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18 mai 2015

Le curé n'était plus étanche

L’important, pour un enterrement, c’est de bien rigoler. Le coup du curé qui bégaie, on ne me l’avait jamais fait. Et le lapsus du vieux Jacques, pendant son discours m’a bien fait rigoler d’autant que je connaissais le texte à l’avance, l’ayant rédigé pour lui, un truc très court, genre une ou deux minutes.

Il me fallait donc décrire les traits de Marcel en quelques mots, évoquer les copains, le personnaliser (pour un autre) et parler de la principale qualité de Marcel : les multiples services qu’il rendait. Alors, à un moment, j’ai glissé une phrase du genre : « les copains avaient bien rigolé quand il [dans la bouche de Jacques] m’avait amené de force à l’hôpital, je crois bien que, sans lui, je serai  mort ».

Et cette andouille de Jacques a dit : les copains avaient bien rigolé quand il m’avait amené de force au commissariat.


Ca ne s’invente pas. Et j’ai évidemment explosé de rire. Mais je crois bien que toute la salle rigolait du bégaiement du curé. En fait, c'est une dame qui a animé la cérémonie, le curé n'a parlé qu'une dizaine de minutes sur les 55.

Le son était dégueulasse. Ils nous ont passé avec Avé Maria de Gounod qui était quasiment inaudible. Il n'empêche que pour un athée, un enterrement à l'église est toujours quelque chose de spécial qui, pour moi, se traduit par une certaine bonne humeur. Néanmoins, il se trouve toujours des crétins, athées, qui expliquent qu'ils ne savaient plus faire le signe de croix, ce qui était gênant avec le goupillon. C'est sur ce abruti de Philippe que c'est tombé et je lui ai rappelé qu'il ne faut pas faire de signe de croix si on n'est pas croyant mais faire un geste symbolique comme toucher le cercueil.

C'est justement la fin de la cérémonie qui était la plus émouvante, quand le croque mort est revenu pour expliquer qu'on allait se lever par rangée pour "goupillonner". Je ne sais pas pourquoi, j'avais la larme à l'oeil. Le fait d'aller saluer Marcel pour la dernière fois....

16 mai 2015

Des mots pour un mort

Suite à la mort de Marcel, le SMS qui m’a fait le plus rigoler est celui que j’ai envoyé à Mathieu, ancien patron de la Comète et patron de l’Icir : « Marcel est mort. Est-ce que vous êtes ouverts jeudi soir ? Peut-on venir dîner avec les copains blogueurs ? » Sa réponse n’était pas mal, non plus : « Ah merde, ça fera un électeur de moins pour le FN. On est ouverts tous les jours. » N’allez pas y voir la moindre bêtise ou la moindre méchanceté : ce dialogue est plein de tendresse et c’est comme ça que Marcel aurait voulu qu’on parle. Ce qu’avait dit Mathieu, je l’avais dit sur mon blog, avant. Je l’ai dit à Mathieu et il m’a répondu qu’il aurait du s’en douter.

Le SMS le plus triste est celui que j’ai envoyé à Corinne : « Désolé de vous l’apprendre par SMS mais Marcel est mort. »

On parle beaucoup de Marcel, dans les bistros. C’était une figure sans l’être, un peu comme si le rôle était tenu par Bourvil voulant imiter de Funès. Un peu colérique mais toujours prêt à déconner et le cœur sur la main. Ou presque, comme tous les riches qui ont peur qu’on abuse de lui. Quand je lui rappelais que c’est à lui de payer un coup (tiens ! dans ma nécro, vous pourrez mettre cela à mon propos : toujours à rappeler aux autres que c’est à eux de mettre une tournée), il avait toujours peur que je l’arnaque. Par contre, il passait une partie de sa vie (6 ou 8 heures par jour ?) à rendre service aux autres. C’était incroyable, parfois presque gênant quand il se mêlait de choses privées. Ce n’était pas de l’altruisme, il était comme ça : il demandait lui-même beaucoup de services aux autres, notamment à moi, d’ailleurs, pour tout ce qui concerne les nouvelles technologies à un point qu’il avait fallu que je l’envoie chier. Il avait gagné une espèce de radio qui faisait thermomètre d’extérieur. Gagné ou acheté ? Je ne sais plus. Il achetait aussi un tas de conneries. J’avais passé des heures à lui expliquer comment fonctionnait ce machin totalement inutile…

Il accumulait tellement de trucs qu’il en faisait des brocantes. Pour ne pas se faire chier, il amenait avec lui le vieux Jacques. Il l’amenait partout. Par exemple, sa sœur habitait La Loupe (à côté de Chartres). S’il allait la voir, il fallait que Jacques soit avec lui. Pour le retour, il lui filait le volant, ce qui foutait Jacques en rogne : il aurait préféré conduire à l’aller vu qu’à midi, ils se tapaient un bon restaurant. C’était aussi un des traits de caractère de Marcel : il invitait Jacques au restaurant et il passait son temps à expliquer que le restaurant qu’il avait choisi avait un bon rapport qualité prix… Jacques, toujours content, allait toujours dans son sens.

Je l’ai connu vers 1996 ou 1997, à la Comète, bien sûr. Un peu comme Odette et Henri. On en parlait, hier, avec Odette. Le dernier qu’on a enterré était Henri. C’est Marcel qui s’était occupé de tout et je crois bien que c’était le seul de la bande à l’enterrement. Par la suite, j’ai connu le vieux Jacques et je l’ai présenté à Marcel. Pas une cérémonie officielle, hein ! Au comptoir. J’étais entouré par mes petits vieux.

Un peu après, disons en 2002 ou 2003, j’avais essayé de me fâcher avec Marcel et Miranda, son épouse. C’était au cours d’un repas, un dimanche midi et Miranda avait sorti un truc franchement antisémite, je n’avais pas supporté. Je sortais souvent des blagues racistes à Marcel, parce qu’il était raciste et que je me foutais de sa gueule mais, avec elle, j’ai toujours eu du mal et l’antisémitisme ne passe pas, chez moi. Je m’étais dit : je ne peux pas fréquenter ces gens-là.

Mais on ne se fâche pas, avec eux. Tant de gentillesse et de simplicité. Tiens ! Une espèce de simplicité rurale au cœur de la ville. Je parlais de Bourvil, plus haut, mais Marcel me faisait parfois penser à Carmet, dans ses rôles d’emmerdeur, de plouc,… de gentil.

Et il était drôle. J’ai raconté dans ce blog la fois où il s’était coincé la bite dans la braguette en se faisant éponger au bois. Sa femme l’avait emmené aux urgences. Il nous l’a raconté plusieurs fois et on était pliés de rire. Je vais en raconter une autre. On avait fait croire que le gros Loïc avait couché avec la femme d’un type du quartier. Le gros n’avait démenti… Marcel croisant le type chez Leclerc lui avait dit, par gentillesse, pour lui rendre service, quoi ! Du coup, le type ne s’était pas fâché avec Loïc mais avec Marcel. Marcel nous racontait cela en étant à la fois plié de rire (mouarf, l’autre il est cocu et il se fâche quand on le lui dit, si on peut plus se foutre de la gueule des cocus) et en colère (mais pourquoi il se fâche avec moi, c’est pas moi qui ai couché avec sa grosse).

Il était soupe-au-lait, aussi. Après Jean, quand il y a eu de nouveaux patrons, à la Comète, ils ont arrêté de servir des petits verres de vin au comptoir, une manière de faire le tri parmi la clientèle. Terminé les verres de 7 cl à 1€30, voilà les verres de 14 cl à 2€50… J’avais essayé d’expliquer à Marcel que c’était moins cher et que le vin était de meilleure qualité mais il avait fait un blocage. Il avait donc changé de bistro et fini, pour des raisons que j’ignore, au Jean-Bart. Un jour, il m’a engueulé parce que je n’allais plus boire un coup avec lui. Il m’appelait quand j’étais à la Comète : je te paye un coup au Jean-Bart. Je lui répondais qu’il n’avait qu’à passer à la Comète. Puis il est revenu. Patrice, Tonnégrande, Joël, Djibril et moi, on était quand même plus rigolo.

Puis il a eu cette espèce d’AVC en juillet qui l’a laissé bien diminué. La suite a montré que ce n’était pas un AVC mais une tumeur au cerveau, qui, après une première guérison, est revenue et s’est généralisée.

Je n’ai pas revu Marcel depuis juillet et, pourtant, j’ai l’impression qu’il me téléphonait encore, la semaine dernière, pour lui réserver un billet d’avion ou lui mettre en service un nouveau téléphone, que nous étions là, tous les deux, à raconter des bêtises, les plus drôles : celles où l’on médit sur les autres.

J’ai revu Miranda quelques fois. On a échangé quelques mots mais on n’a jamais été potes. J’étais le copain un peu intello, voire de catégorie sociale supérieure, pote avec son mari et elle était la femme de mon pote. Pourtant, je pense beaucoup à elle, son désarroi et au fait que nous soyons ses derniers proches, surtout Jacques, peut-être Pierrot et d’autres habitant du quartier. Elle a un plus que l’âge de ma mère quand elle est devenue veuve, mais ma mère avait trois enfants, des beaux-frères, des belles-sœurs, des cousins, des neveux… Miranda a un frère, en Suisse, et une belle-sœur handicapée à la Loupe. Pas d’enfant, pas de neveux, pas de cousins…

Odette l’a rencontrée, hier, avant de venir à la Comète où j’étais avec le vieux Joël. Elle était choquée parce que Miranda n’était pas habillée en noir. On lui a alors dit que porter le deuil ne se faisait plus, que c’était interne. Elle nous a répondu qu’elle s’était habillée en noir, après la mort d’Henri, pendant au moins deux ans. Je lui ai dit que c’était dans sa tradition, parce qu’elle était Portugaise. Elle s’est mise en colère : « Ben et alors ! Miranda est italienne, ils sont au moins aussi catholique que nous, ces cons-là ».

Jeudi (l’Ascension) midi, je suis allé à l’Amandine. Il y avait le vieux Roger, Corinne, Pierrot et le patron. Ils m’ont appris la date des obsèques (lundi, huit jours après la mort, c’est étrange, j’avais eu peur de les avoir loupées, que personne n’ait pensé à m’avertir tant il serait évident que je serais un des premiers au courant… D’un autre côté, Marcel n’était jamais pressé). Dans la discussion, j’ai compris que personne n’avait organisé un truc pour les fleurs alors je me suis lancé. C’est toujours moi qui m’y colle. C’était pareil pour l’enterrement du père de Corinne, tiens ! On en rigole souvent, avec elle, parce que j’avais réussi à faire livrer des fleurs où il fallait alors que je ne connaissais pas la commune de l’enterrement, la date, l’heure… et surtout le nom de famille de ces braves gens.

J’ai pris un papier, j’ai noté les noms des copains qu’il fallait que je contacte pour les solliciter. Pierrot voulait filer 20 euros. J’ai refusé. J’ai dit : cinq euros. C’est une crémation, on ne va pas dépenser du pognon pour des fleurs. Oui mais c’était un bon pote qu’il me dit. Ben bois les quinze euros à sa mémoire.

En notant les noms, j’ai pensé aux vieux Jacques. Tu ne l’as pas appelé, m’a demandé un des lascars. Je n’y avais pas pensé. Alors je l’ai fait et nous avons convenu de nous voir après déjeuner, vers 13h30, à la Comète. Il avait rendez-vous à 14 heures avec Miranda.

Je suis passé à l’Aéro pour taxer le patron puis j'ai traversé l’avenue. Il y avait Djibril, Jean-Michel et un autre type au comptoir, Christian, je crois, mais j’ai un doute. Et Odette. Nous avons parlé de Marcel, évidemment. Ils ont cotisé (c’est bien la première fois que je sors du bistro avec plus de pognon qu’en y entrant… depuis la dernière collecte). Jacques est arrivé. Nous avons papoté de choses et d’autres. Ah ! Non, pas d’autres… Il m’a raconté la semaine, l’organisation des obsèques et tout ce qui va avec.

Son téléphone a sonné. C’était Philippe, l’élégant, qui voulait me parler. On a convenu qu’il passerait immédiatement à la Comète. Il avait appelé Miranda pour savoir « quoi faire » pour l’enterrement. Elle lui a dit d’appeler Jacques qui allait lui filer mon numéro de téléphone car elle savait que c’était moi qui allait organiser la collecte. J’en étais sur le cul. J’avais pris la décision à peu près une heure avant mais elle avait deviné. Séquence émotion.

Je dis à Philippe de me filer 5 euros pour les fleurs. Il m’a dit qu’il fallait donner plus, pour aider Miranda qui allait se retrouver dans la merde financièrement. Ben non, Philippe, ce petit père avec une casquette qui boit des rouges au comptoir n’était pas un miséreux. C’est même probablement un des types les plus riches de la commune. Tu mérites des baffes pour tes a priori.

La cérémonie aura lieu à l’église de Bicêtre, lundi matin. J’ai envoyé un mail à mes chefs pour leur dire que je serai en congés le matin sauf s’ils m’appellent avant 10 heures pour une urgence. Marcel aura réussi cela, aussi, m’entraîner dans une église pour une messe.

Le vieux Jacques m’a alors dit que Miranda lui a demandé de prononcer quelques mots à l’église. Je le sentais bien embarrassé mais il n’osait pas le dire. Alors je lui ai proposé de l’aider à rédiger un discours. C’est ma mission du week end.


Qu’est-ce que je vais bien pouvoir raconter ?

11 mai 2015

Salut Marcel !

Vélo orphelin
Marcel Le Fiacre, un plus vieil héro de ce blog, est mort, ce matin, je crois. Il n'avait pas encore 80 ans. Je perds un ami et le Front National perd un électeur. Comme quoi...

Vous pouvez cliquer sur le "libellé" "Marcel" en dessous ce billet pour voir une partie de ses aventures. 

Putain de crabe. C'est bien la peine de se faire soigner à Gustave Roussy.

29 mars 2015

Corinne, Roger, Marcel et les autres

J’aime bien l’heure d’été. D’autant qu’à l’heure où je me lève, il fait généralement jour. Autant profiter de la lumière le soir, avec ces longues soirées qui nous pousseraient assez facilement du comptoir en terrasse mais le service y est plus long et c’est plus cher. Par contre, je n’aime pas les changements d’heure. Plus exactement, je m’en foutrais totalement s’il n’y avait pas mes congénères qui font des commentaires comme si c’était l’événement du siècle.

En écrivant ces lignes, je me souviens avoir piqué à peu près la même colère la dernière fois à cause de la même personne, le vieux Roger. Il insistait sur le fait qu’il avait déjà mis à jour ses horloges de peur d’oublier, chose dont je n’ai que faire : je n’ai pas d’horloge mais des gadgets électroniques qui ont la bonne habitude de changer tous seuls. Alors les horloges des autres, hein ! Je veux bien faire dans le social et aller discuter à l’apéro du samedi et du dimanche midis avec mes petits vieux, mais il faudrait qu’ils fassent un effort pour se mettre dans le crâne que ce n’est pas un centre d’intérêt extraordinaire.

Remarque ! Hier, il n’en parlait pas trop. C’est surtout Corinne qui m’a énervé. Roger, hier, il voulait absolument parler de l’actualité et dans l’actualité, on n’a qu’une seul chose : le suicide d’un pilote. Il voulait en parler. Qu’est-ce que vous voulez bien dire à ce propos ? J’ai réussi à en tirer un billet de blog, un peu par défi personnel, mais à un comptoir…

L’autre sujet traditionnel de conversation est Marcel Le Fiacre qui a une tumeur au cerveau. Au départ, on croyait qu’il avait fait un AVC et qu’il finirait encore plus con qu’avant. Mais non ! Les toubibs se sont plantés. C’est un méchant crabe et les personnes ayant quelques neurones se doutent bien que, à 75 ans, on ne guérit pas d’une tumeur au cerveau prise trop tard. J’ai l’air cynique, comme ça, mais je suis particulièrement sérieux. On espère qu’il va guérir mais s’il le fait, il sera probablement très diminué mais on sait que ce n’est pas le cas. Pourquoi se comporter comme si on allait le voir à nouveau se pointer au bistro ? On ferait mieux à préparer son enterrement et les propos convenus qu’il faudra tenir. Genre : ah, il était si gentil, toujours prêt à rendre service, aimable.

Tu parles ! C’était un vieux con qui votait pour le Front National et ne supportait pas le moindre étranger. En plus, il était plein aux as mais rapiat comme pas deux. Au comptoir, il attendait toujours qu’une partie du groupe soit partie pour mettre sa tournée. En plus, il n’arrêtait pas de téléphoner pour un oui ou pour un non. S’il rendait beaucoup de services, il trouvait normal qu’on lui en rende ce qui est relativement logique. Il rendait donc beaucoup de services aux autres et m’en demandait beaucoup. Et donc il téléphonait : « Allo, Nicolas ? Tu as deux minutes ? » « Ben non, je vais en réunion. » « Ce n’est pas grave, j’ai seulement une question à te poser. Est-ce que tu es à la Comète, ce soir ? J’aurais un service à te demander la semaine prochaine car je pars en voyage avec ma femme et je voudrais que tu me réserves un billet d’avion mais je sais que tu n’as pas d’imprimante alors je vais demander à Christian, c’est pour de dire cela que je t’appelais, salut. »

J’espère que Miranda ne me demandera pas de prononcer le discours à la cérémonie. Elle en est pourtant capable.

J’en reviens à Corinne et au changement d’heure. Elle a dit : ce qui m’énerve avec le changement d’heure, c’est qu’on dort une heure de moins.


Admettez quand même que c’est remarquablement con.

26 octobre 2014

Le vieux Roger

Tous les samedis midi, je vais prendre l’apéro à l’Amandine où je retrouve Corinne et le vieux Roger. Je ne parle pas souvent du vieux Roger. Il n’a aucun intérêt. Il est raciste comme pas deux et cherche des noises à tous les types minoritairement visible dès qu’il a un coup dans le cornet ! Heureusement qu’on le connait et un « arrête donc ton bordel vieux con » suffit généralement à lui faire fermer sa gueule. Il est de 1931 comme d’autres mais il est à moitié gâteux. Il raconte toujours les mêmes histoires. A chaque fois que je le vois, il se rappelle que je suis Breton et me demande toujours d’où précisément et avant d’avoir fini la question « ah oui, de Loudéac, j’y suis passé pendant la guerre en rentrant à pied à Brest » et fini toujours avec les mêmes anecdotes comme ces pendus par les Allemands dans un petit village à côté.

La première fois, c’est intéressant. Mais au bout de 32980, ça lasse.

Toujours est-il que comme les petits vieux qui n’ont pas mis le pas dans les nouvelles technologies, le changement d’heure est une très grande préoccupation pour lui. C’est un truc qui m’étonne toujours : que les gens soient obligés de réfléchir pour savoir s’il faut avancer la pendule d’une heure ou la reculer.

C’était important, dans le temps, car on risquait de louper l’apéro ou d’arriver en retard au bureau, mais de nos jours, avec nos ordinateurs et nos smartphones qui passent seuls à la bonne heure, je m’en fous un peu. Sauf le dimanche qui suit le changement en octobre vu que j’ai l’impression que c’est actuellement l’heure de l’apéro et pas celle de faire le con dans les blogs.

Le vieux Roger nous a donc longuement parlé du changement d’heure qu’il avait consciencieusement préparé dès le jeudi soir en mettant ses pendules à l’heure. Je lui ai suggéré de faire dès le soir la démarche inverse, ainsi il serait prêt pour le prochaine changement.

Ensuite, il nous a parlé de sa seconde préoccupation. L’Amandine est fermée samedi prochain, le patron allant faire le tour des cimetières comme tous les ans quand la Toussaint tombe un samedi. Les autres années, il réfléchit au cas où il y aurait un peu d’oseille à gagner.

Vous vous rendez compte. Quand l’Amandine est fermée, le vieux Roger ne sait pas quoi faire. J’ai l’air de déconner, là, mais s’il n’y avait pas les bistros et des andouilles comme moi pour les fréquenter, certains petits vieux n’auraient pas de vie sociale. Michel, le patron, l’a prévenu à l’avance : attention, Roger, je suis fermé pour la Toussaint. Ainsi, Roger a pu organiser un séjour de deux jours chez sa fille et il est tout émoustillé par les préparatifs (à savoir faire un sac avec un slip et une brosse à dent puis monter dans la voiture de son gendre qui venait le chercher).

Ainsi, il nous a fait une demi-heure avec ces deux événements comme s’ils représentaient des choses insurmontables à 83 ans. Cela m’a toujours fasciné de voir certaines personnes âgées se focaliser sur des détails au point d’oublier le monde qui tourne et les affaires importantes.

Il n’y avait pas que le monde qui tourne, l’heure faisait pareil et je devais les quitter. J’ai donc demandé des nouvelles des copains, à savoir la mère de Corinne qui ne peut plus prendre l’apéro avec nous depuis qu’elle est à la maison de retraite, et du vieux Jacques. J’avais raconté dans mon blog « comment » il s’était fait hospitalisé mais je n’avais pas de nouvelle à part une vague rumeur comme quoi il s’était viré de l’hosto car il était infect avec le personnel, ce qui ne m’étonnait qu’à moitié. Ils ne m’ont pas confirmé ma version mais ils l’ont effectivement revu : il est bien sorti.

Avec Corinne, on a eu une pensée pour Miranda, la femme à Marcel le Fiacre, qui passe son temps à engueuler Jacques vu qu’il picole trop. C’est alors que Roger n’arrivant plus à suivre la conversion m’a parlé de l’AVC du vieux Jacques. Hein ? Comment ? Le vieux Jacques a eu un AVC ? Mon dieu ! Grave ? Non, pas trop, mais il n’arrive pas à avoir de rendez-vous chez l’ophtalmo et se demande s’il ne doit pas aller aux urgences du 15-20, célèbre hôpital de Paris spécialisé dans les problèmes d’yeux.

Je dis alors « Mais Marcel n’a qu’à l’y envoyer ». A mais il ne peut pas, il a des problèmes de vue à cause de son AVC mais on ne sait pas si c’est vraiment un AVC, il est très diminué et s’accroche au bras de sa femme.

J’ai alors crié, cette fois : « Stop ! » Roger, tu fermes ta gueule et tu laisses parler Corinne. Corinne, j’ai bien compris : Jacques est sorti de l’hôpital et Marcel a fait une espèce d’AVC suite auquel il se retrouve diminué, notamment au niveau de la vue.

Ben oui, c’est ce que je t’ai expliqué me répond Roger. Non, vieux con, tu m’as cassé les burnes avec tes histoires de changement d’heure et de week-end chez ta fille mais tu as oublié de me dire qu’un copain proche a eu un problème de santé… Abruti. Tu deviens sénile : normalement, les vieux, ça parle d’abord de la santé des copains qu’on a une chance de voir mourir avant puis de trucs sans intérêt, tu fais le contraire et en mélangeant les copains entre eux.


Comment veux-tu que je suive, moi ?

09 février 2012

Le vieux Jacques et Marcel le Fiacre

Je crois bien que c’est vers la fin de l’été 2002 que j’ai commencé à croiser le vieux Jacques. Progressivement, nous allions devenir très proches jusqu’à l’été 2008, date à laquelle il a arrêté de venir souvent à la Comète parce qu’ils ont arrêté de servir des petits verres…

Je crois me rappeler que quand je l’ai connu il avait 60 ans.

Son anniversaire est le 9 février.

Faites le calcul.

Souhaitons-lui un bon anniversaire, de même qu’à Marcel le Fiacre, né également un 9 février, deux ou trois ans plus tôt, je crois.

On fêtera ça samedi.

22 novembre 2011

Marcel Le Fiacre est aux Antilles. Chut !

On a retrouvé Marcel Le Fiacre qu’on n’avait pas vu depuis quelques temps. Il est en vacances aux Antilles. Il l’avait dit au vieux Jacques à condition que celui-ci ne le répète pas. Le vieux l’a dit à Patrice à condition que celui-ci ne le répète pas. Patrice me l’a dit à condition que je ne répète pas.

De fait, je ne l’ai répété à personne, d’autant que je n’ai pas vu Tonnégrande depuis samedi. Il est parti en déplacement pour le travail en province, dans une région viticole.

Marcel Le Fiacre ne nous avait jamais fait ce coup-là. Partir en vacances en cachette ! Comme si on allait être jaloux ou comme s’il ne voulait pas qu’on voit qu’il ait le temps et les moyens de le faire.

Surtout que depuis que je le connais, il s’offre au moins deux voyages ainsi. Même que à chaque fois, quand il revient, je lui demande « Ah, c’était bien alors, mais il n’y avait pas trop d’étrangers ? ». Ces réponses varient. Souvent c’est « Si mais on ne peut rien dire, on est chez eux. ». La dernière fois, c’était « Heu… T’en a pas marre de me la faire à chaque fois ? »

C’est peut-être pour éviter ces conneries qu’il a décidé de partir en cachette. Le problème est qu’il est obligé de le dire au vieux Jacques qui est chargé de s’occuper des chats…

01 août 2011

Marcel voyage

Il y a une anecdote qui n’a strictement aucun intérêt mais qui, par justice envers Marcel le Fiacre et le vieux Jacques, doit être narrée ici. Lundi dernier, je vous racontais mon dimanche et l’étape du Tour de France passant à Bicêtre avait provoqué une légère ébriété de mes camarades.

Patrice était avec nous mais devait bosser le soir, à 22 heures, à plus d’une heure en transports en commun.

La rumeur nous dit qu’il a sonné chez Marcel à 23 heures pour demander à Marcel de l’amener. Marcel, réveillé, a d’abord refusé mais son épouse a insisté. Voila comment Patrice est allé en taxi au boulot et est probablement arrivé une bonne heure et demie de retard.

Marcel, que j’ai vu plusieurs fois cette semaine ne m’a rien dit, c’est étrange. C’est le vieux Jacques qui m’attendait samedi midi, à l’apéro, pour me raconter ça. J’espérais voir Patrice à l’apéro, dimanche, mais il a probablement eu peur.

Tiens ! Je vais vous raconter pourquoi j’ai vu Marcel.

C’était jeudi, le jour où j’ai appris la mort du Coucou, je vous dis ça pour que vous compreniez bien dans quel état esprit j’étais. De fait, après avoir appris la mauvaise nouvelle, vers 13h30, j’avais été très occupé, l’après midi, par la nécessité de faire mon travail tout en répondant aux copains que j’avais contacté, en remerciant pour les billets, les tweets, …

Il n’y avait que dans le métro que j’ai pu laisser mon cerveau aller où il voulait. J’arrivai à Bicêtre dans une humeur que nous qualifierons de mauvaise.

Je sors du métro à 19h19. Je sors mon iPhone et constate que j’avais un message de Marcel, de 19h10 et qui m’engueulait parce que je n’étais pas encore arrivé alors qu’on avait rendez-vous à 19h15.

Ce rendez-vous avait été conclu par téléphone, vers 17h. Marcel m’appelle, je décroche « tu es où là ? » « Ben, au bureau, pourquoi » « Encore ? Mais qu’est-ce que tu fous ? » « Ben je bosse… » Du grand Marcel ! Ca fait des années que j’arrive à la Comète entre 19h et 19h15. Dans le temps, c’était plus près de 21 heures, mais depuis 7 ou 8 ans, c’est plus calme. Depuis huit mois, j’arrive plus souvent vers 19h20 parce qu’ayant un temps de trajet relativement court, je ne suis plus « stressé ».

Marcel avait commencé à me raconter son histoire au téléphone mais j’avais interrompu la conversation parce que, de toute manière, il avait des papiers à me faire lire.

Globalement, d’après lui, il avait demandé à Christian, un copain du quartier, de lui réserver par Internet un voyage en avion et une voiture de location. Mais Christian n’avait pas eu le temps de tout faire avant de partir en vacances et c’est une voisine de Marcel qui devait continuer mais, tu comprends, elle est un peu débile et ne connaît pas bien tout ça, alors voilà, c’est la merde dans le truc, elle n’arrive pas à faire ce qu’il faut.

En fait, Christian avait tout fait normalement et avait juste fait suivre trois mails de confirmation à la voisine pour qu’elle puisse les imprimer et les donner à Marcel.

Mais Marcel était inquiet : sur le mail de réservation de l’avion, on ne voyait pas les horaires et c’était un peu louche. Quand aux deux mails à propos de la voiture de location, le deuxième disait qu’une confirmation devait arriver dans les 72 heures.

Comme Marcel et Laverdure n’arrêtaient pas de parler, il a fallu que je me fasse tout rouge pour avoir la paix pour comprendre tout ça, juste après avoir expliqué à ces andouilles ainsi qu’au barman et à Tonnégrande qu’un de mes potes était mort et tout ça.

@M_Le_Maire qui est assis à deux pas avec sa fille pourrait témoigner à propos de le manière avec laquelle je les ai envoyé chier.

J’avais donc trois mails de plusieurs pages.

Le premier, de la compagnie aérienne, avait un numéro de réservation. Tout semblait OK. Je me suis dit que la petite dame avait fait une connerie en les imprimant, j’ai envoyé un mail à Christian pour qu’il me le fasse suivre au boulot afin que je puisse le réimprimer. C’est maintenant que je viens de comprendre : la messagerie de la petite dame avait bloqué les images.

Ce sont les deux autres mails, ceux du loueur de voiture, qui m’intriguaient. Le premier avait bien un numéro de réservation mais le deuxième annonçait une confirmation dans les 72 heures, confirmation qui n’était jamais arrivé. C’est ensuite que j’ai compris que l’informatique du loueur avait un bug : le mail de confirmation était parti avant le mail annonçant le mail cette confirmation.

Il a fallu que j’explique tout ça à Marcel.

Tout est compliqué avec cet animal…

25 juillet 2011

Le Tour de France est mauvais pour le foie du vieux Jacques

 
Il faudra que je contacte les organisateurs du Tour de France pour qu’ils organisent son passage à Bicêtre à l’heure de l’apéro, pas à 15 heures : le vieux Jacques n’a pas tenu le coup.

Ca avait pourtant commencé calmement. J’avais rendez-vous à midi avec Corinne et sa mère pour l’apéro à l’Aéro, comme tous les jours où nous ne bossons pas. J’espérais secrètement les faire traverser jusqu’à la Comète. Ni Corinne ni moi ne sommes des bavards, du coup on reste à regarder la rue… Je trouvais qu’elles auraient été très bien en terrasse de la Comète, ça aurait fait une sortie pour mamie, un léger bain de foule à l’occasion du passage du Tour.

La première photo illustrant ce billet a été prise juste avant le passage des coureurs. La nationale est en travaux, les voies des deux sens de circulations sont séparées par un petit muret provisoire en béton. La photo, prise du milieu de la route représente la partie qui va vers le sud, elle-même séparée du trottoir par un autre petit muret en bêton.

La deuxième photo représente « la foule » à Bicêtre (à droite). Elle a été prise du même endroit, donc toujours du milieu de l'Avenue. Tout est relatif, mais ça fait du bien de voir du monde dans ce coin de banlieue, les gamins s’amusent, les gens sont contents… Donnez-leur des jeux, qu’il disait…

La troisième photo représente le verre de Salers de Patrice et mon verre de Ricard. S’il n’y avait que deux verres, c’est Marcel Le Fiacre et le Vieux Jacques étaient déjà partis. Il est temps que je reprenne ce récit dans l’ordre.

Patrice avait rejoint Corinne, sa mère et moi à l’Aéro ce qui fait que cet apéro était moins morose que d’habitude. Nous regardions, en face, Marcel et Jacques qui papotaient debout, devant la Comète, ils rentraient et sortaient assez souvent. C’était une belle journée.

Nous avons traversé vers 13 heures, la caravane du Tour devant passer vers 13h30.

Marcel a payé une tournée puis moi puis Patrice. Ceci explique le titre de ce billet. J’avais décidé de manger à 14h30 pour voir passer les coureurs à 15 heures et aller voir la fin de l’étape à la télé, à la maison (j’ai bien dormi, merci…).

A un moment vers 13h30, j’ai vu Miranda, de l’autre côté du muret, qui nous faisait des grands signes pour que Marcel, son digne époux, la rejoigne. Je l’ai prévenue et suis allé faire la bise à la dame.

La photo suivante (à gauche, en dessous) représentante Marcel se demandant comment il allait passer par-dessus le muret. C’était très rigolo d’autant qu’il aurait pu faire un détour d’une vingtaine de mètre, il y avait une ouverture. Non ! Papy voulait montrer qu’il était encore capable d’escalader un muret.

Il a fait plusieurs tentatives pour se mettre debout sur le muret. J’ai fini par traverser (je fais une dizaine de centimètres de plus que lui) et par lui tendre la main… Il faut aider ses vieux… Comme je lui tenais la main, il a réussi à se mettre debout sur le muret mais il n’osait pas sauter. Tu parles d’une séance ! Miranda était pliée de rire (Marcel et moi aussi). Il a fini par se décider.

« C’est parce que j’ai bu deux Kir avant, vous comprenez, je n’ai plus l’équilibre. » J’aurais pu me foutre de sa gueule, dans la demi-heure précédente il en avait bu trois avec Patrice, le vieux Jacques et moi et il était à la Comète depuis au moins 45 minutes avant, avec le Vieux. J’imagine qu’ils n’ont pas bu que de l’eau, j’imagine qu’ils se sont enfilés au moins 6 Kir… Ce vieux machin dit à son épouse qu’il en a bu deux. Il veut lui faire croire que s’il rentre saoul, périodiquement, c’est parce qu’il a bu un ou deux verres avec les copains. Le pire c’est que ça marche ! Miranda nous avait déjà engueulés parce que nous forcions son mari à boire…

Je n’ai pas voulu être méchant, alors j’ai répondu : « mais non, tu es vieux, c’est tout, tu ne peux plus faire ça. » Miranda rigolait tellement que j’ai eu peur pour sa culotte.

Je suis retourné à la Comète et, avec Le Patron, le Vieux et Patrice, nous avons regardé la caravane publicitaire passer du pas de la Comète. Quand nous sommes rentrés, le patron a rempli nos verres et j’ai demandé qui avait commandé (et allait payer), c’était Patrice. Marcel est arrivé, accompagné de Miranda. Odette s’est pointée.

Miranda nous a alors engueulés (elle nous engueule souvent…) comme du poisson pourri parce qu’on n’était pas allé voir Henri, le mari d’Odette, à l’hôpital où il est depuis deux mois, alors que Marcel était un gars bien, lui, il y était allé. Tu parles ! Il n’a que ça à foutre. S’occuper des autres est son occupation principale, à la limite de l’ingérence dans la vie privée des gens. Le pire est que je ne pouvais pas dire la vérité à Miranda, Odette étant juste à côté.

Il nous restait 45 minutes à perdre avant de passer à table, j’ai fait remarquer au Vieux qu’il n’avait pas encore mis de tournée. Il a commencé à blêmir, pas à l’idée de payer mais de boire un autre verre…

Ceci accrédite ma thèse que Marcel et lui avaient bien picolé avant notre arrivée.

Nous avons essayé de retenir le vieux pour qu’il mange avec nous et puisse voir l’étape (ce qui n’a, au passage, strictement aucun intérêt, à part, le plaisir d’avoir une espèce de fête populaire à 50 mètres de chez moi).

Je me console en me disant que s’il avait pu voir les coureurs cyclistes, il l’aurait surement oublié par la suite.

D’ailleurs, moi-même, quand je me suis réveillé, à 19 heures, la télé était toujours en marche.

25 septembre 2010

Des photos de Justin Bieber pour la peau des fesses

Dans les commentaires à mon billet d’hier, un précieux informateur me raconte la dernière du vieux Jacques et de Marcel le Fiacre. Je tiens à vous reproduire le morceau ici au cas improbable où vous ne liriez pas les commentaires de tous mes billets.

Je cite donc :
« Revenant de La Loupe, le Vieux Jacques et Marcel s'arrêtent boire un coup au K B. Jacques gare la voiture dans le parking du Leclerc. En repartant Marcel, après avoir regardé à gauche arrache son rétroviseur droit en heurtant un pilier.
Si le Vieux Jacques s'était mieux garé ... »

Cet informateur pourrait avoir la politesse de respecter les règles essentielles de ponctuation et les accents afin que je passe moins de temps à recopier son commentaire. Néanmoins il a un blog. Je ne le mets pas en lien, il y raconte des histoires de cuite des gens de Bicêtre. C'est lamentable.

Pour les photos promises dans le titre, vous pouvez toujours cliquer ici.

22 mai 2010

Partageons nos autopsies

La mort mystérieuse de Fernand fait parler beaucoup d’encre, dans les bistros de Bicêtre. Ainsi, Molière affirme que le calendrier de Fernand était fixé au 21 janvier alors qu’il est très méticuleux et enlève une page par jour. Molière indique que l’autopsie confirme cette date du 21 janvier. Comme si une autopsie était faite le jour de la découverte du corps et que les résultats étaient confiés aux amis du défunt. Comme si l’autopsie pouvait fixer une date de décès au jour près, cinq mois après.

Tonnégrande et Patrice sont comme moi : on pense l’avoir vu plus récemment. Ma mémoire peut me jouer des tours (on ne se rend pas compte du temps qui passe…) mais mes deux compères sont formels.

Le Vieux Jacques aussi : il l’a vu, chez lui, début mars, pour une histoire de papiers et avait rendez-vous, quinze jours après, à la banque. Fernand ne s’est pas pointé au rendez-vous. Jacques était en boule et n’a pas pensé une seconde que son absence pouvait être lié à un incident grave…

Est-ce bien important ?

J’ai fouillé mon PC, à la recherche d’une photo de Fernand, pour illustrer ce billet. Je n’ai pas trouvé. Par contre, j’ai retrouvé des photos de Marcel qui au quatrième top n’était pas encore mort. On aurait tort de s’en priver, non ?

20 mai 2010

Billet couillu

Shaya est une gourmande ! Par twitter, avant-hier soir, elle me demandait comment je pouvais connaître Gaël depuis 25 ans. Les longs discours valant mieux que des twits insipides de 140 caractères, je lui ai raconté, par mail. Le centre de vacances, en août 84. Il était colon et avait 10 ans. Nous étions pédophiles animateurs, son grand frère et moi. Je lui ai raconté la suite (les 25 ans), aussi, à Shaya (mais pas en détail, Gaël, hein !). « Fais-en un billet ! » qu’elle m’a dit ! « OK ! Dès demain ! » (donc hier) lui ai-je répondu pour avoir la paix.

Alors, hier matin, je me suis mis devant mon clavier pour commencer un billet et j’ai immédiatement renoncé. Déjà que je rechigne à vous parler de ma propre intimité, je ne vais pas commencer à raconter celles des potes. Oh ! Me direz-vous ! Je parle bien de celle du vieux Jacques ou de Marcel le Fiacre. Oui ! Répondrai-je ! Mais même s’ils sont des personnes réelles, ils restent, pour vous, des personnages du blog alors que, paradoxalement, Gaël est un personnage de son propre blog mais c’est la vraie personne que vous connaissez via son blog… alors que vous ne connaissez par Marcel et Jacques.

Ceci ne veut rien dire, je vous remercie de me le signaler mais passons à la suite.

Je n’ai pas de nouvelles de Jacques depuis une bonne semaine. Quant à Marcel le Fiacre, je vous avais raconté qu’il s’était fait voler son portefeuille par un grand noir dans les rues de Villejuif. Depuis, il lui est arrivé une bien bonne : il s’est fait cambrioler. Des zozos ont cassé le carreau de la porte de sa cuisine et ont fouillé les chambres, partant avec 1500 euros de liquide. Je me suis foutu de la gueule de Marcel. Qu’est-ce tu fous avec 1500 euros en liquide chez toi ? Il n’a pas rigolé. Allez savoir pourquoi ! Quand il s’en est rendu compte vers 21 heures, en rentrant (pourquoi tu rentres si tard, avec ton épouse ?), il a appelé Jim qui est arrivé en courant et a appelé la police… Tu ne peux pas appeler la police toi-même, Marcel ? Tu as besoin de déranger le petit pendant la nuit ? Tu ne pouvais pas m’appeler, moi, plutôt ?

Ben non, il ne pouvait pas. D’ailleurs, si moi j’étais cambriolé, c’est Jim que j’appellerais, pas Marcel. Ou personne. Je ne vois pas pourquoi j’appellerai quelqu’un si je me faisais cambrioler. Je suis un gros dur, planté à son comptoir, observant la société, faisant un portrait sans pitié des passants. Je suis le number one du bazar, j’engueule les gens, je me fous de leur gueule, je suis sans pitié. La petite vieille se casse la gueule dans la rue, je commande une nouvelle tournée.

On est virils, bordel ! Shaya est une gonzesse. Les sentiments et tout ça. Je ne vais quand même pas, moi, m’abaisser à faire un billet sur l’amitié entre potes.

28 avril 2010

Le pantalon de Marcel

Je vous racontais, récemment, comment Marcel Le Fiacre s’est fait voler son portefeuille par un grand noir. Vous avez été très peu nombreux à commenter. C’est mal. Il est pourtant loin de sucrer des fraises.

Je vais résumer : j’ai dit qu’il avait été palpé par un grand noir et avait suspecté un kleptomane puis effectivement constaté la disparition de son portefeuille.

J’ai vu Marcel hier soir. Il fait toujours la gueule et ne m’a rien dit. Par contre, j’ai aussi vu le vieux Jacques qui m’a répété ce que Marcel lui a dit.

En l’occurrence, le grand noir lui aurait d’abord dit que son pantalon lui allait très mal, puis se serait penché pour essayer de remettre le pantalon de Marcel en place, puis aurait tâté Marcel et c’est seulement là que Marcel a pensé que le grand noir aurait pu être aussi peu honnête que ça…


26 avril 2010

Le portefeuille de Marcel

Je ne vais quand même pas appeler Marcel le Fiacre pour lui dire : « Raconte moi tes aventures pour que j’en fasse un billet de blog. » Il pourrait penser que je me fous de sa gueule. Alors je suis désolé : je tiens ce que je vais exposer ici d’un vulgaire bouche à oreille, Jim et Patrice m’ayant aidé à reconstitué l’affaire.

Ca se passait la semaine dernière, dans Villejuif. Marcel marchait dans la rue. A un moment, il s’est senti tripoté. Il a immédiatement pensé à un pickpocket. Et c’est retourné en braillant « ah ! N’essayez pas de me piquer mon portefeuille ». Il s’est retrouvé face à un grand noir qui a levé les bras « ah non ! Monsieur, je n’ai rien ».

Le fait que le monsieur soit noir a confirmé les soupçons de Marcel qui a une pensée politique qui ferait passer Didier Goux pour un dangereux gauchiste.

Marcel a poursuivi son chemin quand il a constaté qu’il lui manquait effectivement son porte-feuille. Celui où il range son argent liquide et des bricoles. Pas celui avec la carte grise, le permis, …

Que faire dans ce cas ?

La seule chose intelligente : allez prendre un café à la Comète. Jim était plié de rire en me décrivant l’état d’excitation de Marcel. Marcel aurait attendu le Vieux Jacques et il est allé porter plainte au commissariat. J’imagine la tronche des policiers devant ce débris qui porte plainte parce qu’on lui a piqué une cinquantaine d’euros…

Le week-end se passe et j’apprends, hier soir, qu’un commerçant de Villejuif a appelé Marcel pour lui dire qu’il avait retrouvé son portefeuille dans le caniveau.


20 janvier 2010

Marcel est revenu !


L’heure est décidément aux retrouvailles, à la Comète, puisque Marcel le Fiacre est rentré de croisière entre la Réunion, Madagascar et le Seychelles et m’attendait, hier soir, à la Comète avec Tonnégrande.

C’était bien. Je n’en doutais pas. Avec Marcel, tout est bien. Il y avait aussi deux vieilles dames sympathiques, une dame avec des jolies fesses en string mais sans nichons et deux belges. Et d’autres gens bien sympathiques qu’il ne regrette pas d’avoir fréquentés. Par contre, il n’a pas fait toutes les excursions car elles étaient en supplément.

Mais c’était bien. Beaucoup mieux que sa dernière sortie. Il faut dire qu’un week-end à Bruxelles avec les vieux de Bicêtre…

Je lui ai posé la question rituelle : « Alors, il n’y avait pas trop d’étrangers ? ». Sa réponse n’était pas la même que d’habitude. Il rigolait même. « Heu Heu ! Tu me poses la question à chaque fois, tu ne te foutrais pas de ma gueule ? ». Tonnégrande, ce pleutre, ne m’a pas défendu.

La conversation s’est alors orientée sur mes propres vacances. En fait, Marcel rêve de m’emmener avec eux. Je suis plus drôle que son épouse et probablement moins regardant sur les heures passées à la buvette et je suis probablement le seul de la bande à avoir les moyens de faire un tel voyage. Même pas en fait. Quand Marcel m’a dit le prix, je suis tombé sur le cul. Ne le répétez à personnes mais à eux deux, ça fait l’équivalent de 2000 bières à la Comète soit la consommation du Plessis-Hébert en au moins trois mois.

Tonnégrande s’est foutu de ma gueule : « ha ha ! Il ne bouge jamais, Marcel ! ». Je lui ai alors demandé quand il était sorti la dernière fois hors de Choisy-le-Roi, Bicêtre, Villejuif et Paris. J’ai ajouté pour Marcel : « Ah ! Si ! Une fois il est allé à L’Hay-les-roses ». Marcel a répondu : « il a raison, la roseraie est très jolie, je l’ai visitée une fois quand j’étais taxi ».

Je me demande ce qu’il va foutre au bout du monde alors qu’on a une si belle roseraie à quatre ou cinq kilomètres.



03 janvier 2010

Surréalisme véridique

Je viens de recevoir un appel d’un portable d’un numéro inconnu. Poli comme toujours, je décroche : « Allo, oui ? » « Oui, c’est la Réunion » (le numéro commençant par +00336, je devine qu’il s’agit de « notre » île). « Oui, heu… » « Oui, je t’appelle de la Réunion » « Mais qui es-tu ? » « Ben Marcel ». 2 jours de voyage, 10 jours de navigation et 3 jours de visite : très peu pour moi, merci.

Ah oui, bien sûr ! Où avais-je la tête ? Marcel le Fiacre est en voyage là-bas. Une croisière de touristes qui mijote depuis un an. Il voulait que je vienne avec lui. Kenya, Réunion, … Au retour, je lui ferai ma blague préférée : « Alors, il n’y avait pas trop d’étrangers ? » et sa réponse sera : « Ah si, mais pas comme ici ».

Bref… Je lui demande pourquoi il m’appelle, vu qu’il est parti jeudi. « Je n’ai pas réussi à avoir Jacques » « Oui, ben c’est pas une raison pour m’appeler » « Si, j’avais besoin qu’il te demande de me rechercher des adresses sur internet, tu sais pas où je peux le joindre ? » « Ben… demande-moi directement ! » « Ah oui, tiens… ».

Il m’a donné un premier nom avec l’adresse complète. Je n’ai pas trouvé dans pagesblanches.fr. Il m’a donné un deuxième nom. Mais le prénom trouvé ne collait pas « Ah, non, ça doit pas être lui, je crois pas qu’il a changé de nom ». On a arrêté là. Je lui demande : « Ben, tes potes doivent être en liste rouge, pourquoi tu veux leurs numéros de téléphones ? » « Je ne veux pas leurs numéros de téléphone, je veux leurs adresses pour leur envoyer des cartes postales. » « Ben tu viens de me donner leurs adresses pour que je les cherche » « Ah oui, tiens… ».



11 octobre 2009

Une toute première fois


Je suis sommé par Olivier de raconter ma première fois. La première fois où l’on a retourné une personne du sexe opposé. Ou du même sexe, ne soyons pas chauvin.

Je me rappelle très bien. C’était en 1956. Mon père, à ce qu’on m’a raconté, avait fauté avec une certaine Frida. En fait, elle avait accouché sous X après avoir été ultra violée. Frida était tenancière d’un bordel, à Toulon, quand je l’ai retrouvée, en 1956. J’avais 13 ans.

Une de ses employées, Lulu, devait me garder mais je m’intéressais de près à cette honorable personne qui avait des seins tels qu’un seul aurait suffit à la satisfaction d’un régiment d’infanterie de marine. Je l’observais. Elle me gardait pour éviter que je finisse la réserve de Beaujolais nouveau qui devait servir de Champagne pour le 14 juillet, en y ajoutant quelques cachets d’Aspro.

Amusée par mon manège, elle vit mon érection et se dit qu’un peu de chère fraîche ne nuirait pas à sa santé même si coucher sans recevoir une rétribution honorable n’était pas dans ses habitudes.

Cette époque est révolue. Maintenant, sauf par snobisme, les braguettes sont à fermeture éclair mais, à l’époque, la mienne était à boutons. Au moment où Lulu dégrafa le premier, mon érection atteignit le sublime mais le deuxième bouton lâcha immédiatement et se glissa entre ses seins avantageux. Bien encordé, je partis à sa recherche écartant les nichons l’un après l’autre. Contrairement à nos chercheurs modernes qui reçoivent de plus en plus de subventions pour trouver de moins en moins, je trouvai le bouton en quelques minutes.

Lulu est une personne prévenante et bien équipée. Outre sa poitrine indescriptible, elle avait un nécessaire à couture et entreprit de recoudre le bouton. Ce n’est qu’une vingtaine de secondes après le début de l’exercice que j’ai compris que j’aurais du enlever mon pantalon avant. L’aiguille était fine et elle a eu une manière sympathique d’arrêter l’hémorragie. Ce n’est que le lendemain matin, en passant aux toilettes, que j’ai su où était passé le dé à coudre.

Il me fallait, ce matin, une histoire de braguette pour présenter la perle de Marcel Le Fiacre. Cette chaîne tombe bien.

 Marcel

J’attendrais d’avoir un âge plus avancé pour raconter la première fois. Dans l'attente, je vais taguer

12 septembre 2009

Comett Show

431. C’est le nombre de billets que j’avais à lire, ce matin, avant d’entamer la rédaction du mon billet du jour. Deux jours d’absence et tout s’emballe. J’aurais du le faire hier soir, mais j’étais à la bourre… A force de faire des billets, je n’ai plus le temps de lire les autres…

C’est pour ça, d’ailleurs, que je suis arrivé en retard à la Comète, hier soir. Vers 19H15. Pour la première fois depuis le début de l’été, les portes étaient fermées, Avenue de Fontainebleau, ce qui fait qu’en passant devant, je n’ai vu que deux ombres, au comptoir. Les deux avaient une forme familière. La présence de Tonnégrande n’avait rien de surprenante mais celle du vieux Jacques m’a laissé sur le cul.

Nous étions fâché depuis la soirée de blogueur du 27 août. Je l’ai déjà raconté mais vous avez peut-être oublié. Je résume : à la fin de cette soirée, le vieux a commencé à rouspéter car les assiettes n’étaient pas assez pleine (alors qu’il était facile de faire la pute et d’aller chercher du rab à la cantine). Comme j’étais l’organisateur de la soirée, cette remarque m’a déplu. J’ai demandé au Vieux de fermer sa gueule. Il a cru que je lui faisais la morale et est parti fâché. Je ne lui ai pas fait la morale mais j’aurais du tenter de lui faire comprendre que quand un type se fatigue à organiser une soirée et qu’elle se passe très bien, on ne critique pas un détail.

J’entre. Je serre la paluche de mes deux loustics et commande un demi. Le vieux sort son porte-monnaie et le paye. Pas un mot échangé à part les amabilités d’usage avec Tonnegrande : « ta journée, ça a été ? ».

Je papote avec lui, Jacques nous ponctuant la discussion de quelques jeux de mot toujours aussi foireux. Il souriait. L’air d’avoir gagné une bataille. Une sorte de monarque regardant son peuple bienveillant.

J’ai immédiatement compris qu’il n’en était pas à son premier verre. J’ai aussi compris un détail : on était le 11 septembre. Les retraites sont versées le 10. Je ne suis pas sur mon blog politique : je peux donc dire des conneries. C’est amusant comment une partie de la population se prend pour le roi du monde lors du versement des prestations sociales. Vers le 4 ou 5 du mois, c’est le sommet, avec le RMI qui tombe…

J’avais rendez-vous avec Emilie et Jim à l’Amandine. Emilie devait m’offrir un verre pour ses 25 ans. Ils avaient fait une grosse soirée, mercredi soir, chez les parents d’Emilie pour fêter ça. L’avant-veille, Jim m’avait demandé si je n’avais pas une idée de cadeau. Je n’en avais pas alors pour rendre service, je lui ai dit : « Une demande en mariage ? ». Il l’a fait, l’andouille. Il m’a appelé, mercredi, alors que je dînais avec un Suisse Zinfluent, au cours de la soirée : « Oui, allo ! » « Hé ! Gros ! Je l’ai fait ! » « Hein ? Quoi ? » « Ce que tu m’as dit l’autre jour. » « Heu… » « La demande en mariage ! » « Ah ! Abruti, je plaisantais ! » « Ah ? » « Oui, enfin, j’espère que je serais témoin ! » « Heu… quoi ? ».

Cela dit, je ne suis pas inquiet : ce n'est pas la première fois qu'il lui fait la demande.

Je suis donc arrivé à l’Amandine, hier soir. J’ai dit à Michel : « Tiens ! Le Vieux est à la Comète. » « Oui, il est passé, je lui ai dit que tu le cherchais partout, et qu'il devrait aller te voir. » Jacques aurait alors répondu : « On va voir, je vais le laisser mariner ». Dix minutes après, il était en bas.

J’avais compris : le Vieux avait cru Michel et avait voulu faire preuve de magnanimité en faisant le premier pas. C’est pour ça qu’il trônait, Papy ! Persuadé que je serai reconnaissant. Ca me fait rigoler : on va probablement prendre l’apéro ensemble, ce midi. Il va m’inviter à manger (la retraite vient d’arriver) et je vais lui dire ses quatre vérités… Et lui faire comprendre que c’est lui qui me doit des excuses. Il va se fâcher à nouveau. Pouf pouf.

En début de soirée, quand j’étais avec lui et Tonnegrande au comptoir, ce dernier (mais non, pas le comptoir, Tonnegrande, suivez un peu, bordel !) reçoit un coup de fil sur son téléphone professionnel. Nous fermons immédiatement notre gueule : ça pouvait être son chef qui n’avait pas spécialement besoin de savoir qu’il était au bistro. Nous avons vite compris que c’était Marcel Le Fiacre.

La question n’est pas de savoir comment Marcel dispose du numéro de téléphone professionnel de Tonnégrande mais de savoir pourquoi il l’a appelé, lui, plutôt que, dans l’ordre logique : Jacques, moi puis le téléphone personnel de Tonnégrande. Le vide du crâne de Marcel est rempli de pensées sidérantes.

Marcel voulait parler à Jacques. Marcel voulait savoir qui était au comptoir car il ne veut pas parler à Seb.

Suivez, bordel ! J’ai aussi raconté cet épisode. Ils sont fâchés. Un dimanche midi, quelques semaines avant, nous étions à l’apéro, à la Comète. Première tournée, servie par Laurence. J’en commande une deuxième, Seb était derrière le bar. « Qu’est-ce tu bois ? » qu’il demande à Marcel. « Quoi ! Mais tu sais bien ce que je bois, je bois toujours pareil à cette heure-ci le dimanche ! » « Heu… Je ne suis jamais au comptoir le dimanche midi ». Marcel s’est fâché tout rouge, Seb aussi. Le patron s’en est mêlé…

Seb était au comptoir hier soir et Jacques le dit à Marcel. Marcel propose de changer de bistro ce que refuse Jacques qui propose à Marcel de boire un coup en terrasse. Au moment où Jacques raccroche, Marcel arrive. Il s’était caché entre la Comète et Leclerc pour appeler Jacques sur le téléphone professionnel de Tonnégrande pour demander qui était au comptoir.

« Le vide du crâne de Marcel est rempli de pensées sidérantes » disais-je.

Je ne comprends pas pourquoi les gens s'étonnent quand ils voient "Maison de Qualité" inscrit sur la porte de la Comète.

16 août 2009

Marcel est fâché

Depuis la création de ce blog, ce billet est le plus difficile à rédiger. Si je le rate, je vais passer pour un imposteur. Les lecteurs vont croire que mes histoires de bistro sont fausses. Pourtant, ça ne s'invente pas : à midi, Marcel le Fiacre est parti fâché de la Comète parce que le serveur lui a demandé ce qu'il voulait boire. Le pire est le Vieux Jacques lui donne presque raison.

Je vous raconte (rapidement) : Madame Laurence était au service au comptoir. Seb décide de la remplacer. Mon premier verre avait été payé par le vieux Jacques. Je décide de commander une tournée. Chose absolument incroyable : quand j'étais arrivé, mes deux vieux buvaient du Kir. J'avais décidé de boire la même chose ce qui ne m'arrive strictement jamais. Seb était donc surpris. Il me demande ce que je bois. Je réponds : "un Kir". Il demande à Jacques qui répond : "Un Kir". Tant qu'à faire, il demande à Marcel. Il répond : "Un Kir, bon sang, tu sais bien que je ne bois que ça".

Seb répond : "Non, je ne sais pas, d'habitude tu bois un rouge, je ne savais pas que tu buvais du Kir". Marcel : "Mais, à l'apéro, je ne bois que du Kir, bordel, tu devrais le savoir". Seb, commençant à s'énerver : "Non ! Je ne peux pas savoir ce que tu buvais".

Ma crise de rire m'empêchant de résister, je "sors dehors" pour discuter avec Odette et Henri puis je rentre. Dans l'intervalle (même pas une minute), le patron s'était pointé et engueulait Marcel pour lui faire comprendre que Seb était au boulot et n'avait pas que ça à faire des conneries de Marcel.

Marcel : "Puisque c'est comme ça, je ne le boirai pas, vous ne me reverrez plus". Il est parti. Pour information, j'ai refusé de payer le Kir.

10 juillet 2009

La grosse aux Japonais absents

Bon. Je recycle la photo d’hier soir. Sur le fauteuil, le fils de Didier, donc cousin de Nefisa, donc. Derrière la vitre, à gauche, la Grosse au Vieux Jacques. A droite, le Vieux Jacques. Il faisait la gueule, d’une part parce que je voulais qu’il se tourne pour qu’on puisse le reconnaître sur la photo et d’autre part parce que sa grosse était saoule au point que Marcel le Fiacre a du la retenir quand elle a manqué de se casser la gueule en rentrant dans la Comète. Marcel passait par là par hasard, pour acheter une pizza pour son épouse d’origine Italienne, Miranda. Faut dire qu’ils sont rentrés avant-hier d’une virée de cinq jours dans la famille de madame, à Venise. Ils ont du mangé des paupiettes et du bœuf bourguignon, là-bas.

Pour le reste de la soirée rien de remarquable. A part que c’est la première fois qu’on me téléphone quand je suis à l’Amandine pour aller boire un coup à la Comète. Quand je suis arrivé en courant (il m’avait promis une bière, je ne voulais pas qu’il change d’avis), le fils de l’ivrogne était assis en terrasse à écouter une voisine de table qui racontait sa vie depuis 40 ans à Bicêtre.

Nous avons rejoint le comptoir où nous a rejoint le Grand Loïc et parlé nouvelles technologies. J’ai réussi à leur faire croire que je comprenais tout ce qu’ils disaient.

Le vieux Jacques est arrivé avec sa Grosse, sortant du restaurant Japonais. Ils ont croisé Marcel. Quand Marcel a compris (en la rattrapant) que la Grosse était pleine, il a prétexté l’achat d’une pizza pour s’échapper…