11 août 2022

RIP Benji et salut les copains



La crémation de Benjamin a eu lieu le 26 juillet. On a appris hier, un peu par hasard, sa mort. On ne sait pas trop de quoi mais, entre nous, on suppose que le foie a explosé… C’était un copain de bistro, de la bande de la Comète, souvent migrée à l’Amandine. C’est le premier mort depuis plusieurs années avec le combo vieux Jacques, Marcel le fiacre et le vieux Joël. La covid nous a disséminé mais relativement épargné. Aucun copain du « cœur de la bande » n’est pas parti.

Le 26 juillet, on célébrait les trente ans de la mort de mon père. Bizarrement, j’avais regroupé les recueillements estivaux le 27, pour l’anniversaire de celle de mon copain Christophe, en 1996, et celle du Coucou, notre copain blogueur, en 2011. Le billet annonçant son enterrement a eu 9081 lecteurs, jusqu’à là. Il aurait été fier de la performance. Je crois que j’ai fermé les commentaires en novembre 2019…

 

Benji était client de la Comète depuis une petite dizaine d’années, je crois. Il venait souvent avec un type, un assureur du quartier qui a fini par être viré car il était pénible. Je l’ai revu deux fois cette année, il était revenu après deux changements de patron. La deuxième fois, il avait su être con comme à l’accoutumée et je l’avais trainé dans la boue pour le foutre mal auprès des collègues à lui qui l’accompagnaient.

Je ne sais pas ce que faisait Benji avec lui mais ils se ressemblaient sur un point, s’en foutant totalement d’emmerder les gens autour. Mais Benji était un gentil. Il ne se rendait pas compte qu’il parlait trop fort, que ses propos vulgaires (pires que les miens…) pouvaient faire fuir des clients, que le voir endormi au milieu de la terrasse vers 11h45 pouvait dissuader les passants de déjeuner dans la boutique. Alors il a fini par être viré, aussi, il y a quelques mois.

Il était à la limité d’être viré d’autres bistros, aussi. Il était sous surveillance de la part du personnel mais aussi des copains qui tentaient de le faire taire dès que le ton montait, que ses propos pouvaient être entendu au-delà de notre cercle, au comptoir…

Benji avait été viré de chez Leclerc, aussi, d’après la rumeur. Personne ne lui avait dit qu’en cas d’envie pressante, il fallait sortir et pas se soulager dans le rayon des bonbons…

Il était malade, depuis quelques mois. Déjà, alors qu’il avait été un charmant camarade de comptoir, il avait oublié toutes les règles, s’immisçant dans les conversations et, pire, les tournées ! Ses problèmes physiques, qui lui avaient valu un long arrêt maladie, lui étaient tombé sur le ciboulot. Jusqu’en juin, environ (j’étais hospitalisé, ensuite), il se joignait à nous, restait figé dans son smartphone et ne disait plus rien sauf au moment de commander une tournée, un grand verre de rosé avec des glaçons, une hérésie !

On a le vigneron qui s’efforce de bien doser des breuvages affriolants : comment peut-on ajouter des glaçons qui vont finir par fondre et donc casser l’équilibre de la boisson ? Rien que pour cela, il m’énervait.

 

A part ça, les gens, dites bien à votre famille d’appeler les copains de bistros quand vous serez mort. C’est trop moche d’apprendre les mauvaises nouvelles plus ou moins par hasard.

Repose en paix, copain ! Ainsi va la vie, tu aurais du nous écouter et on aurait du insister mais nous n'avions pas le droit de nous mêler de ce qui, au fond, ne nous regarde pas. Les copains de bistro sont souvent des "solitaires". Ceci explique cela. Mais tout le monde ne peut se satisfaire de cette solitude qui pousse à n'avoir pour proches, à part une famille éloignée, que des "copains", à qui on ne peut pas tout dire mais qui sont les seuls à qui on peut parler.

Alors on s'isole. Et on se laisse glisser.


11 commentaires:

  1. Ce qui est curieux dans votre "hommage", c'est l'impression qui en ressort : celle de voir disparaître un poivrot particulièrement pénible et mal élevé.

    Sinon, le m'inscris en faux contre votre indignation : le rosé étant le plus souvent une piquette bas de gamme, quoi de plus innocent que d'y adjoindre des glaçons ?

    D'autant que couper le vin a été la règle durant des siècles, avec de l'eau, ou encore du miel, etc. Les Grecs anciens coupaient même le leur à l'eau… de mer ! ce que, je vous l'accorde, nous avons un peu de mal à concevoir.

    D.G. l'anonyme

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    1. Il était bien un poivrot pénible et mal élevé. Mais allez savoir pourquoi on aime bien certaines personnes ?

      Pour le rosé, ce n’est plus de la piquette. Et les bistros ont des frigos…

      NJ

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    2. C'est sûr ! La preuve : vous êtes bien ami avec un vieux Normand fascistoïde et nazillard, alors que vous êtes vous-même impeccablement progressiste.

      DG

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    3. Vous êtes ma caution.
      NJ.

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    4. Notons quand même que quand je vous ai connu vous étiez un vieux poivrot infréquentable. Pour les 15 ans de votre retrait de permis, il faudra qu’on fasse la cuite comme on dit chez moi.

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    5. Tiens, c'est pourtant vrai que cela fera bientôt 15 ans !

      Tempus fugit et toutes ces sortes de choses…

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    6. Ouais. C’est fou : je suis encore plus vieux que vous quand je vous ai connu…

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    7. Plus vieux… et plus gros.

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    8. Pas compliqué.

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  2. Paix à son âme

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    1. Oui.
      Nicolas.

      PS. Tu es dans le coin ?

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