01 octobre 2009

Héritage de Tupperware, la suite

Ceux qui ne savent pas pourquoi, bien décidé à sortir malgré deux annulations, je me suis repointé à la Comète vers 21 heures, hier soir, sont invités à lire mon précédent billet.

Je suis arrivé à la Comète avec le vieux Joël. Le grand Lolox était au comptoir... de même que Molière. Je n'avais pas vu Lolox depuis l'avant-veille : il devait finir la soirée chez La Branlette avec le personnel de l'établissement et je suppose que la soirée avait été rude.

Surtout, je n'avais pas vu Molière depuis trois ou quatre semaines. Je l'avais alors croisé chez Leclerc et il m'avait rappelé qu'il fallait que je lui ramène les Tupperware ! J'ai déjà raconté l'épisode dans le blog mais je vais recommencer.

Ca date du début de l'été. Molière, qui vient de Pondichéry, vit avec sa belle-soeur, qu'il fait passer pour sa femme. Je vous ai dit que je n'inventais jamais rien dans ce blog. Je viens d'apprendre que sa vraie femme vit en Inde et que celle qu'il fait passer pour sa femme n'est "que" sa belle-soeur. Ca explique probablement pourquoi elle ne fait pas la gueule quand elle vient le chercher au bistro. Toujours est-il qu'elle cuisine très bien.

Un soir, début juillet, Molière avait ramené des préparations Indiennes à Nicolas Le Loufiat et à Nicolas le Taulier de ce blog. Elles étaient dans les fameux Tupperware... Je demande à Nicolas Le Loufiat de mettre les miens en chambre froide pour que je les récupère en fin de soirée.

Panne de courant. Tout le secteur dans le noir. Ca dure longtemps... Les appareils électroniques grillent un par un. Nicolas appelle le patron qui dit : "on ferme". Hop. Nicolas donne donc la consigne à Camille, le cuistot, parti depuis, de transférer la bouffe utile dans les chambres froides du bas qui sont prévues par résister aux coupures de courant contrairement à la chambre froide de la cuisine et de jeter toute la bouffe qui n'était pas possible de sauver.

Hop ! A la poubelle, nos Tupperware. Dans l'affolement, on n'y pense pas. C'est le lendemain soir qu'on s'est rappelés de la scène et, avec Nicolas, nous avons convenu que notre bouffe ne pouvait qu'être passée à la poubelle. Nous étions réellement gênés : non seulement nous avions perdu de l'excellente bouffe mais, en plus, la "femme" de Molière s'était fatiguée à nous la préparer...

Nous avions donc convenu de ne rien dire à Molière pour ne pas les peiner, lui et son "épouse".

Molière était repassé quelques jours après et nous lui avions dit "Merci, c'était vraiment très bon." "De rien, elle cuisine vraiment très bien, mon épouse. Vous penserez à me ramener les Tupperware" "Oui, oui, pas de soucis". Et il se casse.

Avec Nicolas, nous étions bien emmerdés. Obligés d'inventer une nouvelle histoire. Pour ma part, j'avais tranché : "Vous commencez à me casser les burnes avec vos clients tordus, la prochaine fois que je vois Molière, je lui dis que j'ai laissé les machins ici" (sous-entendus : "c'est vous qui avez foutu mes machins à la poubelle et qui gagnez de l'oseille avec ce con... et avec moi, je laisse tomber").

Fin août, je recroise donc Molière chez Leclerc qui me rappelle pour les Tupperware et je vais pour débiter mon histoire mais, me trouvant assez enfoiré de mettre ça sur les autres, j'invente une autre histoire. "Hé ho ! Tu commences à me casser les burnes, j'ai déjà amené deux fois les machins à la Comète, mais on ne t'a pas vu depuis, je ne sais même plus où ils sont les trucs".

Je lui propose de lui filer dix euros pour qu'il en achète d'autres...

C'est alors qu'il me raconte son histoire. Sa "femme" a hérité des Tupperware suite au décès de leur copain toubib (que je connaissais vaguement). Je vous laisse méditer. Je répète : "Sa "femme" a hérité des Tupperware suite au décès de leur copain toubib". Je ne vois pas ce que je peux rajouter.

Admettez quand même que jamais une histoire de Tupperware ne peut générer autant d'émotion ! Et de rebondissements...

Pris de pitié, je ne sais quoi faire. Je décide d'inventer une histoire sordide pour expliquer la perte des trucs. Du style "Ma grande soeur est passée me voir cet été et, sans savoir qu'ils n'étaient pas à moi, les a embarqués pour ramener le reste de fromage où elle habite, en Alsace". Ca ne mange pas de pain : je n'ai pas de grande soeur et ma petite soeur n'habite pas en Alsace mais à Périgny.

J'arrive donc à la Comète, hier soir, et je vois Molière qui discutait avec Nicolas Le Loufiat pendant que le grand Lolox buvait sa 124154ème 1664. Et il commence à m'engueuler, ce qu'il n'aurait pas du faire : "hé ho Nicolas, il faut que tu penses à ramener les Tupperware, ça a assez duré". Il n'aurait pas du car il était en tort : on ne l'avait pas vu depuis un bout de temps. "Ho ! T'es gonflé, je les ai déjà descendus tous les soirs pendant une semaine, tu n'es pas venu les chercher, je ne sais même plus où il est ton merdier, je ne sais pas si je ne l'ai pas laissé là un jour ou utilisé pour autre chose, je m'en fous de tes Tupperware, tu me casses les couilles.".

Le Vieux Joël et le grand Lolox étaient impressionnés par ma colère. Il a fallu que je leur fasse un clin d'oeil pour leur montrer que je plaisantais et utilisais la situation pour mettre une connerie sur le compte de Molière. Les andouilles étaient pliées de rire mais tournaient le dos à Molière. Par contre, j'étais face à lui et j'avais du mal à me retenir.

Molière : "Mais pourtant, je t'avais dit que c'est tout ce que nous avais laissé mon copain, tu sais, le Toubib, en héritage, ma femme y tient beaucoup, ... C'est tout ce qui lui reste..."

Moi : "Mais putain de bordel de merde, tu ne vas pas nous casser les couilles pendant 107 ans avec cette histoire. Je te dis que je ne sais même pas où ils sont. Je les ai trimballés pendant des semaines et tu n'es pas venu les récupérer, alors maintenant tu va arrêter de nous faire chier et tu fermes ta gueule. Je te présente mes excuses, je n'ai pas fait attention, il faut dire que je ne peux pas passer ma vie à surveiller des Tupperware, même s'ils sont reçus en héritage, fais pas chier".

Je veux bien avoir pitié d'un type à qui un pote a perdu les deux Tupperware reçus en héritage mais il fallait bien que je m'en sorte.

Il prend son téléphone et appelle sa "femme". J'entends la fin de la conversation (Lolox aussi, il me l'a confirmé) : "Ah ben, on sait à qui on a affaire, maintenant !"

Il est parti fâché.

8 commentaires:

  1. Des Tupperware en héritage : ça me ravit au-delà de toute expression !

    RépondreSupprimer
  2. Arrêtez ! On en pissait de rire, hier soir !

    RépondreSupprimer
  3. Ca m'émeut...

    Mais à part ça, tu te fâches avec tout le monde?

    RépondreSupprimer
  4. Homer,

    Oui. J'aime bien me fâcher...

    RépondreSupprimer
  5. c'est enjoué!

    @unouveaucompte

    RépondreSupprimer
  6. tu es un monstre ! je te f'rais dire que ma ceinture aussi c'est un héritage !

    RépondreSupprimer
  7. Mais pourquoi laisser partir dans la nature des boîtes en plastique si on y tient tant ? Pourquoi ne pas plutôt les exposer ad vitam eternam sur un joli piedestal doré chez soi ?
    Forcèment, ça finit par des histoires !
    :-))

    RépondreSupprimer
  8. Unnouveaucompte,

    C'est enjoué mais c'est pas gagné.

    Gaël,

    Tu veux que je raconte encore fois les circonstances qui ont fait que j'ai du enlever la ceinture de ton pantalon ?

    Poireau,

    Oui. Les poser sur la cheminée, à côté de l'urne avec le reste de la grand mère.

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Soyez patients !