24 juin 2014

On a retrouvé notre Johnny

L’ami Ervé nous parle d’un ami à lui, « SDF », qu’il avait perdu de vue. Il lui a téléphoné ce matin. Il est dans un squat à Nevers et a besoin d’un peu aide, si vous êtes dans le coin. Lisez son billet.

Nous, c’est Johnny qu’on a perdu du vue. C’était un des deux ou trois « SDF » qui passaient leurs journées sur les marches, entre La Comète et Leclerc. J’en ai déjà parlé ici (voir le "libellé" "Johnny Le Clochard"). Il n’y en a plus qu’un, il me salue tous les matins. Plus exactement, en sortant de chez moi, je lui fais signe et il me répond : « Salut Nico ». J’ai honte, je ne connais pas son prénom.

Je mets « SDF » entre guillemets, ce n’est pas par une quelconque pudeur, c’est que j’ignore leur statut exact. Je crois que les deux « miens » ont un hébergement fixe, quelque part. Ils se contentent de passer leurs journées sur les marches. Les jours de cuite, ils engueulent les gens qui sortent de Leclerc. Parfois, on se dévoue pour les calmer. Quand il fait froid, ils viennent parfois se réchauffer au bistro. On se paie des verres, mutuellement. Au début, on les entretenait un peu mais ils ont vite appris à nous remercier : quand le RSA est versé, c’est eux qui payent !

Toujours est-il que depuis quelques mois, Johnny a disparu. Du coup, j’ai demandé à son pote son nom et son prénom et j’ai appelé un copain à la marie qui a contacté les services sociaux.

Je viens d’avoir sa réponse, à peu près au moment où Ervé rédigeait son billet.

« Il poursuit sa vie d’errance ailleurs. »

6 commentaires:

  1. Beaucoup de "SDF" avec ou sans guillemets partent de Paris pour la province l'été, pas pour les vacances, juste parce que les associations sont en stand-by (alors qu'on crêve plus l'été que l'hiver dans la rue), aussi pour les boulots de saison (ce que j'ai pratiqué durant des années) et aussi, parce que c'est normal, se poser un peu plus au calme du stress de la capitale ou des grandes villes.


    Merci beaucoup pour la vitrine que tu offres en relayant mon appel pour mon Ami Charlie, éternel combattant pour aider les autres et qui oublie de s'aider au passage (un peu comme moi ! ;-) )

    J'espère que Johnny s'en sortira. S'il revient, n'hésites pas à me le faire savoir que je puisse aller le voir et lui proposer des pistes s'il souhaitait sortir de la rue via mes connaissances et le réseaux que j'ai pu me construire.

    Une fois encore : merci Nico ! Je ne manquerai pas bientôt de passer à la Comète. Et si jamais je ne t'y vois pas, je demanderai au taulier de noter un godet suspendu à ton attention.

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    1. Merci. De rien.

      Je ne pense pas qu'il souhaite se sortir de la rue. Il est très suivi par les service sociaux, d'une hygiène irréprochable, ce qui me fait penser qu'il n'est pas dans une spirale de destruction ou de marginalisation. Il était très bien intégré au quartier. S'il prenait des cuites, ce n'était pas au point de de coucher sur place ou de partir trop tard, comme certains clodos que j'ai aussi bien connus.

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    2. Oui, c'est souvent le cas, ne pas vouloir sortir de la rue. Moi-même je suis toujours avec un pied dedans, par nostalgie des habitudes que j'ai eu durant près de 15 ans, et aussi parce je ne supporte pas la vie en appartement-clapier.

      Je ne me plaint pas, j'ai un toit pour l'instant. Mais je suis incapable de ne pas me sentir concerné par le sort des SDF et des personnes à la rue.

      Le simple fait que tu t'interroges sur la "disparition" ou l'absence d'un "SDF" que tu "côtoyais" au quotidien me rassure un peu : il existe encore des personnes qui ont un regard pour celles et ceux que de plus en plus nous ne voyons plus.

      Vivement que je te paye un godet ! Sans plan sur la comète hein ! ;-)

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    3. Évidemment que je suis humain ! Beaucoup plus que la plupart des types de la vraie gauche qui ne font qu'adopter des positions de principe de bobos abrutis.

      J'en parlais plus ou moins dans le blog politique, hier. Ces connards de Twittos qui buzzent contre le mobilier urbain qui est installé pour empêcher les SDF de s'installer où ils veulent mais qui votent pour la mise en place de grilles dans leur résidence au motif d'empêcher le bruit.

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