06 septembre 2011

Promenade dans la vraie vie

Dans son billet de compte rendu de visite de sa visite à Bicêtre, Romain évoque mon comportement comme celui d’un « humaniste tranquille » pendant notre promenade du samedi (entre les bistros de Bicêtre). Je l’en remercie même si je ne sais pas trop ce que ça veut dire : je prends ça pour un compliment et il est toujours agréable d’en recevoir. Les commentateurs réactionnaires pourront toujours papoter de l’égo des blogueurs, la question n’est pas là…

Romain se trompe, malheureusement.

C’est dans les blogs que je suis éventuellement un personnage. Dans la vraie vie, je suis un type normal, qui discute normalement avec des gens qu’il croise depuis de nombreuses années dans les bistros de son quartier.

Ainsi, samedi midi, nous étions avec Corinne et sa mère à l’Aéro. J’y prends l’apéro avec elles la plupart des samedis et dimanches avant d’aller déjeuner à la Comète et je les vois également tous les soirs en semaine, du lundi au vendredi, sauf exceptions liées à nos propres emplois du temps, à l’Amandine. Comme je vois Tonnégrande et Djibril tous les soirs de 19 à 20h et parfois après 21 heures, quand je vois aussi le vieux Joël.

Ainsi, Mamie est relativement âgée. Quand je ne suis pas là, je les préviens pour lui éviter de faire la route, elle marche difficilement. Je suis un peu son seul prétexte pour avoir une vie sociale et j’aime bien être avec elles pour le volet « tranquillité » que soulignait Romain.

Ainsi, Romain avait l’air de penser que ma présence avec ces deux dames (et d’autres braves gens) avait l’air incongru alors qu’elle est naturelle. Ce qui n’était pas naturel, c’était sa présence à lui, même si il était évidement le bienvenu dans notre quotidien.

Ce soir, je ne pourrai pas être à l’Amandine. Mon activité de blogueur batavophile reprend le dessus. J’ai rendez-vous, comme d’autres blogueurs, avec celui qui pourrait être le prochain Président de la République si les électeurs écoutent mes vœux. Alors, hier, je leur ai dit, en arrivant, pour ne pas oublier : « Au fait ! Je ne suis pas là demain. J’ai rendez vous avec Hollande à l’Assemblée. » Mamie a répondu « Ah bon, on se voit mercredi, alors ! ». Corinne a dit « oui, Maman, ça te permettra de te reposer ».

Elles n’avaient strictement rien à cirer de ce que j’allais faire, de qui j’allais rencontrer. Seul Michel, le patron, y a marqué un vague intérêt en levant un sourcil mais il avait un fut de bière à changer. Et je dois avouer qu’à cette minute là, je n’en avais rien à cirer, non plus. La vie de blogueur allait encore empiéter dans ma vraie vie, celle qui se déroule en dehors du triangle délimité par la Comète, l’Aéro et l’Amandine.

Quand Romain, l’autre, en tant que coordinateur des blogueurs batavophiles, m’a contacté pour cette réunion, je dois avouer que j’ai commencé par refuser. J’avais « assez vu » François Hollande à l’Université d’Eté du PS, le week-end précédent. Et c’est quand j’ai su que Mrs Clooney et Gularu allaient être présents que j’ai changé d’avis parce que ça fait bien trop longtemps que je ne les ai pas croisés dans la vraie vie.

Ce qui ne m’empêche pas d’être content, voire fier, de rencontrer François Hollande qui doit bien se demander ce que sont ces blogueurs que quelques andouilles professionnels de la communication voudraient voir comme une espèce de groupe d’influenceurs. Ce qui ne m’empêche pas, non plus, d’être tout émoustillé à l’idée de devoir lui adresser la parole.

Je me console en me disant qu’il doit être vachement impressionné à l’idée de rencontrer le number ouane du Wikio. Smiley. Par contre, je ne sais pas si je vais écouter ce qu’il a à me dire : j’ai des tweets à émettre pour faire rigoler les copains.

Et promis, à 20 heures 30, j’arrive à la Comète et je reviens dans la vraie vie. Pas comme « humaniste tranquille » mais comme « normal tranquille ».

Je suppose que Mamie fait un peu la gueule, à l’heure où je vous parle. Elle n’a aucun prétexte pour aller boire un coup, comme les autres soirs, assise sur une banquette à écouter quelques guignols plaisanter au comptoir, bien loin des personnages qu’ils peuvent jouer dans des blogs.

6 commentaires:

  1. Non je n'avais point pris la présence de ces deux dames comme étant de l'humanisme ni tes relations avec elles ainsi, juste la façon de te comporter avec les gens.

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  2. On attend ton prochain article avec impatience donc ;-)

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  3. Alors, revenu dans la réalité ?

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  4. Oui mais il y a déjà qui "normalement" sont pas sympas ni ouverts.

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  5. Je ne suis ni sympa ni ouvert ! Je choisis mes bistros et évite ceux avec des casse-couilles... Et comme j'arrête pas de gueuler, les casse-couilles qui restent, dans mes bistros, ont compris qu'il ne fallait pas m'adresser la parole.

    Du coup, on se dit bonjour très poliment comme quand Ségo fait la bise à Titine. L'entente cordiale.

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