13 août 2010

Cinq raisons de ne pas aimer aller chez le coiffeur

Je vais vous faire une confidence : je viens d’aller chez le coiffeur alors que je n’en avais pas encore besoin. J’entends par là que j’y vais généralement quand il est déjà trop tard. Cette fois, non. Un coup de tête. Il faut dire que je suis en vacances ce soir et ouvrir un nouveau dossier à 16h30 me paraissait complètement con.

Je n’aime pas aller chez le coiffeur mais j’aime faire des billets de blogs alors je fais des billets de blog pour dire quand je vais chez le merlan. Vous y êtes. Moi aussi. Asseyez-vous : quand je commence un billet je ne sais jamais quand je vais m’arrêter.


Il y a plein de raisons de ne pas aimer aller chez le coiffeur.

  1. C’est totalement inutile. J’ai horreur de faire des trucs inutiles comme faire la vaisselle, dire bonjour à la dame et payer des impôts.

Le seul truc inutile tolérable : mettre une cravate.

C’est inutile parce que ça repousse sans votre permission, ce qui est d’ailleurs à la limite de la grossièreté. Le fait que ça repousse – sauf chez les chauves comme Alain Lambert – a un seul intérêt : quand vous les coupez trop courts, ça ne dure pas.

  1. La moitié des coiffeurs sont bavards. C’est insupportable.
Je vais vous donner un conseil. Choisissez un coiffeur du sexe opposé. Non ! Opposé au vôtre, pas un transexuel. Pour moi, il s’agira donc d’une coiffeuse. Elle me parlera de frivolités très féminines. Alors qu’un homme parlera de chose très sérieuse comme le cyclisme et le football.

Pour ma part, j’ai trouvé un salon de coiffure où les coiffeurs sont des coiffeuses, toutes jeunes, … et pas bavardes. Le bonheur.

  1. Je suis myope.

Vous ne voyez pas le rapport, à part le fait d’éprouver des difficultés à mater le cul des coiffeuses discrètement. Je vais vous expliquer. Nous sommes là pour ça. Tout d’abord, c’est très gênant d’avoir un miroir devant soit, donc une vue assez large sur une salle sans pouvoir distinguer ce qu’il se passe. C’est très chiant de remettre les lunettes quand la coiffeuse vous demande : « Et sur l’oreille gauche, c’est assez court ? ».

Néanmoins, je vais vous donner un truc rigolo : essayer de vous coiffer devant une webcam. C’est inversé. L’oreille gauche est à la droite de l’écran alors que dans un miroir elle est à gauche.

Arrêtez de faire le con devant votre écran et lisez la suite.

La myopie est un handicap grave. Plus généralement, le fait de porter des lunettes. J’en ai depuis 34 ans. C’est une seconde peau pour moi, qui joue comme une protection, une espèce de casque. Figurez vous que quand je n’ai pas de lunettes, j’ai peur pour mes yeux. Alors imaginez ce que ça fait quand une gonzesse s’agite avec une paire de ciseaux juste à côté de vos yeux (avec en plus le fait que vous ne la voyez pas très bien).

  1. J’ai horreur qu’on me fasse un shampoing alors que j’en fais un tous les matins. C’est inutile et anti-écologique.

Il faut d’ailleurs que je vous raconte une anecdote : la honte de ma vie.

Figurez-vous que je prends un shampoing par jour depuis très longtemps. Bon, quand on est jeune, on n’est pas très attaché aux conditions d’hygiène. On est sâle. Avec un accent circonflexe. C’est vers 18 ou 19 ans qu’on devient fainéant : ça va beaucoup plus vite de se coiffer si on a pris un shampoing avant.

Le 6 octobre 1988, je commençais mon service militaire. J’étais venu par un train de nuit de Bretagne à Paris puis j’avais foncé à la caserne dès le matin sans prendre une douche, évidemment. Le lendemain matin, on nous avait levés de très bonne heure pour une raison forcément très bonne que j’ai oubliée sans nous permettre de nous laver, juste de nous raser.

Oui, c’est un des pires souvenirs que j’ai de mon service militaire : ils nous obligeaient à nous raser tous les matins mais nous empêchent parfois de nous laver. Je me rappelle une fois où on avait été faire du camping en Foret de Fontainebleau pendant cinq jours (quatre nuits, donc). Le matin, on avait le droit à litre d’eau, environ, dans notre casque, avec lequel il nous fallait nous laver, en plein champ, avec rasage obligatoire et, au moins pour ce qui me concerne, lavage des dents. Cinq jours à crapahuter dans une forêt (y compris une partie de la nuit) sans avoir le droit de prendre une douche… Le vendredi soir, j’avais pris le train pour aller en Bretagne. C’était très pratique, à cause de l’odeur, j’avais un compartiment pour moi tout seul.

J’en reviens à ce deuxième jour de service militaire, donc, le deuxième, pour moi, sans shampoing. Dans l’après-midi, on nous amené dans une pièce où nous attendaient un bataillon de coiffeuses charmantes (nous servions de cobaye pour une école de coiffure). Une pouffe s’approche de moi et commence à me peigner. Elle n’arrivait pas, évidemment, sale comme étaient ma tignasse frisée.

Le formateur s’approche, essaie, n’y arrive pas non plus. Il m’engueule « Bordel ! Vous êtes vraiment dégueulasse, vous n’avez aucun sens de l’hygiène ».

La honte de ma vie, je vous dis. Traumatisé, le Nicolas !

  1. Les coiffeurs sont des ânes. Je ne veux pas stigmatiser une profession, par ailleurs parfaitement honorable et utile dans notre monde cruel mais il y a un point précis qui m’a toujours énervé. C’est la question initiale « On vous coiffe comment ? ».

Le « on » est grotesque. C’est elle qui va me coiffer et la question qu’elle veut me poser, au fond, est « Comment vous coiffez-vous d'habitude ? »

Mais la question n’est pas là. Si elle avait regardé le client, quand il est rentré, avant de lui faire le shampoing rituel qui permet de surfacturer la prestation de 5 ou 6 euros, elle saurait comment il se coiffe.

Et elle saurait que je ne me coiffe pas.

Alors, je réponds systématiquement « Boaorf, heu, 3 ou 4 centimètres » en sachant très bien que c’est absolument incompatible avec le « oui » que je vais répondre à la question suivante « On fait le tour de l’oreille ? ».

J’ai d’ailleurs toujours eu envie de répondre à cette question « Oui, pour le tour du quartier, on n’a peut-être pas le temps, là ! »

Comme à la question « On vous coiffe comment ? », j’ai toujours eu envie de répondre « en silence » !

(illustration sans rapport mais trouvée en cherchant "coiffeur militaire" dans Google Images)

25 commentaires:

  1. *** Et quand la coiffeuse ou le coiffeur qui te shampouine te fait un petit massage du cuir chevelu ??? t'aime pas ??? Moi J'ADORE ÇA !!!!!!! :o) Bises et merci pour ce billet ! ;o) Bonnes vacances Nicolas !!!!!! ***

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  2. tres bon billet (je n aime pas allee chez le coiffeur non plus je repousse l echeance mais bientot je n y "couperais" pas...

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  3. Plus jamais, mais plus jamais ça. J'avais été voir un coiffeur ( meilleur ouvrier de france. ils sont tous meilleur ouvrier de france ces enfoirés...) et je suis sorti avec une tête de poireau, mi-lucifer (à cause des cornes ) mi-michel drucker ( à cause de l'absence de coupe qui me donnait un air de débile généreusement demeuré).
    J'avais 17 ans; je ne te dis pas le traumatisme (crânien, d'ailleurs, le traumatisme...)

    J'ai mis 23 ans à y retourner.
    Une coche à qui j'avais dit, cherchant à lui faire comprendre la subtilité, "rafraichie, la coupe", "court, mais pas trop, quoi", m'a sinistrement rasée la boule, me faisant ressembler trait pour trait à un militaire agressif, à un légionnaire revêche au début d'une guerre pas gagnée d'avance mais qui mérite qu'on y massacre.
    C'était l'année dernière, et depuis j'ai retrouvé la délicate virtuosité de mes ciseaux...
    Ma copine me harcèle.
    Jusqu'à quand pourrais-je résister encore?

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  4. Boh moi j'aime bien aller chez ma coiffeuse on raconte des trucs cons et inutiles, ça nettoie le cerveau..

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  5. Cet article a un assez fort taux en passages cultes.

    "Si elle avait regardé le client, quand il est rentré, avant de lui faire le shampoing rituel qui permet de surfacturer la prestation de 5 ou 6 euros, elle saurait comment il se coiffe.


    Et elle saurait que je ne me coiffe pas."

    "C’est une seconde peau pour moi, qui joue comme une protection, une espèce de casque. Figurez vous que quand je n’ai pas de lunettes, j’ai peur pour mes yeux. Alors imaginez ce que ça fait quand une gonzesse s’agite avec une paire de ciseaux juste à côté de vos yeux (avec en plus le fait que vous ne la voyez pas très bien)."

    A quoi s'ajoute une utilisation extrêmement intelligente du gras.

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  6. Rien à faire pour la myopie (ou pour les cas extrêmes de sévice militaire), mais si on est à Paris, je signale qu'il y a des écoles de coiffure pour élèves étrangers. Les petits jeunes ne parlent pas un mot de français, et comme il y un seul instructeur-traducteur pour le lot, il ne perd pas son temps en bavardages ni à poser des questions oiseuses. C'est "quelle coupe vous voudrez? OK, asseyez-vous là", et basta.

    Et voilà, un avantage de plus à la présence d'étrangers ;-)

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  7. t'es ENCORE en vacances ? bon, repose-toi bien (pas chez les Belges ni les Tourangeaux, cette fois, essaie les Albigeois...).

    Le coiffeur : Figaro, Figaro !!! (non, je ne veux pas que tu vires ta cuti... et votes Sarkozy aux prochaines élections), c'est quand même chez eux que se préparent les révolutions ! Relisons Beaumarchais!

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  8. Excellent :-)
    Je n'aime pas non plus aller chez le coiffeur, c'est une des raisons de mes cheveux longs.
    Comme en plus les coiffeurs n'aiment pas les personnes aux cheveux longs ...
    Ils tirent dessus pour se débarrasser au plus vite de la corvée d'un ou une client(e) qui ne rapporte pas car les visites chez le coiffeur se font trop rares !
    Ils veulent toujours en couper beaucoup plus que je ne le souhaite, donc je n'y vais que quand vraiment je ne peux plus faire autrement.

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  9. MHPA,

    Courage, camarade !

    Manu,

    Tu n'as pas Twitter pour ça ?

    Peultier,

    Merci ! (et merci pour le twit !)

    Lucia,

    J'entame ma deuxième semaine de congés depuis le début de l'année.

    Flèche,

    Faut se méfier !

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  10. Excellent billet ! Une seule solution pour échapper au coiffeur : le kit mariage + tondeuse. Mais, évidemment, il y a d'autres inconvénients.

    Personnellement, je n'ai pas mis les pieds dans un salon depuis 2003.

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  11. Ce billet est excellent, il manque toutefois une image du résultat.

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  12. Entre le service militaire et l'an 2008 soit plus de 40 ans, je n'ai jamais mis les pieds chez un merlan. Il y avait toujours UNE main secourable pour dégager ma vue et mes épaules quand la longueur devenait critique. Après, ma femme en a eu marre et pendant un moment, j'ai dû payer pour m'emmerder dans divers salons et ressortir mécontent. Depuis peu, merveille: une accorte coiffeuse vient à la maison me couper les tifs juste comme j'aime, en quelques minutes. Et elle cause avec ma femme, moi je suis peinard.

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  13. Tiens ! Je n'ai pas répondu à Irène. Heureusement que Didier Goux est là me rappeler. Les deux vieux aussi.

    Irène,

    Comme nous tous, tu a horreur de la discussion en te coiffer. Tu es réactionnaire. En plus, tu emploies de la main d'oeuvre étrangère à bas coût. C'est du propre.

    Didier,

    Merci.

    Pendant que Catherine a les yeux tournés, je vous informe que le passage chez un coiffeur officiel me coûte 23 euros tous les quatre mois. Moins de cent euros par an. Et le mariage ?

    (je prends un coiffeur cher, systématiquement, les coiffeurs de Bicêtre ne sont pas formés pour les tignasses comme la mienne et veulent m'attaquer à la tondeuse ce qui convient bien au vieux Jacques qui est chauve et à Tonnégrande qui a une coiffure exotique).

    Yann,

    Pas d'image... Je préfère que tu te masturbes devant les trois jeunes filles, là haut.

    Le Coucou,

    Coiffeur à domicile, ça a du charme. Quand on est marié.

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  14. Et c'est quoi les inconvénients, Monsieur Goux ? Tu vas voir comment que je vais te la rater, ta prochaine coupe de cheveux !

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  15. Ah merde ! Elle est là !

    Catherine,

    Le rater encore plus sera un exploit.

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  16. "Assez-vous" ?

    Désolé, aujourd'hui les fautes de frappe me sautent aux yeux.

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  17. Ah ben elle est belle, celle-là... D'autant que j'ai relu deux fois mon billet, ce matin.

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  18. Néanmoins, lors de la dépose d'un premier commentaire sur un blog, une parole aimable s'impose, juste une question de politesse... Style "nonobstant cette boulette tout à fait compréhensible votre billet et délectable et je vais reprendre des nouilles".

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  19. Super billet!

    Quand tu parlais de défoncé tu parlais de ça ?
    hahaha

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  20. Excellent billet.

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  21. Merci à mike hammer papatam andropov de ne pas stigmatiser les poireaux, ce serait aimable !
    :-))

    J'ai arrêté les coiffeurs essentiellement à cause du différentiel croissant entre l'intérêt de la chose et le prix de la prestation. Depuis j'ai une tondeuse mais contrairement à Didier Goux, je fais ça tout seul !
    :-))

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  22. J'ai des grosses dreds sur le dessous à force de ne pas me coiffer, héhé !
    de temps en temps, je m'attaque à la brosse pendant 3/4 d'heure pour défaire tout ça ! héhé !
    en attendant d'etre encore au point de presque non retour.
    Un conseil, donc, laisse les pousser , comme ça tu cacheras tout !

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