L’ami Ervé nous parle d’un ami à lui, « SDF », qu’il
avait perdu de vue. Il lui a téléphoné ce matin. Il est dans un squat à Nevers
et a besoin d’un peu aide, si vous êtes dans le coin. Lisez son billet.
Nous, c’est Johnny qu’on a perdu du vue. C’était un des deux
ou trois « SDF » qui passaient leurs journées sur les marches, entre
La Comète et Leclerc. J’en ai déjà parlé ici (voir le "libellé" "Johnny Le Clochard"). Il n’y en a plus qu’un, il me
salue tous les matins. Plus exactement, en sortant de chez moi, je lui fais
signe et il me répond : « Salut Nico ». J’ai honte, je ne
connais pas son prénom.
Je mets « SDF » entre guillemets, ce n’est pas par
une quelconque pudeur, c’est que j’ignore leur statut exact. Je crois que les
deux « miens » ont un hébergement fixe, quelque part. Ils se
contentent de passer leurs journées sur les marches. Les jours de cuite, ils
engueulent les gens qui sortent de Leclerc. Parfois, on se dévoue pour les
calmer. Quand il fait froid, ils viennent parfois se réchauffer au bistro. On
se paie des verres, mutuellement. Au début, on les entretenait un peu mais ils
ont vite appris à nous remercier : quand le RSA est versé, c’est eux qui
payent !
Toujours est-il que depuis quelques mois, Johnny a disparu. Du coup, j’ai demandé à son pote son nom et son prénom et j’ai appelé un copain
à la marie qui a contacté les services sociaux.
Je viens d’avoir sa réponse, à peu près au moment où Ervé
rédigeait son billet.
« Il poursuit sa vie d’errance ailleurs. »