24 septembre 2006

Vive la Bretagne !

Vous vous rendez compte ? Depuis le 4 août, je n’étais pas retourné dans un bistro en Bretagne. Je vous laisse compter le nombre de semaines que ça fait, mais je ne dois pas avoir assez de doigts sur une main pour compter ça.

Vendredi soir, j’ai connu l’extase. J’arrive à la maison vers 20 heures, en provenance directe de Paris. Je vais au PMU vers 21 heures, où je retrouve Yann avec qui je bois un coup, mais il est pressé. Et après je me retrouve tout seul, à écouter les conneries d’un tas de types que je connais depuis 20 ans.

Un brin de vague à l’âme, je ne m’impose pas dans une conversation où j’aurais été bien reçu, je les connais. J’écoute. Je sirote mon demi tout seul au comptoir.

Un groupe à ma droite, un groupe à ma gauche. Ils parlent de tout, de rien.

Voilà Laurent, tout seul, comme moi, qui vient me payer un coup. Laurent. 20 ans que je le connais. On passe une soirée ensemble tous les six mois. Des jobs différents, un niveau de vie différent, une culture différente. On discute, on se rappelle nos belles années, nos 25 ans. On parle, et on écoute les conversations des voisins. Les jeunes à droite (géographiquement, le reste on s’en fout), les vieux à gauche.

La soirée s’anime. On intervient dans les conversations. Il y a toujours un type qui donne son avis sur un truc que vous connaissez mieux que lui. Une osmose entre des types de 20 ans et d’autres de 60. La vie.

Une heure du matin. Le patron « Ladies and gentlemen, on ferme ! ». Tout le monde dehors, une partie (dont moi) vers la maison, une autre partie vers les bars de nuit.

Pas une parole plus haute que l’autre, pas une escarmouche.

Le lendemain soir, samedi donc, même chose. J’avais rendez-vous avec mon pote Gilles. On ne s’est pas vu depuis début août aussi. 30 ans qu’on est copains ! Vous en connaissez beaucoup comme ça ? On se raconte ce qu’on peut se raconter quand on ne s’est pas vu depuis autant de temps, des nouvelles des parents, des copains, …

Jean Marc, ancien abruti notoire se mêle à notre discussion, on commence à parler politique, la routine. Pas un mot plus haut que l’autre. Lui commence à nous raconter, comment, il y a une vingtaine d’années, jeune instit, il a voulu passer quelques mois en Guadeloupe. Avec Gilles, ils parlent longuement du sujet. Les noirs de là-bas qui sont racistes envers les blancs… Je les écoute. Mais avec mes potes Djibril et Claude, noirs de leurs états respectifs, je commence à avoir une vue différente de la présence française outre truc. Je dis ça, c’est pour l’exemple, je ne veux pas entamer une discussion sur le blog sur le sujet.

J’interviens donc dans la discussion pour leur faire part de mon point de vue sur la colonisation. Ils admettent, ils écoutent, ils disent « oui ».

Pas une engueulade, rien. On discute. On aborde tous les sujets. Gilles, un peu ému, commence à raconter à Jean-Marc, un peu con, l’histoire de notre amitié (Gilles et moi, on est des copains de trente ans, pas comme Jacques et Edouard), comment il m’écoute, comment je l’écoute.

Jean-Marc, qui nous a fait chier dans les bistros pendant des années : « j’avoue, j’étais un con ». Gilles : « Mais non ! Juste un peu chiant ». Moi : « Tu n’as pas changé, mais tu es juste casse couille qu’avant ». On cause, on cause, …

Le bonheur. Une discussion entre clients au bistro.

Une heure du matin. Le patron « Ladies and gentlemen, on ferme ! ». Tout le monde dehors, une partie (dont moi) vers la maison, une autre partie vers les bars de nuit.

J’arrive ce soir à Bicêtre. La Comète était presque fermée. Je me fais ouvrir. Je discute avec le patron, Jean, de mes histoires de boulot (voir l’autre blog). Je sens qu’il s’énerve. Que les autres clients le font chier. Il est 19h40.

Je me casse. Jean me dit « on en reparle demain ». Je rentre à la maison, et une demi-heure après, je me dis « bon dieu ! » (c’est une façon de parler) « aujourd’hui c’est le début du ramadan ». Je ressorts donc, vais à l’Amandine, où je suis sûr de trouver des connaissances. Je bois un coup avec eux, et les autres clients commencent à s’engueuler.

Il est 20h30.

Les clients s’engueulent au bistro le soir en banlieue alors que la veille et l’avant-veille, en Bretagne, à la même heure, la ville commençait à peine à s’éveiller.

Dutronc, reviens !

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