12 mai 2014

Dimanche soir

Le dimanche soir a toujours été une soirée particulière. Je me rappelle quand j’étais petit, on regardait un film sur la première chaine vers 17h30 ou 18h avec mon père et, peut-être, mon grand frère. Près de 40 ans après les souvenirs sont vagues… La famille attendait la fin pour que l’on puisse passer à table…

Les années ont passé. J’ai atterri au Kremlin-Bicêtre. La Comète fermait à 19 heures, on rentrait à la maison. Les patrons ont changé, en 2008, et le dimanche soir est devenu un soir comme les autres, mais avec beaucoup moins de monde, des soirées intimes entre proches. La meilleure soirée de la semaine.

Puis la Comète a commencé à fermer le dimanche vers 18 heures. Alors, on allait dans d’autres bistros ou à rentrer de bonne heure. Il y a quelques mois, j’ai pris l’habitude d’aller dîner au Constantinople quand les autres en question étaient fermés.

Il reste que les clients du dimanche soir ont peu d’intérêt. Des raclures diverses. Les copains ne sont pas là à part Ramdane et le vieux Joël.

Les week-ends que je passe en Bretagne sont un peu particuliers. Normalement, je pars de Loudéac vers 14 heures et j’arrive à 19 heures. L’Aéro ou le PMU sont ouverts et je vais y boire un verre avant de rentrer mais il y a peu d’intérêt. Les clients sont des vieux pochetrons qui ont passé leur journée là ou des ex racailles de banlieue qui se lâchent ! N’allez pas penser ce que je n’ai pas dit. Je les aime bien mais je ne suis pas dans l’ambiance, à part avec Ramdane et le vieux. Je rentre de Bretagne, je veux être peinard… En fait, ça fait des années que ça dure. Pendant un temps, assez long, je rentrais en voiture. Depuis un an ou deux, c’est en train, mais ça ne change rien. Je n’aime plus cette ambiance quand je n’ai pas passé le dimanche à Bicêtre, déjeuné à la Comète, fait la sieste, vaqué à des trucs divers et retrouvé le bistro, vers 19h ou 20h et rentré une heure après. Ou deux heures. Ou trois heures.

Je crois que je suis susceptible. Quand j’arrive au bistro, le dimanche soir, les gens se foutent bien de savoir si j’ai passé le week-end en Bretagne ou à Paris, sauf Karim, à l’Aéro, qui sait que s’il ne m’a pas vu le samedi soir, c’est que je n’étais pas dans le coin. Son ex-femme étant Bretonne, il est « envieux » de me voir y aller souvent. Pour ces braves gens, c’est : « tiens ! voila Nicolas ». Pour moi, cela n’a rien à voir si je sors de la sieste ou du train… Si je sors du train, c’est que je change de monde.

Toujours est-il que cela fait deux fois de suite que je ne réussis pas à avoir une place dans le trains qui me fait partir de Loudéac vers 14 heures pour arriver à 19 heures et que je me rabats sur le suivant qui me fait arriver vers 22 heures. La dernière fois, j’en avais fait un billet, j’étais arrivé à Bicêtre, tout était fermé, et je m’étais décidé à aller faire un tour dans une nouvelle brasserie à Villejuif. Toute neuve ! Une ambiance différente…

Ce soir, j’y suis allé directement. J’ai pensé quelques secondes à m’arrêter à Bicêtre. Je n’avais pas eu de chance avec mes deux métros. Deux fois 8 minutes d’attente. A ce sujet, il faudrait que j’engueule la RATP… et la SNCF. J’étais en voiture 17. Arrivé à Montparnasse, il faut plus de 10 minutes pour rejoindre le métro à pied, puis attendre le métro, puis marcher 5 minutes Place d’Italie puis attendre à nouveau…

Mon métro arrive à Bicêtre. Je n’avais pas envie de tomber sur des bistros fermés ou remplis des vieux ivrognes habituels. J’ai foncé à Villejuif.

Contrairement à la fois précédente, je n’étais pas le seul au comptoir. Il y avait deux groupes de trois ou quatre personnes qui étaient peinards et une vingtaine de clients en salle qui dînaient. A 22 heures… A moins de 500 mètres de la Comète, un autre monde. C’est étrange.

Je m’installe. J’étais bien. Ambiance décontractée, fond musical léger, un peu comme si Conchita était en charge de la programmation musicale. La croisière s’amuse, quoi !

Une heure après, les derniers clients partaient, je voulais les suivre. Un serveur me fait signe : il y a le temps…

J’ai pris le temps.



4 commentaires:

  1. J'ai souvent entendu dire que les dimanches soirs apportaient d'étranges sensations... est-ce que c'est la fin de deux jours de congés, est-ce que l'on sait que le taf reprend le lendemain ? Est-ce qu'on aurait un peu envie que le week-end se prolonge ?
    Je ne sais pas mais c'est vrai que c'est particulier.

    Merci pour ton récit Nico !

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    1. De rien ! Déjà levée ?
      Je crois qu'il y a plusieurs choses. Le fait d'avoir bien mangé le midi, par exemple, après un bon week-end, une sortie le samedi ou autre, incite à faire une petite soirée. Le fait d'organiser la transition après deux jours de sieste et le retour au travail compte aussi.

      Pour les bistros, c'est particulier... Le personnel bosse. C'est une petite journée, mais il n'est pas au repos. Pour lui aussi, c'est une journée particulière. Il a des clients différents, fait moins de recette, s'emmerde plus mais est là.

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  2. Tonton Nico, raconte nous ce qui s'est passé avec le serveur qui t'a fait un signe, ce n'était pas Gérard Palaprat ? Il parait qu'il a abusé de la tournée des bistros

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