05 mai 2023

[Série] Capitani

 


Capitani est vraiment une très bonne série, avec du suspens, des rebondissements, des intrigues tordues… mais claires. Du trafic de drogue, des putes, des viols, de l’échangisme, des pédophiles, des élus pourris, des fonctionnaires ou militaires qui ne valent pas mieux, des personnages principaux avec des problèmes personnels sans vraiment de rapport avec les enquêtes en cours. Des histoires au-dessus de l’histoire, quoi ! Sans compter des épisodes courts (30 minutes, j’adore ce format) et une réelle addictivité. Le bonheur !

Je vais vous les décrire mais deux points en préambule.

Le premier est hors sujet mais mon ordinateur me dit que « addictivité » n’est pas français ce qui me laisse perplexe.

Le deuxième est que c’est une série luxembourgeoise… On se demande bien comment le Luxembourg aurait les moyens de financer une série à l’échelle de leur pays. Par ailleurs, c’est un pays que je ne connais pas du tout. On le voit peut-être comme une espèce de petite Allemagne, peuplé de milliardaires et de ploucs comme toi et moi…

 

Commençons par les personnages principaux. Il y a Luc Capitani, flic expérimenté. Il y a Elsa Ley, jeune fliquette (par ailleurs charmante même si un peu maigre). Ils se rencontrent au début de la première saison. Dans les deux saisons, les deux enquêtes, donc, ils ne jouent pas les mêmes personnages mais ils n’occupent pas les mêmes fonctions. Cela rend un peu difficile la description de la série (du moins de la deuxième saison).



La première se déroule à la campagne. Au début, on a une sensation un peu particulière, comme si on était au cours d’une fiction française des années 70 ou 80 avec un policier à la Maigret ou Lavardin, tout droit issu de la grande ville, qui se retrouve à enquêter à la campagne, dans un monde de ploucs, pensant plus à se protéger – et à faire courir des rumeurs pour montrer aux autres qu’ils sont mieux informer – qu’à aider la police, assisté par des gendarmes qui ne sont jamais sorti de leur bled depuis la sortie de l’école. Alors notre enquêteur se déplace, interroge…

C’est pendant ses vacances que Capitani est appelé car la police est en sous-effectifs et le cadavre d’une jeune fille est découvert, dans la forêt, près de ce qui aurait dû être son lieu de villégiature. Il arrive sur la scène du crime où il voit des flics maladroits, incapables de gérer en attendant « la scientifique »… C’est parmi eux qu’il rencontre Ley. La jeune fille, Jenny, a une sœur jumelle qui a disparu.

Une course contre la montre – au rythme du coin – s’engage donc pour la retrouver et découvrir qui est coupable, si coupable il y a (au fond, la mort pourrait être accidentelle ou le résultat d’un suicide). La mère des jumelles habite avec un type, prof au lycée qu’elle fréquente. Le père vit seul (ce qui ne l’empêche pas de baiser, on le verra) dans la même commune. C’est le chef d’une grosse entreprise, par ailleurs membre du conseil municipal, bien troublé vu qu’un nouveau maire doit être élu suite à la fusion de trois communes.

Ley, quant à elle, semble fiancée avec un des sous-officiers d’un petit camp militaire, dans la même foret où l’on découvrir par ailleurs en espèce de chalet abandonné… qui ne l’est pas du tout et est utilisé pour des activités réprouvées par la morale.

Au cours de l’enquête, on découvrira plein de personnages, comme le maire « d’avant la fusion » qui va jusqu’à imaginer une mise en scène pour désigner un coupable, afin que l’enquête s’accélère pour ne pas compromettre son annoncée réélection. Comme le curé de campagne, aussi, qui héberge, au presbytère, l’idiot du village incapable de s’exprimer mais dont on devine qu’il en sait beaucoup sur le crime. Comme le boulanger et sa fille, qui conduit le camion de son père pour les livraisons et les ventes dans les villages voisins.

Comme la patronne de l’hôtel, seul personnage à part Capitani et Ley que l’on verra dans la seconde saison.

 


Cette dernière, avec nos deux héros dans d’autres rôles (mais bien dans la suite de la première), n’est pas dans même ambiance vu qu’elle se place à « la capitale », dans les quartiers chauds, au cœur d’une querelle entre deux personnages tenant chacun « un bar à champagne » où fleurissent les putes de luxe et des bandes de trafiquants de drogue, soit proches d’eux, soit d’espèces de mafias nigériennes. Chacun cherche à piquer le commerce d’un autre. Ca défouraille à tout va !

Il y a le gentil Lucky qui fait malgré lui la jonction. Nigérien, il est envoyé par sa famille pour chercher sa sœur, pute de luxe dans un de nos deux barres, échappée de peu d’une tentative de meurtre car elle a été le témoin d’un autre. Lucky manque de bol et se retrouve impliquée dans une bande. Il finira par rencontre Capitani un peu par hasard quand il a besoin de soins médicaux.

Capitani semble chercher à s’infiltrer auprès d’un des deux patrons de bar. Il retrouve Ley alors qu’elle a été mutée de sa campagne à la « brigade des stups » où, avec un nouveau collègue à moitié con, elle passe l’essentiel de son temps à faire des planques pour surveiller les différents trafics.

Le tout évolue vite. Les deux patrons de bar, dont un a été le mentor de l’autre, se rendent compte qu’ils auraient intérêt à se rapprocher pour éliminer les trafiquants africains mais continuent à former leurs fils respectifs afin qu’ils soient prêts à reprendre les rênes de la nuit mais qui restent en conflit pour cela.

Capitani est rattrapé par son passé, en les personnes de la patronne de l’hôtel de la première saison, ses « responsables » proches du procureur de la république (ou du duché, ce qui est préférable au Luxembourg mais je ne connais pas trop leur organisation).

 

Deux saisons palpitantes. La seconde à la ville, ville qui semble moche un peu comme les nôtres, reconstruite après la guerre... La première à la campagne, dans des paysages magnifiques.

4 commentaires:

  1. Pour remplacer votre fâcheux anglicisme addictivité, vous pourriez essayer du bien français "accoutumance"…

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    1. Ce n'est pas exactement la même chose, pourtant. L'addictivité suggère une dépendance alors que l'accoutumance plus une habitude.

      Exemple : j'étais allergique à la bière, mais, à force d'en boire une de temps en temps, je me suis habitué.

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    2. Dans ce cas, vous pouvez vous risquer sur "dépendance"…

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    3. Il faudrait un néologisme : l'accoutudépendantiation ou un truc comme ça.

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