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30 mai 2012

Trois comptoirs

J’ai vaguement parlé de ma soirée d’hier soir dans le blog politique. Tonnégrande ne pouvait pas venir hier soir. Le vieux Joël ne vient quasiment plus au bistro. Djibril est au Sénégal. Alain travaille le soir, cette semaine. Le vieux Jacques ne vient plus à la Comète en semaine. Marcel le fiacre est parti en voyage, dans le nord de l’Italie. Patrice bosse de nuit et part de bonne heure. Le gros Loïc a à nouveau disparu. Corinne et sa mère sont en vacances.

Etrange ambiance.

Quand je suis arrivé à la Comète, vers 19h20, il y avait un type au comptoir et quelques personnes en terrasse. Je connaissais le type. Je pense qu’il était client de l’Aéro du temps d’Abdel, il y a quatre ou cinq ans. Je ne l’avais pas vu depuis. Je me suis mis à le dévisager, essayant de me rappeler si nous étions potes ou pas. Impossible de m’en souvenir. Il est rapidement parti et j’ai demandé à Yannick s’il venait souvent. A priori oui. C’est donc au comptoir de la Comète que je le croisais. Sans le savoir. Une espèce de routine. Je m’installe dans mon coin du bar, je discute avec mes potes tout en lisant mes mails dans l’iPhone, comme si j’étais coupé du reste du monde. Visiblement, il n’y a que vers 20 heures, que je me réveille.

Pas hier.

A moins le quart, je suis allé à l’Amandine où il n’y avait personne. J’ai discuté longuement avec le patron, de choses et d’autres, de la santé des bistros, surtout. Nous papotons souvent, tous les deux. Je dois être différent des clients habituels et, surtout, je suis souvent au comptoir quand il est oisif, en fin de journée.

Tiens ! J’ai pris une étrange habitude. Quand un pote me demande par SMS dans quel bistro, il peut me rejoindre pour m’offrir un verre, je raconte un bobard. Généralement, je dis « à la Comète dans dix minutes. » Comme si je tenais à mes habitudes. J’ai encore fait le coup au vieux Jacques lundi midi (férié). Alors qu’exceptionnellement, j’étais au Petit Relai. J’avais décidé d’y aller puisque c’est le seul bistro où j’étais sûr de trouver du monde connu. Je pensais d’ailleurs y trouver le vieux mais il n’y avait « que » Ramdane. J’ai envoyé un SMS au vieux : « Tu bois où ? » ; il m’a répondu « Tu es où ? » ; j’ai dit « A l’Aéro, dans 10 minutes », ce qui m’a obligé à finir mon verre cul sec et à bouger immédiatement…

Hier, j’ai quitté Michel, le patron de l’Amandine, vers 20h10, en retard sur mes prévisions puisque je comptais aller à l’Aéro avant 20 heures pour regarder François Hollande, à la télé. En fait, il a commencé à causer vers 20h20. Tout est minuté ! D’ailleurs, Karim, le patron de l’Aéro, était à moitié surpris de me voir (je passe rarement en semaine). Il restait deux clients. René et Shérif. Tous deux ivres morts. Karim, à jeun, avait commencé le ménage, mais plus par raison que par envie de fermer sa boutique.

Je lui ai demandé de mettre la télé et nous avons un peu papoté en attendant Hollande. C’est rare, tant il est rarement capable de tenir une discussion… Quelques clients sont arrivés mais j’étais bien le seul à regarder la télé. J’avais l’impression que tout le monde s’en foutait alors qu’ils étaient passionnés pendant la campagne.

Un peu après, une femme est arrivée. Un peu plus jeune que moi, une habituée. J'ai oublié son prénom. Peut-être Yvette. Je ne peux pas la blairer. Une alcoolique sans forme qui braille au comptoir. Il y a deux mois, je l'ai quasiment virée de la Comète, tellement elle était pénible. Ce genre de personne qui croit que tout le monde est au comptoir pour parler avec elle. Je l'avais revue depuis. A mon grand soulagement, elle me faisait la gueule et avait refusé de me serrer la main. Pas hier soir, elle était de bon poil. Elle s'est installée dans la salle du fond avec René. Je me demande bien ce qu'ils avaient à se dire, ces deux pochetrons de la com

J’ai enfin pu faire un « livetweet normal ». Il s’agit de reprendre certains propos de la personne qui parle à la télé et de les commenter ou de les répétés simplement pour faire croire que c’est une belle phrase ou un propos intelligent. Pendant la campagne, soit j’étais au QG de campagne dans l’incapacité de me concentré, soit je faisais semblant de regarder la télé tout en étant à la Comète où il n’y a pas de télé.

A 20h45, j’étais de retour à la Comète. En avance par rapport à mon horaire normal. L’Aéro a fermé quelques minutes après. Je suppose que Karim a réussi à foutre tout le monde dehors. C’est étrange : il est resté ouvert uniquement pour que je puisse regarder le Président de la République à la télé…

Quand je suis arrivé à la Comète, Christian, dit « le Poissonnier », en partait. Du coup, il resté. Il a confié son sac de crevettes à Yannick pour qu’il le mette au frigo. Nous avons discuté quelques temps mais je sentais que Christian avait commencé à boire un peu trop tôt. Alors il est parti. J’avais parié avec moi-même qu’il oublierait ses crevettes. J’ai gagné. Je l’ai quand même rappelé avant qu’il ne traverse le carrefour.

Ramdane est arrivé un peu après. Mon ancien colloc a trouvé une chambre juste à côté depuis le début du mois. Je ne sais plus quel mois, d'ailleurs. A partir de demain, je crois, il habitera au Petit Relai qui loue des chambres au mois. Il arrive souvent vers 21h ou 21h30. Je suppose que l'ambiance doit se dégrader, au Petit Relai, lorsque Jacky le boucher commence à être un peu trop saoul. Dans le temps, il venait à l'Amandine, mais il devenait insupportable.

Yannick a commencé à rentrer les tables et les chaises des deux terrasses. Les derniers clients de la salle sont partis après avoir payé. Yannick allait donc pouvoir faire sa caisse ; il nous fallait régler à notre tour pour le libérer.

Alors nous sommes partis, Ramdane et moi. Il habite un peu plus loin que moi. On s'est salué au niveau de l'entrée de mon immeuble, comme tant de fois depuis qu'il habite là.

(photo)

11 avril 2012

Adieu, colloc !

J’arrivais de Bretagne, hier. La climatisation du TGV m’avait donné soif. Je me suis arrêté à la Comète. Obligé.

Vers 21h30, mon colloc s’est pointé. Allons bon me dis-je in petto alors qu’il éructait pour des raisons qui m’échappent ce matin. Il était saoul et en colère. J’ai oublié les raisons de sa colère. Peut-être le raisin fermenté ?

Toujours est-il qu’au bout de quelques minutes, je l’envoie chier, lui rappelant que si je venais au bistro ce n’était pour subir les rages d’autrui mais pour rigoler avec les copains. Le voyant vexé, j’ai voulu calmer le jeu et je lui ai proposé de dormir à la maison plutôt que de retourner chez son frère en lointaine banlieue.

Il a refusé, à mon grand soulagement. Il a trouvé une chambre dans le coin. 500 euros par mois pour quelques mètres carrés avec un douche dans un coin, il faudra que je propose à Seb de visiter pour qu’il en fasse un billet.

Toujours est-il que je n’aurais plus à héberger mon colloc…

06 septembre 2008

La coiffeuse et Ramdane

Putain ! J’ai des lecteurs exigeants ! Voilà Gertrude qui insiste pour savoir pourquoi Ramdane est fâché avec Michel. Je suis obligé de répondre à cette demande. Néanmoins, c’est une très vieille histoire (3 ou 4 ans), d’avant l’ère des blogs : mes archives sont incomplètes.

Nous avions, deux ou trois ans avant, comme client, à la Comète, une magnifique créature d’une bonne quarantaine d’année, fine mais pas maigre, grande mais pas trop, … Elle avait une tronche et une voix de travelo mais n’en était pas un, me suis-je laissé dire.

Elle avait des jambes immenses que nous mations du comptoir quand elle s’asseyait en salle. C’était visiblement une salope, Jean et moi l’avions deviné aisément… mais il n’y a de mal à se faire du bien… Finalement, ce qui devait arriva.

Stop ! N’allez pas vous imaginer que nous la tirâmes derrière le comptoir, il ne s’agit pas de ça. C’est plus simple : nous avons sympathisé. La coiffeuse, puisque c’était son métier, était entrée dans notre paysage de bistro et nous avons passé d’excellentes soirées.

Néanmoins, elle n’est qu’une femme… et avait sorti une ânerie à Martine, la femme de Jean, qui supportait déjà assez mal que son époux reste au bistro avec une femme charmante et les copains. Jean a commencé à penser que ça commençait à bien faire, les soirées sont devenues différentes, … la coiffeuse a fini par déserter la Comète et je la voyais dans d’autres bistros. Un jour, juste après, je me suis moi-même embrouillé avec elle pour une bricole.

C’était lors d’un repas aux Monts d’Aubrac. Je ne sais plus à quelle occasion, peut être pendant la coupe du monde 2002 ou un autre événement sportif. En regardant le match à la télé, nous avions abusé du Ricard avec les copains et c’est bien gai que nous étions passés à table avec elle.

Deux jeunes étaient au comptoir et avaient commencé à provoquer la dame en lui proposant quelques joints en l’échange de parties fines… ou le contraire. Elle, piquée dans son honneur à être ainsi considérée comme une vulgaire cochonne, avait peu apprécié et avait maugréé. J’étais intervenu et j’avais envoyé chier tout le monde. « Vous les jeunes, nous cassez pas les couilles et foutez le camp, toi, mémère, quand on tient pas la marée, on ne fait pas de l’œil aux premiers connards venus ».

Elle n’avait pas apprécié mais de toute manière, j’avais décidé qu’elle était de trop dans mon monde.

Tout cela se passait bien avant que je connaisse la bande actuelle et Ramdane mais nous avons continué à nous croisé dans les bistros.

Un peu après, elle traînait après à l’Amandine et à l’Aéro. Je n’étais pas client de l’Amandine car l’ancien patron ne m’était pas sympathique et j’étais nouveau client de l’Aéro, j’avais sympathisé avec le patron de l’époque, Abdel. C’est là que j’ai connu Ramdane.

Un soir, il a donc 3 ou 4 ans, j’étais peinard au comptoir de l’Aéro quand Ramdane s’est pointé. Il était furieux après Michel et une pute rouquine. Par recoupement, j’ai pu constater que la pute rouquine était notre coiffeuse.

Je ne sais pas ce qui s’était passé. Ramdane m’avait raconté sa version, que j’ai oubliée, mais je n’étais pas encore pote avec Michel et n’ai donc pas pu recueillir sa propre version, l'antithèse.

Je m’en étais fait une vision globale - la synthèse - en concluant que la coiffeuse avait aguiché Ramdane qui était rentré dans le jeu et avait pris les avances de la dame pour des propositions sérieuses. Quand il a compris que ça n’était qu’un jeu, il avait du se fâcher et l’insulter ce qui a obligé Michel à intervenir, voire à virer Ramdane.

Ramdane fait partie de ces gens qui ont la rancune tenace et ne supportent pas de se faire virer des bistros quand ils y ont fait des conneries !

Il y a ensuite eu une autre histoire avec le gros Loïc (une engueulade d’ivrognes supporters réciproques de l’OM et du PSG). Or l’Amandine est le fief du Gros Loïc depuis que l’Aéro a changé de propriétaires. Non seulement Ramdane n’aimait pas Michel mais, en plus, il considère que son bistro, l’Amandine, est le repère de tous ceux qui lui en veulent !

La coiffeuse a, juste après cette histoire, quitté le quartier. On l’a revue trois ou quatre fois depuis (le père de sa fille habite le quartier).

Le pâté de Ramdane

Tout ce que je raconte dans ce blog est à peu près vrai (je dois avouer que je brode un peu). Regardez l’illustration de ce billet : je fréquente des huiles, même si ça fait tâche, c’est la preuve que je suis sérieux. D’ailleurs Catherine et Didier Goux peuvent le confirmer : le Vieux Jacques est un personnage bien réel et Tonnegrande est moins fainéant au bistro que sur son blog.

D’ailleurs, alors que nous étions attablés autour d’une tasse de thé en terrasse de la Comète, mercredi soir, tous les cinq, une nouvelle scène s’est produite puisque j’ai reçu un coup de fil de Ramdane. Je me suis donc levé de la table pour ne pas déranger les convives et j’ai répondu.

C’était Ramdane, donc. Je discute avec lui deux minutes et reviens vers la terrasse pour finir mon thé avant qu’il ne refroidisse. Je dis à Jacques et Tonnegrande (je suppose que Catherine et Didier ne sont pas spécialement préoccupés par les coups de fil que je reçois à l’heure de l’apéro) : « C’était Ramdane ». Tonnegrande : « Ah ! ». En Swahili, langue maternelle de Tonnegrande, « Ah » veut dire « Ah, qu’est-ce qui lui arrive à c’t’andouille ? ».

Catherine et Didier étant là, il fallait que je raconte vite pour ne pas interrompre notre fascinante conversation sur l’art des ferronniers mérovingiens pour réaliser des petites cuillères à double bout : un pour manger la glace et l’autre pour touiller le café. Oui ! Nous sommes des gens cultivés. Au bistro, on ne parle pas de cul, de foot, du loto, du tiercé, de la grossesse de Rachida Dati ou de la cuite de la veille.

Pour rigoler, je leur ai raconté l’histoire de Ramdane en activant le mode Partageons mes âneries. Ca donne à peu près ça :

« Ramdane avait prévu d’organiser une soirée entre potes chez lui demain soir [NDLR : jeudi dernier, donc] et avait commandé à Jacky le Boucher un plateau de viande froide et de charcuterie, bien avant les vacances mais ça faisait chier Jacky le Boucher car les fêtes de Ramdane se terminent généralement en engueulades voire en pugilat, les plats ne sont pas mangés et passent à la poubelle. Ca ne serait pas grave si Jacky faisait de la marge mais il prépare les plats pendant ses pauses et ne prend pas de marge pour Ramdane.

« Fin août, Ramdane m’avait demandé quand rentrait Jacky de vacances et je lui avais répondu au hasard : samedi prochain.

« Depuis quelques jours, Ramdane devenait de plus en pressant pour contacter Jacky et passait par moi pour lui parler parce que Jacky ne répondait pas au téléphone ».

J’ai d’ailleurs relaté un épisode sur le blog, l’autre jour, quand Ramdane m’a téléphoné à l’Amandine pour venir le rejoindre à l’Aéro parce qu’il voulait voir Jacky. Je continue :

« Ramdane ne peut pas aller trouver Jacky à l’Amandine car il est fâché avec le patron, Michel, qui ne connaît même pas Ramdane, je présume. Donc Ramdane a un repas demain soir mais le type à qui il a commandé la viande n’ose pas lui avouer qu’il refuse de lui préparer son plat ».

Voilà. J’ignore la suite, je n’ai revu ni Jacky ni Ramdane depuis. Jacky est un peu con mais on ne peut lui ôter une très grande gentillesse. Je suppose qu’il aura préparé le plat.

Je raconte cette histoire ici car je l’avais promis à Audine et Gertrude en commentaire à un billet. Elle n’a strictement aucun intérêt.

Mais Catherine et Didier sont témoins de ce récit et comme il est impossible d’inventer un tel pataquès à la vitesse où je l’ai raconté l’autre jour, ça « prouve » que c’est vrai.

Je ne mens jamais dans ce blog. Sauf quand je dis que je bois du thé en terrasse ! Mais je sais que les lecteurs auront rectifié d’eux-mêmes…