11 mars 2011

Alcool et antiobiotiques : que faire ?

Je vous préviens : je ne suis pas toubib. Si vous voulez un seul bon conseil, si vous prenez des antibios, arrêter de picoler. Complètement.

Néanmoins, après une première série de six jours aux antibios, suivis d'une semaine de calme puis de trois semaines, à nouveau, aux antibios, je peux vous dire que j'ai mené une enquête complète, de même que quelques expériences.

Petit 1 : on dit qu'il est dangereux de prendre de l'alcool si on est sous antibios... Ce n'est pas totalement exact. L'alcool fatigue, les antibios aussi. Le cumul n'est pas très sain et il vaut mieux éviter de prendre la charge du siècle.

Petit 2 : il n'y aura pas de petit 2. Je viens de raconter une grosse connerie : ce ne sont pas les antibios qui fatiguent mais la maladie qu'ils doivent guérir... On fait souvent l'erreur mais j'ai pu tester... Pendant deux semaines, j'étais très nase. Cette semaine, ça allait beaucoup mieux alors que j'étais toujours sous antiobios.

Alors quoi ?

Si j'ai bien compris mes lectures sur le net, c'est le foie qui a pour rôle d'absorber l'alcool et les antibios. Cette grosse fainéasse est incapable de faire les deux en même temps. Il absorbe soit l'un soit l'autre, selon ses souhaits du moment. S'il absorbe les antibios, très bien pour votre maladie. Par contre, vous risqueriez de crever ou d'attraper des maladies graves à cause de l'alcool si vous abusez vraiment. S'il absorbe l'alcool et pas les antibios, ça ruinerait l'effet de ces derniers et vous auriez l'air con.

Alors, peut-on boire sous antibio ? C'est vous qui voyez... Pendant la première semaine, je souffrais d'un abcès lié à une rage de dents. Si j'avais été mal soigné, j'aurais eu mal aux dents, ce qui n'est pas bien grave, j'ai donc bu un peu de bière, le soir. Pendant les trois semaines d'après, je ne savais pas ce que j'avais. Autant vous dire que j'ai pas fait le con : aucun risque.

Peut-on boire un peu ? Oui et non. Pour un pochetron, un peu n'existe pas. Vous commandez un demi, un gugusse arrive et met une tournée, du coup vous en remettez une par politesse. Vous comptiez boire un demi, vous en avez bu trois.

C'est mal...

Pour un peu, vous continuez un peu et vous en buvez six ou sept ce qui vous paraît peu. C'est peu. Il n'empêche que le pochetron oublie toujours que le foie met du temps à éliminer l'alcool. Pour un peu, vous aurez encore de l'alcool dans le sang le lendemain et vous perdriez deux jours de traitement.

Le pire étant si vous buvez à la maison : une fois que la bouteille est ouverte et les deux premiers verres bus, la tentation de continuer est très forte...

Pendant ces trois semaines, si j'ai bu quelques verres d'alcool, c'était toujours en étant sur de pouvoir me limiter, c'est-à-dire uniquement au bisto et à des moments où j'étais tout seul au comptoir ou avec des gugusses de confiance que j'avais prévenus avant.

Ceci était un billet à haut caractère scientifique.

Cela dit, le pochetron va toujours éprouver une appréhension pour arrêter de boire (je ne pourrais jamais, je ne vais pas réussir à dormir). C'est une connerie. Il suffit de s'enfiler suffisamment d'un autre liquide.

C'est si vous n'arrivez pas à arrêter subitement qu'il est temps de consulter un toubib...

(photo)

9 commentaires:

  1. Dans un autre genre, ayant fait un infarctus il y a 3 ans, je continue de fumer.
    Un examen de routine a decelé récemment une arythmie grave.
    On ne m'a pas dit d'arrêter de fumer, mais on ne m'a jamais dit non plus que cela favorisait la guérison!!!
    Au fond, la question, la seule, la vraie est : là où j'en suis dans ma vie, à l'âge que j'ai, si je pars maintenant, est-ce que j'ai le sentiment du devoir accompli !?
    Et pour le reste, la tenue qu'il conviendrait d'avoir quand on est malade, et patati et patata... merde !!! Un point c'est tout. A qui appartient ma vie ? C'est égoiste, mais c'est ainsi.

    RépondreSupprimer
  2. On ne vantera jamais assez les recherches de science appliquée faites par les pochetron !
    :-))

    [Donc tu vas mieux alors ? :-) ].

    RépondreSupprimer
  3. "Peut-on boire un peu ? Oui et non. Pour un pochetron, un peu n'existe pas. Vous commandez un demi, un gugusse arrive et met une tournée, du coup vous en remettez une par politesse. Vous comptiez boire un demi, vous en avez bu trois.

    C'est mal...

    Pour un peu, vous continuez un peu et vous en buvez six ou sept ce qui vous paraît peu. C'est peu. Il n'empêche que le pochetron oublie toujours que le foie met du temps à éliminer l'alcool. Pour un peu, vous aurez encore de l'alcool dans le sang le lendemain et vous perdriez deux jours de traitement.

    Le pire étant si vous buvez à la maison : une fois que la bouteille est ouverte et les deux premiers verres bus, la tentation de continuer est très forte..."

    Il y a dans ce descriptif l'expérience approfondie d'un vécu solide. C'est ça. C'est exactement ça.

    RépondreSupprimer
  4. Eh bien, moi, j'ai toujours continué à picoler pendant les antibiotiques et j'ai toujours guéri ! J'ai même guéri de l'alcool, finalement, et sans antibiotiques, mais ça n'a rien à voir avec le sujet.

    Le seul intérêt d'arrêter de picoler pendant trois semaines, c'est que ça vous permet de vérifier si vous êtes dépendant ou non.

    RépondreSupprimer
  5. Philippe,

    Oui, mais par moment, on prend peur.

    Poireau,

    J'ai d'autres billets en réserve... Pendant ces trois semaines, j'ai fait un tas de constats (enfin, rien de neuf, mais des confirmations...).

    MHPA,

    SI ça peut te rassurer, ce n'est pas un vécu personnel, sauf le pinard à la maison (du coup, je n'en achète plus pour chez moi). Non, c'est juste l'observation au quotidien de gugusses qui disent "il faut que je rentre tôt, ce soir, j'en bois un et j'y vais...

    Didier,

    Tout est une question de quantité.

    Pour le coup de la dépendance, je crois que c'est de la connerie. La première semaine, je n'ai strictement rien bu (et les deux suivantes quasiment rien, la dernière, je prenais un ou deux demis en fin de soirée) et je n'avais aucun signe de dépendance. Il n'empêche que la bière me manquait... parce que j'aime ça...

    RépondreSupprimer
  6. Faudrait en appeler à l'expertise d'Asclepieia là-dessus :-) Sinon je pense que le taux d'alcool joue largement : boire une bière est quand même moins engageant (déjà fait sans problème) que picoler du whisky sous antibio (jamais fait et compte pas essayer).

    RépondreSupprimer
  7. Romain,

    Encore une belle idée reçue...

    Ce que tu bois est dilué dans 5 litres de sang, en moyenne...

    Ainsi, si tu bois un sky de 4 cl à 40° tu auras autant d'alcool dans le sang qu'avec 25 cl de bière un peu forte (6,4°).

    RépondreSupprimer
  8. Oui mais je pensais à volume égal ... bon d'accord à part des alcoolos au stade ultime on boit rarement le sky ou autre au même volume que la bière.

    RépondreSupprimer
  9. Romain,

    Même un alcoolo au stade ultime, s'il boit de la bière, en boira quarante demis par jour, soit 10 litres. S'il boit 10 litres de whisky, il est mort...

    Et il n'y a pas de "volume égal". Observe les pochetrons de comptoir qui vont boire des petits kirs de 7 cl (à environ 14 degrés), ils prennent toujours les buveurs de bière pour des ivrognes alors que la quantité d'alcool dans un demi à 4,5° est à peine supérieure à celle dans un kir...

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Soyez patients !