La Comète va changer de patron ! Ca mérite bien un
billet de blog, non ? Même si elle n’est plus mon fief depuis un peu avant
le Covid. Elle est pratique, cette épidémie, elle permet de fixer des repères,
dans le temps… A l’époque, c’était François le patron. Il travaillait avec son
épouse, Ambre, mais ils avaient des enfants en bas âge et elle était rarement
présente. Je me rappelle la première fois où je l’ai vu, en 2015, elle était si
grosse qu’elle passait à peine derrière le comptoir !
Vers 2018, François avait pris une autre affaire, à la
Mutualité, et n’était que rarement présent, contrairement à Ambre mais il a eu
la mauvaise idée de nommer un responsable (« l’Espagnol ») pour les
soirées. Or cette andouille foutait une mauvaise ambiance, il n’arrêtait pas de
parler, passait de la musique à chier (désolé, mais apprécier en permanence de
la musique espagnol dans un bistro était un peu au-dessus de mes forces). En
septembre 2019, je n’en pouvais plus et commençais déjà à fréquenter moins ce
bistro.
Peu après, ils ont vendu l’affaire. C’était prévu pour début
avril 2020, je crois, mais ça a été décalé un peu à cause du Covid. Je n’ai que
très peu connu Jérôme, surtout à cause
de cette saloperie qui nous empêchait de fréquenter les comptoirs. Jérôme ayant
repris l’affaire à une mauvaise époque était perturbé et il a fait une grosse
connerie : il n’a pas compris que quand les bistros pouvaient servir en
terrasse mais pas à l’intérieur, il avait l’occasion de gagner un maximum d’oseille
car il avait la possibilité d’avoir la plus grande du quartier.
Disons-le : il a été très con !
Moi-aussi, peut-être ! En tant que défenseur des bistros en général et de celui-là en particulier, je n’ai pas supporté qu’il se saborde ! Je l’ai pris en grippe (et je crois que je ne m’en suis pas encore remis). Je me suis mis à fréquenter plus l’Amandine que j’avais un peu délaissé lorsque le patron, Michel, avait vendu à Lounès quelques années avant.
De toute manière, entre la fin de l’été 2020 et le début de
l’automne 2021, j’ai passé beaucoup plus de temps en Bretagne… Puis il a bien
fallu que je revienne de temps en temps au bureau !
Entre temps, la Comète avait coulé et Jérôme a été obligé de
vendre. C’est le propriétaire d’une autre brasserie qui a racheté et il a mis,
à partir de septembre ou octobre 2021, André comme « patron salarié ».
C’était la deuxième fois de ma vie où le patron d’un bistro que je fréquentais
assidument n’était ni propriétaire ni locataire du fond (la première était
aussi à la Comète de janvier à mai 2008). Pour le commun des mortels, ça ne
devrait rien changé mais j’ai une relation particulière avec ces commerces… En
fait, quand le patron est salarié, s’il fait des efforts pour faire tourner l’affaire,
il ne gagne rien. S’il y a un surcroit de chiffre d’affaires, le proprio va
considérer que c’est conjoncturel et ne va pas filer plus de pognon aux types
qui bossent et qui ont pris des initiatives pour lui rapporter plus d’oseille.
D’ailleurs, André a rapidement arrêté de bosser le samedi !
Il faisait déjà midi à 23 heures tous les jours, il n’avait aucune raison de se
casser le cul.
Ni André ni moi n’étions des bavards alors on discutait peu
mais on s’aimait bien, tout de même. Il était très gentil et m’a rendu des
services son négligeables dès le début (par exemple, il m’avait apporté des
affaires personnelles quand j’étais hospitalisé pour la deuxième fois en
quelques mois alors qu’on ne s’était côtoyés que deux ou trois semaines). On a
été ainsi assez complice jusqu’à son départ sans être ami comme j’ai pu l’être,
à différents niveaux, avec ses prédécesseurs, surtout que j’avais remplacé la
Comète par l’Amandine comme fief.
D’un côté personnel, j’ai vécu une sale époque (première hospitalisation
dès octobre 2021, deuxième le mois suivant, avec un mois de convalescence ensuite,
un lourd suivi hospitalier puis une opération des poumons en juillet 2022).
Fin 2022, André est parti et les propriétaires ont mis en
gérance : un homonyme, Nicolas, est devenu patron.
A noter que cette période, disons de juillet 2018 à fin 2022
a correspondu à beaucoup de changement, pour moi. Ma mère a été malade et j’ai dû
passer plus de temps près d’elle, j’ai donc réussi à avoir droit à du
télétravail sur place. Ensuite, elle est entrée en maison de retraite et je
suis devenu le principal occupant de sa maison car j’ai augmenté mes
déplacements au bled, pour qu’elle ne soit pas seule et pour soulager ma sœur et
mon frère qui habitaient à proximité mais avaient plus de contraintes alors que
mon boulot me fichait la paix. Ensuite, il y a eu le Covid puis mes maladies et
comme elles concernaient mes poumons, je n’avais plus le droit d’aller au
bureau donc j’ai commencé à passer la moitié de ma vie en Bretagne.
Il y a eu d’autres changements après, comme la mort de ma
mère et le fait que j’hérite de la maison mais cela a peu d’importance (dans le
contexte de ce billet, évidemment !).
Et tout cela a des impacts sur ma fréquentation des bistros à
Loudéac ! Mon fief était le 1880 mais comme il est fermé les lundis et
mardis, j’ai pris l’habitude d’aller de plus en plus souvent au Café de la gare.
En outre, avec la maladie, j’ai arrêté de trainer tard (le 1880 ferme à une
heure les vendredis et samedis soir – dire les samedis et dimanches matin
serait plus exact), d’autant que les patrons ont eu une petite fille ce qui
fait que Cécile n’était plus disponible pour me ramener à la maison. Et comme
le Café de la gare est plus proche de la maison, j’ai souvent la flemme d’aller
plus loin… Les aléas de la vie… C’est même pire que ça ! Le Café de la
gare ferme à 20 heures. J’ai pris l’habitude de m’arranger pour y arriver avant
19 quand j’allais au 1880 avant ce qui fait que j’ai carrément arrêté de passer
les soirées au bistro quand je suis à Loudéac. Ma crainte est la suivante :
si je finis au 1880, je n’ai plus de contrainte horaire les vendredis et samedis,
je pourrais être tenter par l’envie de multiplier « les dernières pintes »
et de devoir rentrer en vélo saoul comme un cochon (je l’ai fait une fois après
17 pintes alors que j’avais déjà plus de 55 ans ; ne le dites à personne).
La sagesse… D'un autre côté, je suis bien dans les deux bistros !
Tant que j’en suis à parler de mon vélo et de l’été 2018… Je
crois que c’était en juillet de cette année que ma mère a cassé sa voiture. J’ai
donc acheté mon premier vélo électrique et, surtout, je n’avais plus d’automobile
à ma disposition pour les vacances et j’ai arrêté de bouger alors que, à une
époque de ma vie, je faisais près de 60 000 km par an.
Cette période de 2018 (symbolisé par l’arrivée de l’Espagnol)
à 2022 (symbolisée par le départ d’André et ma reprise d’une alternance normale
entre le télétravail et les passages au bureau) n’est pas la première de ma vie
où des changements, à la Comète, coïncident avec des changements autour de ma
vie « personnelle ».
En marge, bien sûr, il y a eu 1996. Cette année-là, j’ai
changé de métier (passant de maîtrise d’œuvre à maîtrise d’ouvrage), la petite
SSII familiale dans laquelle je bossais a été achetée par un grand groupe, j’ai
quitté une association dans laquelle j’étais militant depuis 1977, ne me
laissant plus aucune attache en Bretagne (à part, bien sûr, les copains et la
famille), j’ai fait un « gros coup de déprime » avec arrêt maladie
(mon toubib craignait un début de dépression), j’ai recommencé à travailler
dans Paris intra-muros ce qui nécessitait, pour moi, la reprise quotidienne des
transports en commun et limitait mes capacités de revenir au bled… Un soir, en
rentrant à l’appartement, j’ai décidé de « refaire ma vie ». Je suis
donc rentré dans la Comète où j’ai été rapidement royalement accueilli par les
patrons, le personnel et les clients. Je m’y suis fait des vrais amis et la
Comète a rythmé ma vie.
J’y ai passé toutes les soirées jusqu’au Covid et pas mal de
dimanches midi. Plus de 25 ans.
Il y a eu 2008. Déjà, au début de l’année, Martine et Jean
qui tenaient la Comète depuis très longtemps (ils étaient là en 1996) ont pris
leurs retraites. Vers avril, j’ai changé d’employeur presque pour la première
fois de ma vie (ça m’était déjà arrivé une fois mais j’avais suivi mon chef de
l’époque). J’ai changé à nouveau de métier (passant de consultant à employé d’une
banque). J’étais très perturbé, avait changé de points de repère plusieurs fois
en quelques mois et en mai, les patrons depuis cinq mois (j’en parle un peu
plus haut) ont jeté l’éponge. La Comète a été revendue, toute la décoration a
été refaite, la véranda a été supprimée (depuis le début de l’année, il était
devenu interdit de fumer dans les bars, il fallait donc refaire des terrasses),
l’établissement a carrément changé, passant de vieille brasserie de banlieue à
ce qu’on appelle « un bistro parisien », cherchant plutôt une clientèle
de bobos, assez riches pour le quartier et fermant le comptoir à partir de 19
heures… J’étais perdu.
Et, aujourd’hui (ou plutôt au 1er janvier), les
patrons vont encore changer. Je ne suis pas du tout inquiet ! Il n’y aura
pas beaucoup d’impacts pour moi : je connais le nouveau patron, c’est
François, celui qui était là de 2015 pour plusieurs années, jusqu’à ce qu’il se
fasse remplacer par « l’Espagnol ».
Avant son arrivée, je vous en dirai plus sur les
circonstances, dans un ou deux nouveaux billets.
J’ai presque oublié un changement. Après 2008, j’avais
presque comme slogan « la Comète est magique ». En 2022 (je finis par
m’y perdre), ils ont refait la décoration ce qui était plus que nécessaire !
Mais les couleurs ont changé, la luminosité a changé… et la Comète a perdu sa
magie, ce petit truc qui faisait qu’on y était si bien, dans la salle du fond
ou la petite terrasse, en soirée, lors de tablées avec des copains.
P.S. : juste en dessus, je parlais des « circonstances »
qui restent à raconter. Il n’y a rien d’exceptionnel mais j’ai de quoi faire
quelques billets… Notamment, je n'ai encore jamais de l'époque récente, depuis 2023.
ça ne sera pas changé au moment du KDB ou si déjà ?
RépondreSupprimerNon non c'est au premier janvier. Et tu connais le futur patron, probablement.
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