24 mars 2012

Adieu, Martine !

On se demandait, avec mes potes Gilles et Dominique, depuis combien de temps ils n’étaient pas venus me voir à Bicêtre. Bientôt 35 ans qu’on se connaît, 18 ans que j’habite à Bicêtre. Au début, ils venaient plusieurs fois par an puis leurs visites se sont espacées. En payant le café, à la Comète, on a trouvé : notre dernière fiesta parisienne était avant le passage à l’Euro. Plus de 10 ans.

A 9 heures, ce matin, mon téléphone sonne. C’était Gilles. « On est en bas ! ». Je les attendais pour midi. J’étais en train de boire mon café, avec mon colloc. Il s’est pointé, hier soir, vers 21 heures. A la fermeture de la Comète, il a commencé à ronchonné parce qu’il avait un long trajet en train pour rentre jusqu’à chez lui.

J’avais commencé la soirée avec @Arnolr_fr. Nous avions rendez-vous pour qu’il me présente son activité (en rapport avec les blogs). J’avais une petite heure à lui consacrer puisque je n’avais pas vu Corinne et sa mère, j’avais rendez-vous avec elles à 20h15 à l’Amandine où était d’ailleurs aussi Tonnégrande. Je ne pouvais pas ne pas aller à l’Amandine, d’ailleurs. Il fallait que je vois Michel pour parler de sa vitrine qui avait été explosée par un abruti.

C’est en montant à l’Amandine que j’ai vu le SMS de mon colloc pour me demander si je voulais boire un verre. Ayant déjà 4 personnes à voir à l’Amandine, je lui ai proposé de venir à 21 heures à la Comète.

Ce récit un peu décousu.

Toujours est-il que je me suis pointé à la Comète à 21 heures. @Arnolr_fr était toujours là et j’avais encore soif : nous étions faits pour nous entendre. Le colloc s’est pointé. Vers 22h30, quand on a constaté qu’il coucherait à la maison, il est allé faire des courses et a ramené un pack de Heineken (n’importe quoi…), une bouteille de rouge et une bouteille de blanc.

J’ai réussi à espacer les visites de mon colloc : quand il va prendre une douche, je lui propose de l’aider. Il est toujours aussi surpris et me répond toujours « Heu… non merci… ». Généralement, il met une quinzaine de jours à s’en remettre et j’ai la paix. Ce matin, j’ai merdé ! Je lui ai demandé ça avec gentillesse… Comme il est handicapé (il a eu un accident pendant qu’il travaillait à la réunion et les toubibs du coin ont raté la réparation ; il doit repasser sur le billard prochainement ; pour l’instant, il a un peu de mal à rester debout), il a cru que je lui proposais ça pour lui rendre service. Il m’a répondu que j’étais vraiment gentil et tout ça.

J’ai commencé à avoir des sueurs froides… Que faire s’il accepte ?

Il a refusé. Ouf.

J’ai lancé le café et je me suis rappelé que les deux lascars devaient arriver de Bretagne à midi et qu’il fallait que je fasse le ménage. Le colloc est sorti de la douche et nous avons commencé à boire le café quand mon téléphone a sonné. Ils étaient arrivés et m’attendaient en bas.

Je suis descendu les chercher mais ils étaient en train de manœuvrer le camion et la remorque. Nous avons papoté un peu. Je leur ai filé la clé de la voiture et je suis allé rejoindre le colloc, finir le café, foutre le colloc dehors et nous sommes redescendus ce qui fait que nous étions 4, dont un éclopé pour pousser la voiture pour la mettre sur la remorque (un plateau, en fait).

Fin 2009, en rentrant de Bretagne, le pot d’échappement de ma voiture était « tombé » pendant que je rentrais à Paris. Après l’intervention du dépanneur, j’avais réussi à rentrer à Paris sans pot d’échappement et j’avais traîné pour faire réparer, remettant toujours ça au lendemain et ne trouvant pas de créneau pour prendre une demi-journée de congés pour m’en occuper. Du coup, trois semaines après, j’avais pris une voiture de location pour mon week-end et j’avais trouvé ça bien pratique et assez peu cher… Du coup, j’ai continué…

Quelques temps après, mon pote Djibril se décide à me racheter la voiture pour qu’il l’amène au pays (le Sénégal) pour avoir une voiture sur place quand il y va, plusieurs fois une semaine par an. Nous convenons donc qu’à son prochain voyage, il organiserait la réparation et le transport. C’est ainsi qu’une première année s’est passée… et il m’a annoncé qu’il avait trouvé une voiture sur place.

Du coup, une deuxième année est passée, j’avais trouvé un dépanneur pour me la prendre et s’en occupé  mais il a eu une embrouille dans un bistro du coin et a quitté le quartier. Je crois bien que je ne l’ai plus revu dans un bistro depuis le début du ramadan, au milieu de l’été si ma mémoire est bonne.

J’aime bien les musulmans qui viennent de Kabylie. Ils ne boivent pas une goutte d’alcool pendant le ramadan et leurs épiceries sont ouvertes tard le soir, permettant à mon colloc (Kabyle) d’acheter du vin et de la bière quand ils décident de coucher à la maison.

Début décembre, mon pote Gilles m’a dit qu’il pensait que sa vieille 205 ne passerait pas le prochain contrôle technique et qu’il était bien emmerdé, n’ayant pas de pognon, pour en acheter une. A la limite, il aurait pu acquérir une vieille merde d’occasion.

Tu as besoin d’une voiture et j’en ai une dont je ne me sers pas ! Je te la donne mais tu te démerdes. C’est une très bonne voiture mais elle n’a plus de pot d’échappement et n’a pas roulé depuis deux ans.

Je me rappelle d’août 2004. J’étais allé en Belgique quelques jours avec un pote. Mon pote était impressionné par l’accélération de ma voiture (quand on est jeune, on est con : à cette époque, j’avais coutume d’accélérer comme un fou en démarrant sur l’autoroute, dans les voies d’accélération ou après les arrêts au péage) et surtout, en roulant sur les autoroutes, là-bas, je m’étais rendu compte que je ne savais pas à combien était limitée la vitesse. Je n’ai pas vu un seul panneau. Du coup, j’avais « décidé » qu’il n’y avait pas de limitation.

J’avais fait le trajet de Bruxelles à Liège sans passer en dessous de 190 kilomètres à l’heure, moi qui suis si scrupuleux, maintenant. Taré !

Toujours est-il qu’on avait pu vérifier que la voiture était une bonne voiture ! A cette vitesse, elle ne bougeait pas et j’avais encore de la place sous l’accélérateur. Une Xsara VTS. 138 chevaux. J’adorais les coupés Citroën un peu sport, à l’époque.

En 1993, j’avais décidé d’acheter une première vraie voiture, j’avais 26 ans. Je suis allé à la concession du coin, il y avait une journée porte ouverte à l’occasion de la sortie de la Xantia. Ca m’allait bien. C’était une voiture très moderne, à l’époque, mais elle s’est très vite ringardisée, comme beaucoup de Citroën de la fin du siècle dernier. Je discute avec le commercial et on sympathise rapidement. « Tu veux acheter une bagnole comme la Xsara, à ton âge ? » me demande-t-il tout surpris. A la réflexion, 20 ans après, il avait raison. Même maintenant, en tant que célibataire, j’aurais l’air con avec une telle caisse. « Tu vois, le coupé, là-bas ? Pour le même prix que la Xsara, elle est à toi. C’est une occasion récente, moins d’un an, un couple de personnes âgées plein de pognon l’avait achetée mais la femme de l’acheteur n’arrive à rentrer dedans et surtout à en sortir, trop basse et les sièges ne sont pas adaptés à une personne âgée. Ils veulent acheter une Xsara mais je dois leur revendre celle là. »

Deux jours après, je l’essaie. J’adopte. On regarde les prix. Il fait semblant de négocier. Lui, très content de vendre une Xsara, les vieux très contents d’avoir trouvé un acheteur et de pouvoir avoir une voiture rapidement. Moi, très content d’avoir trouvé une voiture à mon pied, une occasion avec juste quelques milliers de kilomètres au compteur (je dis quelques, mais je crois bien que c’était juste 1000), au prix de l’occasion mais pouvant négocier (les vieux étant très pressés, ils n’avaient pas négocié lors de l’achat et j’avais bénéficié d’une partie de la marge de négociation).

Une ZX Volcane, 2 litres injection. 130 chevaux (de mémoire). Une voiture de branleur. Ca m’allait très bien. Deux ou trois mois plus tard, je recommençais à bosser à Paris, faisant l’aller retour tous les week-ends. Une telle voiture n’était pas du tout adaptée. Je roulais comme un fou… Au bout de trois ans, elle avait 180 000 kilomètres. Je l’ai remplacée par la Xsara quand elle a eu 260 000 kilomètres. Elle roulait comme une horloge, elle avait essentiellement servi à faire des longs trajets sur autoroute. Néanmoins, je commençais à ne plus trop avoir confiance. Il fallait que je change les pneus et la courroie de distribution, ce n’était pas raisonnable.

J’ai acheté la Xsara fin 2001, je crois. Son premier trajet pour la Bretagne fut pour l’enterrement de ma grand-mère. Je note ça pour la coïncidence. Elle est repartie sur un plateau, pour la Bretagne, le jour de l’enterrement du grand-père de mes neveux, auxquels je pense très fort depuis trois jours. Mais je n’ai pas pu rentrer car Dominique avait loué le plateau pour ramener Martine.

Dominique est mécanicien. Il va la remettre en service. Gilles aura une voiture.

Martine ? C’est ainsi que l’avait baptisée mon pote, pendant ces vacances en Belgique, en 2004. Ca m’avait fait rigoler parce que la patronne de la Comète s’appelait Martine et il ne le savait pas. D’ailleurs, il a fait une gaffe, une fois, devant le patron.

Bref…

Maintenant, je roule en voiture de location avec le régulateur de vitesse réglé sur la vitesse maximale autorisée.

En 2004, je devais partir en Belgique tout seul et vadrouiller au gré de mon humeur. La veille, je raconte ça à un pote, à l’Aéro. « Je peux venir avec toi ? »

C’était mon colloc…

Ca me troue le cul de savoir que je le supporte depuis tant de temps…

Pour sa peine, il aura sa photo sur le blog. Ne lui dites pas. Prise à Bruges en 2004.

17 commentaires:

  1. Au final, y'a plein d'humanité dans cette histoire et c'est tant mieux, parce que cette semaine, pffff...
    Merci Nicolas.
    Fred.

    RépondreSupprimer
  2. Finalement, il ne manque qu'une cheminée à la Comète, pour faire la veillée, car tu es un conteur né !...
    Bz

    RépondreSupprimer
  3. D'où vous avez bu de la bières,Bruges ! En fait tu voulais en arriver là et la voiture était un prétexte !

    RépondreSupprimer
  4. elle etait toujours en bas de chez toi la xsara ?!

    RépondreSupprimer
  5. t'es conservateur... en plus de réac' par rapport à ton billet sur titi :)

    RépondreSupprimer
  6. L'existence est un tissu de hasards étranges.

    C'est vrai que tu racontes pas mal.

    Donc, je rejoins Ladyapolline: cheminée et bougies.
    Et bière, évidemment :)

    RépondreSupprimer
  7. *** Coucou ! J'aime toujours autant te lire Nico ... j'ai l'impression de vivre ce que tu écris !!!!! MERCI ! BISES et belle journée printanière à toi ! :o) ***

    RépondreSupprimer
  8. Il est toujours dangereux de se véhiculer en ZX Volcane sans pot d'échappement en raison de la capacité du gaz CO2 émis de se mélanger à l'essence du carburateur et de déclencher une réaction chimique assez intrigante, la griserie, à ne pas confondre avec la grise mine. La griserie est cet état léger et amical qui fait qu'on voit après quelques gouttes de transformation chimique, la vie d'une certaine façon positive même si l'environnement, notamment électoral, ne s'y prêterait pas. Voilà donc bien l'état que j'apprécie les rares fois mais présentes en mon esprit où je suis allé à la Comète en Clio.

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Soyez patients !