30 juin 2015

Le bistro parfait : le bar des sports, à Ivry-sur-Seine

De 2003 à 2008, je bossais à Ivry-sur-Seine (les jours où je n’étais pas à Brest). Dans une rue où il y a le campement de Roms qui fait parler de lui à l’occasion. Un immeuble ultra moderne au sein d’une zone un peu louche, près de la cité Gagarine… Du coup, j’y connais un peu les commerces du coin mais je les fréquentais peu, par réticence (en français : dans mon précédent poste, j’allais souvent au bistro dans le quartier, le soir, et j’arrivais à des heures peu croyables à Bicêtre, j’avais donc mis un gros stop. Depuis mon dernier changement, par contre, je traine beaucoup dans les bistros à côté du bureau). La cantine de la boite était très bien donc j’y mangeais tous les jours. J’arrivais en voiture, je mangeais là, je repartais en voiture. Je ne fréquentais donc qu’occasionnellement les bistros du coin.

En 2008, j’ai été muté à la Défense, puis dans le 15ème puis à nouveau à la Défense. Depuis hier, je suis en stage là-bas. Ca me faisait chier d’ailler bouffer à la cantine (les autres stagiaires bossent là et bouffent avec leurs collègues). Il n’y a rien de plus chiant que de bouffer tout seul dans une cantine alors que dans un bistro, c’est le bonheur.

Je suis donc parti à la recherche d’un bistro que je connaissais vaguement mais il ne faisait pas à manger. C’est ainsi que j’ai déboulé par hasard dans le « bar des sports » à Ivry-sur-Seine. Hier, je n’avais pas trop le choix, faute de temps. Il y avait des travaux dans la rue (les gars refaisaient le goudron), c’était l’enfer. Il n’empêche que j’ai été immédiatement séduite par ce bistro, le pire ou presque de tous ceux que j’ai fréquentés mais avec un patron et un patronne, portugais, d’un gentillesse et d’une sympathie hors du commun. A cause du bruit, j’étais le seul client. Les rideaux étaient fermés pour empêcher les rayons de soleil d’entrer sournoisement. Je me suis trouvé figé comme si j’étais bloqué dans les années 60… Je demande s’ils font des sandwiches (la patron était au comptoir, la patronne – je ne savais pas qu’elle l’était – mangeait en salle). La patron me dit oui et me demande ce que je veux. Il appelle sa femme pour tenir le comptoir et est parti dans une boulangerie voisine acheter du pain. « Comme ça il est toujours frais », qu’il m’explique. La patronne va me le remplir de pâté (2/3 de la baguette !). Elle revient. Le patron va, à son tour, déjeuner (vous en connaissez beaucoup des patrons de bistros qui mangent à 12h30 ?) et je reste avec la patronne mais en discutant très peu, car nous n’avions rien à dire et qu’il y avait le bruit des travaux.

Pour l’anecdote, pour cette formation, nous étions, hier, dans une salle sans climatisation. C’était l’enfer. Le formateur nous a donc laissé deux heures pour manger. Aujourd’hui, nous avions une salle « normale » mais qu’un heure, pour rattraper le retard. Je choisis donc d’aller dans le même bistro (les travaux devaient être finis) et de prendre la même chose.

Même chose, d’ailleurs. Le patron qui appelle sa femme pour tenir le comptoir pendant qu’il allait acheter du pain. Il y avait plus de clients (4 ou 5 ?) qui parlaient un peu fort. La vraie ambiance de comptoir.

La patronne m’apporte le sandwich. Elle avait mis des cornichons. J’ai horreur des cornichons et, en plus, ça masque le goût du pâté. Le cornichon dans un sandwich est une hérésie, tout comme la moutarde avec le pot-au-feu. Je les enlève.

Le patron (José Da Silva, pour vous dire qu’il est Portugais), va manger. La patronne reste au comptoir et nous échangeons trois mots. Pas plus. Je mange. Bois mon demi. Un deuxième. Et un café. Je paye. Elle constate alors que j’avais mis les cornichons dans l’assiette et présente ses excuses pour s’être trompée. Je pardonne : « Pas grave, madame ». Elle me remercie chaleureusement pour ma mansuétude alors que 90% des bistros parisiens m’auraient engueulé pour pouvoir me facturer les cornichons.


Ma formation est finie. Je regrette. La prochaine fois où j’irai dans le quartier, les patrons seront en retraite, je suppose. L’affaire aura été vendue. Ou pas. Sera à l’abandon. Comme le coiffeur, juste à côté, que je fréquentais à l’occasion.

5 commentaires:

  1. "Il n’empêche que j’ai été immédiatement séduite par ce bistro"
    Ton correcteur d’orthographe es prévu uniquement pour les filles ?

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  2. "Le cornichon dans un sandwich est une hérésie" : je ne partage pas ton avis, j'adore les cornichons dans un sandwich....

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    1. Ben mange les à côté ! Gâcher le goût du pâté et de la baguette fraiche...

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