11 septembre 2012

Bistros : et si le client n'était pas au centre du monde ?

Cette nouvelle courte série de billets à propos des bistros s’achèvent. J’ai parlé, hier, d’une série de personnages qui avait été très proches de moi, dans les bistros, à une époque. En le relisant, je me suis rendu compte que j’en avais oublié beaucoup, notamment et paradoxalement ceux d’une époque plus récente, celle de « la Comète de Bruno »… Dans un autre blog, j’ai évoqué les bistros où j’avais été très proches des patrons et des employés, mais qui ont disparu de ma vie.

Vendredi, j’ai raconté quelques anecdotes qui ont pu m’arriver parce que j’étais très bien dans ces bistros, très bien avec ces patrons et employés.

Le but du jeu est simple. Vous débarquez dans un coin pour une période assez longue et vous voulez vous trouver un comptoir de bistro où vous serez bien, pour la raison que vous voudrez ! J’ai donné quelques conseils, en commençant cette série mais il y a un volet que je n’ai pas encore traité, le plus difficile tant il est essentiel : les relations avec le personnel (ou les patrons, c’est pareil).

Je n’ai qu’un seul conseil à donner : fermez votre gueule et ouvrez vos oreilles et vos yeux.

En Français : d’une part, n’adressez jamais la parole à la personne derrière le bar sauf pour commander et, évidemment, pour faire la conversation s’il s’adresse à vous. D’autre part, soyez attentif à votre environnement.

Le client ordinaire a un certain nombre de travers qu’il faut éviter si vous souhaitez vous faire apprécier du personnel. Pourquoi se faire apprécier du personnel me demanderez-vous ? Vous pourrez imaginer 15000 raisons valables. Par exemple, à la Comète, je n’hésite pas à commander des verres après la fermeture : le type qui est là sait que je ne le ferai pas chier. Mais il y en a une seule bonne à retenir : comment voulez-vous être bien quelque part si les principaux personnages du lieu ne vous apprécient pas ?

Sans compter que c’est une règle élémentaire de savoir-vivre mais qui est toujours oubliée par les clients, notamment au bout de quelques verres !

Ne jamais oublier : le personnel du bistro n’est pas au bistro mais au travail.

C’est la liste des travers que peut avoir le client qu’il faut étudier.

Premier exemple : vous aimez le foot et vous êtes un supporter du PSG. Vous aimez donc bien commenter les matchs de votre équipe. Dites-vous bien que 200 autres clients sont passés avant vous pour raconter les matchs de leurs équipes ! Que peut bien en avoir à foutre le loufiat ? D’ailleurs qu’est-ce que vous en avez à foutre, vous, des commentaires des autres à propos de leurs équipes de foot ? Comment pouvez-vous imaginer que le loufiat puisse être intéressé par votre avis sur le match de votre équipe de foot plus que par les 200 avis des 200 autres clients passés avant ?

Deuxième exemple : votre serveur préféré passe un coup de balai toutes les heures devant le comptoir à cause des emballages de sucre (dans le temps, quand c’était fumeur, c’était encore pire). S’il y a en moyenne dix clients au comptoir, ça lui fait demander pardon 10 fois. Vous pouvez vérifier : 48 heures par semaine, 47 semaines par an pendant 40 ans. Ca fait près d’un million de fois. Vous ne croyez pas que ça serait plus simple de vous écarter par réflexe avant qu’il ne vous demande de le faire en ayant l’impression de vous importuner ? Si le loufiat passe avec un balai près de vous, ce n’est pas pour aller remplir les pots de moutarde !

Le client est le centre du monde, il oublie que les autres bossent, il veut imposer son sujet de conversation dont personne n’a rien à cirer, il parle de plus en plus fort parce que le taux d’alcool monte, il commence à raconter des histoires qu’il croit drôle et il oublie que si le type derrière le comptoir lui répond ou sourit c’est aussi parce que c’est son métier.

Oui, toi aussi…

2 commentaires:

  1. *** Parfois je ne voudrais pas être à la place du serveur !... il y a des clients qui doivent être chi..ts !!!! ;o)
    Merci pour ce billet que j'apprécie (comme tous les autres du reste !) BISES de Bangkok ! :o) ***

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    1. Déjà, avant de continuer il faut que je pense à répondre aux commentaires...

      Bonne soirée !

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