15 avril 2020

Des vacances au bistro !


Partageons mon avis: Vive Proust, coiffeur pour hommeExcusez mon introduction qui n’a rien à voir avec la suite du billet sauf pour expliquer les circonstances… Je crois que je vais virer loche. Ma boîte nous force à prendre 5 jours de congés avant le 11 mai pour solidarité et tout ça. J’ai donc pose 8 demi-journées pour les 12 jours ouvrés qui restent avant fin avril. Ca veut dire que je vais « faire » des réunions (l’organisation, la participation, suite à donner) quatre heures par jour pendant un peu plus de deux semaines sauf quatre jours en m’assurant de ne pas dépasser huit heures pendant huit journées avant la fin du mois. Ça fait bizarre. Je m’explique : si  j’ai une réunion à 10h (notre point d’équipe) et une autre à seize, je vais bosser de 10 à 12h et 16 à 18 tout en posant une des deux demi-journées… Je crois que je vais commencer à faire des courses tous les jours…

Car s’il m’est déjà arrivé de passer des vacances au Kremlin-Bicêtre sans Clair de lune à Maubeuge, c’était pour les passer au bistro. C’est bon, vous avez compris l’objet de la longue introduction ? Et si vous ne voyez pas le rapport avec Maubeuge, Google vous comblera une lacune dans votre culture.

Pour beaucoup de Parisiens (et banlieusard), « vacances » est synonyme de départ. Ils te demandent, au retour : « et tu es parti où ? » ou, pire, « et tu es allé en Bretagne ? », comme s’il n’y avait pas d’autres destinations. Pour moi, vacances est synonyme de ne pas travailler (et de ne pas confiner pour autant). Je les comprends néanmoins, surtout ceux qui vivent en appartement… Mais ils se créent des complications, du stress… Pour ma part, j’ai 10 jours de RTT par an que je consacre globalement à prendre le TGV pour la Bretagne pour éviter d’arriver avant l’heure de fermeture des bistros (et à ne pas arriver tard, tout simplement, pour avoir une vraie nuit de sommeil) et 25 jours de vacances donc cinq pour la semaine de Noël que j’aime bien passer en famille.

Il y a donc vingt jours où je fais ce que je veux (heureusement…) et ce que je veux n’est pas nécessairement de partir. Ca peut l’être ! Par exemple, je peux avoir envie de rentrer en Bretagne mais je ne le fait uniquement si mon bistro préféré là-bas est ouvert.

En tant que célibataire, il y a parfois des gens qui m’invitent à vernir passez quelques jours avec eux. C’est souvent plus égoïste qu’altruiste. Il y a une quinzaine d’année, un couple d’amis partait en vacances dans un mobil home à Cavalaire avec leur petit fils de six ans pour quatre semaines et m’avait invité à en passer une avec eux. Je m’étais dit : « ces cons là ont peur de se faire chier et ne pas savoir quoi faire du petit. » L’avenir a montré que je n’avais pas tort vu qu’il fallait que je passe deux heures par jours à la piscine du camping avec le môme ce qui ne me dérangeait nullement, il faisait une chaleur à crever. Dans le couple, c’est madame qui portait la culotte. La deuxième mission qui me fut assignée était d’accompagner le copain dans sa courte tournée des bistros de Cavalaire entre 11h et 13h. Après on bouffait comme des cochons et on faisait la sieste. Rien que pour ça, j’aurais signé pour l’année suivante. Surtout, le camping avait un bar fabuleux qui se transformait progressivement en boîte de nuit vers 21h. J’y allais donc vers 17h. Les trois autres me rejoignaient vers 18h30 pour l’apéro (j’entends : une tournée chacun) et je revenais après le repas. Je n’ai rarement apprécié des vacances de beauf, encadrées par les heures de piscine et de bistro. Une seule fois on est sortis, à ma suggestion, pour passer une matinée à Saint-Trop ! En une semaine à Cavalaire, je n’ai quasiment pas vu la mer (et je suppose qu’eux non plus en quatre semaines).

J’y suis donc retournée l’année suivante mais ça s’était assez mal passé (pour des raisons idiotes : le hasard a fait que c’était tombé sur ma première semaine de vacances et que j’étais épuisé, supporter un gamin de sept ans et un camping de beauf était trop pour moi).

En août 2008, je n’avais rien de prévu. Je crois me rappeler que j’avais été voir des copains blogueurs et pas envie d’aller en Bretagne. J’avais donc choisi de rester deux semaines à Bicêtre. La femme de Tonnégrande passait deux mois chez ses parents en Guyane et lui ne voulait pas passer tant de temps avec eux. Nous nous étions retrouvés comme deux andouilles à Bicêtre. La Comète venait d’être refaite. Pendant une quinzaine de jours, nous y étions de 11h à 15h, et de 19 à 23, à refaire le monde, manger… Ca nous avait coûté beaucoup plus cher que si nous étions partis…

Des vacances au bistro, il n’y a rien de tel !

Mes souvenirs de bistros de vacances remontent à la nuit des temps. En 1985, j’encadrais un centre de vacances au Portugal. Le terrain où nous étions appartenait à l’oncle d’un copain, propriétaire d’un bistro (si je puis dire, la notion de bistro s’applique plutôt en France). Nous y passions nos temps libres, nos heures de réunion entre animateurs,…

En 1990 (je crois), un autre centre de vacances, dans le Cantal, cette fois. Les chiottes ne me plaisaient pas. J’allais donc dans un bistro du bourg voisin où j’ai passé des heures. A partir de 1997, j’ai arrêté les centres de vacances et je partais avec des potes. En 1998, on est allés à Florac, en Lozère, à l’invitation d’autres copains qui trouvaient, à juste raison, le patelin génial. Il y avait un bistro (il s’appelait « chez Proust, coiffeur pour hommes », voir la photo, le gamin est le fils des copains). On passait une partie des journées, en terrasse et des soirées, au comptoir. On y est retournés pendant des années, cinq ou six ans, peut-être, uniquement pour ce bistro tout à fait anodin mais un personnel génial et un cadre sublime. Un jour on a arrêté pour une raison idiote que j’ai oubliées, sans doute n’avions plus l’âge de faire du camping entre célibataires. Pendant quelques années, j’y suis allé tout seul car j’allais visiter des copains dans le Gard, dont FalconHill mais pour une journée, seulement, une triste bière isolée vu que j’avais la route à prendre. La dernière année, ils ne m’ont pas reconnu. Je n’étais plus un des membres du groupe de Bretons…

Des bistros, en vacance, c’est pas mal non plus !

Pour mes dix demi-journées de vacances confinées, c’est raté.

2 commentaires:

  1. « Chez Proust, coiffeur pour hommes » : voilà qui me laisse tout rêveur…

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    1. Oui, c'est pour ce nom que les copains sont entrés là la première fois.

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