02 octobre 2023

[Film] La Ballade de Buster Scruggs

 


« La Ballade de Buster Scruggs » est un « western à sketches » des frères Coen sorti en 2018. Le film est en fait la succession de six histoires reprenant des thèmes des westerns : les rois de la gâchette, les convois de pionniers, les voyages en diligence, les prospecteurs d’or, les pendaisons, les spectacles ambulants… La plupart sont des caricatures, traitées de différentes manières : burlesque, sentiments…

Je ne vais pas faire mon habituel billet. Vous n’avez qu’à aller lire celuide Didier Goux qui en parle très bien et que j’aurais l’air ridicule à vouloir surpasser. Même que c’est lui qui m’a incité à aller regarder cette fiction. Et je vous conseille d’en faire autant.

 

Vous pouvez aller lire les critiques sur le web grâce à la maison Google. Je le fais souvent après avoir vu des trucs qui me plaisent (même si lire les critiques a posteriori est un peu con). On trouve des choses très bien mais aussi des abrutis qui savent être plus ridicules que je ne pourrais l’être comme les éternels détracteurs des frères Coen. Être élitiste à ce point est un métier…

Il y a tout de même quelque chose qui me frappe. Je ne sais pas si c’est moi qui suis ridicule, vu que, au fond, c’est le thème de ce billet, ou la « collectivité » des gens qui font des papiers au sujet de fictions. Toujours est-il que personne n’a fait de rapprochement avec Lucky Luke, du moins celui des premiers temps, de Morris puis de ce dernier avec Goscinny.

Rien que le titre n’est pas sans rappeler « La ballade des Dalton », qui est je crois le seul dessin animé produit par les deux complices et qui, si ma mémoire est bonne, est aussi la succession de plusieurs histoires (avec un thème unique). Je ne garantis pas ma mémoire, cela fait sans doute plus de quarante ans que je n’ai pas vu.

 


Prenez le premier sketch. Il évoque Buster Scruggs, une espèce de gangster chantant, élégant et roi de la gâchette. Il est presque la copie du Cavalier Blanc et on s’imagine un peu qu’il est aussi une espèce de Robin des Bois, comme dans Jesse James, qui défend la veuve et l’orphelin. Les méchants pourraient être n’importe qui au fond, mais ne sont pas sans rappeler de certains Western avec Terrence Hill (notamment, je crois, « on l’appelle Trinita ») mais peu importe.

Buster Scruggs finit par être confronté à un autre « cowboy », habillé tout en noir, comme Rattlesnake Joe (le tueur à gage dans Western Circus). Ce type est un as de la gâchette. Il tire plus vite que son nombre (vous avez le rapport avec Lucky Luke, j’espère) et arrive à atteindre des cibles très précisément en tirant de plus de cent mètres avec un colt dégainé à la volée…

Et à la fin, il quitte la scène, de dos, à cheval… Comme s’il allait vers le soleil couchant.

 

C’est ce matin que j’ai fait le rapprochement avec les trois ou quatre albums de Lucky Luke que je cite mais, tout au long de la suite du film les parallèles se font progressivement avec différentes scènes gravées dans ma mémoire après des années de lecture assidue de bandes dessinées (j’ai arrêté il y a une quinzaine d’années), jusqu’à la partie finale, très proche de « La diligence », y compris pour le personnage de la grosse mégère qui voyage avec les autres.

Avant, il y avait « La caravane ». Et l’impresario qui fait la tournée des villages avec sa caravane n’est pas sans rappeler le Docteur Doxey…

 

Ne tirez pas de conclusions abusives de mon billet. Notamment, je ne prétends pas que les frères Cohen sont inspirés de Morris et Goscinny. Je dis que le parallèle est certain. A la limite, La ballade de Buster Scruggs donne aussi un éclairage sur l’illustre bande dessinée.

6 commentaires:

  1. Je remets ici le commentaire que je viens de laisser chez moi, qui est en fait un extrait de mon journal de ce matin :

    « Dans le long commentaire qu'il a laissé sous mon billet consacré à La Ballade de Buster Scruggs des frères Coen, Nicolas relève plusieurs similitudes entre les histoires du film et celles utilisées par Goscinny dans divers albums de Lucky Luke. Et il se demande si les deux Américains ne se seraient pas inspirés du Français. Ça m'étonnerait beaucoup : il me paraît nettement plus probable qu'ils aient, chacun de son côté, puisé aux mêmes sources “folkloriques” écrites, en extrayant des personnages et des situations archétypiques mille fois utilisées avant eux : le duel dans la grand-rue déserte, le vieux chercheur d'or solitaire, la caravane en route vers l'Ouest, etc. »

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    1. Mettre deux fois en commentaire un truc rédigé ailleurs est pour les fainéasses...

      Je dis bien dans la conclusion, ici, que je ne pense pas trop à une inspiration. Mais il y a des détails troublants. Le costume des deux flingueurs de la première partie. La mégère que j'évoque chez vous (rien que la scène finale avec la vieille qui exige de se faire ouvrir la porte par des hommes...).

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    2. En fait, n'ayant pas fréquenté Lucky Luke depuis plus de quarante ans, mon avis ne doit guère être autorisé…

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    3. Mais si mais si, Didier.

      J'ai une compétence spéciale que je vais vous expliquer (en tant que connaisseur de la famille, pas que commentateur). Quand nous étions petits, les parents nous achetaient tous les Lucky Luke, Astérix et Tintin (que j'ai complété par d'autres séries jusqu'à mes 40 ans) quand nous étions à Baden.

      Du coup, comme dirait l'autre, je les relis tous -du moins ceux de mon enfance), à peu près une fois par an, un peu par nostalgie ou par habitude. Ainsi, sans être spécialement fan, je les connais "visuellement" très bien, ce qui m'a permis de voir toutes les similitudes que je cite, des petits détails (sans les chercher spécialement).

      Je vais continuer ma réponse chez vous.

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    4. J'ai longtemps fait la même chose chez mes parents... mais seulement avec les Tintin.

      DG

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    5. À votre âge…

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