30 avril 2020

En confinement : slip, caleçon ou boxer

Comment s'occuper d'un boxerIl nous faut ouvrir un débat bien qu'il soit éternel : slip ou caleçon. Ce dernier a d'ailleurs quasiment disparu au profit du boxer qui fait quasiment le remplacement des deux. Toujours est-il que le confinement nous fait voir la chose sous un autre angle.
Je dois avouer que je n'ai jamais réussi à trancher sauf sur un point : sous le jean, un caleçon est plus agréable ce qui n'est pas le cas avec un pantalon autre, on a l'impression que l'appareil est en toute liberté. J'ai toujours eu les deux, sachant que je bosse essentiellement en jean mais que, parfois, le stock de boxers propres nécessite la mise d'un slip.

Tout ceci est très compliqué et il nous faut rester pragmatique.
Depuis deux ans, je fais du télétravail et je dois avouer que je préfère porter un slip quand je bosse sans pantalon. Ca s'est fait par réflexe. Depuis quelques semaines le télétravail se fait à la maison (avant c'était chez ma mère qui n'habite plus là sinon j'aurais mis un pantalon) à cause du confinement et je dois avouer : le slip est bien plus agréable à porter quand on n'a pas de pantalon. On n'a pas une couille qui s'échappe du caleçon pour traîner sur le cuir du fauteuil.
Certes, avec le boxer, on a une assurance. Mais les bons vieux réflexes restent.
A la limite, je serais partisan de mettre un slip pour télétravailler et de le remplacer par un caleçon pour aller faire des courses (en jean) mais la gestion de la lessive serait trop compliquée. Déjà qu'avec les masques à laver, on est emmerdés....
Surtout que je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée des masques en tissus lavables. Surtout que je n'ai pas de machine à laver et qu'Odette a autre chose à faire.
Cela étant, l'intérêt du confinement est que les hommes célibataires peuvent porter les sous-vêtements plusieurs jours sans nuisance à autrui.
Mais un caleçon ou un slip sont-ils des sous-vêtements quand on vit sans pantalon ?

Il reste une solution : vivre nu. Je l'écarte, c'est extrêmement désagréable de s'asseoir sur un meuble en tissus ou en cuir sans tissus. Cela m'arrive très rarement. Quand j'ai commencé à faire du télétravail chez ma mère (qui n'habite pas chez elle...), j'avais pris l'habitude de commencer à bosser après la douche vêtu uniquement d'une robe de chambre. Vous vous rendez compte assez rapidement que vous êtes nus. Quand vous vous asseyez, la robe de chambre remonte.Le pire que j'ai fait est d'avoir traîné par réflexe la poubelle au bout de l'impasse. Un coup de vent et j'étais grillé. Le peignoir par en vrille et dargiflard est visible. 

14 recommandations aux industriels, aux employeurs et aux salariés pour des outils de télétravail


ThinkPad T490Dans le blog politique, je parle de mon rêve de télétravail mais, pour cela, il faut les bons outils. Ma boîte a choisi la suite Microsoft avec, notamment, Teams et Outlook. Nous avons un SharePoint pour le service mais il ne sert qu’à partager et archiver les documents (nous n’avons pas les compétences et le temps pour approfondir). Pour se connecter à l’intra ou l’extranet, nous devons passer par un VPN.
 
Je n’ai pas de wifi chez moi. Je passe par la 4G de mon mobile professionnel ce qui me coûte une trentaine d’euros par mois en recharge de data (pour une raison que j’ignore, je n’arrive plus à me connecter avec mon iPhone professionnel).
 
Ma première recommandation, aux entreprises et aux opérateurs de télécom : arrêtez de brider les datas pour les smartphones professionnels. Négociez donc un forfait global pour l’entreprise : la plupart des gens ne consomment pas de data sur leurs téléphones pro. Il n’y a pas que les gens qui n’ont pas de Wifi. Il y a les pannes de réseau. Il faut toujours un secours.
 
Ma deuxième, aux entreprises : arrêter d’obliger les gens à passer par un VPN pour accéder aux sites autres que les sites de la boîte, à savoir, pour moi, internet et les serveurs Microsoft. Ca bouffe de la data et c’est chiant à établir. Il existe d’autres systèmes d’authentification suffisants (le mot de passe est un peu léger, parait-il). On fait quoi si le VPN tombe en rade ?
 
Et, justement, ça m’est arrivé l’autre jour… La dame du SAV voulait donc prendre la main sur mon poste pour vérifier des paramètres divers. Mais sans le VPN, c’était impossible.
 
Ma troisième, à Microsoft : améliorez l’intégration entre Outlook et Teams. Les deux ont des défauts (et d’éminentes qualité, hein !). L’interface épurée de Teams me plait bien sauf peut-être le calendrier. Celle d’Outlook est très lourde (mais le produite est puissant : il faut bien des trucs à ciiquer un peu partout). Pourquoi ne pas mettre une option dans Teams pour lire les messages voir y répondre ou en envoyer sans plus de possibilité de mise en forme que gras, souligné, couleur ? Ou alors une interface légère pour Outlook, pour ne sortir l’artillerie lourde qu’au besoin ? Les deux outils ont un agenda (ils sont synchronisés) mais avoir des présentations différentes est perturbant. Pourquoi ne pas faire une application à part avec l’agenda, proche de celui d’Outlook ? Pourquoi ne pas mettre les fichiers reçus par mail dans les fichiers de Teams ? Rassurez-vous, je sais que c’est du travail et que vous fourmillez d’idées…
 
Allez ! Autre exemple. Si dans l’agenda Outlook, vous avez une réunion Teams. Vous l’ouvrez, il y a un lien. Vous cliquez. Vous vous retrouvez dans l’application web qui va vous renvoyer vers l’application. Ce n’est pas sérieux.
 
Ma quatrième, aux entreprises, reprend la deuxième sur le VPN : pourquoi ne pas permettre aux gens d’utiliser leurs propres équipements informatiques ? Une question de confort : pour une conférence téléphonique, on est aussi bien dans le fauteuil du salon avec une tablette et pour travailler, on peut aussi aller avec une Surface dans le salon de jardin… Certes, les antivirus des serveurs doivent être blindés…
 
Ma cinquième, je ne sais pas à qui (il est possible que le Teams de boîte n’ait pas encore ce que je réclame mais que ça soit disponible en standard) : le Teams doit servir de téléphone (et pour cela, les contacts doivent être fusionnés avec ceux d’Outlook, voir le troisième point). Il ne doit plus y avoir de téléphone de bureau et les portables professionnels ne doivent être utilisés qu’en cas d’urgence (on pourrait d’ailleurs en faire un billet). A la limite, les numéros de portable professionnels doivent disparaitre et la ligne fixe de Teams doit être redirigée sur le portable pro si le PC est verrouillé.
 
Ma sixième, à Microsoft : il faut que Teams puisse lire voire envoyer des SMS en conséquence de ma précédente suggestion qui, somme toute, ne sont que des conversations au sens Teams.
 
Ma septième, à Microsoft : en conséquence des points précédents, il faut que Teams puissent permettre de paramétrer les heures auxquelles le téléphone Teams ne peut plus être redirigé vers les Teams. Il faut donc que les congés soient déclarés dans Teams donc dans Outlook. Pareil pour les vrais SMS. Ca ne me dérange pas de recevoir un SMS pro à n’importe quel moment sauf entre 23h et 6h si j’ai picolé, parce que les collègues sont raisonnables.
 
Ma huitième, aux entreprises : aidez vraiment vos collaborateurs à paramétrer les smartphones professionnels. J’ai galéré pour des conneries avec mon Galaxy vu que j’ai un iPhone depuis près de 12 ans. J’ai passé je ne sais combien de temps à synchroniser mon carnet d’adresse Outlook avec celui du machin alors que c’est automatique ou presque…
 
Ma neuvième, aux entreprises : si le télétravail est un facteur d’économies, il faut penser aux coûts qui vont avec pour avoir un bon SAV avec des gens compétents (dans ma boîte, ils le sont). Il faut que les interventions de maintenance puissent être très rapides (voire à domicile en cas de problème matériel ce qui nécessite de passer par un prestataire extérieure sauf pour des très grosses entreprises, ce qui est le cas de la mienne). Sinon, vous payez un type à glander. Il faut que les mises à jour du poste de travail puissent se faire par wifi public et pas nécessairement par le réseau filaire de l’entreprise (j’en connais…).
 
Ma dixième, aux entreprises et aux collaborateurs : encourez le zéro papier. Pas de rapport avec le télétravail me direz-vous ! Ben si. Quand ils sont au bureau, les gens ne paient pas le papier. A la maison, si. Et c’est leur imprimante qui sert, avec leur encre. Au bureau, j’étais déjà très économe (pas par radinerie mais par esprit pratique). J’avais toujours une feuille de brouillon à côté de moi pour prendre des notes en réunion (je n’aime pas les outils de prise de notes comme One Note) mais uniquement des bricoles (si j’ai le compte rendu à faire, je prends Word et si je n’ai pas d’ordinateur, je prends l’iPhone). Maintenant, avec Teams, on s’envoie les trucs à noter dans les conversations…
 
Ma onzième, aux collaborateurs : votre boite vous a donné un portable alors que vous étiez habituez à un fixe. Habituez-vous à travailler sans la souri. Au début, c’est chiant, mais les réflexes viennent très vite.  Utiliser le « touch pad » est bien plus rapide. Rendez-vous compte à quel point vous avez l’air con à toujours vous déplacer à votre portable, la souri, le téléphone personnel, le professionnel, le câble de branchement au cas où la batterie tombe vide !
 
Ma douzième, aux entreprises : achetez un bon téléphone à vos collaborateurs (ça va vous coûter 500 euros de plus par salarié tous les trois ans, il sera content et prendra ça pour un avantage à nature sans que ça vous coûte les cotisations), avec un grand écran. Putain de bordel pour saisir un mot de passe compliqué sur un A3 ! Et avec double sim, ça lui évitera des frais.
 
Ma treizième, aux entreprises, à Microsoft et aux salariés, n’a pas grand-chose à voir avec les outils : soyez coulants avec l’organisation. Le télétravail, ce n’est pas 8h midi, 14h 17h48. Les salariés peuvent avoir des contraintes (chercher les enfants à l’école ou autres, pour ma part c’est aller voir ma mère en dehors des heures de repas), ça n’empêche pas de faire les heures. Du moment qu’on ne reste pas absent de la messagerie et de Teams plus d’une heure entre 10 et 12h et entre 14 et 17… Les outils doivent permettre de réserver ces créneaux. Cela va être difficile pour les entreprises « psychologiquement » mais le télétravail. Si une personne doit s’occuper des enfants de la fin de l’école à l’arrivée du conjoint, ce n’est pas grave si le boulot est fait (et si je suis absent de 11h à midi parce que je vais voir ma mère, ce n’est pas dramatique sauf si j’ai accepté une réunion…). Il faut que les agendas évoluent pour indiquer que vous avez envie d’être indisponible pour le travail pendant un temps mais que s’il n’y a pas le choix, vous pouvez vous débrouiller (c’est le cas, d’ailleurs, pour les réunions auxquelles vous êtes invités, mais que vous avez acceptées de manière provisoire).
 
Ma quatorzième, à Microsoft et aux entreprises : permettez plus d’interopérabilité entre les boites. Par exemple, pour planifier une réunion avec d’autres entreprises, j’ai besoin d’accéder aux agendas des autres pour connaître leurs disponibilités. Vous me direz que cela n’a rien à voir avec le télétravail mais c’est la suite logique d’utilisation d’outils collaboratifs… Autre exemple : avoir des équipes Teams ou des SharePoint partagés avec des types d’une autre boite, facilement.
 
Bon, j’arrête.
 


24 avril 2020

Le décret pour la réouverture des bistro


Animer l'entrée de son restaurant pour se démarquer de la concurrenceJe me dois d’apporter ma pierre à la réouverture des bistros, ces lieux où l’on s’entasse au comptoir, on ne connaît pas ses voisins, où l’on est serrés en terrasse. Il faut trouver des solutions avec deux postulats : il est impossible d’y faire respecter la distanciation sociale sauf dans les grands restaurants où les tables sont bien séparées et il est impossible de boire ou de manger avec un masque.

Le « mètre » ne peut pas être tenu au comptoir, c’est une évidence (je ne vois pas le serveur dire aux clients « bon les gars, écartez-vous », mais en salle ou terrasse non, cela réduirait le nombre de clients, mathématiquement, donc le chiffre d’affaire et la rentabilité de l’affaire. En d’autres termes : autant rester fermé.

Après ces propos introductifs et justificatifs, nous allons proposer un décret.


Article 1

Un bar naturiste ouvrira bientôt à Paris... Mais pas pour longtemps !Les bars et restaurants (ci-après dénommés les bistros) sont invités à diminuer d’un tiers le nombre de place assises en terrasse. En compensations, ils seront exonérés de cotisations patronales pendant la période de la mesure. Au bout de trois mois, la baisse sera dégressive sur plusieurs mois. Il ne faudrait pas que les patrons prennent de mauvaises habitudes.

Article 2

Les boissons chaudes seront interdites sauf pour les personnes ayant déjeuné ou diné là, entre 10h et 14h et après 17h dès lors que l’établissement est aux trois quarts de sa capacité maximum. Putain de bordel, les gens qui bossent et font une pause pour prendre un café ne vont pas nous casser les couilles à l’heure de l’apéro alors qu’ils ont des machines au bureau.

Article 3

Les commandes au comptoir seront prises par écrits. Les serveurs pourront ainsi se boucher les oreilles pour ne pas entendre toujours les mêmes conneries sur le covid d’autant qu’ils ont passé leur période de confinement à se distraire dans les réseaux sociaux.

On a testé Slip no more - Le premier bar semi-naturiste à Lille !Article 4

Le renouvellement des boissons non alcoolisées sera interdit sauf pour les personnes accompagnant des pochetrons. Surtout s’ils conduisent.

Article 5

Le renouvellement des consommations sera obligatoire tous les quarts d’heure sauf pour ceux qui sont interdits de renouvellement. Ils n’ont qu’à se barrer.

Les buveurs de pintes de bière auront droit à une prolongation proportionnelle à la différence de prix entre le demi et la pinte. Je dis ça pour faire plaisir : boire une pinte par quart d’heure ne me fait pas peur.

Article 6

Les serveurs sont autorisés à garder les gants qui leur servent à faire la vaisselle pour servir les clients.

Article 7

Les gels hydroalcooliques seront en libre-service dans différents endroits facilement accessibles. Ils seront composés d’une dose d’alcool pour cinq doses d’eau à l’heure de l’apéro.

Centre naturiste OLTRA - Le Croqu' méditerranéeArticle 8

Il sera obligatoire de se laver les mains avant et après avoir été aux toilettes, il ne faut pas risquer de se mettre du covid sur la bite.

Article 9

Dans le prolongement de l’article 8, des gants seront mis à disposition des clients qui ne veulent pas toucher des poignées de portes et ils pourront pisser sur le mur ou la vitrine du voisin. Les clientes aussi même si c’est plus compliqué. Dans ce cas, ils et elles seront dispensées du lavage des mains.

Article 10

Les cacahuètes seront servies en doses individuelles. Elles seront désinfectées à l’eau de javel entre deux tournées.

Article 11

Les serveuses et les serveurs âgés devront mettre un masque conséquent.

Article 12

Les communes ou départements qui imposent des heures de fermeture aux établissements ne pourront plus le faire du jeudi au vendredi afin de permettre aux patrons de récupérer le manque à gagner (et aux clients de rattraper neuf semaines de saoulerie manquées).

Article 13
Un décor à la française rétro et typique Terrasse de café ... 
Les jeunes gens se présentant nus (sauf les moches) qui viendront nus se verront offrir une consommation gratuite que le commerçant pourra déduire de la TVA mais ils devront respecter la distanciation sociale sinon cette mesure n’aurait rien à voir avec la prévention contre le corona virus.

Article 13 bis

Les individus décrits à l'article treize auront une autre consommation offerte s'ils ne s'assoient pas lors du quart d'heure de la précédente consommation même en respectant la distanciation sociale. 

Article 14

Les hommes mariés devront avoir une attestation potentiellement sur smartphone pour déclarer que leurs épouses les autorisent à se bourrer la gueule dans un milieu où les gestes barrière peuvent facilement être oubliés.

Article dernier

Tous les établissements en mesure de prendre respecter ces articles pourront rouvrir leurs commerces dès le 2 mai. Les clients pourront remplir leur attestation en cochant la case relative à l’acquisition de produits de première nécessité.

19 avril 2020

Mon blues du comptoir

Valérie-Sans-Stress (@LaGaucheHappy) | Twitter
Recyclons Bartolone

« Voilà plus d’un mois que nous confinons comme des bêtes. » est-il écrit dans Le Monde (via Romain) dans ce qui pourrait être un billet de blog dont je vais m’inspirer outrageusement. Lundi, ça fera cinq semaines que je n’aurai pas bu une bière, que je ne suis pas rentré dans un bistro. Je ne sais pas ce qu’il me manque le plus. Je ne sais même pas si cela me manque.

Je ne sais pas ce qui me fait le plus défaut. Pas le petit déjeuner au comptoir, je l’ai arrêté il y a quatre ou cinq ans après vingt ans de pratique parce que le serveur du matin me faisait chier. En fait, je crois que je ne l’ai aimé que quand le patron était là pour papoter avec les clients, voire faire la liaison entre eux, pendant que le serveur faisait le boulot. J’adorais prendre l’avion vers sept heures parce que je pouvais passer à la Comète à l’ouverture à cinq heures trente. C’est fini depuis longtemps.

Les jeunes serveuses ou serveurs me manquent un peu. Vous savez, ces gens de 20 ou 25 ans, qui n’ont pas encore choisi leur voix professionnelle, qui bossent là pour payer leurs études ou tout simplement parce qu’il faut bien faire quelque chose, qu’ils sont de bonne volonté et que c’est un métier qui ne prendre s’apprendre que sur le tas. Ils sont rigolos avec leurs maladresses les demis qu’ils n’arrivent pas à tirer, les kirs dont ils ont oublié la recette. Ils apportent de la fraicheur, de la jovialité et n’osent discuter avec les clients que lorsqu’ils n’ont pas autre chose à faire et que le patron à le dos tourné. S’ils ne me manquent pas tant que ça, c’est qu’on n’en croise pas tellement. Je crois que je n’en ai connu que trois à la Comète, dont Jim, évidemment, et une autre qui, à partir du moment où elle a décidé d’en faire ce métier, est devenu chiante. Un peu plus au 1880.

Les vieux serveurs un peu chiants qui n’arrête pas de ronchonner me manquent un peu. Vous savez, les types qui ont quarante ans de métier et s’imaginent meilleurs que les autres, plus organisés,… Ils n’arrêtent pas d’engueuler leurs collègues, le comptoir est leur chasse gardée, on les connaît depuis des années et on en rigole ! On se fout de leur gueule et ils nous regardent, pleins d’indulgence. Ils savent qu’au fond, on n’est pas chiants, on attend notre tour quand il y a beaucoup de monde, on paye toujours. Au fond, ils nous aiment. Ils tolèrent nos écarts quand l’apéro a duré et ils se foutent de notre gueule, le lendemain. Et on les aime aussi. Ils sont une espèce de point de repère presque une image paternelle mais il faut qu’ils soient chiants et ronchonnent. S’ils ne le sont pas, déjà, c’est qu’ils changent souvent de boulot, qu’ils ne sont pas attachés au lieu. Le vieux qui ronchonne aime son bistro, la routine,… et s’il marmonne dans barbe, c’est que tout ne va pas comme il faut.

Les serveurs de la Comète me manquent, la plupart. Ils sont tous sur le même moule ou presque, ils ont mon âge, à cinq ans près, ils sont rigolos. Roger est bien plus vieux mais aussi plus drôle. Les serveurs des autres bistros me manquent moins (le 1880 étant à part, c’est un peu la famille). La plupart des patrons me manquent aussi. Certaines patronnes, pas du tout. Elles font le métier pour suivre l’époux, parce qu’il faut quelqu’un de confiance à la caisse mais, au fond, on ne sait pas si elles aiment ça.

Les clientes du comptoir ne me manquent pas, à part Odette et Corinne et les copines de Loudéac. J’en parlais avant-hier. Elles souffrent de solitude et viennent au comptoir pour voir du monde mais elles détestent cela. Ou se déchirent la tronche. Les sandwichs au comptoir me manquent un peu, j’en ai également parlé pendant la semaine.

Les clients copains des patrons ma manquent. Ils assurent une certaine stabilité du comptoir et on sait que, s’ils sont là, on retrouvera l’ambiance qui fait qu’on vient.

Les tournées avec les potes et les petites conversations rituelles qui les accompagnent ! « Allez, c’est ma tournée ! » « Mais non, tu viens de la mettre alors que l’autre, là, ne l’a pas fait. » « Ah oui, tiens ! C’est mon tour. Hé patron, tu nous remets ça. » « Oh, tu vois pas que je suis occupé. » « Ah, désolé, j’ai pas dit tout de suite. » « C’est bon, je suis à vous, Nicolas, tu veux pas de glaçon cette fois ? » « Non merci ». « T’es chiant, on sait jamais quand tu veux. » « Merci patron ! ». « Santé les gars. » « Mais pas des pieds ! ». « Ah oui, tiens ! Personne ne l’avait faite, aujourd’hui. »

Les copains ne me manquent pas en tant que tels. Il arrive que je ne les voit pas pendant des mois mais on reste en contact dans les réseaux sociaux, par téléphone,… Chacun vit sa vie, après tout. Ce qui me manque, c’est des copains pour raconter des conneries et rigoler devant un verre.

Les connaissances me manquent. Vous savez, ces personnes que l’on voit une dizaine de fois par mois ou moins, on se dit bonjour, on s’échange parfois des banalités. On boit peut-être un coup ensemble genre : « tiens Roger, pour mon anniversaire, tu peux mettre un coup au monsieur ? » Ils sont parfaits pour planter une routine ou un décor. Quand le comptoir est plein, ils se mettent avec tes propres copains, ça les rassure, on dirait.

L’agitation du service me manque. Le loufiat qui te bouscule parce que tu l’empêches d’aller servir des clients en salle ou qui t’engueule : « mais bon dieu, tu vois pas que j’ai pas que ça à foutre ? ». Le serveur au comptoir qui s’agite pour essayer de faire face aux commandes, la vaisselle qui s’entasse qui déborde sur le comptoir, le fut de bière qui tombe vide au plus fort du service ou la réserve de Ricard qui est épuisé : il faut que le loufiat dans le jus aille à la cave.

A contrario, le calme me manque, ce moment où vous êtes seul au comptoir avec les serveurs qui font le rangement, la mise en place pour le demain. Ils finissent par faire semblant de s’occuper, passant un coup d’éponge sur l’évier alors qu’ils viennent de le faire. C’est un peut leur métier de faire semblant. Ca met une ambiance au comptoir et ça empêche le patron de leur confier une corvée, comme sortir les poubelles alors qu’il faut passer par le monte-charge.

Si les petits déjeuner ne me manquent pas trop, ce n’est pas le cas de l’ambiance du matin quand la machine se met en marche, quand le chef commence la cuisine, quand les livreurs passent, quand les cagettes de légumes s’entassent, quand il faut rentrer en urgence les surgelés, quand le commis remonte son bac avec les frites qu’il vient de couper, quand le boulanger passe livrer les croissants et qu’il demande combien il faudra de pain pour le midi.

Les petits plaisirs du chef ou du patron me manquent, quand il nous sert une assiette de saucisson avec l’apéro ou un bol de frite, des merguez,…  Les inconnus qui payent une tournée parce qu’ils sont heureux, me manquent. Les clients qui bossent à côté et qui viennent prendre un café vite-fait me manquent.

C’était une vie.

18 avril 2020

Un Kremlin des Blogs en visio ce soir ! L'occasion de revoir les copains de blog et de bistro...

Partageons mon avis: Merci Claude Bartolone
Président de l'Assemblée Nationale et candidat aux élections régionales
se saoulant la gueule avec les blogueurs à la Comète

Je pense que le Kremlin des Blogs est la plus anciennes rencontre de blogueurs au bistro vu que Paris Carnet est arrêté depuis le confinement. Smiley. Ce soir, avec les copines et les copains on fait notre troisième KDB par « visio » depuis cinq semaines. Particularité : il est ouvert à tout le monde. Il suffit de cliquer sur ce lien vers 19 heures. Le machin vous pose deux ou trois questions, vous acceptez et c’est tout. Si on a trop de trolls, on déménagera.

Les premières éditions s’appelaient « la Queue de la Comète » mais quelqu’un a trouvé plus rigolo le nom « Kremlin des Blogs » vu que nous étions une majorité de blogueurs politiques de gauche, mais pas uniquement. La périodicité est totalement aléatoire et dépend de l’humeur des uns et des autres, surtout de moi, bien sûr ! Généralement, on est assez peu nombreux, cinq ou six. On a été trois, une fois. Le plus gros était en août 2008 ou 2009 avec 45 personnes. Souvent, on profite de la présence de copines blogueuses de l’autre bout de la France en région parisienne pour se retrouver.

Se retrouver permet de confirmer une vraie amitié née sur la toile. Jusqu’à il y a quatre ou cinq ans, je consacrais une partie de mes vacances à faire un tour de France des copains blogueurs ce qui m’a amené plusieurs fois à Lyon et à Tours (c’est différent, je connaissais Gaël avant les blogs), dans le Var, dans le Gard, en Normandie, en Alsace, à Toulouse, à Marseille… et à Saint Brieuc.

A la Comète, nous recevions parfois des personnalités politiques. Le premier a passé est Julien Dray qui est venu deux fois. On a eu Corinne Le Page, Claude Bartolone, Jean-Paul Huchon et j’en passe. Le plus illustre est Dominique Strauss-Kahn qui a fait sa première sortie publique après ses affaires à un Kremlin des Blogs (vous vous rappelez du « PMU de banlieue » méprisant sorti par la presse : ce n’était pas un PMU mais la Comète). Ces invités d’honneur se font plus rares (mais à une époque, ils pensaient que les blogs avaient une réelle influence sur les campagnes électorales).

Nous avons maintenu des KdB thématiques pas nécessairement de gauche. Par exemple, le 13 novembre 2015 nous recevions des sommités de la médecine libérale. C’était passionnant mais quand on a appris les attentats, dans Twitter, on avait un peu de mal à se concentrer et, surtout, j’avais un peu tout oublié le lendemain. Néanmoins, le sujet est fascinant. Je vais faire un peu de politique, très peu. On voit actuellement qu’on a un système de santé à bout de souffle. La crise sanitaire a remis ça en évidence mais ça fait des années que ça dure. Les gauchistes mettent ça sur le dos d’une politique libérale menée par l’Etat. Ce n’est pas exactement le cas. Ce qui se passe est qu’on met la gestion et les coûts au centre du système. Cela n’est pas spécialement libéral : les structures, la sécu,… sont, finalement, gérés par l’Etat. Ce n’est pas du libéralisme. Mais je m’égare.

Parmi les derniers invités que nous avons eus pour des KdB thématique, il y a Céline Pina puis Laurent Bouvet. Ils sont passionnants. Grâce à eux, j’ai remis un peu d’ordre dans ma tête au sujet de la République (il y a un R majuscule, je parle bien de la nôtre) et de la dérive d’une certaine gauche. J’ai adhéré au Printemps Républicain ensuite.

Ces rencontres dans la vraie vie de gens qui se connaissent sur la toile sont primordiales parce que, IRL, on sort des postures.

Venez donc, ce soir.

17 avril 2020

Des femmes au bistro !


En faisant mes courses, j’ai croisée une amie. C’est la première fois que je parlais à quelqu’un que je connais bien, de visu, depuis le début du confinement. On a échangé des nouvelles de nos proches mais on n’avait pas grand-chose à se dire car c’est aussi une copine de bistro, depuis plus de vingt ans. Pendant une dizaine d’années, elle faisait plus et ieurs bistros à Bicêtre avec ses parents qui avaient l’âge de ma mère. Son père est mort avant la transformation de la Comète, en 2008, et elle a continué à faire le tour avec sa mère. Après 2008, on a pris l’habitude de se voir à l’Amandine pour l’apéro des samedis et des vendredis. Puis sa mère a été placée dans une espèce d’Ehpad. Il y a un an, le bistro a changé de patron et elle ne vient plus. On se voit moins. Pendant toute une période, elle bossait dans un immeuble à côté du mien ce qu’on ne savait pas jusqu’au jour où on s’est croisés dans un bistro où je déjeunais tous les midis. On a un peu adapté nos horaires pour nous retrouver tous les jours.

La copine de bistro est devenue l’amie… Et on ne se voit plus. Elle a été mutée et la brasserie en question a fermé.

Les copines de bistro sont rares dans ma banlieue. Il y a essentiellement des hommes au comptoir, que des hommes dans certains bistros et les quelques femmes qui viennent accompagnent leur conjoint. En salle, il y en a, bien sûr, mais assez peu de fêtardes.  Parfois, le soir, il y a des pochetronnes, au comptoir.

Cette absence de femme est en partie culturelle vu le nombre d’immigrés dans mon coin. Dans certains pays d’Afrique, il ne viendrait pas à l’idée d’une femme d’entrer dans un bistro, c’est une sorte de tabou, ce que m’avait expliqué un copain Sénégalais marié à une Ivoirienne. Pour les gens originaire d’Afrique du nord, le bistro est le lieu de loisir des hommes. Tonnégrande, Guyanais mais « émigré » récent en métropole, vient au bistro alors que son épouse reçoit ses copines à la maison (ou va chez une d’entre elles), quasiment tous les jours.

En Bretagne, l’ambiance est bien différente. Les femmes de plus de vingt-cinq ans se font plus rares que les hommes mais c’est à peine perceptible.

Terminons avec nos pochetronnes de proche banlieue. Il y en a deux types. D’un côté, des femmes seules qui ont plutôt un alcoolisme mondain, ne cherchant pas trop de contacts, de l’autre des ivrognesses qui viennent se bourrer la gueule avec les hommes. Elles sont particulièrement désagréables (les femmes tiennent moins l’alcool que les hommes pour différentes raison, notamment la carrure).

Je me rappelle d’une d’entre elles, à l’Aéro. Elle était accoudée de moi et parlait avec un autre lascar. A un moment, je perçois un de ses propos : « Ah mais attention, je ne suis pas une pute. » Je ne sais pas pourquoi elle disait ça mais ça a été plus fort que moi : « Non, tu n’es pas une pute mais tu suces pour qu’on t’offre des verres ! ».

Elle n’a pas répondu. Elle doit toujours se demander comment je le sais.

15 avril 2020

Des vacances au bistro !


Partageons mon avis: Vive Proust, coiffeur pour hommeExcusez mon introduction qui n’a rien à voir avec la suite du billet sauf pour expliquer les circonstances… Je crois que je vais virer loche. Ma boîte nous force à prendre 5 jours de congés avant le 11 mai pour solidarité et tout ça. J’ai donc pose 8 demi-journées pour les 12 jours ouvrés qui restent avant fin avril. Ca veut dire que je vais « faire » des réunions (l’organisation, la participation, suite à donner) quatre heures par jour pendant un peu plus de deux semaines sauf quatre jours en m’assurant de ne pas dépasser huit heures pendant huit journées avant la fin du mois. Ça fait bizarre. Je m’explique : si  j’ai une réunion à 10h (notre point d’équipe) et une autre à seize, je vais bosser de 10 à 12h et 16 à 18 tout en posant une des deux demi-journées… Je crois que je vais commencer à faire des courses tous les jours…

Car s’il m’est déjà arrivé de passer des vacances au Kremlin-Bicêtre sans Clair de lune à Maubeuge, c’était pour les passer au bistro. C’est bon, vous avez compris l’objet de la longue introduction ? Et si vous ne voyez pas le rapport avec Maubeuge, Google vous comblera une lacune dans votre culture.

Pour beaucoup de Parisiens (et banlieusard), « vacances » est synonyme de départ. Ils te demandent, au retour : « et tu es parti où ? » ou, pire, « et tu es allé en Bretagne ? », comme s’il n’y avait pas d’autres destinations. Pour moi, vacances est synonyme de ne pas travailler (et de ne pas confiner pour autant). Je les comprends néanmoins, surtout ceux qui vivent en appartement… Mais ils se créent des complications, du stress… Pour ma part, j’ai 10 jours de RTT par an que je consacre globalement à prendre le TGV pour la Bretagne pour éviter d’arriver avant l’heure de fermeture des bistros (et à ne pas arriver tard, tout simplement, pour avoir une vraie nuit de sommeil) et 25 jours de vacances donc cinq pour la semaine de Noël que j’aime bien passer en famille.

Il y a donc vingt jours où je fais ce que je veux (heureusement…) et ce que je veux n’est pas nécessairement de partir. Ca peut l’être ! Par exemple, je peux avoir envie de rentrer en Bretagne mais je ne le fait uniquement si mon bistro préféré là-bas est ouvert.

En tant que célibataire, il y a parfois des gens qui m’invitent à vernir passez quelques jours avec eux. C’est souvent plus égoïste qu’altruiste. Il y a une quinzaine d’année, un couple d’amis partait en vacances dans un mobil home à Cavalaire avec leur petit fils de six ans pour quatre semaines et m’avait invité à en passer une avec eux. Je m’étais dit : « ces cons là ont peur de se faire chier et ne pas savoir quoi faire du petit. » L’avenir a montré que je n’avais pas tort vu qu’il fallait que je passe deux heures par jours à la piscine du camping avec le môme ce qui ne me dérangeait nullement, il faisait une chaleur à crever. Dans le couple, c’est madame qui portait la culotte. La deuxième mission qui me fut assignée était d’accompagner le copain dans sa courte tournée des bistros de Cavalaire entre 11h et 13h. Après on bouffait comme des cochons et on faisait la sieste. Rien que pour ça, j’aurais signé pour l’année suivante. Surtout, le camping avait un bar fabuleux qui se transformait progressivement en boîte de nuit vers 21h. J’y allais donc vers 17h. Les trois autres me rejoignaient vers 18h30 pour l’apéro (j’entends : une tournée chacun) et je revenais après le repas. Je n’ai rarement apprécié des vacances de beauf, encadrées par les heures de piscine et de bistro. Une seule fois on est sortis, à ma suggestion, pour passer une matinée à Saint-Trop ! En une semaine à Cavalaire, je n’ai quasiment pas vu la mer (et je suppose qu’eux non plus en quatre semaines).

J’y suis donc retournée l’année suivante mais ça s’était assez mal passé (pour des raisons idiotes : le hasard a fait que c’était tombé sur ma première semaine de vacances et que j’étais épuisé, supporter un gamin de sept ans et un camping de beauf était trop pour moi).

En août 2008, je n’avais rien de prévu. Je crois me rappeler que j’avais été voir des copains blogueurs et pas envie d’aller en Bretagne. J’avais donc choisi de rester deux semaines à Bicêtre. La femme de Tonnégrande passait deux mois chez ses parents en Guyane et lui ne voulait pas passer tant de temps avec eux. Nous nous étions retrouvés comme deux andouilles à Bicêtre. La Comète venait d’être refaite. Pendant une quinzaine de jours, nous y étions de 11h à 15h, et de 19 à 23, à refaire le monde, manger… Ca nous avait coûté beaucoup plus cher que si nous étions partis…

Des vacances au bistro, il n’y a rien de tel !

Mes souvenirs de bistros de vacances remontent à la nuit des temps. En 1985, j’encadrais un centre de vacances au Portugal. Le terrain où nous étions appartenait à l’oncle d’un copain, propriétaire d’un bistro (si je puis dire, la notion de bistro s’applique plutôt en France). Nous y passions nos temps libres, nos heures de réunion entre animateurs,…

En 1990 (je crois), un autre centre de vacances, dans le Cantal, cette fois. Les chiottes ne me plaisaient pas. J’allais donc dans un bistro du bourg voisin où j’ai passé des heures. A partir de 1997, j’ai arrêté les centres de vacances et je partais avec des potes. En 1998, on est allés à Florac, en Lozère, à l’invitation d’autres copains qui trouvaient, à juste raison, le patelin génial. Il y avait un bistro (il s’appelait « chez Proust, coiffeur pour hommes », voir la photo, le gamin est le fils des copains). On passait une partie des journées, en terrasse et des soirées, au comptoir. On y est retournés pendant des années, cinq ou six ans, peut-être, uniquement pour ce bistro tout à fait anodin mais un personnel génial et un cadre sublime. Un jour on a arrêté pour une raison idiote que j’ai oubliées, sans doute n’avions plus l’âge de faire du camping entre célibataires. Pendant quelques années, j’y suis allé tout seul car j’allais visiter des copains dans le Gard, dont FalconHill mais pour une journée, seulement, une triste bière isolée vu que j’avais la route à prendre. La dernière année, ils ne m’ont pas reconnu. Je n’étais plus un des membres du groupe de Bretons…

Des bistros, en vacance, c’est pas mal non plus !

Pour mes dix demi-journées de vacances confinées, c’est raté.

14 avril 2020

Traitons des toilettes des bistros


Dans les toilettes publiques, quels sont les cabinets les plus ...Un soir, il y a quatre ou cinq ans, vers 23 heures, peut-être, j’étais au comptoir à discuter avec le patron quand  un jeune (18 ans) arrive et dit « Christophe, Christophe, il y a une fuite d’eau dans les toilettes, il y a plein d’eau partout, comme si quelqu’un avait pissé à côté. » Moi : « ben heu… ».

Il est ainsi tant qu’un blog comme le mien (de haut niveau, quoi) aborde le sujet des toilettes des bistros. Il ne s’agit pas de raconter des anecdotes débiles mais de profiter de la période de confinement et de probable fermeture des bistros jusqu’à fin juillet, si j’ai bien compris le lascar qui jactait dans le poste hier, pour réfléchir au sujet.

Tout d’abord, je connais un bistro, le Nouveau Monde, qui a refait ses toilettes il y a dix mois pour les mettre aux normes qui n’ont pas installé de pissotières alors qu’il y avait de la place. Je connais plusieurs toilettes, pas de pissotière et aucun espace réservé aux femmes. Et ne venez pas me dire que les hommes pourraient pisser assis : on parle de clients de bistro qui ont bu une douzaine de bières. Je reste des bistros où les lavabos nécessitent de toucher des boutons pour faire couler l’eau.

Une anecdote. Un jour j’étais près de la porte d’un bistro et un couple de bobos est passé. Le mec a dit à sa grosse qu’il avait vu un type pisser sans fermer la porte. J’ai répondu : « oui, c’était moi, mais au moins je me suis lavé les mains après, moi. » Faut bien rigoler.

Côté toilettes, la Comète était parfaite jusqu’à juin 2008. Sauf que les toilettes n’étaient pas aux normes ce qui n’était pas grave puisqu’il fallait descendre par un escalier pour y arriver… La loi de 2005 était mal branlée et les aménagements d’Ayrault du même métal. La Comète ayant été refaite en 2008 puis agrandie un an ou deux après, la mise aux normes aurait dû être obligatoire.

Nous allons résumer. Les toilettes des bistros doivent être aux normes « PMR » et avec des urinoirs. Celles des femmes doivent être séparées de celles des hommes (et les hommes qui vont chez les femmes tout simplement parce qu’ils boivent plus de bière que les femmes doivent faire très attention voire pisser assis : on est seul, ça ne casse pas la virilité). Entre le moment où on a fini de pisser et qu’on retourne au comptoir, il ne doit y avoir aucun obstacle (à part la chasse d’eau) qui nous obligerait à toucher un bouton (de porte, de robinet) avant d’avoir fini de se laver les mains. Pour le séchage des mains, évitez les souffleries chiantes et inefficaces car elles soufflent surtout des particules de merde et évitez les torchons des bistros (même s’ils sont déroulants, ce n’est pas écologique de laver quarante centimètre de tissus après un essuyage). Venez au bistro en jean, c’est parfait pour essuyez les mains. D’autant qu’on y voit moins les dommages de la dernière goute que sur un pantalon en toile. Et si on a loupé la dernière goute et qu’on s’essuie sur le jean, il y aura des marques d’humidité un peu partout ce qui laissera penser les autres clients que vous vous êtes éclaboussés en vous lavant les mains.  Evitez de vous essuyer les mains sur les pantalons des autres personnes (préférez une amicale tape dans le dos).

Je connais un bistro qui a négocié avec un établissement voisin (pas un bistro) pour que ses clients en chaises roulantes puissent aller pisser chez lui. Je suppose qu’il doit payer un repas par semaine au responsable de la sécurité, ce qui n’est pas légal mais de bonne guerre.

Enfin, tous les bistros sont emmerdés par des passants qui vont pisser chez eux et certains mettent en place des systèmes de protection, des jetons, la nécessité de demander les clés au comptoir ou que sais-je. Il faut éviter. Ca emmerde les clients qui paient une demi-douzaine de tournées, surtout s’ils ne viennent pas souvent.

Pour terminer, patrons de bistro, obligez vos loufiats à vérifier plusieurs fois par jour l’état des toilettes et à faire le ménage. Ca vous ruine une réputation.

13 avril 2020

La charge mentale à l'épreuve du confinement de l'homme célibataire


Pourquoi choisir un barbecue au charbon de bois ? | Truffaut ...Le confinement a du bon. Par exemple, j’ai le même pantalon depuis quatre semaines. Cela étant, je ne l’ai porté qu’une demi-douzaine d’heures en tout. Les vies sont bouleversées : en tant que célibataire, je peux vivre en caleçon et tee-shirt. Je les garde d’ailleurs plusieurs jours vu que je n’ai pas de machine à laver et que l’exercice physique ne me fait transpirer tellement. Comme j’attaque le matin sur l’ordinateur, il m’arrive de m’apercevoir, le soir, que je n’ai pas pris de douche. Tant pis…

Ainsi, dans le blog politique, au début de la période de confinement, je décrivais les changements dans mes habitudes, dans cette nouvelle vie car j’étais un peu inquiet suite à la perte de l’appétit le premier jour. Depuis, c’est très aléatoire. Il y a eu une journée, la semaine dernière, où je n’ai pas déjeuné. Par contre, hier et aujourd’hui, il ne faudrait pas qu’un nutritionniste me voit…

Dans Facebook, je lisais la publication d’une copine à elle qui parlait de ses habitudes de confinées, les règles qu’elle se fixait,… Une copine à elle que je ne connais pas lui répondait que ce n’était pas la peine et qu’on pouvait en profiter. Je ne sais pas. Je me suis fixé trois éléments fixes dans mes journées, deux pour celle où je travaille (le point d’équipe à dix heures et l’apéro à 20h, déclenché par les types qui hurlent sur le balcon, et, disons-le, surtout pas avant) et, tous les jours, j’appelle ma mère vers 18 heures. Je pense qu’une personne qui ne vit pas seule ne peut pas se rendre compte à quel point on peut avoir besoin de ces règles qui régissent la vie quotidienne. Je dirais même que c’est surtout le cas des femmes, si tant est cette histoire de charge mentale existe (à près tout, elle a été créée par des féministes qui veulent l’égalité et qui auraient mis à jour une inégalité : les hommes ne pensent pas à ce qu’il faut faire).

Je vais l’illustrer avec mon dernier repas. Je prépare mes menus à l’avance pour optimiser mes courses. Par exemple, pour deux jours, je vais faire un plat en sauce qui pourra être mangé pendant deux repas et deux trucs plus simples. Là, nous avons un week-end de trois jours. Déjà, j’ai oublié le dîner du dernier jour (mais j’ai un peu de réserves). Surtout, à midi, j’ai eu faim vers 12h30. Je me suis alors que j’avais prévu un truc qui nécessite plus d’une heure de préparation et de cuisson. J’ai complètement oublié de préparer…

En semaine, ma journée est assez millimétrée malgré ma totale liberté professionnelle (à part les réunions). Je me suis donc fixé la limite de l’apéro après 20 heures pour le repas du soir et, en journée, il faut que je calcule tout pour les réunions et les courses (pour tenter de les faire où les non confinés et les télétravailleurs sont au boulot, genre 11h ou 15h). Le soir, je m’organise pour que le repas soit prêt pour la fin de l’apéro (disons du deuxième ou troisième vu que je ne bois plus de bière).

Or période de confinement, j’ai aussi une vie rythmée par un tas de sujets (l’apéro avec les copains, quand je suis en Bretagne, les heures de visite à ma mère,…). Mais, un week-end confiné, qu’est-ce que j’en ai foutre, si je puis me permettre ?

Ce soir, j’ai fait un repas exclusivement avec des pommes de terre sautées. Je vous explique la recette : vous coupez les patates en petits morceaux et vous les mettez dans une poêle avec beaucoup de beurre salé à feu assez doux, vous remuez de temps et quand c’est cuit, vous mangez. C’est tout. Pas un ingrédient de plus. Et ce n’est pas un repas de fainéant, il a fallu éplucher. Une féministe brandissant la charge mentale ne pourrait pas imaginer cela. Pourtant. Et alors ?

Vous me répondrez que quand on est plusieurs dans le foyer, il faut des horaires et des menus qui conviennent à tout le monde et qui soient équilibrés.

Certes, mais si seule la femme y pense, qu’y puis-je ? L’égalité ne peut pas être imposée…

Les seules fois où je vis avec quelqu’un, c’est quand je suis chez ma mère. Cela arrive de moins en moins, pas seulement à cause du confinement mais parce qu’elle n’est plus chez elle depuis deux ans… Je jouais le jeu, j’arrivais aux heures des repas (et depuis qu’elle n’est pas là, j’ai les mêmes horaires). Mais tous les jours, pendant des années, elle m’a rappelé qu’il fallait que je fasse mon lit. Or, faire un lit ne serre strictement à rien. Il faut le défaire en se couchant (je dors avec un drap et je mets quelque chose dessus à trois ou quatre heures du matin si j’ai froid).

Je ne conchie néanmoins pas toutes les illustrations de la charge mentale. Si un homme arrive à penser à quelle heure il faut allumer le barbecue, il pourrait aussi penser à mettre la table, préparer les légumes, sortir la viande,… En revanche, quand on fait une lessive, on n’est pas obligés de surveiller la machine pour étendre le linge dès qu’elle est finie. On peut aussi repasser deux heures plus tard.

Néanmoins après trois jours sans travail mais confiné, je me demande si tout cela n’est pas une grosse connerie.

12 avril 2020

35 ans d'histoire du comptoir le la Comète le dimanche midi

Marché local Le Kremlin-Bicêtre (94270) - Tous Voisins
Marché, le dimanche matin, place de la Comète. Ou pas.

C’est le quatrième dimanche de suite que je ne vais pas à l’apéro du midi au bistro alors que j’y vais systématique en principe (sauf parfois quand je vais en Bretagne mais ça n’est pas pareil vu que je fréquente un PMU, là-bas). Il faut savoir qu’à Bicêtre, c’est un jour de marché qui se passe, en particulier, sur le place de la Comète.

C’est la cohue le matin m’a-t-on dit ! Les passants ou les commerçants viennent prendre un café. Certains laissent leurs achats dans le bistro. Je ne suis jamais là le matin mais on m’a raconté des scènes épiques. J’arrive parfois à midi (pour déposer mon linge) et je constate le bordel. Voilà pourquoi je n’arrive jamais avant une heure, ce que je disais l’autre jour, le bazar dure encore une demi-heure ou une heure et, après, les commerçants viennent prendre un café ou une bière pendant qu’il y a moins de monde et reviennent après quand ils ont fini de « plier ».

A une époque (que j’ai connue), il fallait trois personnes derrière le comptoir pour tenir le bar et deux serveurs en salle. Aujourd’hui, ils sont deux de moins derrière le comptoir alors que le bistro a été agrandi. La chute est régulière depuis très longtemps (j’ai des témoins qui m’ont raconté la vie après la reconstruction du bar, en 1974). On est passé de 4 rangées de client au comptoir à 2… La revente de la Comète, en juin 2008 (l’arrivée des quatrièmes gérants depuis 1974), a beaucoup nui à l’apéro du comptoir vu qu’il a perdu quatre mètres utiles (le coin de la caisse, le coin de la desserte, le fond du comptoir pour aller dans la nouvelle salle mais c’est difficile de juger : 2008 est aussi l’année de l’interdiction de fumer dans les bistros. De fait, les deux grandes terrasses fumeurs sont toujours pleine…

D’ailleurs, les deux serveurs de salle sont beaucoup plus occupés par le service des boissons que des repas. C'est au début des années 2000 que les gens ont perdu l’habitude d’aller au restaurant, surtout pour une formule peu chère (genre 10 euros le menu entrée, plat, dessert…). La clientèle a bien changé et il ne reste quelques vieux à avoir gardé cette habitue. Maintenant, les clients en bouffe, le midi, sont plus des bobos qui cherchent le cadre, l’ambiance et la bonne bouffe (ce qui est à relativiser, il n’y a pas de plat du jour le week-end, ce qui explique par ailleurs mes andouillettes…).

D’ailleurs, vers 2006, ils ont arrêté de faire restaurant le dimanche (ils continuaient à faire à manger aux habitués s’ils avaient le temps). En juin 2008, la restauration a reprise mais, s’il n’y avait pas de plat du jour, la carte était plus « bobo », vue la clientèle de l’époque. Mais manger du hachis Parmentier de canard ou des burgers au bleu d’auvergne a des limites. Aujourd’hui, je ne sais pas évaluer si l’activité « restauration » est rentable. Enfin, avant 2008, il y avait des pâtisseries tous les jours y compris le dimanche, de la vraie, faite par le pâtissier du coin (les invendus de la veille qui avait déjà été décongelés une fois. Oui, messieurs dames, les pâtissiers congèlent et ça ne se voit pas). Les desserts de la Comète sont très bons mais assez peu variés.

Mais revenons sur la clientèle du midi. Ce ne sont pas les  mêmes personnes qu’il y a 12 ans. Le bistro avait fait plus de trente ans dans « sa configuration » (grandes vérandas en alu, formica,… et un patron – deux successifs – dans la lignée des brasseries auvergnates, sa femme à la caisse, donnant un coup de main pour les sandwichs,…). Une grosse partie des clients sont allés vers les autres bistros, avec cette  même décoration (mais moins grands que la Comète). Ils ne supportaient pas le changement. Certains me l’ont dit : « non, on ne peut plus  y aller » dès 2008. Certains ont commencé à revenir vers 2015 mais ont fini par être virés par le patron. Ce qu’il y a de rigolo, c’est que les autres bistros sont tenus par des kabyles mais les kabyles viennent à la Comète pour les grandes terrasses.

Il arrive une heure, vers 14h, où il n’y a plus personne au comptoir mais toujours du monde en salle ou en terrasse, notamment les commerçants du marché. Disons qu’on est trois ou quatre, des inconnus ou des copains. A 14h20, je commande mon plat qui arrive à 14h30 (la cuisine ferme…) et on me l’apporte au comptoir. Et là, je suis vraiment seul. Jusqu’en 2006 ou 2007, ça n’aurait pas été possible.

Un vrai bonheur.

11 avril 2020

Des sandwichs au comptoir !


Le sandwich jambon-beurre plus cher à Toulouse que la moyenne ...J’ai mangé un sandwich au pâté. Après tout, je mange mieux en confinement qu’en temps normal alors, pourquoi pas un simple sandwich au pâté. Et ça m’a appelé les bistros où j’ai mangé le plus de sandwich, généralement au pâté mais j’adore aussi celui au jambon, le mixte, le poulet mayonnaise salade, le rosbif mayonnaise salade et j’en passe.

Le plus emblématique est le bar tabac brasserie le Washington dans la rue du même nom. J’y ai traîné pendant sept ans en moyenne au moins trois fois par semaine. Je l’avais choisi un peu au hasard, c’était le deuxième bistro le plus proche du bureau et l’autre ne me plaisait pas. Celui-là, par contre, était parfait. Les trois espaces (tabac, comptoir et restaurant) étaient bien séparés contrairement à certains bouges où tu es coincé entre les gens qui défilent pour acheter des clopes et ceux à table qui essaient d’avoir des conversations sérieuses. Les patrons étaient des vieux auvergnats rigolos et sympathiques, tout comme les serveurs. On avait sympathisé, naturellement, et je me sentais tout comme chez moi. Les pires journées étaient quand un certain collègue décidait de manger avec moi. Je repassais souvent le soir boire un coup.

Au bout de quatre ou cinq ans, les patrons sont partis à la retraite et ont été remplacés par des jeunes. L’ambiance était différente mais on y était aussi bien, en famille. Parfois, j’aidais les gamins à faire leurs devoirs, pour vous dire !

Le suivant, dans l’ordre de mes préférences est le Tourbillon, à la Défense. Ce n’était pas le plus proche du bureau. Celui-là était tellement près que beaucoup de collègues y déjeunaient quand ils étaient invités, notamment ; je n’aimais pas le suivant. J’y avais traîné pendant une autre période de ma vie et j’avais des mauvais souvenirs d’impression bizarre, une patronne jeune et conne, des choses comme ça. Alors j’ai échoué au Tourbillon qui représentait pourtant tout ce que je n’aime pas. Au moins 150 places assises, deux grandes salles, un comptoir gigantesque. Mais dès le premier jour, les serveurs savaient vous mettre à l’aise, vous trouvaient une place. De fait, on était assez nombreux à ce comptoir et on finissait par tous se connaître et par échanger quelques mots. On y mangeait très bien, le gros loufiat avait même réussi à me remplacer mon sandwich par un plat du jour, régulièrement. « Goutez donc ça, il est merveilleux… ». Il a été vendu il y a trois ans et demi, pour démolition. J’y allais depuis fin 2012.

Il avait la particularité de ne pas être cher (genre le plat du jour à 12 euros et la pinte de bière à 3€10 au comptoir) tout en ayant une très belle carte des vins quand on voulait faire des extras. J’y allais de bonne heure le midi car il était fréquenté par les patrons de ma boîte quand ils invitaient des clients.

J’y allais évidemment tous les soirs. Une ambiance bien différente mais de la bonne musique, des jeunes,… Pour le soir, j’ai trouvé un autre bistro, assez grand aussi. Je n’aime pas trop les clients de la salle le soir (ils sont très nombreux) mais le comptoir est un paradis ! Le midi, je vais à la cantine.

Il y a en a un troisième, parmi mes bistros adorés du midi, mais c’est si vieux que les souvenirs sont imprécis.

Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai mangé au comptoir la Comète…

J’ai donc mangé mon premier sandwich au pâté depuis longtemps, ce midi, juste après avoir organisé une réunion virtuelle de blogueurs pour ce soir…


10 avril 2020

L'impact du smartphone sur les bistros pour les personnes seules


Un jour, le patron du 1880, pour l’anniversaire de la boutique, m’avait demandé de raconter sur un bout de papier ma meilleure soirée dans son bistro et j’en étais bien incapable. Il y a bien des moments marquants comme les jours de fête de la musique mais je n’ai pas de meilleure soirée. J’aime aussi quand il n’y a pas de client, pas d’ambiance et qu’on peut discuter tranquillement avec les personnes de l’autre côté du comptoir. J’aime quand il y a une fête à laquelle je ne suis pas associé et que je suis seul, avec mon iPhone.

Les smartphones ont révolutionné les soirées de célibataire au bistro (et pas les soirées de rigolade). On lisait le journal, on échangeait trois mots avec le serveur, on faisait les mots croisés, on discutait un peu avec les vagues connaissances qui passaient par là et qui avaient envie de jacter. Je parle bien de l’heure après laquelle les gens habitants en famille sont rentrés pour le dîner avant que maman ronchonne, voire ressortent après le repas pour en boire une dernière, au calme.

Quand les copains sont là, Djibril, Patrice, Tonnégrande,… on discute parce qu’on aime ça, qu’on s’aime bien, qu’on est, en gros, sur la même longueur d’onde. Maintenant, quand je suis seul, je surveille mes messageries, les réseaux sociaux, les blogs, les actualités,… De fait, je ne me fais plus de nouveaux copains comme je le racontais l’autre jour. Je parlais des 24 dernières années. De fin 1996 à 2020 mais j’aurais du m’arrêter à 2010 ou 2012.

Le smartphone n’a pas fait la révolution, la transition a été lente. Je pense que j’ai eu le mien vers 2008 ou 2009. A l’époque, on n’avait pas la 4G, les sites n’étaient pas conçus pour les petits écrans,… Cela s’est amélioré et l’usage des réseaux sociaux a changé (avant on racontait des histoires de bistro avec ces machins). L’usage sur mobile s’est développé. Et il y a eu Angry Birds puis Candy Crush qui ont permis l’éclosion d’un tas idiots de jeux sur mobile avec chacun ses centres d’intérêt. Je connais des gens qui sont en permanence en train de regarder les actualités (dans des domaines précis). Tous les lascars qui avaient des anciens portables les ont remplacé, par la force des choses, par des smartphone sauf quelques rares individus, plus ou moins âgés ou en marge de la société. Et tous ont pris le coup de les sortir en permanence quand ils sont seuls. Je répète : seuls. Je n’aime pas plus que vous les rustres qui les regardent tout le temps. Si la conversation avec les voisins m’intéressent, je range mon iPhone mais il y a bien une époque où j’étais à moitié fou (à la grande époque des blogs). Et je fais partie de ces gens qui peuvent jouer à jeux divers en écoutant une conversation (je passe d’ailleurs une partie de mes réunions professionnelles avec ce machin sans que ça me distraie vraiment).

Et il se trouve que je préfère ça à la discussion avec des types que je n’apprécie pas. Alors, comment faisait-on, au siècle passé ? Ou, plutôt, que faisait-on ? Je donne des éléments de réponse plus haut mais l’activité principale consistait à ne rien faire, à écouter, à regarder,…

Regarder quoi ? Les clients, la décoration, les serveurs qui s’agitent. Tout. Rien. Et j’adorais ça. Quand je faisais beaucoup  de déplacements professionnels, avant de rentrer à l’hôtel, je choisissais un bistro au hasard ou presque (il faut que le comptoir soit calme et qu’il y ait un peu de clients en salle). Et je m’accoudais, à un coin du comptoir, pas trop loin de la caisse, de la machine à café ou de la tireuse à bière.

Et je ne faisais rien.

09 avril 2020

Que sont -ils devenus ?

La fête pour mes 40 ans.

Dans le temps, je parlais beaucoup de mes copains dans ce blog (j'en parle dans le blog politique) mais la source est un peu tarie.  A la lecture, vous comprendrez pourquoi.


Abdel : quand il a vendu son bistro, il est parti à Grenoble où sa femme a trouvé un poste. On l’a revu pendant quelques années quand il venait voir sa famille en région parisienne, il faisait toujours un détour par la Comète.

Alvez : je le croise de temps et en temps dans les rues mais, depuis une dizaine d’années, je l’ai vu une seule fois dans un bistro. Je suppose qu'il est à la retraite et qu'il n'a plus beaucoup de potes depuis le départ de Michel. Il a peut-être une nouveau rade.

Ambre et François : pour l’instant, ils confinent.

Antoine : toujours dans le quartier, je le croise de temps en temps mais nous n’avons plus rien à nous dire depuis très longtemps. Michou fait l'entremetteur pour qu'on boive un verre ensemble tous les trois mois.

Brahim et Mouloud : quand ils ont vendu, ils ont repris une affaire à Choisy Le Roi. Je suppose qu’ils y sont toujours. Mouloud doit être à la retraite mais continue surement à filer un coup de main. Le comptoir est sa vie. Je crois qu’il habite toujours Bicêtre, je le croise tous les un ou deux ans.

Bruno : aucune nouvelle depuis six ou sept ans.

Carlos : il a pris sa retraite, je l’ai vu pendant quelques années puis il semble ne plus traîner à Bicêtre.

Casquette : iI a été licencié et à quitté Bicêtre. Il me semble qu’il est mort d’un cancer depuis.

Corine et sa mère : à part les patronnes de bistro, ce sont les presque les seules femmes de la bande. Corine ne vient plus à l'Amandine depuis le changement de patron. Sa mère est en maison de retraite. On s'envoie des SMS à l'occasion.

Christian le poissonnier : toujours dans le coin (du moins avant le confinement), on ne discute plus comme dans le temps mais il vient toujours à la Comète.

Djibril : toujours présent ! A la retraite, donc de moins en moins au bistro aux mêmes heures que moi.

Eglantine : il devait des sous à tout le monde et on ne le voit plus dans le quartier.

Fernand : on ne le voyait plus. Des copains sont allés chez lui voir ce qu’il devenait. Ils l’ont trouvé mort.

Franck le beauf : il a quitté le quartier depuis très longtemps. Je crois qu’il est mort il y a environ un an ;

Gérard : il n’avait plus de pognon pour boire, sa femme la quitté. Je crois qu’il est parti en province.

Hassan : je crois qu’il a été muté dans le nord puis est revenu à Paris mais je ne l’ai pas revu depuis 2007.

Idir : il n’a pas tenu plus d’un an ou deux avec Karim qui a racheté sa part. Il a ouvert un tabac, je crois, à Etampes.

Jackie la grosse à Jacques : je m'en suis rappelé en cherchant la photo. Je ne sais pas ce qu'elle est devenu.

Jacky le boucher : il était flambard et confondait la recette et le bénéfice de sa boucherie. Faillite, divorce, retour chez les parents. Aucune nouvelle.

Jaune : l’atelier où il bossait a été démoli pour construire l’Auchan. Il est retourné chez ses parents été a retrouvé du boulot. Aucune nouvelle directe.

Jean  et Martine : ils sont partis dans la Sarthe. Au début, on communiquait pas mal mais nos relations s’arrêtent maintenant à Facebook.

Jean-Michel : toujours présent !

Jeannine : arrivée à la retraite, elle a suivi Casquette. Plus de nouvelle depuis.

Jeff : il était militaire et a été muté dans sa région natale. On est resté en contact quelques temps puis son téléphone ne répondait plus…

Jérôme : strictement aucune nouvelle depuis son départ du bistro.

Jim : il est reparti dans le nord. Je suis allé le voir une fois ou deux. On s’appelle de temps en temps.

Karim : toujours à son comptoir.

Laurent : il s’est marié et est parti près de chez ses parents. La dernière fois que je l’ai vu, j’étais son témoin. On s’est juré de s’écrire (à l’époque, on n’avait pas de 06) mais…

Le gros Loïc : il a été malade et est reparti vivre avec sa femme à Châtellerault, je crois. On s’est téléphoné pendant quelques années une ou deux fois par an puis, plus rien !

Le vieux de chez but : il est mort d’une crise cardiaque.

Le vieux Jacques : il est mort d’un cancer.

Le vieux Joël : il est mort d’un cancer.

Lounès : toujours là mais il vient d’arriver.

Manu : il a été muté à Toulouse. Nous avons un contact tous les deux ou trois ans (dans LinkedIn !).

Marcel le fiacre : il est mort d’un cancer.

Mathieu : il est associé avec un ancien barman (son nom n’échappe) et a pris une affaire Nanterre (mon bureau déménage juste à côté).

Michel de l’Amandine : il est à la retraite. Il passe à Bicêtre de temps en temps mais je ne l’ai jamais revu.

Michou : toujours présent.

Molière : je le vois passer de temps en temps. Je pense qu’il ne va plus au bistro (peut-être au PMU).

Nellie : elle a pris une autre gérance. J’ai quelques nouvelles par des copains.

Pascal : on est en contact par Facebook.

Patricia et Patrick : on s’échangeait les vœux tous les ans par SMS. La dernière fois, il m’a répondu « c’est qui » J’ai répondu : « Nicolas, la Comète ». J’attends sa réponse…

Ramdane : toujours là mais on ne se parle plus.

Ravi : il était militaire et a sans doute été muté ;

Régine et Michel : je la croisais parfois chez Raffi ou dans la rue. Lui, jamais. Un jour j’ai appris qu’ils avaient déménagé dans le sud.

Roger : l’ancien propriétaire de la Comète est toujours dans le quartier.

Tonnégrande : comme Djibril…

Y : le bistro a périclité, ils ont vendu. Je crois qu’elle est morte quelques années après.