30 août 2010

Perte de temps !

Quand un type mange une fraise, en principe, il la prend par les feuilles et croquent dedans après, éventuellement, l’avoir plongée dans du sucre, de la crème, … La routine, quoi. Figurez-vous qu’un de mes collègues, ce midi, à la cantine, avait pris des fraises, dans une sorte de coupe. Fraise par fraise, il la coinçait avec son couteau, puis arrachait les feuilles méticuleusement avec ses ongles qu’il essuyait avec sa serviette en papier avant de prendre son couteau et sa fourchette pour manger la fraise. Puis fraise suivante.

Je dis ça, je ne dis rien, chacun mange ses fraises comme il veut. Il aurait pu vouloir les manger au sommet d’une moissonneuse batteuse que ça serait resté son problème.

Il n’empêche que le repas a duré cinq minutes de plus que d’habitude par sa faute et ça m’énerve. En fait, au cours d’une journée, je suis à la recherche de toutes les minutes possibles pour aller lire les derniers billets des copains, Elmone et Romain, par exemple, histoire de glisser quelques liens discrètement.

Là, je rentre de vacances aujourd’hui, on n’a pas encore repris le rythme soutenu des réunions et autres joyeusetés qui ponctuent la vie d’un cadre bureaucrate bedonnant mais par période, c’est très dur de trouver quelques minutes dans la journée alors que, il faut bien le dire, on passe assez peu de temps à bosser, entre les discussions avec les collègues et les réunions internes parce que le chef est dépassé par les événements.

J’ai donc fait un calcul surprenant sur la base de ma propre expérience : je passe 10 heures par jour sur mon lieu de travail mais je n’en passe que 6h30 à bosser. Au début, je voulais faire un billet pour le blog politique : les gens ont un rapport bizarre avec le temps de travail. Par exemple, ils vont passer une heure à table alors qu’en bouffant un sandwich, ils pourraient être à la maison une heure plus tôt. Ce qu’il perdrait en confort dans la journée, ils le récupéraient en perte de stress, le soir, en ayant le temps de s’occuper des mômes et de faire les courses. Ensuite, j’ai envisagé de faire un billet pour le blog geek où je raconte parfois des anecdotes de boulot.

Je me suis dit ensuite que je devais avoir un sérieux problème pour perdre 3h30 par jour (moins une demi heure pour bouffer – j’en ai besoin, ma bouffe du soir étant celle des célibataires fréquentant les bistros, je m’assure d’un vrai repas par jour – mais dont une heure volontairement pour avoir le temps de bloguer le matin).

Pourtant, c’est facile. Par exemple, j’ai six collègues qui sont venus me voir ce matin pour échanger des banalités parce qu’on ne s’est pas vu depuis trois à quatre semaines : vous arrivez facilement à un quart d’heure de perdu en une matinée.

Il y a ainsi différentes sources de perte de temps, je pourrais en faire un billet de 15 pages rien qu’avec des exemples :
-         les papotages avec les collègues, y compris les pauses café et les politesses diverses (un mail prend trente seconde à être rédiger alors que si vous passez un coup de fil, vous en avez systématiquement pour cinq minutes),
-         les déjeuners qui s’éternisent,
-         les papotages d’autres collègues qui vous empêchent de vous concentrer (pendant la coupe du monde de foot, c’était délirant),
-         le travail que vous faites mais qui n’est exploité par personne,
-         les explications que vous donnez à des collègues,
-         les réunions internes qui ne vous concernent pas,
-         les procédures internes que vous ne connaissez pas et qui vous obligent à rechercher dans les archives le mode d’emploi, les procédures compliquées imposées par une direction des méthodes,
-         la relecture des documents trop longs des collègues (j’en connais qui font des comptes rendus de réunion de quatre pages alors qu’il suffit de synthétiser les décisions… Mais il faut bien lire pour valider, un peu comme certains billets de blogs trop longs).

En outre, j’ai constaté chez certains de mes collègues la perte de temps suite à une mauvaise organisation ou une idée débile (voir par exemple les comptes rendus trop longs mais aussi une mauvaise connaissance des outils bureautiques qui poussent à faire n’importe quoi n’importe comment, notamment des tableaux Excel avec du texte…), ce qu’ils pourraient probablement me reprocher (mais je ne crois pas, toujours est-il que si je pensais faire un truc bêtement ou inutilement, je suis assez fainéant pour ne pas le faire).

Ainsi, pour vérifier cette théorie, j’ai observé des collègues en juin et juillet. J’ai gagné : chacun perd en moyenne deux heures par jour. En moyenne, bien sûr.

Et vous ? Combien d’heures par jour consacrez-vous à un travail réellement utile ? Surtout, le point qui m'intéresse : combien de temps perdez-vous "à cause" de vos collègues de travail ?

(photo)

10 commentaires:

  1. Un copain, David, commente ce billet dans ce facebook.

    Il convient de préciser que chaque boulot a ses spécificités. Je préfère, par exemple, payer un pompier à ne rien foutre qu'à intervenir, ce qui serait signe qu'il y a des incendies, des accidents, ...

    Ce qui m'intéresse est uniquement les pertes de temps... Pas le "non travail".

    Ainsi, une partie de mon boulot est d'être présent "au cas où".

    RépondreSupprimer
  2. Je vais perdre 2 jours de vacances à cause de ma collègue, ça compte?

    RépondreSupprimer
  3. Un peu, oui... Pas pour ce que je veux calculer mais c'est important. A cause de mes collègues mal organisés, il a fallu que je morcèle mes congés...

    RépondreSupprimer
  4. comme quoi les fonctionnaires territoriaux travaillent dur!

    peut-on se concentrer plus de 6H30 sur des calculs des système d'exploitation... ?

    c'est un sacerdoce de manger avec ses collègues tous les midis.

    @unouveaucompte

    RépondreSupprimer
  5. Unnouveaucompte,

    Oui, il y a ça aussi : des boulots "intellectuels" qu'on ne peut pas faire longtemps à cause du niveau de concentration demandé.

    Il m'arrive par exemple d'assister à des "vrais réunions" (type deux heures le matin, deux heures après déjeuner) où on participe vraiment. Je dois avouer qu'après ces quatre heures, je ne peux plus rien faire...

    Quant aux repas avec les collègues...

    RépondreSupprimer
  6. Moi, je n'ai pas besoin de mes collègues pour être improductif !

    Je crois que la motivation compte aussi pour beaucoup...

    RépondreSupprimer
  7. Dada,

    Oui, ça compte.

    Mais je suis capable de faire beaucoup non motivé, il suffit juste que je sois lancé... C'est un peu comme pour les blogs.

    RépondreSupprimer
  8. Ahhhh, moi je perds pas temps avec ma collègue car on se voit jamais !!!
    Par contre qu'est ce que je perds comment temps à parler avec les patients !!! Mais j'estime que ça fait partie de ma fonction, ils sont stressés, je les rassure !!

    RépondreSupprimer
  9. *** Le temps qui s'écoule semble-t-il inutilement n'est pas toujours du temps perdu ... à méditer ! LOL :o) BISOUS à toi Nico et bon mardi !:o) ***

    RépondreSupprimer
  10. Nancy,

    Les blogs sont là pour nous permettre de méditer !

    Minijupe,

    Ca fait partie du boulot, non ? Même si tu vois ça comme une perte de temps.

    Nous, par exemple, on passe beaucoup de temps en réunion avec des clients. Ca parait totalement inutile mais ça rassure ces clients.

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Soyez patients !