31 décembre 2015

Ne partageons pas 2015

C’est peut-être la première fois de ma vie où je bosse la semaine avant le 1er de l’an (je dois avouer que j’ai oublié mes premières années de carrières, celles où vous n’avez pas suffisamment de congés pour faire ce que vous voulez). La semaine dernière, j’étais en congés chez ma mère, bien décidé à rédiger des billets de blogs, histoire de rattraper une année au cours de laquelle je n’ai pas eu le temps de me livrer à cette activité suffisamment sérieusement. En fait, ma baisse de rythme date de fin 2013, époque à laquelle on a obtenu un nouveau chantier, au bureau, qui s’est avéré passionnant.

Rédigez des bons billets de blog, chez moi (chacun a ses critères), nécessite trois phases : une de préparation, de réflexion, de récolte d’informations,… une de rédaction et une de mise en page, relecture,… Vous allez me dire que je n’ai jamais été un grand fan de la relecture mais c’est pourtant un truc essentiel quand vous rédigez les billets à partir d’un iPhone.

Vers cette fin 2013, 6 mois avant, 6 mois après, quelle importance ?, j’ai en plus eu un sentiment bizarre : celui qu’il ne fallait plus que je me connecte à Blogger à partir de mon ordinateur au bureau. Dans mon blog geek, je milite contre toutes les limitations imposées par les entreprises qui vont toutes à l’encontre du développement numérique (sauf celles qui vont dans le sens du respect de la législation) mais, dans la réalité, je ne peux pas aller à l’encontre du règlement intérieur de l’entreprise. Bizarrement, j’ai fini par m’en foutre totalement pour le présent blog et le blog geek mais pas le blog politique. En fait, en tant que « Jégoun », ex numberone, je ne voulais plus avoir d’activité politique à partir du bureau. 

Je le faisais donc à partir de l’iPhone et j’étais bien peinard mais ça empêchait non pas de pondre des tartines mais de les rendre cohérentes. 

Figurez-vous qu’en novembre, au bureau, on a eu un accès Wifi pour aller sur le net avec nos mobiles. Il n’empêche que c’est « un moyen informatique de l’entreprise » et que nous ne pouvons pas tout faire avec. Auparavant, par exemple, je répondais aux messages de mes blogs avec l’iPhone en passant par la 4G. Je n’utilisais pas « un moyen informatique de l’entreprise ». Maintenant que mon iPhone est connecté en Wifi via le réseau de l’entreprise, je ne peux plus le faire.

Cette semaine, chez ma mère, je voulais bloguer mais je suis arrivé fatigué et j’ai fini par faire une grippe.  Alors, lundi, de retour au bureau, j’ai décidé de rebloguer, réellement. Sans plus, je n’ai toujours que l’iPhone et j’ai toujours du boulot (mais les temps sont calmes, les clients et fournisseurs étant en congés). Et j’ai réussi, sur le blog politique, à faire plusieurs billets, dignes du bon vieux de temps de « Jégoun ».

C’est reparti, donc ! Tout le monde souligne que l’année 2015 a été pourrie. C’est vrai. Il y a la morosité, les attentats mais aussi les raisons personnelles, la démotivation des copains à effet boule de neige. Mais il y a des billets dont on est content, FalconHill fait la liste de ceux qui ont marché, chez lui. Le meilleur, chez moi, portait sur l’émotion et je l’avais fait à la va-vite, un soir, quelques jours après les attentats de Charlie. Je n’ai pas à en rougir.

Sauf que fait avec l’iPhone, il a plein de faute. Au moins, c’est un vrai billet de blog, personnel.

Celui qui a le mieux marché, sur le blog politique, est aussi lié aux attentats de janvier. J’ai la flemme de le relire mais je m’en souviens assez bien, il montrait ma colère sur la manière avec lesquels sont traités les musulmans (par la droite comme par la gauche).

Sur le blog geek, celui qui a été le plus est un billet humoristique sur les jeunes consultants :
Je suis content de ces trois billets mais pourquoi datent-ils tous de janvier. Il y a donc bien eu un tournant, à cette époque, un tournant dans ma vie professionnelle (une bricole mais ma fonction a été officialisée) et un autre dans la vraie vie, avec Charlie.

J’espère qu’en 2016, je vais rebondir, les copains vont rebondir et que l’on pourra reprendre notre blogosphère, celle des copains, justement, celle de la bière et de la rigolade, celle de l’émotion, celle de la réflexion,…

Notons qu’il y a eu un truc bien, en 2015 : je n’ai pas été attaqué dans les blogs ou les réseaux sociaux comme avant. A force de bloquer les cons, j’ai gagné la paix ! Et je reste abonné aux blogs de quelques abrutis, il faut bien rigoler. Mais c’est vrai que j’ai fait un beau ménage dans mes abonnements, précisément à cette période, pour avoir la paix et éliminer le futile. Par exemple, j’ai viré la plupart des blogs réacs et des blogs geeks. Ca m’a fait un bien fou non pas qu’ils ne m’intéressaient pas, il me fallait sortir du blogage intensif de cette espèce d’hystérie qui m’était tombée dessus à cause de ma passion pour les blogs et les réseaux sociaux.

A l’été, il y a eu un autre événement. Figurez-vous que je me suis fâché avec un de mes tous premiers copains de blogs. Ou, plutôt, il s’est fâché avec moi pour des raisons délirantes, comme s’il était devenu fou, comme si les réseaux sociaux l’avait rendu fou. C’est la première fois que je me fâche durablement avec quelqu’un de la vraie vie, puisqu’il était devenu une relation de la vraie vie. Le pire est qu’il s’est fâché pour des raisons politiques, moi qui suis copains à peu près avec tout le monde. En gros, c’est tout juste s’il ne me reprochait pas d’être ouvert, lui qui passait sa vie dans les réseaux sociaux, à développer son réseau, il le faisait uniquement avec des gens qui pensaient comme lui. Dans nos explications, par mail, lui qui habitait alors la Bretagne depuis moins d’un an, il m’a dit que mon style de vie faisait qu’il connaissait mieux la Bretagne que moi, parce qu’il connaissait des petits paysans, faisait les marchés,… J’avais passé mon enfance dans le Centre Bretagne, au milieu des paysans, des marchés. J’ai compris que je l’avais perdu. Il m’a retiré de sa liste d’amis de Facebook. Je l’ai unfollowé de Twitter… Tant pis.

Autre fait marquant de la première moitié de l’année, c’est que, n’ayant plus le temps de bloguer, j’ai commencé à raconter de plus en plus d’anecdotes de bistro dans Facebook. J’avais essayé avec Google+ mais ça n’avait pas pris. Dans Facebook, le succès a été immédiat, j’avais des likes et des commentaires mais quelle frustration pour le blogueur bistro ! Du coup, je me suis mis à faire de la politique dans Facebook, aussi. C’est différent d’autant que j’ai un gros « public » de militant PS, du temps de la campagne 2012.

Il faut que je me reprenne. Un billet de bistro, c’est facile. Mais je crois qu’au bout de 10 ans, on ne sait plus quoi faire, comment être original ou, plus exactement, ne pas se répéter. Parce que oui, ce blog a eu 10. Les autres aussi mais comme ils touchent l’actualité, c’est facile de renouveler le contenu. Alors que faire 8 billets par sur le sandwich au pâté, 12 sur le savoir-vivre au bistro, 4 sur la manière de détecter si la nourriture est bonne rien qu’à la lecture de la carte, ça lasse, aussi…

Mais il reste les copains. Ce blog est bien au centre de mon réseau social, la plaque tournante entre le blog politique, le blog geek.

Le blog des copains.

21 décembre 2015

Il y a une vie après Automatic for the people











Je l'ai dit 2365 fois dans mes blogs : j'étais (et reste) un grand fan de REM mais je dois avouer que, quand ils ont sorti Automatic for the people avec le sublime Everybody Hurts, je pensais être arrivé à un sommet, jamais démontré. De fait, les albums suivants avaient commencé à me gonfler et je m'étais détourné de la chose. Dépasser Everybody Hurts et, d'une manière générale, tous les album jusqu'à celui était impossible. Alors tant pis...

Jusqu'à ce que j'entende Oh my heart, à la Comète. C'était la voix de Stipe et je ne connaissais pas le morceau. Le patron s'est évidemment foutu de ma gueule. C'est extrait du dernier album.
 

10 décembre 2015

Parlons français

Une andouille a relancé le débat : faut-il écrire "bistro" ou "bistrot" ? Cela fait 349 billets où je traite le sujet. Je rappelle que les deux orthographes sont tolérées. Mais le mot est très vraisemblablement un diminutif de bistroquet lui-même dérivé de mastroquet pour des raisons que j'ignore. Laissons donc le "t" à "troquet". Et économisons une lettre pour sauver la planète. 

Le débat est important, à l'heure où des bobos modernoeuds veulent appeler "bistro" ou "bistrot" des endroits branchés où on fait à manger de la cuisine française et où on peut boire au comptoir. Tu parles de machins modernes ! Ces cons là ne veulent pas être appelés "brasseries" pour se distinguer des endroits portant officiellement ce nom, ringardisés par la tenue de pingouin des serveurs et issus des années 70.  

Laissez-moi aller peinard au bistro. 

Ceci était l'introduction de mon billet. Le sujet en est le verbe clôturer. J'ai repris un de mes collègues qui disait que l'on pouvait clôturer une série d'anomalies dans les logiciels dont nous avons la responsabilité. 

Je veux bien que l'on ferme des anomalies parce que c'est plus simple à dire que "Déclarer l'anomalie corriger et sortir la fiche correspondante de la liste des anomalies que nous avons à traiter, soit par un contournement soit par une correction". J'imaginais les anomalies dans un parc entouré d'une clôture !

Piqué au vif, le collègue a regardé des 
dictionnaires en ligne et m'a demontré que j'avais tort alors qu'il aurait mieux fait de me faire un bras d'honneur tout en disant "oui chef". Effectivement, le mot étant passé dans le langage courant, les dictionnaires l'ont pris en compte, malheureusement. 

Hop ! Je lui ai rappelé la consigne de l'Accademie française. Adaptée à notre métier, on pourrait parler de la clôture d'une fiche d'incident mais qu'on ne pouvait pas dire qu'on allait clôturer une fiche d'incident. Le nom commun est bien admis pour des raisons précises amis pas le verbe qui doit se limiter à l'action' de poser une clôture. Et paf !

Les mots ont un sens : imaginez que je fasse un billet sur l'heure où un bistrot va clôturer ! 

Je parlais plus haut de logiciels. Ce sera mon troisième et dernier exemple. Dans le langage courant, probablement à cause des smartphone, on parle dorénavant d'applications. C'est complètement con. Déjà, le mot "logiciel" est douteux. On devrait parler de programme informatique. Et encore, cela se discute (mais cette locution a pour elle l'antériorité et le fait qu'on trouve toujours des imbéciles qui veulent trouver des noms pour les trucs nouveaux ; et je ne parle même pas de l'affreux "progiciel"). 
Dans ma boîte, on achète des logiciels, on les mets en œuvre pour des clients auxquels on livre des applications, c'est à dire des applications des logiciels à leurs besoins dans leurs environnements (pour résumer). 

Les mots ont un sens. 

Si on parle d'une application pour clôturer les bistrots, on pourra en déduire que c'est le logiciel qui fait les comptes à la fermeture des bistros. 

Mais on risque de passer pour un con. 

04 décembre 2015

Le vieux Joël est-il un terroriste ?


Ou avons nous la version masculine de la burqa, l'un n'empêchant pas l'autre. 

Le chef d'œuvre de Didier Goux

Cette andouille fait encore parler de lui. 


Il aurait pu se raser pour l'occasion. Du coup, il ressemble à José Bové. Pour un réac, ça la fiche mal. 

01 décembre 2015

La poubelle de la Comète


J'avais loupé cela ce qui est inadmissible de ma part d'un blogueur presque professionnel. La Comète a une nouvelle poubelle dans la salle du fond. Tout le coin a été refait en sport. Honneur, le meuble en bois remplacé par une tablette en inox. C'est beau. 

Cela étant, si le patron pouvait diminuer le prix de la bière et arrêter de faire des frais... 

26 novembre 2015

Orphelin de bistro et bobos à la con

Le Tourbillon a fermé à La Défense. Je suis « orphelin de bistro près du bureau » (voir mon billet d’hier). Ce midi, je n’avais pas envie de manger à la cantine, avec les collègues, où j’aurais eu « entrée plat dessert » pour un peu plus de cinq euros. Je suis donc allé dans un bistro ouvert depuis un peu plus d’un mois, « la cantine du 38 ». J’y ai mangé un sandwich au pâté. Ils me l’ont servi avec des cornichons. Je n’aime pas les cornichons. Ces abrutis sont conservés dans du vinaigre et dénaturent le goût du pâté. Avec deux bières, j’ai payé 11 euros. Au Tourbillon, ça me revenait à 7€80. Par contre, j’ai observé l’ambiance, regardé les plats servis en salle. Le tout avait l’air sympathique en méritant le prix. J’irai volontiers pour les grandes occasions.
Ce soir, passant devant le Tourbillon fermé, comme tous les soirs dorénavant, j’ai décidé d’aller cher le coiffeur et, en sortant, je suis allé boire une bière à la brasserie juste à côté, à 20 mètres du Tourbillon, le Nouveau Monde. La pinte était à 6€40 contre 3€50 au Tourb. Cela fait à peu près le double, ce n’est pas supportable. Je ne critique pas. Ni à « La Cantesine du 38 », d’ailleurs, ce n’est pas la même bière. Néanmoins, dans le portefeuille, ça compte.
Néanmoins, ces considérations bristotesques m’interpellent. Le bistro de ce soir était plein à craquer avec des gens que je ne connaissais pas, donc des types qui n’allaient pas au Tourbillon. L’afterwork, on appelle cela, maintenant. Des gugusses qui vont boire un coup au bistro après le travail. Il faut donner un nom : l’afterwork.
Je passe le fait que si je vais boire un coup après le boulot, c’est « justement » pour ne pas boire avec des collègues, pour terminer la journée de travail. Basta. Si un décide de se joindre à moi, c’est avec plaisir mais on ne parle pas de boulot. Or, ces crétins ne font que cela. Je vais préciser ma pensée parce que j’ai dit plusieurs fois que ça me fait chier de ne pas parler boulot quand je bouffe à la cantine avec des collègues : je me fous de leur vie privée et de leurs centres d’intérêt. Mais c’est à l’heure de midi. Le soir, on devient client de bistro. Alors, au Nouveau Monde, j’écoutais les discussions. A chier.
C’est un bistro « moderne ». Je ne vais pas reprocher aux patrons de vouloir gagner de l’argent, ils font ce qu’ils veulent. La « Cantine du 38 » est un peu identique mais ils ont ouvert depuis trop peu de temps pour avoir une clientèle du soir. En fait, c’est profondément « bobo ». Les clients viennent parce que c’est à la mode, parce que « la bière est chère c’est donc de la qualité ». Ils n’ont rien compris. D’ailleurs, quand je suis arrivé, le comptoir était plein et j’ai eu du mal à trouver une place. Une demi-heure après, disons vers 19h30, il était vide, la salle et la terrasse étaient entièrement occupées.
Je conchie, gentiment, ces braves gens. L’afterwork doit se passer au comptoir, tournées après tournées. Celui du Tourbillon était grand, ils n’y allaient pas, préférant un bistro plus cher, plus moderne. Ils en font un passage obligé, surtout le jeudi soir : aller au bistro avec des collègues. Aussi bien, ils se prennent pour des rebelles et des amateurs de bière. Ils vont boire des pintes avec des collègues pour chier sur le patron.
Moi, je vais au bistro pour boire des bières et déconner avec des copains.
Des pauvres types qui n'ont aucune vie sociale hors du boulot et détruisent leur vie familiale pour le faire. Et qui n'on aucune vie privée puisqu'ils vont boire avec leurs collègues.

25 novembre 2015

Fin de cycle au Tourbillon à La Défense : un bistro magique qui ferme


Voilà ce qu'on a bu avec Hip entre 17h et 18h30. Pour un type comme moi qui ne bois jamais de vin entre les repas... Saint Julien 2004. 44 euros au lieu de 88. On aurait eu tort de se priver, non ? Même si cela fait assez peu populaire... 

C'est de la faute à Hip. Nous avions rendez-vous au Tourbillon pour un déjeuner. On a bu cela :


Puis :


C'était la tournée du patron. Ah ! Le patron ! J'attendais Hip en discutant avec lui et me dis : viens à 17 heures. Je fais tout à demi-tarif. Déjà qu'en temps normal la pression est à 3€50 !  

C'est triste un bistro qui ferme définitivement. J'en ai vu plusieurs qui ont coulé et qui ont changé de patron. C'est triste. Mais ça l'est plus quand le bistro tourne bien et qu'il ferme uniquement parce qu'un promoteur immobilier a décidé de le démolir pour construire je ne sais quel truc d'abruti à la place : un centre commercial, un gratte ciel,... Le premier que j'ai connu est les Monts d'Aubrac à Bicêtre. On a un Auchan à la place. C'est con : je vais plus souvent au bistro que dans un hyper et j'ai un Leclerc en bas de chez moi. 

Le deuxième, c'est aujourd'hui. C'est le Tourbillon à La Défense. Ma cantine depuis deux ou trois ans et mon refuge, le soir, avant d'entrer en contact avec les heureux usagers de la RATP ! Terminé. Une page qui se tourne. Je ne sais pas ce qu'ils vont construire à la place. Probablement une nouvelle tour, ou, du moins tout à coté. Là, je pense qu'il y aura une usine à bouffe. Un restaurant ou un bistro "de chaîne", sans charme. 

Pourquoi sans charme ? Parce que le patron et les salariés ne sont pas eux. Ils bossent comme à l'usine. Alors que dans un vrai bistro, le patron bosse pour lui, pour ses clients... Et les salariés sont pris dans le... Tourbillon. 

Les patrons et les employés du Tourbillon vont refaire leur vie. Je ne suis pas inquiet. Ils vont me manquer. Ça ne sera pas réciproque (un barman fréquente des centaines de clients, un client peu de barmans...). (Sauf moi mais bon...). J'aimais bien les loufiats du comptoir. Le vieux Fernand d'abord, qui a pris sa retraite l'an dernier. Michel, ensuite, un jeune, de type chien fou. C'est lui qui m'a fait passer à la pinte de bière parce que ça l'emmerdait de me servir des demis toutes les dix minutes. Oscar, après, il l'a remplacé. Un jeune, aussi, 20 ou 21 ans avec une culture musicale faite pour les types de mon âge. Carlos a fini par remplacer Fernand. Moins speed que les deux autres mais toujours à l'attention des clients. Tiens ! C'est le premier à m'avoir demandé mon prénom. Vanessa, enfin, qui a apporté son énergie à cet immense comptoir. Qui a su recréer une ambiance, le midi, perdue avec le départ de Fernand. 

Et les deux patrons ! Jamais, je n'ai mis autant de temps à avoir de l'amitié pour des patrons de bistro. Finalement, on est rentrés dans nos décors mutuels et à s'apprécier mutuellement. 

Je ne les verrai plus. 


Un dernier mot. J'ai été fidèle à un tas de bistros. Je le suis toujours. J'en ai fréquenté certains par défaut. Parce qu'ils étaient les seuls fréquentables dans le quartier. Et d'autres parce que je les aimais réellement. 

Dans l'ordre :
Vers 1985 : chez Yvette à Vannes. 
Un peu après : l'Atelier, à Loudéac. 
Vers 1990 : la Grenouille, toujours à Loudéac. 
Vers 1993 : j'ai oublié le nom, c'était à Plaisir. Il était tenu par des gens du 22. Je n'y picolais pas mais adorais y passer des heures. 
En 1996 : La Comète. La célèbre Comète.
Dans ces années, quand la Grenouille a arrêté d'ouvrir le soir, le Vincennes à Loudéac (j'étais déjà client depuis 1983 ou 1984 mais l'Atelier puis la Grenouille étaient mes fiefs). 
Un peu après, chez Y à Bicêtre (mais mon affection pour le lieu a baissé très rapidement). 
A cette époque, j'ai commencé à fréquenter l'Aéro mais plus comme bistro de secours). 
Est arrivé, vers 1999, les Monts d'Aubrac, remplaçant chez Y dans mon cœur. 
En 2008, il y a eu un tournant. La Comète a été vendue et refaite. C'est reste mon bistro phare parce que Jim a continué à y bosser mais le cœur n'y étais plus. J'ai résisté. Mais j'ai commencé à fréquenter l'Amandine avec plus d'assiduité. 
Un peu après, le Vincennes a été repris par le fils du patron (et, pour l'anecdote, la serveuse est la fille des patrons de l'Atelier, on vieillit). 

Entre temps, les Monts d'Aubrac ont été rasés et l'Aéro a changé de patron et j'y reste fidèle, comme à l'Amandine et au PMU, qui n'a jamais été mon fief. Ce ne sont pas réellement des bistros de secours. Je les aime bien mais la Comète  est mon préféré dans le quartier (un cercle de 50 mètres de diamètres). 

J'en arrive à 2010 lorsque les patrons de la Comète ont encore changé (les troisième depuis 2008 mais j'ai saute une étape dans mon récit). Ils ont su créer une ambiance "familiale" que le nouveau patron, depuis juin, a su conserver. 

Et la dernière étape : le Tourbillon. Depuis deux ou trois ans. Le plus drôle est que j'y suis venu parce qu'une cliente de l'Amandine (et de l'Aéro et la Comète mais surtout l'Amandine) en avait fait son fief du midi, à deux pas de mon bureau. 

Toujours est-il que le Tourbillon est le plus gros bistro que j'ai aimé (voir la photo : le comptoir doit faire une vingtaine de mètres et je pense qu'avec la terrasse en été il y a près de 200 place assises, près de 10 serveurs), et je l'ai aimé parce qu'ils ont réussi a conserver une vraie ambiance de bistro, malgré la taille, avec une carte parfaite, renouvelée tous les jours dont "le plat du jour", 12 euros au comptoir. Probablement la meilleure carte des brasseries de La Défense mais dénigrée par beaucoup à cause de l'ambiance et du cadre, les trucs qui font que je l'aime. 

Je ne parle pas de la carte des vins. À part les bistros spécialisés, le Tourbillon à peu d'égaux en région Parisienne, parlais les brasserie. Voir la première photo. Avec Hip, nous avons mis du temps à faire notre choix. 

Merci à Corinne qui me l'a fait découvrir. Merci à tous. 

Et chapeau les artistes !

Je sais. Ce billet est profondément réactionnaire. Pas pour le : c'était mieux avant. Mais parce qu'au nom de la modernité, on détruit un lieu magique. 

Carlos est toujours sourd. Il n'a pas entendu ma dernière commande. 

Chapeau les artistes. Et à une prochaine. 

Il est réactionnaire parce que j'y décris le dernier lieu "authentique" de La Défense. Et il ferme.