07 mars 2015

Somnambule ?


Ce matin, je me lève aux aurores. Internet, ménage, internet. À 10h30, je décide de faire une pause dans le néant de mon samedi matin. Je me recouche et m'endors profondément. 

A 10h35, l'interphone sonne. Je pense que ça fait près de 10 ans que ça n'est pas arrivé (il faut un digicode pour arriver à l'interphone, comme je ne le connais pas, je ne peux le donner à personne). Ca ne pouvait être que le facteur pour un recommandé. Je décroche, dis "allo" et j'entends une conversation qui n'avait rien à faire dans un interphone, un peu comme quand on reçoit un appel téléphonique d'un pote qui a fait une erreur de manipulation et vous a appelé par erreur en rangeant son portable dans sa poche. Je dis allo et tout ça et au lieu de raccrocher j'appuie sur le bouton pour ouvrir la porte (réflexe idiot mais n'utilisant jamais l'interphone, je ne sais pas comment il marche).

C'est alors que j'entends un type qui me cause. Il avait un fort accent que je caricature ici pour que vous comprenez bien mes interrogations : "Monsieur Jeugou, c'est le facteuw, vous pouvez descendwe, j'ai un wecommandé pouw vous". Je bafouille alors une connerie d'usage et il poursuit : "oui vous pouvez descendwe, je dois faiwe signer la copwopwiété". Je dis ok j'awwive. Non. Ok j'arrive. 

Je mets un pantalon et des chaussures. Prends mon iPhone (pourquoi ? Le cerveau humain et les réflexes). Je n'oublie pas mes clés et je descends. C'était le facteur qui avait un paquet de recommandés à faire signer aux habitants de la résidence. Il s'agissait de la convocation à l'assemblée générale de la copropriété. Je discute un peu avec lui (ce qui fait que les gens qu'il a appelés avec l'interphone pendant ce temps ont du être surpris comme moi). Il me dit : "nowmalement, je monte pouw les wecommandés, mais là, ça fait twop."   Effectivement, la plupawt des wésidents sont pwopwiétaiwes. 

Je remonte chez moi et je fais des trucs (je ne sais pas quoi, vous vous rappelez de ce que vous faites en arrivant chez vous ?). Toujours est-il que je me suis remis dans la tenue dans laquelle j'étais avant de descendre, à savoir sans pantalon et sans chaussures. Je m'étais réveillé dix minutes avant, dans le cirage, des réflexes. 

J'ai mis le recommandé par terre devant la porte (pour être sûr de le voir lorsque je serai sorti de de mon état toujours proche du sommeil éveillé). Je ne sais pas ce que j'ai foutu ensuite, toujours est-il que j'ai remis les pieds dans la réalité un peu après. J'ai vu l'heure, 11, et me suis dit qu'il serait bien que j'arrive à la Comète avant 11h30, pour voir la patronne (une autre histoire). J'ai continué à vaquer. 

Toujours est-il que j'ai un trou de mémoire d'un quart d'heure, environ, alors que je n'ai pas picolé (la semaine fut exceptionnelle avec une cuite le lundi et le mercredi). 

Vers 11h45 (un quart d'heure trop tard, donc), je vais pour aller prendre ma douche. J'enlève ma tenue de nuit pour me mettre tout nu (ne bandez pas, hein !). Je passe devant ma porte et vois le recommandé. Ou le wecommandé, je ne sais plus. Ah mewde, ça me wepwend. Je le prends et le range. Toujours à poil (restez zen !). 

Et je constate un truc. Devant ma porte, il y avait bien eu mon recommandé mais pas mes chaussures que je laisse toujours là. Je m'interroge. 21 ans, un mois et cinq jours que j'habite là.  J'ai toujours laissé mes chaussures dans l'entrée. Je ne les range que pour pouvoir passer l'aspirateur ce que j'avais fait avant de les mettre pour aller chercher le recommandé. Ou le wecommandé. 

Je fais le tour de l'appartement (petit, trésor petit, on n'y perd pas des chaussures, surtout quand en 21 ans on les laisse toujours dans l'entrée). 


Je suis interrompu dans mon récit par l'arrivée de mon plat. 

J'ai bien retrouvé le pantalon que j'avais mis pouw descendwe en uwgence. Mais les chaussures n'étaient pas là. Rien à faire. Rien. 

Je me dis donc que je les ai enlevées avant de rentrer. Je me mets à réfléchir. Bon. Je suis sorti pwendwe un wecommandé. J'ai mis un pantalon. J'ai pwis mon iPhone et je suis sorti. Je regarde. Mon iPhone etait à sa place. 

Je ne vois qu'une seule solution : dans mon espèce de coma, j'ai enlevé mes chaussures avant de rentrer dans l'appartement. Je vais donc pour ouvrir la porte. Je tourne la clé. Elle ne tournait pas. 


Ah ! Voila le dessert. 

20 ans que j'habite là et que je ferme à clé quand j'arrive (pour ne pas oublier la clé en repartant). Étrange. J'ouvre donc la porte avec la poignée. Les chaussures n'étaient pas là. Le couloir fait un angle, je décide donc d'aller voir jusqu'à l'assenceur. Les chaussures n'étaient pas là. 

Me voilà depité. Je me décide donc à aller voir jusqu'à ma boîte à lettre. Je vais donc pour ranger les clés que j'avais à la main dans ma poche. C'est alors que je me rends compte que j'étais à poil : je n'avais pas de poche. 

Je rentre alors en vitesse à la maison, ferme la porte à clé, décide de reporter les décisions à plus tard, prends ma douche. 

Je rentre dans ma chambre et vois par hasard les chaussures sous mon lit. Me voilà rassuré. 

Toujours est-il que je ne comprendrais jamais pourquoi :
1. Je suis entré chez moi pour la première fois en vingt ans sans fermer la porte à clés. 
2. Je suis allé dans ma chambre enlever mes chaussures. 
3. Je suis allé dans ma chambre enlever mes chaussures (bis) puis retourné dans le salon enlever ce pantalon que j'avais mis en urgence.
4. Je suis sorti de chez moi à poil pour trouver des chaussures. 

Deviendrais-je somnambule ?

10 commentaires:

  1. 5-Je suis sorti de chez moi à poil pour trouver le facteur
    somnambule je sais pas mais exhibitionniste
    Pour les bières c'est quand vous veux

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  2. Que tu sois somnanbule, peut-être, un homme sans bulles jamais. Bon week-end.

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  3. Il a en passe des trucs !

    Sinon il est excellent ce billet

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    1. Oui, hein ! Sans compter le soir, mon iPad qui sonne pendant que je dors : c'était FalconHill qui m'appelle pour me demander pourquoi je l'appelle.

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    2. C'est toi qui avait appelé en premier mais quand j'ai décroché y avait rien :-)

      C'est rigolo ^_^

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    3. Mais non, c'est toi : je dormais. La sonnerie m'a réveillé. Pas grave.

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