12 avril 2020

35 ans d'histoire du comptoir le la Comète le dimanche midi

Marché local Le Kremlin-Bicêtre (94270) - Tous Voisins
Marché, le dimanche matin, place de la Comète. Ou pas.

C’est le quatrième dimanche de suite que je ne vais pas à l’apéro du midi au bistro alors que j’y vais systématique en principe (sauf parfois quand je vais en Bretagne mais ça n’est pas pareil vu que je fréquente un PMU, là-bas). Il faut savoir qu’à Bicêtre, c’est un jour de marché qui se passe, en particulier, sur le place de la Comète.

C’est la cohue le matin m’a-t-on dit ! Les passants ou les commerçants viennent prendre un café. Certains laissent leurs achats dans le bistro. Je ne suis jamais là le matin mais on m’a raconté des scènes épiques. J’arrive parfois à midi (pour déposer mon linge) et je constate le bordel. Voilà pourquoi je n’arrive jamais avant une heure, ce que je disais l’autre jour, le bazar dure encore une demi-heure ou une heure et, après, les commerçants viennent prendre un café ou une bière pendant qu’il y a moins de monde et reviennent après quand ils ont fini de « plier ».

A une époque (que j’ai connue), il fallait trois personnes derrière le comptoir pour tenir le bar et deux serveurs en salle. Aujourd’hui, ils sont deux de moins derrière le comptoir alors que le bistro a été agrandi. La chute est régulière depuis très longtemps (j’ai des témoins qui m’ont raconté la vie après la reconstruction du bar, en 1974). On est passé de 4 rangées de client au comptoir à 2… La revente de la Comète, en juin 2008 (l’arrivée des quatrièmes gérants depuis 1974), a beaucoup nui à l’apéro du comptoir vu qu’il a perdu quatre mètres utiles (le coin de la caisse, le coin de la desserte, le fond du comptoir pour aller dans la nouvelle salle mais c’est difficile de juger : 2008 est aussi l’année de l’interdiction de fumer dans les bistros. De fait, les deux grandes terrasses fumeurs sont toujours pleine…

D’ailleurs, les deux serveurs de salle sont beaucoup plus occupés par le service des boissons que des repas. C'est au début des années 2000 que les gens ont perdu l’habitude d’aller au restaurant, surtout pour une formule peu chère (genre 10 euros le menu entrée, plat, dessert…). La clientèle a bien changé et il ne reste quelques vieux à avoir gardé cette habitue. Maintenant, les clients en bouffe, le midi, sont plus des bobos qui cherchent le cadre, l’ambiance et la bonne bouffe (ce qui est à relativiser, il n’y a pas de plat du jour le week-end, ce qui explique par ailleurs mes andouillettes…).

D’ailleurs, vers 2006, ils ont arrêté de faire restaurant le dimanche (ils continuaient à faire à manger aux habitués s’ils avaient le temps). En juin 2008, la restauration a reprise mais, s’il n’y avait pas de plat du jour, la carte était plus « bobo », vue la clientèle de l’époque. Mais manger du hachis Parmentier de canard ou des burgers au bleu d’auvergne a des limites. Aujourd’hui, je ne sais pas évaluer si l’activité « restauration » est rentable. Enfin, avant 2008, il y avait des pâtisseries tous les jours y compris le dimanche, de la vraie, faite par le pâtissier du coin (les invendus de la veille qui avait déjà été décongelés une fois. Oui, messieurs dames, les pâtissiers congèlent et ça ne se voit pas). Les desserts de la Comète sont très bons mais assez peu variés.

Mais revenons sur la clientèle du midi. Ce ne sont pas les  mêmes personnes qu’il y a 12 ans. Le bistro avait fait plus de trente ans dans « sa configuration » (grandes vérandas en alu, formica,… et un patron – deux successifs – dans la lignée des brasseries auvergnates, sa femme à la caisse, donnant un coup de main pour les sandwichs,…). Une grosse partie des clients sont allés vers les autres bistros, avec cette  même décoration (mais moins grands que la Comète). Ils ne supportaient pas le changement. Certains me l’ont dit : « non, on ne peut plus  y aller » dès 2008. Certains ont commencé à revenir vers 2015 mais ont fini par être virés par le patron. Ce qu’il y a de rigolo, c’est que les autres bistros sont tenus par des kabyles mais les kabyles viennent à la Comète pour les grandes terrasses.

Il arrive une heure, vers 14h, où il n’y a plus personne au comptoir mais toujours du monde en salle ou en terrasse, notamment les commerçants du marché. Disons qu’on est trois ou quatre, des inconnus ou des copains. A 14h20, je commande mon plat qui arrive à 14h30 (la cuisine ferme…) et on me l’apporte au comptoir. Et là, je suis vraiment seul. Jusqu’en 2006 ou 2007, ça n’aurait pas été possible.

Un vrai bonheur.

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