29 août 2015

Quelle assurance !

Jeudi matin, je reçois un appel téléphonique. C’était mon assureur qui voulait que je passe le voir pour le régler, comme tous les ans depuis 1999. Le fait qu’il m’appelle est néanmoins nouveau. Les années précédentes, il m’envoyait des recommandés. Il faut dire qu’elle arrive à terme fin juillet mais, il est fermé en août, sauf cette année, visiblement, et je ne pense à payer qu’en septembre. Je pourrais payer par téléphone mais, fin connaisseur des moyens de paiement moderne, je me refuse à donner mon numéro de carte au téléphone. Enfin, par le téléphone ou avec le téléphone. Mon modeste appareil ne fait rien de numéro de carte.

Il faut que je vous raconte mon histoire avec mon assurance. J’étais auparavant à cette assurance réservée aux enseignants et, plus précisément, à la filiale pour leurs enfants et leurs proches. Fin 1996, j’ai eu de gros problèmes financiers et les prélèvements ne passaient plus. J’avais réglé mes problèmes tout cela grâce au bon dieu ce qui m’a coûté 18,5% mais oublié les arriérés d’assurance. Ces braves gens m’avaient appelé pour rétablir la situation mais ils exigeaient que je passe les voir à Saint Brieuc. J’avais tenté de leur expliquer que cela ne m’arrangeait pas vraiment et ils m’avaient répondu que c’était comme ça, ils voulaient me voir. Je raconte cette anecdote à un copain assureur qui m’a dit : laisse tomber, viens chez moi et envoie les chier. Je l’ai donc fait et il a eu sa commission que nous avons bue par la suite.

Je réponds donc au téléphone et je lui dit : « oui vous m’avez déjà appelé en début de mois et je vous ai répondu que je passerai cette semaine ; vous m’avez aussi appelé lundi, ça commence à bien faire. »

Jeudi, vers 17 heures, je me décide à aller le voir. C’est à deux pas de chez moi mais un peu chiant : il faut que je traverse la nationale 7 ce qui me fait remonter jusqu’à la place de la Comète. Je suis donc obligé de boire un coup. D’ailleurs j’étais parti de chez moi à midi.

Je rentre. Le type me dit : « on peut quelque chose pour vous ? » Je ne lui ai pas répondu qu’il était tout seul et n’avait pas à dire « on ». Je ne lui ai pas répondu que j’étais client de son honorable compagnie depuis 16 ans et 6 mois. Je lui ai répondu que j’étais Monsieur Jégou et qu’il m’avait appelé. Il m’a alors dit qu’il aurait préféré ne pas avoir à m’appeler et je suis resté aimable.

Il m’a aussi dit qu’il voulait me voir pour le paiement de l’assurance de l’appartement. Je lui ai répondu qu’il y avait aussi la voiture. Il m’a dit « non, vous n’êtes pas assuré pour la voiture. »  Ses propos ne sont pas spécialement illogiques vu que je n’ai pas de voiture. Il n’empêche que quand je me suis séparé de la voiture, il y a plus de deux ans, je suis resté assuré un an, pour bénéficier du bonus de 50% si j’en reprenais une. Ce n’est que l’an dernier, en septembre (mais plus de 40 jours en retard, ce qui fut une erreur), que j’ai dit au prédécesseur du monsieur que je n’avais plus de voiture. Il m’a dit « payez quand même, c’est parti chez les huissiers, vous allez être emmerdés. Vous allez m’apporter le papier de la préfecture et je vais vous rembourser. » Je ne l’ai évidemment pas fait, cela me permettait de garder mon bonus un an de plus. Et pendant un an, j’ai oublié (il me fallait passer à la préfecture). C’est donc jeudi dernier que j’ai découvert que mon assureur avait résilié mon assurance sans aucune instruction écrite de ma part tout en me faisant payer un an de cotisation. J’étais stupéfait.

Je lui donne ma carte pour payer les 340 euros pour l’assurance de l’appartement non sans afficher une certaine mauvaise humeur. Il tape le numéro et c’est alors qu’il me dit « rassurez-vous, monsieur, le paiement est passé. » comme s’il était habituel, chez moi, que les paiements ne passent pas. En d’autres termes, comme si j’étais une racaille de banlieue qui magouillait avec ses assurances.


Le recommandé pour la maison mère est prêt. 16 ans à payer plus de 1000 euros par an sans déclarer le moindre sinistre, sans le moindre petit accident mais avec un mois de retard pour le paiement tous ans parce que l’agence est fermée en août.

25 août 2015

La conne de l'immeuble


Tout d'abord, ma petite fille, on ne fait pas deux fêtes de suite ou, plus précisément, on ne l'annonce pas. Si tu veux passer pour une chieuse, tu as gagner. Bravo. 

Par ailleurs, tu peux être sûre que vu mes ronflements, le bruit te poussera à quitter l'immeuble avant moi. 

Enfin, tu peux rédiger des notes en croyant faire de l'humour mais on s'en fout. Je vais te montrer comment faire une note pour éviter de passer pour une connasse qui veut faire croire qu'elle est sympathique, gentiment, sans grossièreté :

Chers voisins, pour mon anniversaire j'organise une petite fête chez moi samedi soir. Je vous prie de m'excuser par avance de la gêne occasionnée par le bruit. 

Voilà. Simple. De toute manière, la gêne, on s'en fout. Il n'est pas improbable que je rentre saoul comme un terrain de manœuvre et il en faudrait plus pour me déranger. 

Cela étant tu préfères t'afficher comme une grosse casse couilles. 

22 août 2015

Maintenance informatique

Dominique est un copain d'enfance. Un vrai. On se connaît depuis septembre 1977. Avec Gilles, connu un an plus tard, on forme une bande indéboulonnable sauf par forte tempête faut pas déconner non plus. Il a parfois les boulons de la tête, justement, qui ne s'alignent pas nécessairement selon les souhaits de l'académie de médecine mais les médecins sont méritants. Je savais par Gilles que sa grosse était partie et que la séparation ne s'est pas déroulée dans des conditions parfaitement parfaites.

Hier après-midi, Dominique m'appelle : "Pourrais-tu passer à la maison ? L'ordinateur ne fonctionne plus et elle a changé de mot de passe." Nous prenons rendez-vous pour cette après-midi. J'arrive donc à 14h15. J'allume son PC. Il commence à incrémenter doucement un nombre au milieu de l'écran. Je comprends rapidement qu'il s'agit d'octets et je suppose que le PC en question (sous XP, il a a priori plus de 6 ou 7 ans) vérifie la mémoire. Je le laisse faire. Au bout d'un quart d'heure, le machin me pose une question en anglais. Dominique m'avoue que c'est là qu'il n'avait pas su répondre. Moi non plus, évidemment, mais j'ai cliqué au hasard pour montrer que j'étais un spécialiste. Le machin a démarré normalement. J'ai cliqué sur "Internet Explorer". Le machin m'a dit que la version était obsolète et que les certificats branlaient un peu du manche. J'ai répondu "basta, continuons". La page d'accueil était celle de son opérateur (que je ne connaissais pas, honte sur moi). Je clique.

Nous accédons à sa messagerie. Tout va bien. Son ex-grosse n'avait pas changé les mots de passe. J'ai actionné les boulons de ma tête à moi et je les ai changés moi-même, ce qui m'a fait rigoler en imaginant la tête qu'elle ferait en découvrant qu'elle ne pourrait plus espionner les mails de son lascars.

Parmi les mails non lus, il y en avait un certain nombre de publicitaires. Je les ai effacé et j'ai regardé avec lui les mails personnels (à la campagne, les conversations ne sont pas franchement personnelles. D'ailleurs, les mails, on les imprime et on les accroche aux murs pour les lire plus tard). Et il restait un mail : la facture de son opérateur. Je clique : elle était à son nom à elle mais avec ses adresses (mails et "physique") à lui. Il me confirme que l'abonnement est à son nom à elle et que c'est elle qui paye l'abonnement. Je lui dis : "allons bon, elle s'est tirée en emportant sa peur de meubles et continue à payer les abonnements de la maison ?" Ben oui. Nous concluons tous les deux qu'il ne serait pas inutile qu'il reprenne l'abonnement à son nom, ne serait-ce qu'au cas où la séparation ne soit pas si amiable que ça. Je lui dis donc de réunir les documents nécessaires (RIB, carte d'identité, facture EDF pour justifier le domicile et tout ça) et de passer à l'agence Orange du coin.

Il me dit : "non. Allons-y maintenant." "Ah non, tu rigoles, c'est à Pontivy". "C'est à dix minutes". Bon d'accord. Tu as bien tous les papiers ? Carte d'identité ? La voila. RIB ? Le voila. Facture EDF ? Le voila. Facture de l'ancien opérateur ? Ah non, je ne l'ai pas. Andouille, je viens de l'imprimer. Et nous voila parti pour Pontivy, avec ma voiture (ou plus exactement avec celle de ma mère, histoire d'ajouter du sel à l'histoire). Je me rappelle alors que je n'avais pas mes papiers. Tant pis.

A l'agence Orange, la petite dame de l'accueil prend nos noms et mon numéro de téléphone : vous pouvez poursuivre vos courses, je vous envoie un SMS dès qu'un commercial est disponible. Mais on n'a pas de courses à faire, on est là pour prendre un abonnement. Tant pis, c'est comme ça. Nous allons prendre un café au bistro du coin puis un deuxième et le SMS tant attendu est arrivé. Nous rentrons à la boutique et patientons encore une dizaine de minutes avant qu'un commercial noir nous reçoive. La couleur a peu d'importance mais, en Centre Bretagne, il est très rare qu'un commercial dans les télécoms ne soit pas totalement issu du coin ce qui fait que Dominique était légèrement désappointé, surtout quand nous avons abordé le sujet de la sodomie avec le monsieur.

On lui explique nos besoins. Pardon. Je lui explique les besoins de Dominique sans prendre de gants : sa grosse est partie mais l'abonnement était à son nom alors que la maison est à lui. Le gars comprend et commence les démarches. Il nous explique : "vous devrez commencer par résilier l'ancien abonnement." Je lui dis : "oui, mais il n'est pas à son nom et ne peut pas le faire et qu'est-ce qu'on en a à foutre, c'est elle qui paye ?". Nous voilà pliés de rire. Lui : "si vous voulez, je me connecte au serveur de l'opérateur et je prends pour 200 euros d'options mensuelles".Ha ha ha... Notons au passage que le commercial ne connaissais pas l'opérateur en question (après recherche, c'est une entreprise qui revendait des forfaits SFR...).

Bref... Je vous passe la suite des procédures, le choix du forfait et tout ça. Dominique me demande : « bon, tu sauras le brancher ? » « Je m'en fous, je rentre à Paris lundi et l'abonnement ne sera pas encore activé. » Il demande au vendeur : « c'est facile à brancher ? » « Oui, vous branchez les câbles, si ça ne rentre pas, c'est que ce n'est pas le bon trou. » Moi, évidemment : « ah oui, c'est comme la sodomie. » Voila mon commercial noir plié de rire et Dominique se demandant de la gueule duquel des deux je me foutais...

De fil en aiguille, je suis rentré à 19 heures à la maison alors que j'étais parti pour réparer un ordinateur en panne à 14h15, ordinateur qui n'était pas en panne.

20 août 2015

La paix du Golfe

Ce que j'aime à Baden, c'est aussi ce calme qui règne le matin. Le silence n'est pas absolu. Les oiseaux (moineaux, mouettes voire coucous) s'en donnent à cœur joie et on entend quelques moteurs de bateaux sur le golfe du Morbihan, probablement quelques pêcheurs qui vont remonter les filets et les casiers, voire quelques vedettes promenant les touristes de Vannes à Auray, via l'Ile aux Moines, Locmariaquer et Port Navalo.

Cela fait quelques années, quelques décennies, que les haies des voisins, les arbres, poussant irrémédiablement nous ont pris la vue... imprenable que nous avions sur l'entrée du Golfe et la Rivière d'Auray, sans compter les maisons construites soit par des gens du coins, des Vannetais en quête de tranquillité ou des touristes Parisien se croyant chez eux. Nous avions cette maison au cœur de la campagne, à 200 mètres de la mer, à une époque où les vacanciers préféraient acquérir des studios à Damgan, Carnac voire La Baule.

Quand nous étions petits, nous n'aimions pas vraiment ce calme qui se traduit par l'absence de vent, nous empêchant de sauter sur nos dériveurs ou nos planches à voile. 30 ou 40 ans après, je préfère presque ces matinées, en terrasse, à tapoter des âneries sur un clavier en écoutant l'absence de silence.

Un petit avion de tourisme vient de nous passer au dessus de la tête. Peut-être le pilote veut-il aussi profiter du calme ? Je ne sais pas d'où il est parti ? D'un petit aérodrome vers Quiberon ? Le bruit qu'il peut faire ne dérange pas. Ce type est peinard, là-haut, probablement aussi seul dans son monde que moi à ma terrasse, attendant le retour de la voiture pour aller faire mon tour : un rapide passage près de la grève, un tour dans la campagne, un passage à Larmor-Baden, à Port-Blanc et une pause à Arradon. On y voit les touristes ou les andouilles comme moi qui préparent leur journée, nettoyant les bateaux, les mettant à l'eau,...

Les écoles de voiles ont commencé plus tôt. Les Optimiste seront sur l'eau avec des mômes heureux de jouer au capitaine. Ces fourbes moniteurs et parents profitent de l'absence de vent pour leur enseigner les rudiments de la voile, le comble. Peut-être espèrent-ils en faire des marins célèbres ou, plus simplement, leur apprendre le meilleur loisir qui soit après un séjour au comptoir : rester sur l'eau, naviguer au gré du vent ?

L'après-midi, tout change. Le vent se lève. Le soleil devient moins supportable, à la maison (pas aujourd'hui, probablement, la météo n'est pas avec nous). Les familles amènent les gamins à la plage où ils commencent à brailler en faisant des châteaux de sable sans intérêt. La mer est haute, ce matin. Cette après-midi elle sera basse, les ados ne pourront plus naviguer sur le golfe sans porter leurs engins pendant une centaine de mètres sur la vase. Quelle frustration quand nous étions plus jeunes ! Des journées gâchées à cause de cette imbécile de lune qui n'a pas compris qu'elle pourrait baser son rythme de rotation pour que la marée basse tombe quand il n'y a pas de vent.

Depuis 25 ou 30 ans, je ne fais plus de voile, je n'ai plus ces loisirs d'eau salée. Ce n'est pas qu'une question d'âge mais les vacances sont courtes : un bateau et l'équipement s'entretiennent... Parfois, je me mets à rêver que la bande de gamins que nous étions se reconstitue, que l'un sorte son bateau et que nous foncions sur l'eau mais peut-être se passe-t-il quelque chose vers 22 ou 23 ans, quand on se rend compte que cette liberté presque totale que nous avons sur une planche à voile est éphémère, qu'il faudra bien rentrer à la maison, laver les voiles, ranger le matériel et reprendre le travail, le métro,...

C'est peut-être, pourtant, ce que je recherche, en enfourchant la voiture et en faisant le tour des plages, des embarcadères,... Retrouver cette liberté offerte par la voile, la seule contrainte étant de ne pas se laisser entraîner dans des galères comme des courants fréquents dans le golfe ou le vent qui refuse immodérément de vous laisser rentrer, le bonheur étant de découvrir des havres de paix, fréquentés par des braves gens qui ne pensent qu'à se faire des souvenirs, ceux que vous gardez de votre jeunesse.

18 août 2015

Imbéciles automobilistes

Dans les Côtes d'Armor, il y a une tradition de dire que les braves gens du Morbihan conduisent comme des cochons. C'est de bonne guerre mais je ne rentrerais pas dans ces considérations proches de la xénophobie, du nationalisme, voire du pétainisme. Il n'empêche que je peux affirmer suite à une constatation personnelle : dans le Morbihan, les gens, quelles que soient leurs origines, hein ! Pas de racisme, conduisent comme des cochons. C'est un peu comme si à la frontière entre la France et l'Angleterre, les gens se mettaient à conduire à gauche. Cela n'a rien à voir avec le sang, c'est purement une question de sol.

Hier, à Baud, je m'élançais dans la quatre voies pour Hennebont (en gros, c'est celle qui va de Rennes à Lorient mais je n'étais pas à Rennes et je n'ai rien à cirer de Lorient). Me voilà à suivre un 4x4 Volkswagen. Déjà pour acheter ce genre de caisse, il faut être un peu tordu. En plus, il était marron. Vous imaginez une voiture marron en 2015 ? Non, bien sûr.

La vitesse était limitée à 110 et il roulait à 110. Vous vous dites qu'on pourrait le féliciter. Non. Il roulait toujours à 110. Moi, avec la Twingo, j'aime bien faire des pointes à 115 ou 120 dans les bas des descentes pour avoir de l'élan pour monter. Je sais, je fais des infractions, c'est mal, mais tant que je ne bois pas plus que les gendarmes, hein ! Je fais très peu d'infractions, néanmoins, mais quand il y a une montée, je prends de l'élan. Cela évite de se retrouver à 70 en haut...

Je me permets donc d'avoir l'outrecuidance de pousser un pointe de vitesse à 116 pour le doubler dans le bas de la descente. Arrivé à la moitié de la côte, mon élan était mort et mon ralentissement était notoire au point que Michel Sapin aurait du mal à l'expliquer. Le type me double. La routine. Puis il se met lui-même à ralentir, comme s'il avait peur de me semer. Sur la portion plate, après la montée, il roulait à 105 et je le suivais. Comme c'est limité à 110, cela me gonflait, j'ai donc essayé de le doubler. J'ai accéléré. Lui aussi. Il ne pouvait probablement pas supporter qu'un type avec une petite voiture puisse le narguer comme si j'en avait quelque chose à cirer.

Dans la descente suivante, je voyais un côte arriver, j'ai donc par réflexe tenter de prendre un peu d'élan mais l'andouille a continuer à accélérer. Nous montons et nous retrouvons à nouveau dans du plat. Comme cela me gonflait de suivre depuis une vingtaine de kilomètres le même type avec une vitesse irrégulière et grotesque, j'ai décidé de le doubler réellement. J'accélère donc. Il repère mon manège et accélère à nouveau. Alors j'ai continué. C'est mon côté joueur. Ne le dites pas à la police mais, à un moment, on a dépassé le 130 et lui continuait à accélérer pour m'empêcher de passer.

Voyant le compteur, je dis : ah merde ! Et je ralentis, jusqu'à un peu plus de 110. Pris par son élan, il m'a mis quelques centaines de mètres dans la vue. Il lui semblait probablement avoir gagné une large victoire, lui avec son gros 4x4 allemand et moi ma misérable Twingo 1,2l. Je m'en foutais, je n'avais plus personne devant qui m'emmerdait (ben oui, respecter les distances de sécurité et tout ça n'est pas facile quand vous avez un type qui a une vitesse non régulière et que, vous-mêmes, vous tirez la langue quand ça monte).

Je ne sais pas ce qui est passé dans le cerveau de cette crevure mais il a commencé à rouler à moins de 110. Je l'ai rattrapé.

Il a de ces cons.

Arrivé à Hennebont, je change « d'autoroute » pour aller vers Auray, et me voilà à suivre une voiture rouge avec un  « A » derrière. Sans la moindre méchanceté, je me dis que ce type était un jeune conducteur dont la vitesse était limitée à 90. En sortant de la voie d'accélération, je me mets donc sur la file de gauche et j'accélère. Lui aussi. Je dis : ah, encore un... Du coup, j'ai recommencé à jouer, comme avec l'autre. Je vous assurer qu'on a fait Hennebont – Auray l'un derrière l'autre, avec une vitesse que je choisissais tout en étant derrière, entre 105 et 125.

A Auray, je sors, et je tombe sur un petit vieux qui ne savait pas où il allait et qui ne savait pas prendre un rond point.

Bref. Ils m'ont énervé.

15 août 2015

Quel Connelly !

Force est de constater que si je lis beaucoup de publications politiques et de cochonneries pour le travail, je ne consacre qu'un temps absolument dérisoire à ce qui pourrait ressembler, de loin, à de la littérature. Je crois bien que j'en fais un billet tous les mois d'août quand j'ai le loisir de me replonger dans ce que l'on pourrait appeler bêtement des livres. J'étais un gros lecteur jusqu'au moment où les réseaux sociaux ont accaparé mon temps de loisir à la maison et les jeux sur iPhone mon temps de transport en commun.

Dans ce billet annuel, je parle généralement de Michaël Connelly et je vais donc recommencer. Cela vous apprendra si vous ne lisez qu'un de mes billets par an. Connelly a été rendu célèbre quand un de ses livres, Créance de sang, a été adapté pour le cinéma mais je le connaissais avant, un collègue et néanmoins ami me l'avait recommandé au début des années 2000. Pire ! Il m'avait presque obligé à lire quand il a constaté que je lisais plusieurs polars par semaine. Je m'y suis donc mis. L'appétit vient en mangeant et, à l'époque, j'ai tout lu et me suis mis, d'ailleurs, à d'autres auteurs chez le même éditeur.

Les bouquins de Connelly ont un personnage principal : Harry – Jheronimus – Bosch. Je dis souvent que c'est le seul héros de roman policier qui vieillisse. On lit sa vie qui se déroule...

Comme beaucoup d'auteurs de polars, Connelly fait entrer la vie privée de son personnage dans le roman mais il le fait remarquablement bien. En le lisant, on ne devient pas le héros, on n'entre pas dans son petit monde même s'il y a parfois une dose d'intimité. C'est autre chose, d'autant que ses proches entrent dans l'aventure (dans un tome, sa propre fille est enlevée par des triades chinoises) que cette aventure, cette action, complète une enquête policière difficilement menée, à base d'indices, de filatures, d'interrogatoires, de ruses,... tout ce qui fait le job, celui que l'on lit dans les romans.

On ne devient pas Bosch, c'est Bosch qui devient nous.

Tenez ! Créance de sang (où Bosch n'est pas le personnage principal, je ne sais même plus s'il y est figurant) a comme principal interprète Clint Eastwood, déjà vieux. On est nombreux à admirer le lascar, à s'imaginer « le bon » dans un western... A « vénérer » un héros.

Avec Bosch, c'est presque l'inverse. Quand Bosch s'arrête pour manger un pain de viande au milieu d'une enquête terrible, parce qu'il faut bien manger et qu'une salade ne ferait pas l'affaire, je me vois quitter le bureau pour aller boire une bière, parce qu'il faut bien boire et qu'un verre d'eau ne ferait pas l'affaire.

C'est grand.

Samedi dernier, j'errais à la gare de la Part Dieu. J'avais cinq ou six heures de voyages. Les jeux de l'iPhone n'auraient pas suffit à me divertir. J'ai décidé d'acheter un livre. Le dernier Connelly. Je n'ai pas pu le lire dans le train (trop de bordel). Finalement, je l'ai commencé lundi. Mardi, il était fini. Hier, j'en ai fini un autre, que j'avais à la maison. Je finirai le troisième, demain.

C'est ça, aussi Connelly. Ca se lit vite, intensément mais sans une passion idiote qui nous scotche dans un fauteuil pour le terminer rapidement, pour en finir avec les rebondissements, le suspens,... On y entre. On en ressort pour l'apéro (ou toute autre activité, mais plus utile, en été, je ne vois pas). On marque la page, on ferme le livre, on oublie. Et on y entre à fond, à la première occasion.

Quatre ingrédients pour la meilleure tarte au chocolat

C'est à lire ici.

14 août 2015

Bruine

Bien reposé au bout de ces deux semaines de vacances, je me lève vers 8h30. Ma mère se préparait à aller faire les courses. Nous discutons vaguement et elle me dit "il bruine un peu". Je regarde par la fenêtre et, effectivement, ce n'est pas la lueur du soleil qui risquait de nous faire du mal, aujourd'hui. Je finis mon café, elle s'en va. Avant de faire mes ablutions qui se traduiront par une heure dans la baignoire à relire Echo Park de Connelly, je me décide à aller sur le pas de la porte mesurer le niveau de la bruine en question.

Cela confirme la notion toute relative du temps qu'il fait de la part des Bretons : la "bruine un peu" semble le dernier niveau avant "la bruine beaucoup" qui se traduirait par "le déluge" dans tout ancien testament digne de ce nom.

09 août 2015

La grosse conne du Lyon Rennes

C'est la première fois que je faisais le trajet « Lyon Rennes ». Cela faisait longtemps que je n'avais pas fait un si long trajet en train même s'il ne dure pas beaucoup plus longtemps que mon habituel « Paris Saint Brieuc ». Il en ressort néanmoins peut-être une ambiance particulière du fait qu'il y ait beaucoup plus de touristes que d'habitudes, des familles,... Dans ma voiture, il y avait même l'équipe de foot d'Avranches. L'impression de prendre l'Orient Express. Je ne suis pas habitué aux TGV à deux étages (quand on est au niveau bas, on est un peu isolés, puisqu'il n'y pas de porte pour passer d'un wagon à l'autre). En plus, généralement, je fais un trajet de chez moi à chez ma mère alors que, hier, c'était d'un lieu de vacances à un autre...

Hier, à Lyon Part-Dieu, Doudou s'est assuré que je montais bien sur le quai. Progressivement ce dernier s'est rempli d'autant que le train, qui venait de Marseille Saint-Charles était un peu en retard. Au moment de monter, il s'est mis à tomber des grosses gouttes de pluie. Les gens avaient des grosses valises qui ne rentraient pas dans les espaces ad hoc. Un beau bordel !

J'étais presque au bout du niveau du bas d'une voiture. Le bout était occupé par une dame et sa fille de deux ans et demi et son fils de deux ans de plus. Le train part et les mômes étaient particulièrement bruyants, le petit faisant pleurer sa petite sœur et en rigolant beaucoup mais c'est surtout la mère qui faisait du bruit en les engueulant. Au bout d'une demi-heure, j'ai gueulé gentiment : « s'il-vous-plaît, est-ce qu'on pourrait avoir un peu de silence ? » Le bordel s'est un peu calmé mais l'ambiance était toujours pourrie d'autant que ce n'était pas les seuls gamins de la rame.

J'ai eu une idée de génie : je suis allé déjeuner au wagon bar très tôt, vers 11h40. Cela me permettrait d'éviter le bruit quelques temps mais aussi la foule. Le « toaster » était en panne alors que je voulais un croque monsieur. Je me décide donc pour un sandwich mixte. Le vendeur me regarde : « vous ne voulez vous pas que je vous en donne directement deux, plutôt ? » « Si ».

Je les mange sur place puis retourne à la mienne. Le train arrivait en banlieue Parisienne (il passe par Massy) et je tenais à observer le coin. Arrêt à Massy.

Il repart et je me laisse entraîner par un sommeil léger quand le petit garçon dit « On va jouer à cache cache ». Notons qu'ils étaient complètement débiles : il n'y avait qu'une seule cachette possible (à la place des valises de braves gens qui étaient descendus à Massy pour prendre un avion à Orly), il s'y cachaient alternativement. Bref.

Le petit : « je commence, tu ne regardes pas et tu comptes jusqu'à vingt ». D'accord. Mais à cet âge elle ne savait pas trop compter, lui non-plus d'ailleurs. Alors la mère leur montrait ce qui fait que j'entendais « 1 1 2 2 3 3 4 4 5 5 6 6 7 7 8 8 9 9 10 10... » Comme la cachette était à trois mètres, ils trouvaient immédiatement et passaient donc leur temps à compter en criant pour être sûr que l'autre entendent bien le décompte.

Cela a duré dix minutes.

Alors j'ai crié, bien fort pour que tout le niveau bas du wagon entende : « Putain de bordel, cela fait maintenant trois heures que vos mômes foutent le bordel et emmerdent tout le monde, alors je veux le silence ». Elle a eu cette réplique : « Ah oui, c'est vrai. »

07 août 2015

Canicule d'Hercule

Cette année, j'ai décidé de passer des vacances de fainéants non sans commencer par les inévitables visites chez Jim, à Douai, et chez Trub et Doudou, à Lyon. 

J'y suis. Ce matin, en prenant le petit déjeuner, je regardais BMF quand survint la météo. Une carte s'affiche avec le niveau d'alerte par département. Il y en a un en rouge. J'y suis. Il paraît qu'on va dépasser les 40. 

A Paris, lundi il faisait très chaud dans l'après midi. Mais, hier après-midi, en sortant du TGV, j'ai eu l'impression d'un coup masque tellement il faisait chaud la soirée fut fort agréable. Saumon mariné. Poulet mariné. Convives marinés dans la sueur. 

Coucher à une heure raisonnables, avant minuit. Difficile de dormir, sans cesse réveillé par le soleil. J'ai bu deux litres d'eau en deux heures. Alors je me suis levé pour aller pisser et remplir la bouteille d'eau. Je me recouche. A nouveau envie de pisser même pas deux minutes après, j'y retourne : rien. Mal au ventre, vessie pressurée. J'étais presque malade. Du coup, l'ai diminué la pression en me vidant de l'autre côté puis le suis recouché. Tout est rentré dans l'ordre. 

Toujours est-il que cela ne m'arrive jamais quand je vois deux litres de bière. C'est bien la preuve que l'abus d'eau est néfaste. 

Prêt pour affronter les 40 degrés dans des terrasse de bistros lyonnais aérées. 


06 août 2015

Routine aoûtienne

S’il y a un truc que j’aime bien, pour mes vacances en août, c’est rester quelques jours, chez moi, à ne rien faire, contrairement à une majorité de nos concitoyens qui ne pensent qu’à partir, comme si l’objectif premier des vacances est de foncer dans les bouchons afin de ne pas perdre une demi-journée d’une nuit de camping, si je puis me permettre. Tiens ! Si j’étais un politicien, je proposerais d’interdire aux professionnels du tourisme d’imposer des périodes de réservation. Pourquoi les gens seraient-ils obligés de réserver exactement deux semaines alors qu’ils seraient bien plus contents de partir le lundi et de revenir le vendredi, ce qui leur permettrait de souffler un peu ? J’imagine la tête de ces professionnels !

Tous les ans, je tombe sur des types qui me demande : « ha mais tu n’es pas en vacances ? » puis « ben tu ne pars pas ? » avec quelques variantes. Selon les époques, ils m’énervent, me désespèrent ou m’amuse, depuis très longtemps. Je me rappelle de ces années où j’allais une fois par semaine à Brest, en avion, très souvent chez ma mère, faisait le tour des blogueurs. Je me rappelle de cette année où j’avais commencé mes vacances par une visite en Bretagne, un tour à Tours, une virée à Toulouse, probablement un passage dans le Gard et un week-end en Belgique. Et quand je trainais à Bicêtre, les gens me trouvaient casaniers.

Cette année, au bout d’une semaine de vacances, j’aurais probablement fait environ 1500 km mais je traine à Bicêtre. Mon rythme, c’est sortie vers 12h30, retour vers 16h… Je fais mon petit tour : l’Amandine, la Comète et j’arrive vers 13h30 à la Comète. J’attends la fin du service avant de déjeuner, souvent juste en même temps que le personnel pour ne pas trop faire chier le personnel. Et j’observe l’activité, leur boulot, cette espèce de routine qui s’installe après le rush du midi. Le barman, Christian, fait sa cave (comprendre : réalimente les frigos du bar pour permettre à ceux du soir d’avoir de la marchandise). Fred prend le relai au comptoir, il balaye devant, Pascal range la terrasse et le patron finit les encaissements. Ceux qui finissent à 16 heures se dépêchent mais, au fond, ont envie de décompresser. Ceux qui sont du soir et qui partiront à 23 heures sont peinards, un peu d’angoisse : est-ce qu’ils vont faire du chiffre dans de bonnes conditions ?

Ils se dépêchent, disais-je, mais on a l’impression qu’ils prennent leur temps, qu’ils le perdent, presque. Les uns et les autres déjeunent. Il n’y a rien à faire, ou presque, mais le travail n’avance pas. Ils s’agitent lentement.

Une routine que je redécouvre à chaque mois d’août.


Djibril arrive. Depuis qu’il a des horaires décalés, je ne le vois plus le soir (soit il travaille, soit il embauche à 5 heures le lendemain). Il fait ses courses chez Leclerc puis nous prenons un dernier verre, comme si nous étions nous-mêmes pressés, puis je vais faire la sieste comme si j’étais fatigué de n’avoir rien fait. 

02 août 2015

L'organisation de la vie

Au moment où il sortait du champ visuel d’Evremont, deux personnages y entrèrent, pour venir occuper la table à sa gauche. La femme s’octroya la banquette qui faisait face à la salle. Elle devait avoir passé quarante ans et ne pas le supporter très bien, à en juger par le décalage qui frappa Evremont, entre son sourire trop volontairement épanoui et la petite lueur désemparée qui faisait vaciller son regard lorsqu’elle pensait que personne ne l’observait, ce qui devait être le cas en ce moment.  Elle était vêtue d’un tailleur vert un peu voyant, et ses cheveux châtains étaient artistement décoiffés. Le jeune homme qui l’accompagnait s’étant assis à côté d’Evremont, celui-ci, faute d’oser tourner la tête, ne pouvait voir à quoi il ressemblait. Tout ce qu’il en pouvait dire est qu’il ne devait pas avoir 25 ans, ou alors de la veille.

– Pour ce qui est d’organiser mes différents champs d’activités, je crois pouvoir dire que je suis arrivée au top, disait la femme, en repoussant une mèche folâtre de ses longs doigts maigres, presque décharnés. Quand j’ai commencé à bloguer et que c’est devenu mon mode d’expression privilégié, celui où je me sentais vraiment moi, par lequel je pouvais enfin me réapproprier pleinement ma vie, je me suis tout de suite dit que mon épanouissement personnel ne devait pas se faire au détriment des liens extraordinaires que j’ai su tisser avec mes trois bouts de chou – surtout avec mon aînée, Clématite : elle a onze ans mais sa maturité me scotche littéralement. Bref, il fallait gérer au plus près du quotidien mes différentes plateformes, si je voulais travailler en profondeur toutes mes facettes. On boit quoi, au fait ? Il est où, d’ailleurs, le garçon ? C’est quand même incroyable, ça, qu’on n’arrive pas à se faire servir ! Bref, entre mes différents blogs et mes petits bouts, je suis devenue une digital mother ultra-performante !

– Victoire, vous êtes une femme étonnante… murmura son vis-à-vis, avec une admiration si poussée qu’Evremont ne parvint pas à décider si elle était ironique ou non. 

Pour tenter de dissimuler la satisfaction ressentie sous le compliment, Victoire offrit à sa vanité un repeint de modestie :

– Mais non, mon petit Morvan, je vous assure ! Je suis une femme comme toutes les autres ! Avec mes joies, mes peines… mes grands chagrins, que j’essaie d’ensevelir en moi, et mes petits bonheurs, que je cultive en secret. Mon seul mérite, c’est de toujours voir le bon côté des choses, d’être à fond dans la vie, de positiver même quand j’aurais envie de me laisser aller… (Elle prit un petit air rêveur.) Dans ces cas-là, je pense à mes petits bouts et aux lectrices de mes blogs. Et je me dis que, pour eux, pour elles, je me dois de tenir bon, de leur montrer qu’on peut ne pas flancher et repartir, même quand on se sent un peu down.

– Comme votre mari doit être fier de vous ! s’extasia Morvan, faisant aussitôt disparaître le petit sourire complaisant de la digital mother.

– Oh, lui… soupira-t-elle, avec un geste de sa main outrebaguée, qui semblait renvoyer dans les limbes cet inessentiel personnage. Je l’aime, hein ? là n’est pas la question. Je suis de celles qui pensent qu’on ne peut pas vivre sans amour, vivre au sens le plus fort, le plus intense, le seul qui m’intéresse, finalement. Bref, même si je continue à l’aimer, même si, surtout, je respecte en lui le père de mes kids, il faut reconnaître qu’en dehors de son travail, il ne s’implique pas vraiment dans la dynamique familiale que je m’efforce de créer. Il fait des efforts pour m’écouter quand j’essaie de communiquer sur mes passions, comme par exemple le pilates, que je me suis remise à pratiquer le mois dernier – ça me fait un bien dingue, j’ai l’impression de me recentrer sur moi-même, de découvrir de nouvelles potentialités, aussi bien de mon corps que de mon mental… Bref, il m’écoute, ça d’accord, il pose même quelques questions, mais je vois bien que, fondamentalement, il n’est pas à l’écoute ; vous saisissez la nuance ? C’est comme avec les kids : en dehors de s’occuper de leurs devoirs, de préparer leur dîner, de prendre en charge leurs trajets scolaires et de les emmener au sport le mercredi et le samedi, on sent bien qu’ils n’existent pas vraiment à ses yeux, qu’ils ne sont pas du tout sa top priorité comme ils peuvent l’être pour moi. Il est incapable d’avoir un contact fusionnel comme celui que j’ai avec ma Clématite, par exemple. Bref, il est un peu en situation de handicap, sur le plan paternel je veux dire, pour tout ce qui touche aux affects. Il n’est jamais complètement dans le ressenti, et je crois bien qu’il…

Le pic d’exaspération fut atteint par Evremont au moment où Jonathan revenait prendre sa place, suivi par Omar portant un plateau sur une seule main et le poids du monde sur les deux épaules. Il se leva sans laisser à l’autre le temps de s’asseoir :

– Et si on émigrait vers la léproserie ? proposa-t-il en désignant de la main la terrasse aux fumeurs. J’ai vraiment besoin d’une cigarette. 



Hé ! T'as vu çà ? J'ai réussi à m'introduire dans l'ordinateur du vieux et à lui piquer un extrait de son roman.