09 janvier 2010

Hygiène relative

C’est ainsi que, jeudi soir, je suis arrivé au Kremlin-Bicêtre après avoir procédé à quelques emplettes aux Quatre Temps, à la Défense. A force de faire le même trajet tous les jours, j’ai oublié de prendre des notes pour répondre à votre préoccupation principale : mon retour s’est-il bien passé ? Pourtant, hier soir, quand j’ai rédigé mon billet, je m’en rappelais très bien. Les transports en commun sont comme les soirées au bistro : toutes identiques et toutes différentes.

Arrivé au Kremlin-Bicêtre dans une nuit qu’on pourrait qualifier de nocturne, je me suis retrouvé dans un désert. J’ai pris une photo de la place de la Comète : elle était vide et la photo encore plus ratée que l'autre.  Pas une voiture. Une légère couche de neige nous rappelait, heu, qu’il avait neigé le matin. Pas un chat dans la rue. Je suis entré dans le bistro et j’ai discuté avec le patron. Nous observions la rue, entre le métro et le Leclerc, généralement aussi noire de monde que les clients de la Comètes sont noirs de Côtes-du-rhône. Personne.

J’ai déjà fait des billets évoquant ce sentiment de fin du monde, parfois dans mon blog politique pour illustrer cette sale période que nous vivons. Jeudi soir était différent. Les illuminations de Noël et la neige donnaient une sensation que seul un blogueur littéraire de grande qualité pourrait décrire : je vais m’abstenir.


C’est en sortant de la Comète pour rejoindre l’Amandine afin de boucler les mots fléchés du France Soir que l’idée de ce billet m’est venue  sans savoir quoi y raconter, comme d’habitude. J’ai pris une nouvelle photo. Elle est ratée mais moins que la première. Je vais quand même la mettre pour illustrer ce billet. Dans la terrasse, vous avez Nicolas Le Loufiat qui vaque. Sur la place rien. Arrivé à l’Amandine, personne à part le vieux Joël et un autre gugusse. Même le France Soir n’était pas là, occupé par une grève inopportune probablement provoquée par des gauchistes de mauvaise augure.

La patronne était là. Elle décrivait au gugusse que nous appellerons Johnny, aujourd’hui, pour les commodités de l’histoire un petit peu, un peu en hommage à notre Johnny dont la mère était fan puisque le gugusse s’appelle réellement Johnny. Heureusement que sa mère n’était pas fan de Dalida mais je me rends compte que je n’ai pas terminé ma phrase précédente. La patronne décrivait au gugusse la manière dont elle faisait le ménage en prenant bien soin d’ajouter qu’elle lavait le dessous du lavabo systématiquement contrairement à la plupart des Français qui sont vraiment des gros dégueulasses qui ne lavent pas le dessous du lavabo.

Le vieux Joël souriant bêtement, je me suis mêlé à la conversation, vous pensez bien. Je n’ai pas dit que je pissais dans mon lavabo car ça aurait été mentir et la patronne aurait été choquée. J’ai juste dit à la patronne et à Johnny qui approuvait la patronne, sans doute pour obtenir une consommation gratuite, que je ne savais pas comment était le dessous de mon lavabo, n’ayant jamais pris soin d’en prendre soin. Pour vous dire la vérité, je charriais ces braves gens : ma salle de bain est d’une propreté sans égal, j’ai fait le ménage de la salle de bain à fond il y a moins de trois mois, quand j’ai changé de machine à laver. Et surtout, je suis équipé d’une femme de ménage dernier modèle avec GPS et poils sous les bras intégrés.

La patronne m’a immédiatement rangé dans la catégorie des gros dégueulasses qui ne lavent pas le dessous du lavabo plusieurs fois par jour ce à quoi j’ai répondu que si j’avais pris soin d’acheter un appartement avec salle de bain, c’était pour me laver moi, pas le dessous du lavabo. Ne comprenant pas ce que je voulais dire, je lui ai dit que, par exemple, je prenais une douche et un shampoing tous les jours. Pas elle, ai-je cru comprendre.

Mais sa salle de bain est propre.

A cause du vieux Joël qui rigolait bêtement, elle a compris que je me foutais de sa gueule et ça m’étonnerait qu’elle nous paye une tournée ce mois-ci. Son mari devrait le faire, il rigolait aussi.



10 commentaires:

  1. Hi hi hi :o) je ne regarderai plus jamais les dessous des lavabos de la même manière ! hi hi hi :o)
    Merci pour ce billet Nicolas ! :o) bon samedi à toi ! :o)

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  2. Excellent, je vais de ce pas vérifier l'état de mon dessous de lavabo !

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  3. QUOI ??? Roselyne vient faire le ménage chez vous ???

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  4. Elle a le GPS intégré ? C'est pas une allemande alors, ta femme de ménage ?
    :-))

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  5. On dirait la retraite du Kremlin-Bicêtre, c'est beau! Et très cruel: maintenant je suis inquiet pour nos dessous de lavabo à la maison! Surtout que si quelqu'un doit s'y coller, c'est moi…

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  6. Catherine,
    Ah, tu appelles ça ton lavabo ?

    Didier Goux
    pas que le ménage !

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  7. Et si on n'a pas de lavabo, qu'est ce qu'on vérifie ?

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  8. Nancy, Catherine,

    Résultat ?

    Didier,

    C'est sa grande soeur.

    Poireau,

    Une Portugaise germanique.

    Achille,

    Dans une salle de bain, faut un lavabo.

    Tonnégrande,

    Heu...

    Le Coucou,

    Au boulot !

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  9. Nicolas tu m'a mal compris : je voulais dire que ce n'est pas parceque Didier Goux s'y rince les dents que ça s'appelle un lavabo.

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