
Le repas, lui-même, était surprenant ! Invité à déjeuner chez le plus gros réactionnaire de la blogosphère, je m’attendais à manger un bœuf mode, une blanquette de veau à l’ancienne. Non ! Nous avons mangé une préparation Indienne à base du curry. C’était délicieux et si l’hôtesse n’avait pas oublié de cuire le riz, nous nous serions fait une joie de l’utiliser pour terminer la sauce. Quant au dessert, il était divin. J’ignorais qu’on pouvait transformer une simple salade de fruits en nectar (et ceux qui me connaissent savent que je n’ai pas l’habitude de me jeter sur les machins à base de fruits de saison).
Sur les deux chiens de la maisonnée, le plus âgés est un gros noir bâtard. Vous m’expliquerez comment un odieux réactionnaire peut avoir un tel clébard.
Le beau-fils a les cheveux longs. Il a une tête à fumer des machins assez peu en vente libre et tient des propos dangereusement gauchistes. Didier ne le reprend pas.
Je crois deviner la vérité. Quand Didier a ouvert un blog, il fallait se créer un personnage. Il aurait pu faire blogueur gauchiste mais la place était largement déjà occupée. Et Didier sait écrire. Blogueur Sarkozyste n’est pas drôle : ça oblige à défendre la politique du gouvernement. Il aurait bien essayé blogueur centriste ou blogueur vert mais il tient trop à rester crédible. Il a donc choisi « blogueur réactionnaire ». Ca permet, en plus, d’être odieux avec les jeunes filles sans fâcher les gros blasés.
Toute la journée a été ponctuée de détails nous prouvant que Didier n’est pas réactionnaire. Tiens ! Le bouchon des bouteilles de pinard étaient en plastique, pas en liège. Mais la preuve la plus formelle sera en photo. Voir là quelque part à gauche. Ceci est réellement la photo de la maison de Didier Goux où il est réellement inscrit : « Les piafs ». Ce type qui fait des billets entiers pour se foutre de la gueule des pauvres qui mettent des fausses poutres à leur plafond ou des nains de jardin... dans leurs jardins a réellement une maison nommée « les piafs ». Je pourrais d’ailleurs faire un jeu de mot idiot avec le mauvais goût mais j’ai horreur des jeux de mots avec les noms de famille. Surtout quand ils finissent par « gou ».
Il manquait juste un paillasson avec « bienvenue » écrit dessus. D’ailleurs, ça me donnera une idée de cadeau pour notre prochaine visite.
Etant reçu dans la haute bourgeoisie Normande, je m’étais demandé, le matin, comme me fringuer. J’ai opté pour un jean pas très propre. En effet, nous allions à la campagne : ce n’est souvent pas très propre et il y a de la boue. Une chemise délicate et un veston léger complétaient mon déguisement. Une parfaite gravure de mode. Avec 40 kilos de moins, j’aurais même pu faire mannequin.
Didier nous a reçus en bretelles ! Si ce n’est pas la preuve qu’il est de gauche.
A propos de tenue vestimentaire, je vais adresser un message personnel pour Tonnegrande. Les autres ne lisez pas. Tu aurais du venir. Zoridae a des décolletés valant ceux de Fiso.
Car oui ! J’avais emmené dans mes bagages Zoridae et Balmeyer avec Kéké, évidemment. A ce propos, je tiens à préciser que Kéké vomit si bien en voiture que la paternité de Balmeyer ne peut être remise en question.
Ils étaient mon alibi. Quitte à passer le dimanche à la campagne, j’avais choisi de promener une famille de jeunes Parisiens ne connaissant pas vraiment la campagne. Quand je dis « pas vraiment », c’est un euphémisme. Par exemple, pendant la promenade digestive, nous avons aperçu un merle. Zoridae a dit « Ho Kéké ! Tu as vu le zoli canard ? ». Balmeyer a immédiatement réagi : « Mais non, chérie, c’est un corbeau. ». Didier et moi, en parfait gentlemans n’avons pas fait surenchère.
Bon. A part, ça il a fait beau. C’était bien. A recommencer.