18 janvier 2012

Elle est morte, ma SDF alcoolique

J'avais parlé d'elle dans mes blogs (la fois où je l'avais vu chier dans l'entrée qui mène à mon parking ; elle se torchait le cul, debout, en passant sa main - sans papier - entre les jambes).

Elle passait ses journées sur les marches de l'escalier entre la Comète et Leclerc. Elle insultait les passants et faisait chier les gens en terrasse de la Comète.

C'était mon hommage funèbre.

J'aurais du faire : drame de l'alcoolisme et de la solitude. Nicolas Sarkozy avait promis que personne ne dormirait plus dans les rues et des SDF continuent à mourir dans le métro. Elle faisait partie des gens qui forment mon quotidien, dont je vous parle parfois, faisant des billets émouvants et tout ça.

Mais ça aurait été de l'immonde récupération à des fins politiques. La vérité est aussi immonde. Il y a des problèmes sans solution. Elle emmerdait tout le monde.

Sauf moi. J'adorais voir les passants gênés, ne sachant pas quoi faire pour avoir la paix. Ceux qui m'amusaient le plus sont ceux qui gueulaient après les pouvoirs publics, comme s'ils pouvaient faire quelque chose.

Surtout pour des connards qui gueulent quand il faut payer des impôts.

46 ans. Un an de plus que moi.

Alors je vais rendre un hommage sincère.

C'est quoi cette putain de société qui ne supporte pas ses marginaux ?

Amen.

Je ne connaissais même pas son prénom.




- Posted using BlogPress from my iPhone

20 commentaires:

  1. Eh bien, au risque de surprendre les commentateurs appointés de ce blog, je dois dire que j'ai toujours éprouvé une grande tendresse pour ce genre de personnage.

    Et je trouve dommage que vous ayez prononcé le nom de Sarkozy dans ce billet : ça l'amoindrit inutilement.

    RépondreSupprimer
  2. De la tendresse, oui. Pour Sarko, oui, mais je voulais me moquer des blogueurs gauchistes.

    RépondreSupprimer
  3. RIP.
    Je me souviens de tes billets...
    C'est peut être à cause (grâce) de ce genre de billets que tu es numéro 1.

    RépondreSupprimer
  4. Gildan,

    Essaie de le faire comprendre à quelques connards de ma connaissance.

    RépondreSupprimer
  5. Gildan a raison... Un billet touchant, comme il y en a beaucoup ici...

    (et tellement vrai)

    RépondreSupprimer
  6. "Le malheur au malheur ressemble. Il est profond, profond, profond".
    Louis Aragon.
    Quelle triste, triste vie. Quelle horrible, horrible, mort ...
    Que le ciel la prenne dans ses bras ...et l'emmène au Paradis des pauvres gens. Mais si, y'en a un. Pas possible autrement ...

    RépondreSupprimer
  7. Falconhill,

    Merci !

    Apo,

    Le paradis n'existe pas...

    RépondreSupprimer
  8. R.I.P.

    Quelle tristesse !

    Eugénie... Anonyme

    RépondreSupprimer
  9. On ne connait pas son nom, mais grâce à toi elle devient immortelle.

    RépondreSupprimer
  10. Je n'y crois pas pour moi-même, mais pour des pauvres gens ou des gamins qui ont souffert ... mais si, mais si, j't'assure ... Pourrait-il donc finir tous seuls, comme des étoiles au fond d'un trou ? ... T'es dur, là ... Je préfère leur rêver de l'amour, un vrai lit, toussa qu'il faut pour qu'ils soient bien ! ...

    RépondreSupprimer
  11. Il n'y a que toi pour rendre le triste agréable! Quel hommage!
    Touché!
    Paix à son âme .
    Merci pour elle.

    RépondreSupprimer
  12. Une société dite de "compétitivité" qui ne s’embarrasse pas de la "fragilité", point.

    RépondreSupprimer
  13. Reservus,

    Merci.

    CC,

    Oui, y'a un peu de ça.

    MHPA,

    Ouais...

    RépondreSupprimer
  14. J'ai cliqué sur l'image et lu l'article: elle est morte une canette de bière à la main, et brutalement. Il y a pire.
    Sarkozy n'y est pour rien, ou alors reprochez à Mitterrand tous les clochards morts sous son règne.

    RépondreSupprimer
  15. Suzanne,

    Oui, il y a pire. Elle avait un ventre énorme et était probablement très malade.

    Mitterrand n'avait pas dit que plus personne ne dormirait dans la rue. Mais Didier a raison, j'aurais du m'abstenir.

    RépondreSupprimer
  16. Nicolas: mais vous pouvez en vouloir à Sarkozy d'avoir dit une bêtise (enfin, peut-on vraiment lui en vouloir pour ça, hein...), pas pour n'avoir pas tenu une promesse impossible à tenir.

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Soyez patients !