06 mars 2013

Les morts des réseaux sociaux

Je suis mélancolique, ce soir. Je n’ai rien foutu sur ce blog aujourd’hui, ce qui est la première fois depuis longtemps (hors week-ends). J’ai été happé par le boulot et par un long billet sur le blog politique, où je tenais à approfondir le sujet… J’apprends, un peu après, qu’un copain blogueur est mort. Un vilain crabe qui le taraudait  depuis un an. C’est le troisième pote blogueur que je perds en deux ans. La vie, quoi ! Plus j’ai de potes, plus il y en a qui meurent. C’est mathématique.

Après Olivier et Jean-Louis, voila Philippe.

J’étais à la Comète, ce soir. J’ai reçu l’information par mail. Samedi, j’étais chez ma mère. J’ai reçu une même information par mail comme quoi un autre gars était mort. Je ne le connaissais pas mais il était très proche de certains de mes copains bretons. Les morts se multiplient. N’allez pas croire que je suis mélancolique pour ça. C’est la vie, c’est la mort.

J’étais à la Comète ce soir (bis). Le vieux Joël se pointe ; on discute le bout de gras. Il se plonge dans les mots croisés, je replonge dans mon iPhone, les copains ont fait des billets en hommage à Philippe (je ne vais citer que Melclalex puisque je lui pique la photo mais merci aux autres). J’ai à peine vu Tonnégrande, ce soir. Ramdane n’est pas passé et Djibril a arrêté de fréquenter les bistros.

Voila le vieux Joël qui me demande de l’aider pour un mot. Je trouve en première lecture. Il ne me croit pas. Je lui dis que c’est lui qui m’a appris le mot. Il ne me croit toujours pas. Je chercher avec l’iPhone et je trouve la preuve que le mot est bon. Nous voila à nous engueuler comme des charmants copains de comptoir. « Je te dis que c’est toi qui m’a appris le mot ». « Je te dis que non, je ne le connaissais pas ». J’ai évidemment raison (véridique, je me rappelle précisément les circonstances).

Il me dit : « ah mais bordel t’es tout chose, qu’est-ce qu’il se passe ? » Je lui explique que j’ai un copain blogueur qui est mort. Il me répond bizarrement que je confonds la vraie vie et les réseaux sociaux. Je lui dis que, non, je connaissais réellement Philippe, même si je ne l’ai vu que trois ou quatre fois (si ma mémoire est bonne, trois fois à la Comète et une fois à meeting d’Hollande).

Le vieux Joël est comme ça. Il me fait plusieurs fois par semaine la remarque que je suis accroc avec mon iPhone et mes réseaux sociaux asociaux et que je ne pense qu’à ça tout en débarquant au bistro en s’assurant que les mots fléchés du journal n’ont pas déjà été faits par une autre andouille puis en se plongeant dedans sans écouter ce que je pouvais avoir à lui dire.

Je lui ai donc expliqué que dans mon blog, je faisais des phrases trop longues mais aussi que les copains des réseaux sociaux sont parfois aussi importants que les copains de la vraie vie. Ce sont les mêmes copains. Pendant que le vieux faisait ses mots croisés, ce soir, je papotais avec des copains et des copines, comme Shaya. Et il m’engueulait parce que je n’étais pas dans son trip, à l’aider à faire les mots fléchés du Parisien, le genre de truc que je fais en dix minutes quand il ne vient pas et que je n’ai aucune raison de lui laisser.

Philippe est venu deux fois à la Comète pour un Kremlin des Blogs et une fois parce qu’il passait dans le quartier par hasard. Cette fois, nous avions discuté, lui et moi, vite fait parce qu’il devait rentrer chez lui, pendant que le vieux Joël faisait ses mots fléchés, à côté. J’avais rangé mon iPhone dans ma poche.

Quelle différence entre les copains des réseaux sociaux et ceux de la vraie vie ?

Salut, Philippe !

7 commentaires:

  1. C'est triste de perdre un ami blogueur (ou pas d'ailleurs !) !
    Mine de rien à travers les blogs il y a des liens forts d'amitié qui se créent !

    55 ans ! c'est trop tôt pour partir !!! Quelle saleté de maladie !!!! ppppffff !

    Que Philippe repose en paix.
    Merci à toi Nico.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est moi qui te remercie. Tu es toujours aussi rapide et ça fait du bien.

      Supprimer
  2. Aucune différence, j'ai mis du temps à l'admettre. Perdre un copain des réseaux sociaux, c'est très triste.

    RépondreSupprimer
  3. Très beau texte, Nicolas ... pour Philippe, qui m'avait encouragé, je me souviens, au début de mon blog !
    ...

    RépondreSupprimer
  4. Je mes souviens de lui, même si je ne le connaissais pas "en vrai" sa mort m'attriste ... saleté de maladie !

    RépondreSupprimer
  5. Même si je ne le connaissais pas en "vrai", la nouvelle m'a foutu un coup, les blogs sont plus qu'un simple réseau social.

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Soyez patients !