30 juin 2015

Le bistro parfait : le bar des sports, à Ivry-sur-Seine

De 2003 à 2008, je bossais à Ivry-sur-Seine (les jours où je n’étais pas à Brest). Dans une rue où il y a le campement de Roms qui fait parler de lui à l’occasion. Un immeuble ultra moderne au sein d’une zone un peu louche, près de la cité Gagarine… Du coup, j’y connais un peu les commerces du coin mais je les fréquentais peu, par réticence (en français : dans mon précédent poste, j’allais souvent au bistro dans le quartier, le soir, et j’arrivais à des heures peu croyables à Bicêtre, j’avais donc mis un gros stop. Depuis mon dernier changement, par contre, je traine beaucoup dans les bistros à côté du bureau). La cantine de la boite était très bien donc j’y mangeais tous les jours. J’arrivais en voiture, je mangeais là, je repartais en voiture. Je ne fréquentais donc qu’occasionnellement les bistros du coin.

En 2008, j’ai été muté à la Défense, puis dans le 15ème puis à nouveau à la Défense. Depuis hier, je suis en stage là-bas. Ca me faisait chier d’ailler bouffer à la cantine (les autres stagiaires bossent là et bouffent avec leurs collègues). Il n’y a rien de plus chiant que de bouffer tout seul dans une cantine alors que dans un bistro, c’est le bonheur.

Je suis donc parti à la recherche d’un bistro que je connaissais vaguement mais il ne faisait pas à manger. C’est ainsi que j’ai déboulé par hasard dans le « bar des sports » à Ivry-sur-Seine. Hier, je n’avais pas trop le choix, faute de temps. Il y avait des travaux dans la rue (les gars refaisaient le goudron), c’était l’enfer. Il n’empêche que j’ai été immédiatement séduite par ce bistro, le pire ou presque de tous ceux que j’ai fréquentés mais avec un patron et un patronne, portugais, d’un gentillesse et d’une sympathie hors du commun. A cause du bruit, j’étais le seul client. Les rideaux étaient fermés pour empêcher les rayons de soleil d’entrer sournoisement. Je me suis trouvé figé comme si j’étais bloqué dans les années 60… Je demande s’ils font des sandwiches (la patron était au comptoir, la patronne – je ne savais pas qu’elle l’était – mangeait en salle). La patron me dit oui et me demande ce que je veux. Il appelle sa femme pour tenir le comptoir et est parti dans une boulangerie voisine acheter du pain. « Comme ça il est toujours frais », qu’il m’explique. La patronne va me le remplir de pâté (2/3 de la baguette !). Elle revient. Le patron va, à son tour, déjeuner (vous en connaissez beaucoup des patrons de bistros qui mangent à 12h30 ?) et je reste avec la patronne mais en discutant très peu, car nous n’avions rien à dire et qu’il y avait le bruit des travaux.

Pour l’anecdote, pour cette formation, nous étions, hier, dans une salle sans climatisation. C’était l’enfer. Le formateur nous a donc laissé deux heures pour manger. Aujourd’hui, nous avions une salle « normale » mais qu’un heure, pour rattraper le retard. Je choisis donc d’aller dans le même bistro (les travaux devaient être finis) et de prendre la même chose.

Même chose, d’ailleurs. Le patron qui appelle sa femme pour tenir le comptoir pendant qu’il allait acheter du pain. Il y avait plus de clients (4 ou 5 ?) qui parlaient un peu fort. La vraie ambiance de comptoir.

La patronne m’apporte le sandwich. Elle avait mis des cornichons. J’ai horreur des cornichons et, en plus, ça masque le goût du pâté. Le cornichon dans un sandwich est une hérésie, tout comme la moutarde avec le pot-au-feu. Je les enlève.

Le patron (José Da Silva, pour vous dire qu’il est Portugais), va manger. La patronne reste au comptoir et nous échangeons trois mots. Pas plus. Je mange. Bois mon demi. Un deuxième. Et un café. Je paye. Elle constate alors que j’avais mis les cornichons dans l’assiette et présente ses excuses pour s’être trompée. Je pardonne : « Pas grave, madame ». Elle me remercie chaleureusement pour ma mansuétude alors que 90% des bistros parisiens m’auraient engueulé pour pouvoir me facturer les cornichons.


Ma formation est finie. Je regrette. La prochaine fois où j’irai dans le quartier, les patrons seront en retraite, je suppose. L’affaire aura été vendue. Ou pas. Sera à l’abandon. Comme le coiffeur, juste à côté, que je fréquentais à l’occasion.

29 juin 2015

J'ai rencontré Charles Pasqua

J´ai fait mon service militaire au Mont Valérien. Le 11 novembre 1988 (les 70 ans !), nous avions été réquisitionnés pour servir un banquet d'anciens combattants dans la cantine ("l'ordinaire"). La cérémonie était présidée par Charles Pasqua, ...président du Conseil Général et ancien ministre de l'intérieur. 

Ce sont les conversations au bistro qui me rappellent cet épisode. Chaque bidasse avait en charge une tablée de 16 personnes. J'avais donc un tas de vieux avec leurs épouses qui ne buvaient pas. En plus de l'apéro et du mousseux, j'avais servi 17 bouteilles de rouge. Ils étaient tous ivres morts. Un bonheur. 

A un moment, les gars de la table présidentielle se sont trouvés débordés. Je suis allé leur filer un coup de main qui avait consisté à servir le dessert à Charles. 

Le soir, j'avais dit a mes collègues que j'avais servi un type qui ressemblait à Fernandel mais en tout petit. 

Ils m'avaient répondu : t'es con, c'était Pasqua. 

28 juin 2015

Innovation post mortem

Le colombarium de Bicêtre est presque plein et, paraît-il, très moche, triste,... Préférons les colombarium gai que nos morts rient. Ils en ont donc construit un nouveau, plus tendance, en forme d'hélice avec des coins pour mettre des fleurs, l'urne, une plaque. 

Faites pas chier : je raconte ce qu'on m'a dit. 

L'urne de Marcel devait être mis dans l'ancien colombarium mais Miranda, sa veuve, a négocié pour qu'elle soit mise dans le nouveau. Cela va se faire. Il ne reste plus qu'à faire la plaque. 

Toujours est-il, mesdames, messieurs et les autres, que j'ai l'honneur de vous informer qu'un des personnages de ce blog va inaugurer le nouveau colombarium de Bicètre. 

Ne plaisantons pas avec l'innovation numérique. 

24 juin 2015

Mort vs. décès

Dans un récent billet d'un autre blog, je ronchonnais parce qu'au boulot, quelqu'un avait organisé : un collecte pour le décès de la maman de untelle. 

J'ai eu l'occasion d'en discuter avec un collègue aujourd'hui. Et je lui ai donné quelques liens. 

Le mot "maman" est celui utilisé par un fils ou une fille pour appeler sa mère et pour parler de sa mère à un gamin. Exemple : ta mère a-t-elle des gros nichons ?

Le mot décès s'applique essentiellement à l'acte, le fait de mourrir, et à l'état civil. On dira par exemple : j'ai pu constater le décès de machin devant moi. Par contre, si je dis que mon père est décédé le 26 juillet 92, je fais presque une erreur. Je me fous de la date du décès de mon père. La date de sa mort restera éternellement marquée dans ma mémoire. Le jour où cela a été inscrit à l'état civil (en gros) importe peu. 

Ce qui me gêne, c'est que les gens qui emploient le terme "décès" à ma place de "mort" semblent penser que c'est moins grave de décéder que de mourir. 

22 juin 2015

Rire de tout

Excellent article de  Slate qui montre que l'on peut rire des pires blagues antisémites ou racistes, à condition d'avoir un minimum de second degré. 

Cet article pointe aussi sur "la terreur de Twitter". On ne peut plus raconter n'importe quoi dans les réseaux sociaux. Il est interdit de rire des minorités plus ou moins visibles. 

Qui, pourtant, relaient, tout en exerçant cette terreur. 



Rigolons de tout. Y compris des non comprenant, qui ne sont pas une minorité. 


La fortunée du GAB de La Défense

Le prix du demi ayant augmenté dans mon bistro d'après le boulot, je me suis retrouvé ruiné (non ! Mais je avais plus assez pour payer mon café à la Comète demain). Je vais au distributeur du billet du coin dans un trou de La Défense. Il y avait une dame qui parlait au téléphone dans une langue que je n'identifie pas (je reconnais le français, l'anglais, l'allemand, l'arabe, le kabyle, le chinois,...). Elle obtient ses sous puis sors une autre carte. 

Je me recule pour l'observer (je vous rappelle que ces magnifiques machines sont mon job), de manière à bien voir l'écran mais pas le clavier. Elle demande 1000 euros. Elle les obtient. Elle sort une troisième carte. 1000 euros. Ok. Une troisième. 300 euros (j'ai évité de lui demander si sa forme baissait...). Ok. 

(Je suis hors sujet mais elle est restée devant la machine pour ranger le tout ce qui m'a énervé, j'attendais alors j'ai dit très fort : "heu..."). 

Il empêche qu'elle restera une énigme dans ma vie professionnelle. Elle a probablement tiré plus de 3000 euros avec quatre cartes. Pourquoi n'a-t-elle pas une carte qui lui permette de retirer ce montant ?

Et je rappelle que c'est mon job, adapter nos machines au comportement des clients. Qu'un pauvre magouille entre plusieurs comptes, je comprends, mais qu'une touriste étrangère visiblement fortunée le fasse dans les bas-fonds de La Degense, ça me dépasse. 

Qu'elle n'ait pas peur aussi. Avec deux baffes, j'aurais pu lui piquer le pognon. De la folie. 


18 juin 2015

Les réunions

Je suis arrivé au bureau à 10 heures. Première réunion jusqu'à 11h30. Commençait alors la deuxième. Jusqu'à 13h15. Déjeuner. Réunion à 14h. Jusqu'à 15. Pour commencer une nouvelle, jusqu'à 16h. 

J'en avais une autre mais je croyais que c'était à 17h. Une collègue est passée me voir : elle avait besoin de moi pour une réunion improvisée (contrairement aux autres). Je les ai quittés à 17 pour me rendre à l'autre qui était déjà finie. 

Je suis allé voir une collègue qui était en réunion téléphonique où il a fallu que je m'incruste. Comme çà a chauffé et que je ne suis pas au bureau demain, je suis allé voir une autre collègue pour lui expliquer la situation. C'est ainsi que j'ai retrouvé mon bureau à 18h20, 8h20 (dont 45 minutes de déjeuner) après être arrivé dans nos locaux. 

17 juin 2015

Corrigés du bac philo 2015

Belle coutume dans la blogosphère que de donner les corriger du bac philo. Je me lance.

« Une œuvre d'art a-t-elle toujours un sens ? »

Oui, à part de rares exceptions, l’artiste l’a conçue dans un sens. Imaginez-vous Léonard de Vinci peindre la Joconde la tête en bas. Ou un musicien jouer une Ave Maria en partant de a fin de la partition ?

Un peu de sérieux, bordel !

« La politique échappe-t-elle à une exigence de vérité ? »

Oui. En tant que blogueur politique, je ne vais pas m’étaler : toujours est-il que faire de la politique nécessite d’être élu et de présenter les choses telles que peuvent le voir les électeurs. En outre, très peu de formation politique arrivent à recueillir une majorité dès le premier tour, voire plus de 30%. Aucune d’entre elle ne détient donc la vérité.

« La conscience de l'individu n'est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient ? »


Voilà bien une question à la con : allez-définir ce qu’est la conscience, vous ! Si c’est le fait d’avoir conscience de sa propre existence : non. Si c’est celle de comprendre ou d’interpréter les trucs autour de vous : oui.

« L'artiste donne-t-il quelque chose à comprendre ? »

Il y a beaucoup d’artistes qui travaillent pour l’argent : ils ne donnent rien. Mais, répondons sérieusement à la question. A part peut-être en littérature, il n’y a que les trous du cul qui pensent qu’il y a quelque chose à comprendre dans une œuvre d’art. L’art un peu binaire : c’est beau ou pas. Ce n’est pas à comprendre. Prenez une musique, elle va vous emporter quelque part si elle est réussi (composition, interprétation,…). Seuls les musiciens peuvent la comprendre mais cela n’a aucun intérêt.

« Respecter tout être vivant, est-ce un devoir moral ? »


Absolument pas. Je ne vais pas me mettre à respecter les araignées et les guêpes, et toutes ces bestioles qui nous polluent, à part l’orge dont on fait la bière. Notons bien que le bœuf et l’orge méritent un profond respect mais il sont surtout respectables quand ils sont morts.

« Suis-je ce que mon passé a fait de moi ? »


Oui, hein !

16 juin 2015

Obséquieux

Des clients du bistro à côté du bureau ronchonnaient. Après leur départ, les serveurs se demandaient pourquoi. Alors j'ai profité de l'absence des patrons. Ils sont obséquieux. J'ai essayé de leur expliquer. C'est facile : les clients ne sont pas là pour la politesse des serveurs et les formules à la con. 

Mais quand on ne connaît pas un mot. Obséquieux. 

14 juin 2015

Les oies sauvages sont faisandées

J'ai passé tant de soirées à chanter "les oies sauvages". Delpech est en train de mourir d'un cancer. Drucker donne une très belle interview.

Ce vieux con de Roger !

J’ai passé une partie de la soirée d’hier avec le vieux Jacques. On a bu des coups et raconté des conneries. Cela fait probablement plusieurs années que ce n’était pas arrivé. Il a ses problèmes de santé et pas beaucoup de pognon. Quand il est en forme et que la retraite est tombée, il picole le midi et est hors service le soir. Tant que Marcel a été malade, il l’a beaucoup aidé, soutenu, de même que son épouse, Miranda. Du coup, il sortait encore moins pour être en forme. Enfin, il est durablement fâché avec Michel, le patron de l’Amandine. Je le voyais donc peu mais j’ai l’impression que cela va changer.

Quelques mois avant la mort de Marcel, il a pris l’habitude d’aller manger à la cantine municipale avec Miranda, là où déjeunent les employés de la commune et les petits vieux. C’était plus pour forcer Miranda à sortir de chez elle. Depuis l’enterrement, ils ont continué.

Moi, vous me connaissez, j’aime bien mes petits vieux, non pas parce qu’ils sont vieux, je m’en fous, mais parce qu’on a un tas de points communs qui nous poussent à raconter les mêmes conneries, devant les mêmes verres. Il y a de l’amitié, de l’affection, je ne sais pas comment le décrire et on s’en fout. Ce n’est pas l’objet de ce billet contrairement au vieux Roger, celui que je vois le plus souvent, en fait ! Je l’aimais bien aussi. Je parle au passé : il n’est pas mort mais je ne l’aime plus. Déjà, samedi dernier, j’ai eu la flemme de passer à l’Amandine alors que c’était un rituel, pour moi, boire un coup avec Corinne et Roger, et, souvent Victor, José et quelques autres. Je n’ai pas eu le courage d’aller affronter cet imbécile, je ne sais pas pourquoi. Hier, alors, je me suis décidé, comme si je me reprenais en main. C’est bizarre, j’ai mes quatre bistros et je tiens à les faire tous : la Comète, bien sûr, l’Aéro, l’Amandine et le PMU, au moins une fois par semaine.

Fuyant Roger, j’étais en train de fuir l’Amandine et donc son patron, Michel, mais aussi les clients qui ne vont que là-bas, comme Corinne et aussi Victor dont je ne crois pas déjà avoir parlé. Ce type m’intrigue : c’est le seul jeune de la bande. Presque le seul jeune client des bistros de Bicêtre, du moins des quatre miens. Disons même le seul jeune d’origine française. Il faut le dire : le racisme est une partie du fond de ce billet. Car Roger est raciste.

Je le connais depuis une quinzaine d’années, peut-être 18. C’est en fait le type que je connais depuis le plus longtemps dans la bande, à part Patrice et, encore, ce n’est pas sûr. Il finissait son boulot assez tard, vers 21 heures, et venait boire une bière ou deux à la Comète. Il a pris sa retraite après 65 ans, 67, je crois et je ne le voyais plus que le dimanche avant que je ne le perde de vue. Sa femme est morte il y a six ou sept ans. Il s’est retrouvé seul (il a des enfants chez qui il va souvent), désemparé. Des copains l’ont botté le cul pour qu’il retrouve une vie sociale. Alors à midi, il va à l’Amandine puis déjeune à la cantine municipale. Il m’a reconnu et on l’a intégré à notre bande du samedi midi. A l’époque, il y avait Corinne, sa mère et moi. Cette heure que nous passions ensemble était à peu près leur seule vie sociale (en dehors du boulot pour Corinne). La mère à Corinne a été hospitalisée et ils ont fini par prendre l’habitude de déjeuner, Roger et elle, souvent avec Victor. C’est assez rigolo : il y a plus de quarante d’écart entre Roger et Victor, Corinne est au milieu, avec quelques années de plus que moi. Roger a 83 ans, comme la mère de Corinne et la mienne, c’est pour cela que je m’en rappelle.

J’aime bien Victor et je crois que c’est réciproque. Il m’aime bien car je n’arrête pas de raconter des bêtises et d’insulter Roger, affectueusement… Il représente un peu la relève, celui qui s’occupe des petits vieux des bistros.

83 ans et en parfaite santé physique. Outre le fait qu’il soit raciste et con, il radote. Il n’a plus sa tête, il raconte toujours les mêmes histoires, le Roger. Et il est raciste ce qui a tendance à nous amuser vu qu’il n’arrête pas de s’embrouiller, après quelques verres, avec tous ceux qui ne donnent pas l’impression d’être totalement originaire de notre douce patrie… Du coup, on l’engueule et cela fait très rigoler les agressés. A jeun, il n’est pas raciste (ou du moins, il ne le manifeste pas…). Sinon, il aurait été jeté du bistro. Mais, un peu bourré, c’est à chaque fois le même cirque. On va même jusqu’à le chauffer un peu, d’où ma dernière remarque au sujet de Victor. Je raconte des conneries et le vieux part « en live », Victor et le patron rigolent. Corinne soupire…

Il sait qu’il est mauvais quand il est saoul donc limite sa consommation mais boit souvent un verre de trop. Comme hier.

Il m’a raconté une histoire qu’il m’avait déjà raconté dimanche dernier et un quart d’heure avant…

A la cantine, il mangeait à la même table que Jacques depuis des années. Quand Miranda est arrivée, ils mangeaient tous les trois. Puis une autre dame s’est installée là et il n’y avait plus de place pour Roger qui a été obligé de manger à une autre table. C’était l’histoire de dimanche dernier. Cette semaine, il y a eu une suite. La dame a été hospitalisée. Sa place était donc libre et le personnel de la cantine lui a proposé de l’occuper. Quand il m’a raconté cela pour la deuxième fois hier, un peu ivre, il s’est fâché : « j’ai refusé ! Tu te rends compte qu’ils voulaient encore que je change de table. »

C’est histoire n’a évidemment aucun intérêt mais vous pouvez comprendre que l’entendre deux fois au cours du même apéro, ça m’a gavé. Je me suis donc décidé à partir, presque en jurant de ne jamais revenir, d’autant qu’il y avait le beauf de José, con comme une bite, qui racontait des bêtises. J’ai l’impression de partir énervé de ce bistro à chaque fois (relisez mon billet de dimanche dernier, tiens !). J’aime bien ce bistro, son patron, les personnages, mais au bout d’une demi-heure, s’il n’y pas que le patron et moi, voire Patrice, je fuis.

Des clients sont arrivés pour déjeuner. Le patron (enfin, son fils mais on s’en fout) leur a proposé une table qui venait de se libérer. C’est le vieux René qui y avait déjeuné (je l’aime bien mais il a des copains qui lui racontent ce que je dis dans le blog !). Ce vieux con de Roger s’est mis à hurler : « AH NON, HEIN, CA NE VA PAS RECOMMENCER, ON l’AVAIT RESERVEE. »


Je me demande ce que je fais avec ce con là.

12 juin 2015

Et vive la bière !

J'ai des lectures réactionnaires (et surtout des informateurs avisés de gauche réac) mais c'est le Figaro Madame qui le dit : la bière est bonne pour la santé. 



Par exemple, la bière ne fait pas grossir. Ce qui ne prouve pas que je ne suis pas gros, mais que je ne suis pas gros parce que je bois de la bière. C'est simple : à même quantité d'alcool la bière a moins de calories que d'autres alcools mais en plus elle remplit l'estomac et on mange moins. En outre, j'ai plus grossi dans les périodes où je vous moins de bière, comme quand je suis en déplacement pour le boulot (je ne suis habitué à aucun bistro, je mange au resto en buvant du rouge et je ne fais aucun exercice physique vu que le taxi m'emmène de l'hôtel au boulot). 

Vive la science. 

Trust - Antisocial #radioblogueurs







J’ai choisi cela pour différentes raisons.

Petit 1 : Parce que Jacqueline est éculée mais seuls
Lolobobo et moi pouvons comprendre.
Petit 2 : parce que j’avais fait un billet, il y a
quelques mois ou années disant que Mistral Gagnant était la plus belle chanson
française. Une horde de réacs s’était alors foutue de ma gueule. Je me disais
alors que si j’avais à choisir une deuxième, ça serait Antisocial.
Petit 3 : parce que je l’aime bien et que ça me fait
toujours plaisir de l’entendre.
Petit 4 : parce que c’est « une des chansons de ma
jeunesse ». J’avais 14 ans quand elle est sortie.
Petit 5 : parce qu’elle est passé à la radio à la
Comète, aimable radio branchée sur Ouï FM, la radio des quadra et
quinquagénaires qui prétendent écouter le meilleur du rock.
Petit 6 : parce qu’en l’écoutant, ce soir, elle m’a
fait penser aux clowns de la vraie gauche qui tapent sur Valls en oubliant
totalement de lutter contre l’antisocial.
Petit 7 : parce que c'est son ridicule qui fait son charme, tant les bobos qui la sortent dans les manifs oublient d'où ils viennent.



Ceci est un billet politique.

10 juin 2015

Et pourtant elle tourne !


C'est l'horloge de la Comète. Avant (depuis juin 2008), elle était d'une précision incroyable : à l'heure précisément deux fois par jour, à 9h21 et à 21h21. C'était bien pratique. 

Le nouveau patron a mis une pile. Notons que c'est le seul reproche qu'on peut lui faire à part qu'avant, il y avait une patronne. Elle tourne. Pas l'ancienne patronne, l'horloge. On ne saura plus jamais quand elle sera à l'heure. C'était mieux avant. 

09 juin 2015

Quel braquemart !

Ne me demandez pas pourquoi mais avec des collègues, on se demandait l'orthographe du mot "braquemart". Certains, dont moi, penchaient pour "braquemard". Google semble autoriser les deux mais les dictionnaires sérieux confirment "Braquemart" (tout comme le correcteur orthographique de mon navigateur, d'ailleurs).

Toujours est-il que la définition officielle du Dictionnaire de l'Académie Française me laisse perplexe.

(1)BRAQUEMART n. m. XIVe siècle, bragamas. Emprunté du moyen néerlandais breecmes, « couperet, serpe », composé de breken, « casser », etmes, « couteau ».
Anciennt. Épée courte et large à deux tranchants. Par anal. Pop. Membre viril.


En effet, que signifie : "Par anal. Pop; membre viril." ? Il y a des mots qu'on ne devrait pas abréger dans certaines situations. 

08 juin 2015

Nouvelle réglementation à la Comète

Morts en série, à Bicêtre

J'annonçais la "mort de cuite" du cuisinier du Petit Relais. Notons que c'est aussi la perte d'un bon client. Peu importe. Enfin non. 

J'ai appris aussi la mort d'un autre type, également bon client de ce bistro (et probablement aussi client de l'hôtel), le grand qui buvait des petits verres de rouge. Je ne sais pas comment il s'appelait. La soixantaine bien passée. Il avait une dégaine de con mais ne l'était pas, discret comme tout. 

Au suivant !

07 juin 2015

Mort de cuite

C'est Laurent, le cuisinier du Petit Relais. Selon la rumeur, il est rentré ivre, hier. Il s'est cassé la gueule. "Ils" l'ont aidé à se coucher. Ensuite, ils l'ont entendu râler. Puis plus rien. Ils ont pensé qu'ils s'était endormi. Ce matin, ils avaient besoin de lui, au restaurant de l'hôtel. Ou alors c'était pour remplacer temporairement le patron au comptoir. Ils m'ont appelé. Pas de réponse. Ils sont allés le chercher. Il était mort. Pompiers et tout çà. On saura de quoi il est mort à l'autopsie. 

Disons qu'il est mort de cuite à 49 ans, mon âge. Celui de Poireau aussi. Lui c'est aujourd'hui qu'il fête son anniversaire. Tout comme Franssoit mais lui il est plus vieux. C'est l'anniversaire de Florian aussi. Beaucoup plus jeune. C'est par les réseaux sociaux que je l'ai retrouvé. C'est le fils de ma cousine mais je ne l'ai pas revu depuis l'enterrement de ma grand-même, son arrière grand-mère. Il doit bien avoir 30 ans mais chaque année je suis surpris en découvrant que son anniversaire tombe le même jour que celui de mon frère. Pas Poireau, l'autre. 

Mort de cuite à 49 ans. José disait que c'était une belle mort. Philippe n'était pas content qu'il dise ca. Il n'y a pas de belle mort. Au fait !, n'annonçais récemment la mort de Franck, le beauf à Antoine. C'est Jum qui m'avait dit. C'est faux. J'ignore comment une telle rumeur a pu se répandre. Pour Laurent, ce n'est probablement pas une rumeur. 

Ca me rappelle la fois où c'est Patricj qui était mort. C'est un type relativement âge, très mince, avec des longs cheveux blancs. C'est à ca qu'on le connaissait. Sinon ils ne disait rien. Il arrivait dans un bistro buvait des bières en silence et repartait. Sa mort m'avait peiné. Quand il a recommencé à fréquenter les bistros, après l'annonce de sa mort, j'ai été surpris. Un rien me surprend. 

Laurent était du genre bavard mais bavard prétentieux, comme si l'hôtel était à lui alors qu'il n'était que cuisinier dans un restaurant qui fait "hôtel au mois", où il logeait. Le type même du gars qui a raté sa vie, cela dit sans la moindre méchanceté. C'est probablement la vie qu'il voulait. Et la mort attendue. 

Il paraît qu'il avait un fils mais ne l'a pas vu depuis plus de dix ans. Il était "en rupture" avec sa famille. 

Tout l'enjeu, maintenant, est de la retrouver pour qu'il ne finisse pas dans la fosse commune.  Le bistro ne parle que de ça (j'ai fui ! Patrice et Michel peuvent le confirmer). Je me fous qu'il finisse dans la fosse commune. Lui aussi probablement. Du moment que ses copains pensent à lui. Je n'étais pas un copain. 

J'en parle parce que sa mort, seul, sans famille, à mon âge, me touche. 

Mais si je fais ce billet, c'est à cause de l'ambiance dans les bistros. Elle est indescriptible et je ne vais rien tenter. Vous n'avez qu'à imaginer. Toujours est-il que c'est fou le nombre de type qui ont raté leur vie, vivent à l'hôtel,... et disent maintenant "Laurent, c'était mon copain". 

Alors j'ai changé de bistro. J'ai annoncé la nouvelle à Karim, le patron de l'Aéro. Il est de 1966, aussi, et célibataire. Il a eu la même réaction que moi. Il est touché mais il s'en fout. Lui, il a perdu un client. Moi, j'ai perdu une connaissance. Un petit blond qui fréquentait les mêmes bistros et, à l'occasion, me servait au Perit Relais. 

J'irai voir le patron ce soir. Je ne sais pas pourquoi. Certainement pas pour des condoléances. Peut-être pour témoigner de mon amitié. 

Ou pour prendre la cuite qu'on aurait pu prendre avec Laurent. Pas l'ultime, j'espère. 

Mort de cuite...

05 juin 2015

On voit des cons dans les bistros mais je les aime !

Une copine, à côté de son mec, le pose la question : combien tu gagnes, toi ?  En trente ans de bistro, c'est la première fois qu'on me pose la question. Ça me troue le cul. 

J'ai donc répondu : plus que vous deux réunis. Con jusqu'au bout. 

03 juin 2015

Nouveau patron

Déjà trois jours qu'il y a un nouveau patron à la Comète. Il a compris, ce soir, que étais un "élément clé" dans la clientèle du soir, gérant les tournées de chacun. Cela étant je ne cherche pas à m'imposer. S'il veut nettoyer la clientèle, c'est son problème. En première analyse, il aurait tort de m'envoyer chier mais c'est à lui de voir. 

Toujours est-il qu'il est sympathique et qu'il serait idiot qu'on se fâche. Cela ne viendra donc pas.  

Sauf s'il persiste à m'appeler "Nico". 

01 juin 2015

Réactionnaire au bureau

Nous avons une relation professionnelle qui se prénomme « Tugdual », prénom d’origine Bretonne, (du moins, Saint Tugdual est un des cinq lascars considérés comme fondateurs de la Bretagne, ne remerciez pas mon érudition mais Wikipedia), que tout le monde appelle « Tug », y compris lui-même, ce que je trouve profondément grotesque. Prononcer « Teug » pas « Tug », hein ! Ca fait encore plus branché.


Du coup, je suis le seul à l’appeler par son vrai prénom et pas son diminutif ce qui surprend tout le monde voire énerve un tantinet, y compris le principal intéressé auquel je rappellerai à l'occasion que si ses parents ont choisi de le prénommer « Tugdual », ce n'est pas pour le voir appeler « Teug ». A la limite, sa mère peut l'appeler « mon petit Tug ». Sa grand mère bretonnante peut l'appeler « am bihan tug », à la limite (surtout dans la limite de ma mémoire).

Il y a des sujets qui ne sont pas assez souvent abordés dans les blogs.