25 mai 2007

Je suis fâché avec Marcel

Oui ! Le titre est exact ! Je suis fâché avec Marcel, le Fiacre, 67 ans. Ou plus exactement, il me fait la gueule, ainsi qu’au personnel et au patron de la Comète.

Ca date de lundi soir.
J’avais du boulot, j’arrive tard, vers 20h45 à la Comète. Je vois Marcel buvant un coup avec son copain Michel, 61 ou 62 ans. Je me dis : « Tiens, ces deux-là sont en goguettes ». S’ils sont au bistro à cette heure là, soit ils ont fait un truc ensemble et ils viennent d’arriver, soit ils se sont laissés aller, car généralement, ils ne dépassent pas 19h30 ou 20h.

Je me mets à côté d’eux pour regarder leurs yeux discrètement. Je n’ai même pas eu besoin de le faire : rien que leur sourire idiot me donnent confirmation : ils ne viennent pas d’arriver.

Le grand Michel me dit « Tiens ! Nicolas ! Tu bois un coup ? Josiane ! Tu lui sers un verre ? Je te dois combien ? ». Me voilà avec un demi sans même avoir à commander. Le bonheur ! Quoique… Des fois c’est aussi un plaisir de réclamer.

Je finis mon demi et je leur dis : « Bon ! Les vieux ! Vous en reprenez un autre ? ». Eux (presque la même réplique en même temps !) : « Non ! Il est déjà tard, ma femme va gueuler ». Moi : « Mais si, les gars ! Ca me fait plaisir, ça fait longtemps qu’on n’a pas bu un coup ensemble, un petit dernier pour la route ne changera rien, quitte à se faire engueuler autant que ça en vaille le coup, à votre âge, vous n’allez pas vous laisser emmerder par vos femmes, … » et tous les parfaits arguments du petit saligaud qui veut saouler les copains mariés, en attisant le machisme des gugusses qui ont déjà ingurgité une demi douzaine de gorgeons…

Eux : « Bon ! D’accord, mais c’est le dernier ». J’appelle Jean, le patron (Josiane avait fini son service) qui nous sert trois verres !

Nous les finissons ! Les deux acolytes non anonymes se décident à partir. Moi : « Ben Marcel, tu nous paies pas un petit coup ! » Lui : « Tu fais chier il est tard ». Moi : « Mais non, il est 9h20, le patron est pressé, il ne va pas tarder à partir, on va le boire en vitesse. » Lui : « Bon d’accord, mais vite fait, Jean, tu nous en mets trois derniers ».

Les deux vident leurs verres en vitesse et profitent d’un moment où je discutais avec Jean pour s’éclipser, juste un « Bon ! Salut » en passant la porte. Ils s’éloignent. Subitement, Jean : « Au fait, le con, il a oublié de me régler ! ». Je me précipite dehors et crie : « Hé ! Marcel ! Tu as oublié de payer ! ». Il fait un signe qui voulait dire – du moins, je crois – qu’il paiera demain !

Avec Jean on est resté à rigoler sur la réaction de leurs épouses en les voyant rentrer avec 1,5 g à 21h30 !

Le lendemain, mardi, vers 19h
J’étais justement en train d’en discuter avec Michel, qui me disait en rigolant, à peu près : « Putain ! On a fait le con hier soir, je me suis pris un savon doublé d’une soupe à la grimace ! ». Marcel est alors entré, nos verres étant vides, il nous propose de boire un coup. On accepte ! « Jean, tu nous remets ça ! Merci, combien je te dois ? ». Il règle. Puis je réagis et dit discrètement à Jean : « hé ! Tu as oublié les trois verres d’hier soir ». Jean « C’est vrai, merci ! », puis à Marcel : « Excuse-moi, Marcel, j’ai oublié de te compter les trois verres d’hier soir » « Quels trois verres ? » « Tu sais bien, la dernière tournée, avant de partir ! » « J’ai rien commandé » « Si tu as commandé la dernière ! ».

Le voilà à ronchonner « Heu ! C’est toujours pareil avec vous, vous pensez qu’à vous faire rincer la gueule, j’ai jamais commandé de tournée ». Moi : « Marcel, tu nous casses les couilles ! Tu l’as bien commandée, 3 témoins l’affirment, Jean, Michel et moi ».

Il sort son pognon (4,60 € : on s’engueule des fois pour pas grand-chose !).

Du coup, il va un peu plus loin au comptoir pour bien montré qu’il ne me parle plus. Son copain Michel va le rejoindre. Les compères recommencent à discuter entre eux en me jetant des coups d’oeils subrepticement. Jean se mêle de la conversation, le ton monte et j’entends dire : « Mais si ! Tu l’avais commandée ». « Mais non ». « Mais si, rappelle toi ». « Je te dis que non ».

J’interviens alors : « Putain de bordel de merde, vieux connard, t’étais bourré, c’est tout : tu as OUBLIE, tu va pas encore nous chier une pendule pour 4€60. Y’en franchement marre de tes pantalonnades, pharisaïsmes et autres simagrées. »

Il s’est cassé !

Le mercredi
On ne l’a pas vu. J’étais accoudé avec Michel (troisième jour de suite) à en rigoler à nouveau quand le vieux Jacques arrive, à moitié furibard. « Tu es trop con, tu as vu ce que tu as fait à Marcel ».

Evidemment, l’autre tordu avait répandu sa version dans toute la commune. Heureusement, je suis connu : tout le monde sait que je n’aurais pas fait une telle bêtise et que si je l’avais faite, c’est pour un motif valable, par exemple me foutre de la gueule de Marcel. Quand on ne sait pas quoi faire, un bon conseil, trouvez un Marcel et foutez-vous de sa gueule.

Moi à Jacques : « Qu’est que je lui ai fait à Marcel » « Tu l’as forcé à payer une tournée qu’il n’avait pas commandée ». « Si ! Je te dis que si, il l’avait commandée ». Je raconte ma version à Jacques. Je prends Michel à Témoin : « Alors, Michel, il l’avait bien commandée ? » « Oui, oui, Jacques, Nicolas a raison, il l’avait commandée ! ». Je prends Jean à Témoin : « Alors, Patron, il l’avait bien commandée ? » « Oui, oui, Jacques, Nicolas a raison, il l’avait commandée ! ».

Le vieux Jacques a compris. L’histoire pourrait finir là, mais elle n’est pas finie. Les dialogues ne sont pas rigoureusement exacte, je vous l’accorde, mais tout le reste est vrai je le jure.

Le gros Loïc arrive : « Qu’est-ce que vous avez fait à Marcel ? Je l’ai croisé chez Leclerc, il est sorti par le parking ». Ce qui lui évite de passer devant la Comète.

Le quatrième jour
J’étais accoudé avec Claude et Hassan. Michel était un peu plus loin (pas beaucoup), je leur racontais l’histoire. Nous étions pliés de rire. Voilà Jacques Le Vieux qui se pointe. « Alors ! Tu n’es pas avec Marcel ? » « Abruti ! Il ne veut plus venir ici, mais j’étais avec lui avant, on a bu un coup en face, il est parti commander une pizza ».

Je regarde pas la vitrine (il y a un camion de vendeur de pizzas tous les mardis et tous les jeudis place de la Comète).

« Non, il n’est pas là ». Jean « Si si, je l’ai vu, il a commandé sa pizza et est parti derrière le camion, il se cache ». On était pliés de rire. Au bout, d’un quart d’heure, le temps nécessaire à la préparation de la pizza, Jim, le serveur : « Hé ! Regardez les gars, Marcel est revenu dans la file d’attente, il se cache derrière le couple, là ». On regarde tous ! Il se cachait effectivement.

Jean : « Nicolas, tu pourrais lui payer un coup » « Chiche ». Jean prend un petit gobelet en plastique qu’il utilise pour les cafés à emporter, le rempli de Côte du Rhône. « Jim, amène ça à Marcel ». Jim y va. On se met tous à la vitrine (faut dire qu’on est cons ! ».

Hé bien ! Le vieux Marcel il a réussi à refuser le verre sans le foutre à la gueule de Jim !

Vivement ce soir qu’on rigole encore avec le cinquième volet de l’aventure !

8 commentaires:

  1. Le jour de la prise de fonction de Sarko, Chirac était toujours en train de faire ses colis et s'apprète à emballer, non pas la bonne, mais une statuette africaine dont il raffole.

    Sarko intervient : hé, touche pas à ça, c'est à moi, je l'ai fait livrer hier.

    Chirac proteste : t'es con, c'est la mienne, je l'ai prise en com sur le quai Branly (branlo).

    Sarko : non, je te jure. Tiens, on va demander à Bernadette et Cecilia.

    Celles-ci d'une seule voix : « Oui, oui, Jacques, Nicolas a raison, il l’avait commandée ! ».

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  2. C'est bizarre de se fâcher à mort pour si peu…

    Bon article ! :-)

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  3. Merci fil ! franssoit aussi (mais faut relire plusieurs fois).

    En fait, la fâcherie n'est pas sur le montant.

    Marcel est comme ça ! Dans trois jours je ferai probablement un nouveau billet : "Marcel et moi sommes les meilleurs copains du monde". Sans doute lundi !

    Allez ! Je vais faire une prévision.

    Marcel va tous les dimanches soir à l'Amandine vers 20h - 20h30 (la Comête ferme à 19 heures le dimanche). Il ne va pas se douter que je pourrais y aller (il ne sais pas que j'ai posé ma journée lundi !). Il ne pourra pas éviter de dire bonjour avec les copains qui seront avec moi : le Gros Loïc et Joël... Le gros Loïc sortira une grosse bêtise sur cette histoire et Marcel me dira "C'est vrai que t'es con" et on rigolera !

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  4. ho ben non raconte pas déjà la fin, tout le suspense du week-end s'évanouit !!!

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  5. Je ne raconte pas la fin, je fais une prévision idiote.

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  6. Hier soir, il ne s'est rien passé.

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  7. Ben moi, je le trouve plutôt cool, le Marcel. Il a pas mêlé le serveur à l'embrouille, qui lui ne faisait que son job.
    Quoique : il a le droit le serveur, d'aller servir un verre chez un concurrent ?
    Je veux pas foutre la merde, hein !! ;-)

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  8. Lutine,

    Adresse toi au patron ! Je ne sais pas !

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