qu’il a quarante-quatre ans.
Son origine ethnique a peu d’intérêt et il hors de question que je lui pose des questions d’autant qu’il habite possiblement depuis plus longtemps que moi dans le 94. Et je vais pouvoir faire des jeux de mots avec coloc et chinetoque, lui demander s’il est arrivé à pied et espérer qu’il tienne un bar tabac.
Le fait qu’il soit jeune est plus intéressant. Au moins visuellement : il a des sous-vêtements normaux ce qui me change de l’autre crevure et j’avais un peur de devoir me coltiner un vieux crabe tel qu’on voit ici…
En outre, sa jeunesse relative et son origine potentielle fait qu’il n’est pas bavard. En deux jours, nous avons eu deux ou trois conversations et ça suffit largement.
Un ours, moi ?

Ce matin, j’étais en forme pendant le vélo ! Je n’avais jamais eu une telle puissance, pedale aussi vite et eu un rythme cardiaque raisonnable ! Par contre, en sortant, j’ai chopé un gros rhume. J’espère que je ne vais pas avoir une fièvre qui pourrait pousser le médecin à me garder. Pendant la gymnastique, j’étais en forme et pendant la musculation, je petais le feu au point où j’ai fait un exercice de plus que d’habitude. J’avais une bonne fatigue, comme on dit, amplifiée par le rhume. À l’issue, je n’avais qu’une seule envie : faire la sieste. En rentrant dans la chambre, j’ai vu le colchinetoc assis torse nul dans son fauteuil avec une jeune femme, son épouse, je suppose, qui lui massait le crâne !
J’ai manqué d’état d’esprit. J’aurais dû aller en salle de repos et les laisser seuls mais je me suis affalé sur mon pieu. Dix minutes après, il est sorti de la chambre, rhabillé, avec une serviette de bain, comme s’il allait prendre une douche. Il était suivi par la dame.
Qu’ont-ils fait ?

À part ça, le toubib a confirmé qu’il allait organiser ma sortie pour la fin de semaine. Et autre type de mon groupe de sport part demain et je serai le plus ancien.
Mais pas le plus vieux.

 

Après ma sieste… et leur retour de la douche, je suis allé faire mon petit tour (le distributeur de boissons est HS : tant pis pour mon Orangina), j’ai rédigé ce texte puis suis revenu dans la chambre pour les médicaments du soir et la mise et en place et la publication de ce billet.

La jeune femme était partie et mon lascar dormait, comme un bienheureux, bien emmitouflé dans sa literie. 

18 octobre 2024

Débarrassé du coloc !

 


C’est un grand jour ! Je suis, à nouveau, en permission. La dernière avant la libération définitive. Surtout, mon coloc, l’imbécile qui a partagé ma chambre pendant trois semaines et m’a pourri la vie, quitte définitivement l’hôpital de semaine. Franchement, on a bien l’impression qu’il a été viré. Plus personne ne pouvait réellement le sentir.

Je vais raconter deux détails de notre vie (mais je pourrais y consacrer des pages et des pages de blog). Les deux ont un rapport avec ce qui a pu changer chez lui depuis qu’on vit dans la même chambre. Tout d’abord, je me promène souvent en sous-vêtements alors que lui était toujours soit habillé normalement soit en pyjama. Au bout de quelques jours, il a commencé à faire comme moi. Va savoir pourquoi. La première différence est qu’il a un slip et un maillot de corps blancs alors que j’ai toujours un caleçon ou un boxer et un vrai tee-shirt. La deuxième est que je dors dans cette tenue alors que, comme je le disais, il a un « vêtement de nuit » (donc pour se mettre en sous-vêtements, il est obligé de se « changer » alors que, chez moi, c’est plus, heu…, naturel). La troisième est que dès la fin du petit déjeuner je mets un pantalon ou un short et je ne l’enlève (à part pour la douche) qu’au moment de me coucher. Seul un type qui loge dans la même chambre que moi peut me voir en petite tenue. C’est donc mon coloc et, parfois, une infirmière qui vient déposer des médicaments ou la femme de ménage qui vient pendant le petit déjeuner.

Donc voila, nous avons un type qui a commencé à trouver normal de ne pas être totalement habillé. Par exemple, il rentre du sport et se met en slip pour « se détendre ».

Le deuxième est qu’à force de me fréquenter, il est devenu poli. Quand je suis arrivé, il ne disait jamais merci aux gens qui passaient par là, déposer un plateau repas, faire des lits… Moi, j’ai toujours la bonne formule, bonjour, merci, bonne journée… Il a commencé à faire pareil ce qui m’amusait surtout que son vocabulaire manque d’entrainement. Par exemple, pour le petit déjeuner, je demande un café au lait. Il demande un café noir et ajoute systématiquement (réellement, hein, ça ne s’invente pas) : « et le sucre vous pouvez le garder ».

Moi, j’ai vite compris que les plateaux étaient préparés à l’avance avec une étiquette avec ce à quoi le patient à droit, selon son régime alimentaire. Il y avait juste un bol vide rempli au moment du service. Il n’a pas réussi à se mettre ça dans le crâne. Donc, le sucre est là. Point. Donc son « et le sucre vous pouvez le garder » est totalement inutile (et chiant, dans la pratique, il faudrait qu’elles l’enlèvent du plateau) et sonne comme « et le sucre, vous pouvez vous le mettre au cul ».

Une dernière dans la même ligne : tous les midis, juste après avoir servi le déjeuner, une aide-soignante passe pour demander si on veut un café ou un thé. Ma réponse est généralement « oui, un café s’il vous plait, sans sucre. » Lui : « non, mais je veux bien un jus d’orange ». Ca a duré trois semaines : il n’a pas compris qu’on ne distribuait pas de jus d’orange à 12h30.

 

Pendant ces trois semaines, je vous ai raconté certaines anecdotes et vous aurez compris qu’il est exaspérant. Par exemple, il pisse toujours debout la porte ouverte en visant le centre du bac, de manière à faire un maximum de bruit. Le problème est qu’il y va toujours un peu après que le déjeuner soit servi et que ma table est juste à côté de la porte. Je peux vous dire que j’ai toujours eu l’écho en mangeant mes carottes râpées ! J’ajoute qu’il commence toujours par tirer la chasse avant de pisser et recommence un fois ou deux après. C’est horripilant. Une fois, il m’a engueulé parce que je ne tirais pas toujours la chasse après avoir uriné (je plaide coupable, c’est une vieille habitude que j’ai, dans « mes chiottes », pour éviter le bruit et pour économiser l’eau). Une fois, il m’a expliqué que cela puait trop. De la part d’un type qui a toujours de la bouffe qui provient de chez lui, surtout des condiments, comme le vinaigre (ça pue, tout de même), ça m’avait aussi exaspéré… Dès fois, dans la journée, il va vers les toilettes et ouvre la porte, ou la ferme, ou les deux. Je n’ai pas compris. D’autres fois, c’est vers la porte d’entrée de la chambre qu’il va. Il se met devant puis fait demi-tour. Ou va dans le couloir et revient deux minutes après. J’ai bien une hypothèse (c’est une solution pour se rapprocher de moi et voir ce que je fais mais, en fin de compte, je me demande s’il n’est pas tout simplement fou).

Pendant les repas, j’ai souvent fini de manger avant qu’il ait commencé à manger son plat. Certes, je mange vite… Mais il se lève plusieurs fois, va jusqu’à la petite table où il range ses affaires et prend quelque chose ou vient voir ce que j’ai dans mon assiette. Je ne sais pas. Ceux qui me connaissent savent, par ailleurs, que j’aime bien faire la sieste dès la fin du repas. Quand je mange seul, au restaurant, il m’arrive de faire un roupillon, sur place. Dans la chambre, je ne peux pas : je ne supporte plus ses petits bruits de mastication, ses odeurs… Il faut que je sorte et aille fumer une cigarette et marcher un peu pendant un bon quart d’heure pour oublier le laisser se calmer.

Quand on est dans des salles d’exercice (vélo, gymnastique, musculation), il lui arrive d’entrer (on n’est pas dans le même groupe), de faire un vague tour et de ressortir (je ne suis pas le seul que ça énerve…).

Vous comprenez le nombre de pages que je pourrais remplir. Le fait qu’il pète souvent, par exemple (tout le monde pète mais on le fait sans bruit… et sans odeur), y compris en pissant… Je ne l’ai jamais vu sortir de la chambre avec une serviette pour aller prendre une douche. Je ne l’ai jamais vu assez longtemps dans les toilettes pour chier. Je n’ai entendu qu’une seule fois sa brosse à dents électrique (je m’en fous, je ne suis pas un virtuose de l’hygiène dentaire, c’est presque amusant, c’est l’absence de bruit qui me gênait…).

 

Enfin, il a un défaut avoué à l’avance, quant à lui. Toutes les nuits, vers 4 ou 5 heures, il se réveille avec la bouche très sèche et est obligé d’aller faire des gargarismes dans la salle de bain, pendant une dizaine de minutes. Dès le premier jour, il avait présenté ses excuses et je dois avouer que, au bout de deux bonnes semaines (sur trois), je m’étais habitués, ça ne me dérangeait plus. Pourtant, il faut reconnaitre que c’est un bruit immonde. Dix minutes de gargarimes…

Les trois premiers soirs, je lui ai demandé de couper sa télé. La première fois à 22h30, le lendemain à 23h et encore plus tard le troisième jour. Je lui ai expliqué que les changements de luminosité, dans la pièce, m’empêchaient de dormir. Il n’a pas compris.

Terminons bientôt cette introduction et revenons aux toilettes. Plusieurs fois par nuit, il se lève pour pisser. Il ouvre la porte des toilettes, allume la lumière, ferme la porte (de nuit, j’ai dit, la journée elle reste ouverte) et se met à l’ouvrage. Pour ma part, quand j’allais pisser, je fermais la porte avant d’allumer…

Un mot pour les multiples conseils qu’il me donne. Comme aller en salle de repos lire les plaquettes avec les conseils alimentaires (où il est bien indiqué qu’il faut éviter tout complément alimentaire : je ne suis pas sûr qu’il sache lire). Comme au sujet de mon addiction à l’iPhone (je vais y revenir). Comme la nécessité de marcher « car le vélo qu’il nous font faire ne sert à rien ». Comme la nécessité, pendant ce vélo, de ne pas pédaler trop vite afin de ne pas augmenter le rythme cardiaque (je me demande bien pourquoi on en fait…).

 

Ce matin, j’ai craqué deux fois, pour la première fois. Revenons à hier. Je ne sais pas où je vous avais laissé et ce que j’avais raconté. Toujours est-il qu’il avait fermé les volets pour faire la sieste après déjeuner vu qu’il n’avait pas dormi pendant la nuit (me faisant endosser la responsabilité alors que je m’étais endormi après 23h30 et réveillé par le passage des infirmières à 6 heures, sans compter ses mictions). Je suis donc aller faire ma pause dans une pièce « de repos » (d’où j’ai rédigé mon billet de blog). Ensuite, comme tous les jours vers 16h30, je suis allé dans le préau du bâtiment d’en face (là où j’avais discuté avec des visiteurs). C’est le seul endroit abrité avec des bancs que je connaisse. J’y reste souvent jusqu’à 18h, pour recevoir, ensuite, les infirmières (et ma piqûre !). Je bois des boissons fraiches achetées au distributeur (de l’Orangina, s’il y en a).

Hier, à 16h45, il est sorti de ce bâtiment. Je ne sais ni ce qu’il y foutait ni comment il y et entré (une porte de derrière ?). Je ne vois qu’une seule solution : me surprendre ou m’espionner… Notre séparation étant pour aujourd’hui, j’ai choisi d’ignorer.

 

Ce matin, il va pisser vers 6h. Lumière allumée. Nicolas réveillé (pas grave, à l’hôpital, c’est un peu l’heure). Je décide au bout de cinq minutes de passer aux toilettes en respectant mes habitudes (lumière allumée uniquement lorsque la porte est fermée). Au moment où je rentre, il me dit (pour la première fois) : « vous pouvez fermer la porte ? » Je demande pourquoi. Il me répond que la VMC fait du bruit et que ça l’empêche de dormir. J’ai alors répondu « mais vous avez décidé de me faire chier jusqu’au bout ? »

Je ne sais pas s’il m’a entendu.

Plus tard, après le petit déjeuner, je sors mais je reviens rapidement car j’avais oublié mon iPhone sur mon lit où il aurait pu être volé. Je m’allonge donc et commence à jouer avec puis, pas à l’aise, je m’assois sur le lit. Je ne sais pas pourquoi, il est venu voir ce que je faisais. Il a dit « Ah, des jeux vidéos ». « Ben oui ». « Je me rappelle, j’ai eu une vraie addiction, je vais vous raconter. » J’ai alors gueulé : « je m’en fous ! ». Les addictions d’un pareil débile, je m’en carre réellement.

 

Voilà, j’ai craqué…

 

Le pire est que quand je suis rentré du sport, vers midi, il était allongé sur son lit avait des infirmières et le cardiologue autour. Il avait fait une forte chute de tension. Je me suis mis à avoir peur qu’ils ne le foutent pas dehors, comme prévu, mais qu’ils le gardent une semaine de plus.

Ils lui ont clairement fait comprendre que c’était hors de question et tout le monde semble sûr que ce n’était qu’une comédie car il avait peur de sortir…

 

En sortant, avec ma valise, j’ai croisé l’infirmière. Elle me dit « ça va Monsieur Jégou ? » Je réponds que « oui mais qu’on avait eu deux prises de tête le matin et que je n’en pouvais plus ». Elle m’a dit « soyez tranquille, c’est maintenant terminé ».

17 octobre 2024

Le coloc est vraiment un con

 Désolé pour la mise en page de ce billet et les probables fautes (comme si j’avais besoin de ça !) mais le coloc dort. Je rédige avec l’iPhone. Je vous avais laissé hier, guéri d’un rhume mais franchement cambriolé. Le docteur était content, ce matin. Il m’a ajouté une semaine d’hôpital pour faire le suivi de la maladie guérie. Ces gens sont surprenants… Il a même nié avoir annoncé ma sortie (hors je l’avais moi/même signalée dans le blog : ça ne s’invente pas). 

Cette nuit, j’ai dormi un moi, réveillé trois fois par le coloc qui disait bien fort : « oui mais moi je dors toujours pas ». Trois fois. Strictement les même propos. À chaque fois, j’ai réglé mon masque, préventivement. 

Ce matin, on a confirmé avoir passé une mauvaise nuit. J’ai failli craqué. Il a éteint sa télé vers minuit (avant les variations de lumière m’empêchent de dormir) alors que je lui avais dit que je voulais dormir tôt (suite à mon rhume) et que j’ai éteint la lumière vers 21h30 (avant le passage des infirmières). Je me suis donc endormi vers minuit ! Il savait très bien que je ne pouvais pas dormir avec une télé dans une pièce éteinte. 

Un peu après, il s’est levé pour mettre un truc devant la porte, pour faire du bruit si la cambrioleuse se pointe à nouveau (quelle probabilité ?). Vers deux heures, l’infirmière est passée dégager la porte (il lui avait dit qu’il allait la bloquer, ce qu’elle ne voulait pas). Il m’a ensuite réveillé trois fois avec les propos que je relate ci-dessus. à six heures, l’infirmière est passée pour la prise de sang….


J’étais donc très énervé de le voir se plaindre : ma nuit avait été écourté de trois bonnes heures par sa faute. Le toubib se pointe alors. C’est là qu’il m’annonce que je devrai rester une semaine de plus. Je ronchonne pour la forme mais lui dit : changer moi de coloc, je ne supporte plus ce con. Texto. Il le dit : rassurez-vous, je l’ai foutu en hôpital de jour (ce qui voulait dire : on ne le supporte plus non plus, c’est un autre service qui va se le taper). 


La matinée se passe, je reviens de ma séance de vélo. Le volet de la chambre était fermé et la lumière éteinte. J’allume et comprend qu’il dormait. J’éteins. J’ai attendu le repas dans le noir.

L’armada (eau, médicaments, repas…) se pointe vers 12h20. Une aide soignante ouvre de force les volets. Je lui fais signe que j’étais exaspéré. Elle opine et chuchote : il part demain. 

Dès la fin du repas, je ne le supportais plus. Cet imbécile a osé m’expliquer que c’est moi qui l’avait empêché de dormir car j’avais beaucoup remué dans mon lit. Il m’a dit que c’était le stress suite au cambriolage (en fait, je l’avais totalement oublié mais c’est lui qui ne pense qu’à ça et c’est donc ce qui explique son insomnie donc la mienne…). 

Ensuite, il me dit que je devrais marcher plus et faire comme lui : marcher trois heures… car les exercice proposés ici « ne servent à rien ». 

Je confirme : il marche trois heures mais ne fait que trois kilomètres (je le vois marcher et il m’a décrit le parcours qu’il faisait). En fait, il déambule tel un petit vieux…

Je finis par aller patienter dehors. Je vais faire ma séance de sport suivante. Je reviens dans la chambre. Les volets étaient fermés et la lumière éteinte. 


Le gars aura dormi six heures aujourd’hui, je suppose, ne dormira pas cette nuit ce qui me maintiendra éveillé. Bravo. 

16 octobre 2024

Le rhume et le cambriolage

 


Ne vous plaignez pas : si je n’ai pas donné de nouvelles depuis presque une semaine, c’est surtout parce que je n’ai pas grand-chose à dire ou, du moins qui vaille que je sorte mon ordinateur (c’est chiant, je dois le laisser sous clé quand je ne suis pas là et, comme il se décharge, sinon, je dois l’utiliser branchés au secteur ce qui n’est pas vraiment prévu par les hôpitaux). Enfin ! J’ai suffisamment de mauvaises nouvelles (bof) pour vous tenir la grappe pendant un ou deux feuillets ce qui réjouira l’autre maigrichon qui n’arrête pas de ronchonner quand je ferme ma gueule.

Figurez-vous qu’il m’est arrivé ce qu’on peut avoir de pire dans un hôpital : j’ai attrapé un rhume… Je vous raconte tout mais sachez bien que ça a peu d’intérêt ! Hier matin, ma tension était assez basse (genre inférieure à 10 pour le gros chiffre) ce qui était exceptionnel chez moi (j’ai même dépassé le 19, une fois). D’ailleurs, depuis mon hospitalisation en cardiologie à Pompidou de 2001, je suis « sous » traitement. Lors de ma nouvelle hospitalisation dans ce même  service, ils m’ont supprimé ce médicament grotesque et ça va de mieux en mieux, me maintenant entre 12 et 13 (franchement, le petit chiffre, je m’en tape)… Jusqu’à hier après-midi, ça allait très bien mais j’ai commencé à avoir un peu de fièvre. Vous savez, le genre de truc qui vous pousse à dire « une soupe et au lit » et le matin vous allez très bien. Hier soir, les gonzesses spécialistes des machins qu’on ne met plus dans le cul mais dans l’oreille ce qui manque de charme mais est sans doute préférable pour le confort visuel voire tactile de leur travail. Ma voila à 38°5 !

Ils ont fait venir un toubib, pisser dans un bocal (pas le toubib, moi), une prise de sang. Branle-bas de combat ! Et je passe le test PCR le plus musclé que je n’ai jamais fait.

 

Réveillé par un cambriolage vers une heure, ce matin, j’ai constaté que j’étais en pleine forme. Rappelez-mois de vous raconter cet événement, j’ai constaté que j’étais en pleine forme. J’avais eu mon gros rhume ou mon coup de chaud, et hop ! Ce matin, tout de même, tout le monde était inquiet… Ils m’ont même interdit de faire du sport alors que je suis tout de même là pour ça. J’ai failli réclamer, ce qui m’a fait beaucoup rire.

Le cardiologue se pointe. Il n’avait pas encore eu le résultat des analyses. Il m’a donc collé sous antibiotiques. C’est l’infirmière qui, a l’instant, ma confirmé que c’était un simple rhume.

Je vous conseille de ne jamais tomber malade si vous êtes déjà à l’hôpital !

Mes « constantes » sont bonnes, cette après-midi ! En plus, il faut que je mette un masque pour me promener dans les couloirs. J’ai refusé de le mettre dans la chambre et l’infirmière a bien rigoler quand j’ai dit que mon coloc pouvait bien crever.

 

Renons-en à ce cambriolage ! A une heure du matin, je suis réveillé par le coloc en question qui s’engueulait avec quelqu’un dans les toilettes. Lui-même avait entendu un peu de bruit mais comme ma VMI (le machin contre les apnées du sommeil) continuait à ronronner, il est allé voir ce qu’il se passe. Il y avait une petite dame qui avait étalé le contenu des poches sur le sol des chiottes en question pour voler ce qui l’intéressait. Quant il a ouvert la porte, il a rangé tout ce qui trainait mais avait conservé deux briquets. Elle a dit au coloc qu’elle me connaissait et qu’elle avait l’autorisation pour les prendre, ce qui est évidemment faux (et je ne l’avais jamais vue).

On l’a poussée chez les infirmières qui ont appelé la sécurité mais elle a réussi à fuir  (après qu’on ait pu lire son identifiant, sur le bracelet : elle s’était enfui d’un service d’addictologie). Pressé par mes comparses de vérifier le contenu de mes poches, j’ai fait la connerie de dire que rien ne manquait sauf, peut-être, un billet de 50 euros. Visiblement, ils ne savent pas ce que veut dire « peut-être » ! Mon colloc ne comprenait pas que je ne savais pas si j’avais un billet de 50 euros sur moi…

Je me suis recouché, sans fièvre et j’ai bien dormi mais, dès le réveil, le coloc a commencé à parler de l’événement comme s’il avait la moindre importance réelle. Il ne faisait que ça, racontant les faits, inventant une partie ! Il a connu une première heure de gloire quand la responsable administrative du pavillon s’est pointée puis une deuxième quand fût venu le tour du directeur de la sécurité. J’ai cru comprendre qu’il en avait également parlé au personnel des salles de sports et aux gens qui en faisaient avec lui…

 

Je vous assure que, pour moi, c’était totalement sans importance : une espèce de folle se pointe dans une chambre et fouille les poches pour tenter de voler des trucs. Bah ! J’étais surtout préoccupé par mon semblant de maladie. Par contre, le coloc racontera ce bordel pendant une dizaine d’années.

Le directeur de la sécurité, dont je parlais, a dit que puisque j’ai déclaré qu’on m’a volé un billet de 50, il fallait que j’aille porter plainte au commissariat. Alors j’ai commencé à gueuler (pour la première fois) : « je n’ai pas dit qu’on m’avait piqué 5à euros mais que la poche où je range généralement mes billets de 50 était vide et si vous voulez que j’aille porter plainte, je veux bien, mais je mentionnerai surtout, à la police, la sécurité de votre boutique vu qu’on a une malade qui s’est échappée et a réussi à pénétrer dans un service dans un autre bâtiment. »

Faut pas m’énerver, non plus !

 

A part ça, je ne peux pas donner de nouvelles de ma santé vu que je n’en sais rien. Toujours est-il que mon second week-end de permission s’est bien passé et que j’ai récupérer ma capacité à enfiler des pintes sans ciller.

Je ne sais pas si c’est bon signe.

10 octobre 2024

Rigolons du coloc

 


Si je m’entends assez bien avec mon coloc (du moins, si je le tolère…), c’est que nous avons plusieurs points communs. Nous avons le même âge (je suis même un peu plus vieux, ça fait bizarre). Nous sommes des célibataires endurcis (je suppose que c’est parce que je ne supporte personne et que personne ne le supporte). Nous sommes tous deux issus d’une fratrie de trois enfants. Nos mères sont mortes il y a dix-huit mois et nous souhaitons garder la maison.

Pour les détails, il y a des différences, évidemment. Par exemple, la maison m’appartient alors qu’ils n’ont pas fait le partage et je crois qu’il a deux sœurs.

 

A ce sujet, j’aimerais bien que la mienne se rende compte à quel point on peut avoir des frères plus chiants que moi… Mais le sujet n’est pas là.

Comme autre différence, je suis serviable, aimable… Par exemple, une aide-soignante entre dans la chambre, dès que je devine pour quoi elle est là, je me prépare (si elle vient faire le lit, par exemple, je déplace le casque du respirateur, les câbles, me lève…). Lui, il dit à peine bonjour (et attend qu’on lui demande de libérer le lit). Je suis très facile à vivre. Cette andouille n’arrête pas de faire chier. Ce midi, une gonzesse (aide-soignante…) vient proposer un café comme tous les midis, j’accepte, il répond « non mais je veux bien un jus d’orange ! ». Comme si elle transportait un bistro sur son chariot.

Le pire est que, à chaque fois, il est persuadé qu’il va l’avoir…

Ce midi, la gonzesse était un peu énervée…

 

Hier midi, une gonzesse débutante est venue débarrasser son plateau du déjeuner. La gonzesse expérimentée était avec le chariot, dehors, et quand elle a vu le plateau, elle a enlevé tout ce qui n’y avait rien à faire (des ordures) et l’a refilé au zozio en lui disant « vous avez des poubelles, pour ça ! ».

De plus en plus, je parle du loustic avec le personnel. Vers 10h, deux gonzesses arrivent pour faire les lits. Il partait faire sa gymnastique un peu après. Une me dit « tiens ! Vous n’êtes pas dans le même groupe pour les activités ? » J’ai répondu : « Ah non, déjà que je le vois tout le reste de la journée. » Elle me lance « Si vous saviez comment on vous comprend. »

Même le boss m’a un peu vidé son sac, dans la milite de ses devoirs, pour me montrer combien il me comprenait. D’ailleurs, hier matin, il m’a demandé si je voulais cesser prématurément la réadaptation. J’ai refusé en indiquant que ça me faisait du bien et tout ça et j’ai ajouté « malgré tout » en montrant la place de mon congénère qui était absent. Il m’a répondu des choses divers sur le type et a fini par « je vous félicite, vous êtes vraiment très gentil et patient, c’est vrai… ».

 

Hier soir, un peu avant 18 heures, une de ses sœurs passe pour lui apporter différentes affaires, notamment de quoi bouffer parce que l’hôpital lui interdit tout ! Je rigolais : déjà que la veille il s’était fait engueuler par le cardiologue car il avait fait bouffer n’importe quoi pendant sa perm…

Ils discutaient et le ton montait alors qu’ils parlaient des charges diverses que la fratrie devait payer. Par exemple, dans la maison de la mère, il a voulu laisser le téléphone alors que la maison est peu occupée et qu’il a un portable. La sœur expliquait qu’elle ne voulait plus payer. Lui a répondu qu’il faisait bien l’avance pour les impôts…

Finalement, ils ont décidé de sortir pour poursuivre la discussion ailleurs que devant moi.

Sur ces « entrefaites », l’infirmière arrive pour distribuer les médicaments du soir. Elle commence par lui… Puis vient me voir et dit : « vous savez quoi ? Il a de la bière dans son sac alors que ça lui est strictement interdit ! » Comme il était sorti précipitamment, avec sa sœur, il n’avait pas eu le temps de cacher le contenu des sacs…

Elle était scandalisée ! J’étais pliée de rire…

 

Comme je le disais à un gros pote, c’est difficile à raconter à l’écrit mais c’était vraiment très drôle.

A noter que c’est la semaine dernière qu’une première gonzesse m’a fait part de sa compassion devant ce que je devais supporter…

 

Le soir, il m’a proposé une bière sans alcool. Il a bon fond. J’ai refusé.

 

Si vous avez bien lu ce billet, vous aurez noté l’important : le toubib veut bien que je sorte mais a proposé de continuer le rythme normal. Bref, en permission demain soir et la quille en fin de semaine suivante !

09 octobre 2024

Le trépident quotidien du gars en situation de réadaptation

 


Mon billet d’hier ayant été censuré par Facebook (sans doute à cause de l’illustration : un type en slip), certains auront loupé mes nouvelles du jour. Vous pouvez cliquer où il faut pour lire tout ça sachant que je dis que je vais bien malgré la panne de mon ascenseur mais j’ai mis le lundi à me remettre de mon week-end, pourtant digne d’un dromadaire, certainement peu tempérant pour autant. Et je parlais de mon coloc.

Certains – les mêmes ? – me demandent parfois comment je fais pour le supporter. On répondra que je prends mon mal en patience, que je ronge mon frein ou que je suis con comme une bite. Cette dernière hypothèse tient assez la rampe mais il faut nuancer. Il faut savoir que dans ce centre de rééducation, on entre dans une « routine absolue » que j’ai décidé de vous narrer, ce matin, pour rendre service… Même si « routine absolue » ne veut pas dire grand-chose d’autant que les horaires dépendent de l’activité du service.

 

Commençons par le matin et désolé pour cette énumération fastidieuse. Vous pouvez passer à la conclusion si je n’oublie pas d’en mettre une. Sinon, tant pis.

A partir de 6 heures, une gonzesse passe pour changer le broc d’eau. Parler de gonzesse n’a rien de péjoratif mais j’ignore toujours quelles sont les titres (infirmière, aide-soignante, femme de chambre, prostitué gériatologue…) des passantes. D’ailleurs, seul le cardiologue est un homme et heureusement qu’on ne va pas laisser des boulots sérieux à des gonzesses.

Dans les mêmes eaux, une gonzesse diplômée passe faire les prises de sang qui auront été demandées par le cardiologue, la veille.

A partir de 7 heures, un groupe de pouffe – tiens ! Il y a parfois un mec, un grand noir ; aussi bien il est homosexuel, ça compense, mais je ferai attention s’il doit faire ma toilette – passe prendre les constantes.

En même ou presque, une gonzesse passe refiler les médicaments. Avec moi, ça va vite. « Prenez ça et fermez votre gueule »  « oui cheffe ». Avec le coloc, ça prend des plombes, il veut savoir à quoi sert tel ou tel médicament, parfois il a perdu son pilulier mais il refuse de recevoir des médicaments s’il n’en a pas (alors que les médocs sont refilés à chaque repas…). Ce rituel est le même à chaque fois qu’on doit bouffer (je n’ai pas de médicament le midi).

A partir de 8 heures, le petit déjeuner est servi et une gonzesse passe pour faire la chambre (oui, il arrive qu’elle se pointe avant si bien que le ménage commence alors que nous sommes au lit). Cela « sonne » l’heure du lever.

Dès le café bu, le jus d’orange avalé, les tartines gloutonnées, je vais faire un tour près de la porte à côté de la cafétaria. Ce rituel du tour a lieu à chaque repas (ceux qui me connaissent seront surpris que je ne fasse pas la sieste mais le coloc met des plombes à grailler et je ne supporte pas ses bruits de mastication).

 

A mon retour, je me repose vaguement et je fais ma toilette. Je ne sais pas quand le coloc fait la sienne. Dans notre grande charité, on va dire que c’est plus tard (à partir de 14h30) mais je me demande, en fait, s’il se lave…

A 10h, ce dernier va faire sa première séance de sport pendant 45 minutes. Il revient puis repart 15 minutes plus tard pour la deuxième. Pour ma part, c’est à 11h que je descends à la salle d’attente avant la séance de vélo avec mon groupe (toujours les mêmes, on commence sérieusement à papoter).

Avant 11h, le cardiologue passe. Si j’ai de la chance, je suis présent quand il cause à l’autre abruti. Je n’ai pas beaucoup parlé du cadiologue mais ça viendra : il est très sympathique.

A 12 heures, je suis libéré. Je vais faire un rapide tour dehors le temps de récupérer puis je monte bouffer (vous connaissez la routine : livraison des médicaments, des repas, petit tour dehors en attendant le silence dans la chambre puis sieste). Un café est livré avec le repas (ou un peu après s’ils n’ont pas le temps).

 

A 14h15, je descends dans la salle d’attente pour la gymnastique puis la musculation. Cela se termine à 15h20. Je vais alors prendre un café (la machine est à l’opposé par rapport à la cafét…) et marcher un peu, le temps de se remettre (de « détranspirer »). En remontant, vers 15h45, je passe au bureau des infirmières pour qu’elles me prennent mes « constantes ».

Petit moment de repos (c’est souvent là que je fais mon blogage) puis longue pose devant le bâtiment d’en face (où j’étais en première semaine) qui dispose non seulement d’un préau mais aussi d’un distributeur de jus de fruits. Pendant mes pauses (celle-ci mais aussi celle du matin, il m’arrive de me promener un peu mais je dois avouer une certaine fatigue avec tout le sport).

 

Retour à la casbah à 18 heures pour les médicaments (il faut que je sois là pour recevoir les anticoagulants par piqûre). Dîner servi à partir de 19h. Parfois je vais faire un tour après (les mastications…). Couché de bonne heure (sans dormir). Passage des gonzesses vers 21h30 pour les constantes.

Vers 23h, j’engueule le coloc pour qu’il éteigne sa télé…

 

En illustration de ce billet, une photo « Google Map ». Vous y trouverez plein de bâtiment allongés et parallèles. Celui avec un toit blanc est celui où j’étais la première semaine (c’est cette baraque qui a un préau où je fais les pauses de l’après-midi). Je suis maintenant dans celui tout juste à droite. En bas de celui-ci, dans le prolongement, il y a un bosquet où se trouve la cafétaria (mais les machines à café ailleurs sont aussi bien… vu qu’elle a des horaires réduits).

Tous les bâtiments semblent préfabriqués et le tout ressemble un camp militaire (de province).

Si je vous montre cette photo, c’est pour montrer les espaces verts. Partout, il y a des bancs où l’on peut se poser. Un vrai centre de vacances…

 

 

 

08 octobre 2024

Mon coloc en slip

    


Mon dernier billet recevait ce matin ce commentaire : « Et alors ? Ça s'est passé comment, ce retour en cellule ? Toujours le même compagnon de chaîne ? Le peuple a le droit de savoir, bordel ! » Je rappelle que mes fistules ne toucheront pas le peuple et que c’est à la gauche radicale de s’occuper de lui vu qu’elle, elle SAIT.

Je vais donner tout de même des nouvelles pour la famille et les proches et aussi les moins proches dont ceux dont je n’ai strictement rien à cirer : ça va. Au moins, je n’ai plus les douleurs liées à l’opération. C’est pas tout ça, on se fait scier les côtes pour accéder au palpitant histoire de lui brancher de nouveaux tuyaux et après : on a mal pendant quelques semaines. Le corps humain est-il mal fait ? Vous avez deux heures.

 

Je ne sais plus où j’en étais de ma narration. Je suppose que j’ai dit que j’avais bien bouffer samedi midi. Le dimanche, c’était pareil mais, en plus, j’ai acheté une valise ce qui est totalement anecdotique mais il fallait bien remplacer l’autre qui était foutue. En sortant de table (et du comptoir où j’ai bu un calva généreusement offert par la maison), je suis rentré à la maison et j’ai constaté que l’ascenseur était en panne. Ce n’est pas exactement ce qu’il me fallait après l’opération mais je n’avais pas le choix. Je me suis tapé les six étages avec une valise certes vide mais en tenant cette dernière, la rampe et mon pantalon vu que ma ceinture était restée en Bretagne.

Je suis arrivé en sueur et essoufflé mais moins qu’il y a deux semaines, quand le kiné m’avait fait monter les trois étages de l’hôpital ! Le soir, finalement, j’ai renoncé à retourner au bistro… Un peu de sagesse !

 

Le lendemain, j’ai fait ma valise (en oubliant mon short ce qui fait que je fais mes exercices en short…) et j’ai descendu les escaliers, l’ascenseur étant toujours dans les choux. Je suis arrivé en bas essoufflé. Toute la journée ça a été ainsi. Pendant le vélo, j’ai dépassé les 115 de pulsation contre une moyenne de 105, habituellement. J’étais assez inquiet mais, aujourd’hui, je suis en pleine forme : donner-moi un escalier de 10 étages et je le monte en courant et en chantant la Marseillaise en breton.

Lundi matin, j’arrive à l’hôpital de semaine et retrouve mon colloc abruti. Par politesse ou réflexe, vu que je m’en contre-pignole, je lui ai demandé si ça s’était bien passé ! J’aurais du fermer ma gueule. Tout d’abord, il s’était fait engueuler par les infirmières parce qu’il n’avait pas pris ses médicaments ce matin là car il pensait que l’hosto allait lui les filer. Bien sûr, mon con, on te fait une ordonnance mais tu dois ne pas la prendre en compte… Quel con ! Il n’a pas arrêté de se plaindre, il avait été stressé, le taxi conduisait mal alors qu’il savait qu’il avait fait un infarctus, il passait son temps à pisser car les diurétiques refilés par les pharmaciens n’est pas le bon… J’en passe.

Il ne m’a pas demandé ce que j’avais fait. C’est dommage, j’aurais dit que j’avais pris quatre cuites (ce qui aurait été un peu mensonger).

 

Ce matin, mon cardialogue passe dans la chambre. On papote. Je ne crois pas avoir parlé de lui mais il est vraiment sympa et me semble compétent (on jugera à l’autopsie). Il me confirme que ça va et que mon essoufflement de la veille pouvait être dû à plein de choses.

Le coloc n’était pas là. Le cardio est repassé après. J’ai bien rigolé ! Le coloc s’est pris une soufflante car, non seulement il n’a pas respecté toutes les préconisations mais, en plus, il a menti ! La prise de sang qu’il avait eue ce matin très tôt a parlé !

Ce qui m’amuse le plus est qu’il avait passé la semaine dernière à me donner des conseils que je n’avais que faire (je n’ai pas de problème de cœur mais il n’arrive pas à le comprendre). Il fallait que j’arrête l’Orangina (il n’y a pas de bière à la machine). Il fallait surtout que je marche et que j’arrête de rester scotcher à l’iPhone car c’est mauvais. Je pourrais en faire un billet de trois feuillets… Toujours est-il que si je ne changeais pas et n’allait pas me promener dans le parc, j’allais faire une dépression ! Il a passé son lundi à dormir tant il était dérangé par un peu tout (il n’avait, en plus, pas encore vu le cardio).

J’ai oublié de dire que, généralement, il est vêtu d’un short en jean (c’est tout de même un truc qui ne se fait plus), d’une chemise du même métal (je ne savais plus que ça existait), de chaussettes montantes avec des mocassins. Tu parles d’une élégance ! La nuit, il est en pyjama à peu près normal mais qui ne va pas trop à un séjour à l’hosto. Et, entre ses deux tenus, il se promène slip blanc et tee-shirt blanc.

Chacun fait ce qu’il veut mai is j’ignorais qu’il restait des andouilles à acheter ce genre de sous-vêtements.

 

Je vous avait parlé des bruits, de l’odeur, des conneries… Il manquait une description de ma vue au quotidien…

A noter que je me promène en caleçon. Pas en slip. Faut pas déconner tout de même. Je garde mes slibards - j'en mets aussi - pour mon intimité. Et, avec un truc blanc, j'aurais peur des traces de pneu et autres cartes de France. 

Surtout si je pétais autant que lui.

05 octobre 2024

Pas de nouvelle, bonne nouvelle !

 


Hier, nous avions un dernier repas à l’hosto avant la permission pour le week-end : le plat principal était un steak de pois chiches. Ils savent nous motiver pour partir rapidement…  Au moment de passer « à table », mon andouille de colocataire (voir mon avant dernier billet) m’a dit qu’il avait pu négocier avec le secrétariat pour que nous soyons encore ensemble, la semaine prochaine car « on s’entend bien ». Ainsi, « grâce à lui, je ne serai pas avec un inconnu qui pourrait être désagréable ».

Je ne lui ai pas dit que s’il a l’impression que l’on s’entend bien, c’est surtout parce que je ne réponds pas à ses âneries. Je suppose que je suis la seule personne à ne pas l’avoir envoyé chier. J’ai même l’impression, certes de mauvais fond, que sa propre famille l’a laissé tomber (il n’a trouvé personne pour le reconduire chez lui et, malgré tout ce qu’il m’avait dit, il n’a reçu aucune visite de la semaine).

 

Le retour à maison a été au top. Le taxi m’a livré vers 13h30. J’ai fini la sieste à 15h30… et me suis rendu compte que j’avais oublié l’ordonnance à l’hôpital ! Il a fallu que je passe près d’une demi-heure en ligne avant d’obtenir une copie par mail. Avec ce que j’ai, louper les anticoagulants aurait été dommage…

Un petit café à la Comète. Elle n’a pas changé mais les après-midis sont vraiment très calmes. Une ambiance de fin du monde.

Un détour par la Jean-Bart et une première bière à l’Aéro. Tous les futs de bière étaient vides. A la guerre comme à la guerre : bouteille. Une première stagnation à l’Amandine pour l’apéro avec les copains (pour me ménager, je n’ai pas tenu leur rythme !). Enfin, fin de soirée à la Comète. La routine reprend mais, vers 21 heures, j’étais épuisé.

 

Rien à signaler, donc ! Le faux-filet m’attend à l’Amandine.

03 octobre 2024

La première perm !

 


Pour mon avant-dernier repas, j’ai gagné une petite part de lasagnes, une faisselle et une espèce de compote. J’imagine que, demain midi, j’aurais des crudités, un poisson cuit à la vapeur avec une genre de ratatouille, une part de fromage et un fruit. Demain, en début d’après-midi, je suis en « permission », jusqu’à lundi matin. Je devrais diner à la Comète vendredi et déjeuner à l’Amandine samedi et dimanche.

Côté santé, ça va ! Je n’irai pas encore marcher dix kilomètres mais j’arriverai à faire une promenade dans le quartier, histoire de dire bonjour dans les bistros.

 

Je crois que je suis resté une semaine à Cochin en pneumologie, deux à Pompidou en chirurgie cardiaque et trois à Chenevier (annexe de Henri Mondor à Créteil), en « réadaptation cardiaque », dont une dans une chambre double, avec l’andouille dont je parlais hier et qui mériterait, franchement, plusieurs billets… Il en faudrait un pour sa haine des smartphones, un pour les conseils qu’il me donne et peut-être un sur ses compétences médicales…

La cohabitation se passe néanmoins relativement bien : ce qui rentre par une de mes oreilles ressort par l’autre (et je ne parle pas du nez…).

 

Toujours est-il que les toubibs sont contents, ce qui est bon signe. Ou alors c’est qu’ils auront bientôt une chambre libre car il serait trop tard pour s’inquiéter pour moi… Pourtant, je dois bien revenir lundi matin !

Pour la première fois, aujourd’hui, la séance de vélo s’est bien passée… Il faut savoir que les selles sont inconfortables et donnent mal au cul et que les quarante minutes passées à pédaler paraissent durer une éternité. On compte les secondes. C’est facile, remarque : il y en a une par tour de pédales. Alors quand le souffle ou les muscles ne suivent pas, c’est une galère. Quant aux séances de gymnastique (des étirements pour chauffer tous les muscles), je les trouve assez plaisantes et efficaces. Je commence même à prendre goût à la musculation. D’ici à ce que je prenne un abonnement dans une salle, à la sortie… Il y en a une juste en bas de chez moi !

 

Je ne crois pas. J’ai plus envie d’un saut de bière et d’un pavé de rumsteak, pour l’instant !

02 octobre 2024

Mon coloc



 

Déjà, le gars, il ne ferme pas la porte des toilettes quand il va pisser et il le fait au milieu de la cuvette comme s’il voulait que j’entende bien qu’il ne fait pas à côté. Il tire la chasse en entrant et en sortant. Il est bruyant. Quand je fais la sieste, juste après déjeuner, je l’entends mastiquer. Et toute la soirée, il tousse, se mouche, renifle, déglutit bruyamment et va jusqu’à lancer quelques pets. La nuit, il se réveille et va faire des gargarismes dans la salle de bain pour se décoincer la gorge.

C’est mon nouveau colocataire, celui qui partage ma chambre depuis que j’ai changé de service et suis en « hôpital de semaine ».

Son téléviseur fonctionne jusqu’après 23h30, sans le son vu qu’il y a des écouteurs, mais les changements de luminosité suffisent pour me perturber et m’empêcher, même pas de dormir, mais de rentrer dans cette phase où l’on se laisse aller en attendant que Morphée bouge ses fesses (et surtout ses bras).

Une grande partie de la journée, il piétine. Je ne sais pas ce qu’il fout. Par exemple, quand il va se laver les dents, il va une première fois ouvrir la porte de la salle de bain, va chercher sa brosse à dent, retourne prendre sa serviette, revient, ferme, se les lave, ressort, retourne prendre son matériel (pour ma part, je fais tout ça en un seul voyage).

Sur la photo, vous voyez une zone de la chambre avec son fourbi. Le mien tient dans mon armoire. Il ne se rend pas compte que la vue est dérangeante. Rien de bien grave mais, déjà qu’on est à l’hôpital, on a l’impression qu’on en a pris un du tiers monde, comme si on était à Calcutta… Quand on est arrivé, j’ai commencé par ranger mes affaires : tout dans l’armoire sauf la brosse à dent et le dentifrice, sur la tablette de la salle de bain et la serviette de douche, dans le machin ad hoc. Il m’a fait comprendre que la salle de bain devait rester un territoire neutre et qu’on ne devait rien y laisser. Dont acte.

 

Le premier matin, il m’a fait comprendre que je l’avais réveillé en reposant mon verre d’eau sur la tablette (c’est vrai que cela fait du bruit) mais il ne s’est pas rendu compte qu’il m’avait gêné au moment de m’endormir puis réveillé plusieurs fois dans la nuit. Je suis resté calme.

Ses défauts pourraient s’arrêter là mais, en plus, il est horriblement bavard, par moment. Il ne parle pas très souvent (nous avons deux ou trois vraies conversations par jour) mais il ne sait pas s’arrêter, même quand, visiblement, je ne suis pas intéressé. Ce matin, par exemple (pour vous montrer que je ne suis pas « le seul » caractériel), c’est le toubib qui s’est un peu énervé quand le gars racontait ses malheurs. Le doc lui a dit, à peu près : « mais je sais tout ça, vous me l’avez raconté hier et avant-hier et, en plus, mon boulot est essentiellement d’étudier vos dossiers pour garantir le bon déroulement des soins ».

Il me parle un peu de son métier (il travaille dans l’immobilier où il a pris la suite se son père). Je lui ai dit le mien (mais je défis quiconque de deviner précisément ce que je fais, j’estime que ça n’intéresse que ma hiérarchie et les proches collègues, je ne vois pas l’intérêt d’en dire plus à des gens qui ne sont pas capables de comprendre, non pas par bêtise mais à cause de la spécificité). Il a compris que j’étais informaticien (il n’a pas totalement tort) et m’a dit qu’il l’avait été avant la retraite de son père…

J’ai eu droit à des heures d’explications sur ce qu’il faisait (surveiller des salles d’ordinateur et appeler des spécialistes en cas de problème).

Au cours d’une discussion, il m’a dit qu’il n’aimait pas les smartphones parce que ces machins ne font que ce qu’ils veulent. Il a gardé un vieux téléphone à clapet et trouve que c’est bien plus tendance compte tenu du fait qu’ils ont les mêmes dans Star Trek, même que Univesal, les producteurs, touchent des dividendes sur la vente de ces machins (c’est probablement faux mais les rumeurs ont la vie dure).

Il a surtout réussi à me faire comprendre que tous les utilisateurs de ces machins étaient probablement des parfaits abrutis (merci pour moi qui y passe plus de 10 heures par jour, à l’hôpital, pour lire, bloguer…).

Il n’arrête pas de donner des conseils. Vous devriez marcher. Vous devriez ne plus manger de sel ou de sucre. Vous devriez demander des écouteurs pour la télé. J’en passe. Tant pis si je marche (j’ai un peu que ça à faire et je reviens de loin), si je fais déjà attention à ce que je mange (au niveau sel et sucre, pas du gras…), si je ne regarde pas la télé.

 

A part ça, la santé va bien. J’ai encore perdu du poids (1,2 kg de puis la dernière pesée, de mémoire). Les séances de vélo « d’appartement » sont pénibles (les selles font mal au cul et elles sont très longues). La gymnastique et la musculation ont tendance à m’amuser ; disons que c’est une bonne distraction même si je serais mieux au bistro.

Que je vais revoir après-demain !

 

Evidemment, mon colocataire connait mieux la bière et la charcuterie que moi. Il connait mieux la médecine que les docteurs. Dès le premier jour, il m’a expliqué qu’il ne fallait pas regarder le compteur de vitesse du vélo mais uniquement le voyant avec le rythme cardiaque, pour ne pas le faire trop monter.

J’ai renoncé à lui expliquer que le but de nos pédalages est de faire travailler le palpitant.