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17 décembre 2013

L'enceinte

Je discutais avec une collègue d’un autre service des nouveaux arrivés dans son service, au même étage que le mien. Elle me disait qu’il y en a deux. J’avais compté trois. Je lui demande : « mais elle, qui bosse dans le bureau où bossais S. avant ? » « Ah ! Elle, oui, mais elle est prestataire. Elle remplace S. en attendant qu’elle soit remplacée mais elle vient de dire qu’elle était enceinte et ne restera pas. » « ah c’est con ».

J’ai croisé la jeune fille à la cafétéria. Elle est tellement enceinte, en effet, que j’ai failli lui proposer de l’amener immédiatement à la maternité.

Je ne comprends pas comment il a fallu qu’elle l’annonce aux autres pour qu’ils s’en rendent compte. Ou alors, ça lui est venu pendant le week-end…

07 novembre 2013

Élevons-nous dans la modernitude

J’étais en train de bosser avec une collègue dans son bureau près d’une salle de réunion. Un groupe de personnes, dont d’autres collègues, y rentrent. Je me dis « tiens ». C’est alors que je rappelle ! Nous avions une formation. J’avais oublié. J’ai interrompu les travaux en cours et je me suis précipité.

C’est une formation à propos des nouveaux ascenseurs que nous allons avoir dans la tour. Vous me connaissez ! Une formation pour l’utilisation des ascenseurs, je n’allais pas louper. Qu’est-ce qu’ils allaient pouvoir nous dire ?

De fait, ça a duré 45 minutes.

Non, parce que vous me regardez, là, vous vous dites : ah, le gros con, il soutient Hollande, il vit au siècle dernier et tout ça. Vous avez tort de vous moquer. Je bosse dans la tour avec les ascenseurs les plus modernes à la Défense, le quartier européen avec le plus d’ascenseurs. Ca vous en bouche un coin, non ?

Vous connaissez les ascenseurs. D’une manière générale, vous appuyez sur un bouton. L’ascenseur arrive. Vous entrez dedans et, là, vous appuyez sur un bouton pour indiquer l’étage. C’est maintenant complètement ringard.

Avec la génération actuelle, le machin pour choisir l’étage est à l’extérieur. Dans les tours avec plusieurs ascenseurs, voire plusieurs batteries d’ascenseurs, quand vous avez fait votre choix, le machin vous indiquer quel ascenseur prendre et vous n’avez vu plus à choisir l’étage dans l’ascenseur. C’est vachement bien dans les grandes tours : ça permet d’optimiser les déplacements. Par exemple, vous avez 10 personnes qui vont au 8ème et 10 qui vont au 9ème. Si les cabines font dix places, il en faudra donc deux. Avec l’ancien système, la moitié (en gros) des mecs qui vont au 8ème vont dans une cabine et l’autre dans l’autre. Les deux cabines vont donc aux deux étages. Avec le nouveau système, il vous « hé ho ! Les cons qui allez au 8ème, vous montez dans l’ascenseur de gauche, et les abrutis qui vont au 9ème dans celui de gauche, et que ça saute et faites pas chier. »

Avec la future génération, celle qu’on va avoir dans la tour, vous passez votre badge devant un lecteur et le machin saura directement à quel étage vous êtes censés aller. Il vous dira quelle cabine prendre. C’est beau nom. J’attends le machin qui me dira « hé ho, connard, tu as vu à quelle heure t’arrive ? Dépêche-toi de monter dans la cabine C qui t’attend. »

Si vous voulez aller à un autre étage, il vous sera proposé, sur l’écran, la liste des étages auxquels vous pouvez accéder. Par exemple, ma boite est répartie sur deux étages. Je n’aurai le choix qu’entre ces deux étages (et les étages de service : cantine,…). C’est grandiose, non ? Mieux ! Le machin ne vous dira plus les numéros d’étages mais le nom de l’entreprise et du service occupant l’étage.

Par exemple, un visiteur se présente à l’accueil. Il dit : je voudrais voir l’autre enflure qui bosse pour la maison Partageons les blogs. L’hôtesse lui filera un badge. Le type le passera devant le machin de l’ascenseur, il aura le choix entre « Partageons les blogs », « cantine » et « sécurité ».

C’est beau le progrès non ?

Les ascenseurs les plus modernes d’Europe.
N.B. : Tout ceci ne s’inventant pas est parfaitement véridique même si relativement romancé. La société d’ascenseur, une des plus grandes d’Europe, va effectivement installer son nouveau système pour la première fois à la Défense dans notre tour. J’ignore pourquoi ils nous font cette formation, évidemment inutile pour prendre l’ascenseur (45 minutes !). Je suppose qu’ils veulent nous rassurer ou, tout simplement, nous expliquer les principes généraux de ce truc afin que nous puissions répandre la bonne parole auprès des futurs utilisateurs, ceux qui n’auront pas pu être formés.

27 juillet 2012

Prendre une veste

J’ai déjeuné à la cantine avec trois collègues. Nous étions donc quatre si je compte bien. Celui qui a fini le premier (après moi, j’entends, puisque manger plus rapidement que moi est assez compliqué) : « Bon, je vous laisse, il faut que j’aille acheter une cravate pour offrir ». Je l’aurais bien suivi pour lui donner des conseils mais je n’avais pas le temps.

Un a dit : « Tu n’as qu’à aller au Bon Marché, c’est à dix minutes. » L’autre a répondu « Oui, tiens ! » J’ai alors changé d’avis. Il me faut acheter une veste, l’autre ayant rendu l’âme hier.

Il faut que je vous raconte ça. Quand je dis « il faut », c’est une façon de parler mais je ne peux pas que raconter les cuites de mes copains, je peux vous raconter la fin de vie de ma veste.

Hier soir, je quitte le bureau avec ma veste. J’arrive à la Comète. Alain me rejoint et malgré la cuite qu’il avait largement commencé me dit « Ah ! Oh ! Tu as vu la grosse tâche sur ta veste. » « Oui, il y a du travail, en effet. » « Mais non, une tâche. » « Ah ! Une tache ? » « Oui, dans le dos » (je brode un peu pour placer un jeu de mot stupide absolument impossible à l’oral).

J’enlève ma veste, il y avait effectivement une série de taches dans le dos, près de l’épaule gauche. Des espèces de tâches rouges, entourées de ce qui ressemblait à des taches de gras. Je gratte, c’était sec et ça ne venait pas. Je demande une éponge avec de l’eau chaude au serveur et j’essaie de nettoyer : rien à faire. En fait, ça me faisait penser à des taches d’eau de Javel, mais en rouge. Je suppose que je me suis pris je ne sais quel produit chimique.

Du coup, je raconte ça à mes collègues, à table. L’un d’entre eux me dit de l’envoyer au pressing. Nous avons des conversations très humaines avec nos collègues. Il n’y avait que des hommes, toutes les femmes sont en vacances. Sexuellement, c’est moins bien mais on n’est pas au boulot pour baiser, mais pour l’entretien des fringues, c’est moins bien. Je lui réponds que je n’avais pas que ça à foutre d’envoyer au pressing une veste achetée 70 euros il y a un an et qui est déjà passé plusieurs fois à la machine. Oui, je sais, c’est mal, je ne devrais pas passer mes vestes à la machine.

Je dis donc : « Bon, ben je vais aller au bon marché avec toi. » Celui qui n’avait encore rien dit : « Ah ben je vais aller avec vous, il faut que j’achète une sacoche. » Le dernier, celui avait dit à l’autre d’aller au Bon Marché : « Je vais aller avec vous, je vais vous aider, je connais bien le chemin. »

Nous voila parti tous les quatre. Quelques stations de métro plus loin, à Sèvres Babylone, nous descendons et je reconnais ce sympathique quartier où il m’arrive de manger et de boire des bières. Nous suivions le type qui connaissait le magasin qui s’est trompé de station. Il a pris la mauvaise sortie, justement celle où il n’y a aucun escalator. Du coup, il fallu qu’on traverse le square. Ceci n’a aucun intérêt mais je voudrais faire passer un message à la jeune fille que nous suivions, dans le square :

« Madame, vous ne devriez pas mettre un caleçon noir quand vous avez une jupe relativement courte. Vous devriez essayer la culotte, voire le string, mais pas un caleçon noir qui dépasse de cinq centimètres, c’est très laid. »

Je me mêle de ce qui ne me regarde pas.

Nous arrivons au magasin. Le type qui connaît demande au vigile où se trouvent les cravates. Il lui répond. Nous y allons. Il n’y avait pas de cravate dans ce coin. On demande à un autre qui nous envoie dans le bon quartier et nous trouvons un étal de cravates (illustration).

Je regarde vite fait puis décide d’en acheter une. Justement, j’en vois une tellement à chier que ça en était à rêver. Elle coûtait 90 euros mais était soldée à 50. Je refuse généralement de porter des cravates à plus de 20 euros quand on ne me les offre pas. Finalement, je craque, je la prends mais à contrecœur. Je ne suis pas spécialement regardant sur les frais généraux mais les 30 euros d’écart représentent quand même une soirée à la Comète ou une semaine de repas à la Cantine. Avant d’acheter des conneries et de se plaindre en fin de mois, je connais des braves gens qui feraient mieux d’étudier les prix…

C’est bien d’aller avec des collègues dans un grand magasin en été. On n’est pas stressés, on peut déconner. Enfin, surtout moi, les autres avaient honte.

Mon choix de cravate fait, je suis descendu d’un étage où étaient les vestes, laissant mes collègues choisir la cravate de l’autre. J’ai trainé dans plusieurs coins. Je n’ai pas trouvé une seule veste à moins de 900 euros. Là, c’est réellement trop cher, d’autant que ce n’est pas exactement ce que je cherche, d’autant qu’avec ma corpulence, on peut difficilement prendre du tout venant, même de grande taille. Regardez les gros en costar, dans la rue. 90% sont absolument ridicules.

Je suis donc remonté. Mes collègues avaient trouvé une cravate et l’heureux futur propriétaire temporaire de la cravate avait réussi à se laisser convaincre par la marchande d’acheter des boutons de manchette assortis. Je me suis foutu de leur gueule, j’ai reposé la cravate que j’avais choisie et je me suis cassé : j’avais une idée de billet de blog dans la tête.

J’arrive sur le quai. La rame était là. Je monte donc dans la première voiture à l’avant : erreur grossière, il n’y avait aucun souffle d’air. J’ai essayé de sortir mon iPhone mais les gouttes de sueur qui tombaient m’empêchaient de l’utiliser…

A l’heure où je mets sous presse, mes collègues ne sont toujours pas rentrés (40 minutes après mon départ, soit vingt minutes après mon arrivée). J’ignore ce qu’ils vont finir par acheter.

J’ignore aussi pourquoi ce magasin mondialement connu porte si mal son nom.


22 mai 2012

Les cons de la cantine

La cafetière à capsules Nespresso du bureau est cassée. Du coup, les gens prennent du café au distributeur normal : on met des sous, un gobelet tombe, le café coule, on prend le gobelet et on dit « merde » parce qu’on a oublié de dire à la machine qu’on ne voulait pas de sucre. Ce qui m’amuse, ce midi, c’est que les gens ont gardé le réflexe. Ils lavaient leur tasse, ce qui est normal. Ils lavent maintenant leurs gobelets, ce qui fait que les bords de l’évier sont remplis de gobelets renversés en train de sécher.

Cela dit, mon billet du jour porte sur la cantine, pas sur la machine à café. On pourrait en dire des tonnes, à propos de la cantine. Du RIE, plutôt, c’est plus classe : Restaurant Inter Entreprise.

Tiens ! Ce midi, une jolie jeune fille bouchait le passage dans l’espace où on « remplit » nos plateaux. Elle discutait avec d’autres jeunes filles mais moins jolies. Je suppose qu’elles attendaient la cuisson d’un steak haché. Elles bouchaient le passage et je n’arrivais plus à avancer avec mon plateau. Je dis « Pardon » mais elles ne bougent pas. Alors, je passe en force. La jeune fille me hèle : « Hé ! Vous pourriez dire pardon ! » Moi « Ha mais j’ai dit pardon, vous n’avez pas bougé. Vous bouchez le passage en emmerdant tout le monde et vous voudriez que je présente des excuses. Connasse ».

La cantine est le lieu idéal pour observer le sans-gêne des gens. L’autre jour, j’étais en bout de table avec un collègue et un gugusse se pointe, demande l’autorisation de se mettre à notre table et se met à côté de mon collègue. Un type qui voulait manger avec lui devait passer derrière moi pour s’asseoir (certaines rangées sont très resserrées, c’est chiant). J’essaie de me pousser pour me lever mais il bloquait le passage, alors j’avance à fond, rentrant le ventre et tout ça, mais je n’ai pas pu gagner beaucoup, alors je me repousse. Le type s’impatiente et me dit : « Ah mais ça ne va pas être possible, là ! » J’ai manqué de présence d’esprit. J’aurais du lui répondre : « Ah ! Mais on a autorisé votre collègue à se mettre à votre place, pas vous ! » ou « si tu te poussais un peu connard, je pourrais me lever pour te rendre service ! » mais je suis resté poli.

J’aime bien aussi, quand la cantine rejoint la vraie vie.

Il y a à Bicêtre un connard (mais genre armoire à glace, donc on n’ose pas trop l’engueuler contrairement à d’autres) ivrogne qui n’arrête pas de parler de choses complètement inintéressantes. Il avait disparu quelques temps. Les mauvaises langues disent qu’il a fait de la prison. Il en avait déjà fait avant assez longtemps pour un motif très grave que je n’exposerai pas ici sauf si vous me payez une bière : il a purgé sa peine. Du coup, il est revenu dans le quartier il y a quelques mois et nos rapports s’étaient rafraichis. Je veux bien tolérer les ivrognes mais après une journée de 8 heures de travail et 3 de blogage, j’aime bien aussi souffler.

Il y a une quinzaine de jours, j’avais calmé le jeu en lui expliquant que j’étais comme ça, que je n’aime pas trop parler donc il ne faut pas trop me parler…

Lundi dernier (pas hier, le précédent, andouille), j’arrive à la cantine. Ben oui, c’est un billet à propos des cantines, pas des ivrognes de Bicêtre, pour une fois. C’est lui qui était le chef. Il faisait le remplacement et avait en charge de remplir nos assiettes. Heureusement que j’étais réconcilié. Ca me faisait rigoler, il faisait correctement son boulot, présentant bien les plats et tout ça, mais prenant son temps, les gens gueulaient. Je l’ai revu mardi (nous avons un peu discuté, l’effet de surprise nous avait coupé le sifflet, la veille) mais mercredi je suis parti en week-end pour ne rentrer qu’aujourd’hui : je ne l’ai pas revu.

Par contre, hier, je suis arrivé à l’Aéro après mon trajet en train en provenance de la Bretagne. Karim, le patron, me dit que le gugusse était passé dans la journée et avait dit qu’il m’avait vu. Ne sachant plus mon prénom, il m’a décrit : « Mais si tu sais, le gros crépu un peu raciste. » Certes, j’ai une légère surcharge pondérale. Je suis tellement raciste que je passe ma vie avec deux gros noirs dans des bistros tenus par des Chinois ou des Kabyles. Ca me permet de faire croire que je ne le suis pas.

Bref, Karim ne voyait pas. L’autre : « mais si, tu sais, je suis sur qu’il est raciste et crépu ». Je ne suis pas crépu non plus. Juste frisé. Karim n’arrivant pas à me voir sous les traits d’un raciste, il était sec (enfin, c’est une façon de parler…). Alors l’autre s’énerve : « Mais si le gros raciste ». Heu… « Mais si, le gros qui n’arrête pas de jouer avec son iPhone ! » « Ah… Nicolas… » « Oui, lui… »

« Ben tu sais quoi ! Il est venu à ma cantine, lundi et mardi, c’est la première fois que je le voyais. »

Alors j’ai expliqué à Karim que j’y mangeais depuis 18 mois quatre ou cinq fois par semaine (c’est une très bonne cantine) et que l’autre n’avait fait que faire un remplacement de deux ou trois jours…

Le con.

Je vais aller reprendre un café avant de reprendre... le travail. Celui de la machine est trop léger.

25 novembre 2010

On se connait ?

Cette après-midi, j’avais une réunion hyper importante au siège de ma boite avec quelques personnes de l’extérieur. Quand une d’elles est arrivée, je lui ai tendu la main, il m’a dit avec un air méprisant : « Je vous ai déjà dit bonjour ce matin, j’étais déjà là pour une autre réunion ».

J’ai dit « ah ! Excusez-moi, je suis dans la lune » car je suis très poli.

Mais enfin, moi, je n’étais pas là, ce matin. J’étais en réunion à l’extérieur. Je suis arrivé au bureau vers 13 heures.