01 octobre 2013

Vive le métro parisien !


Virginie est provinciale et vient souvent à Paris. Je l’avais d’ailleurs rencontrée, une fois. Dans son dernier billet, elle raconte ses impressions quand elle vient à la capitale et s’engouffre dans le métro. J’allais lui laisser un commentaire mais un billet semble plus adapté.

Quelques extraits : « Je regarde ces visages dans le métro parisien, ces yeux plongés dans un livre ou un smart phone, ce peu de paroles échangées, ce peu de sourires aussi, ces teints parfois trop éteints, ces tenues sombres qui m'entourent... » « Ces visages qui ne respirent pas la joie, pourtant je devine que certains sont heureux ouf, j'invente la vie qui va avec... Je me fais mon cinéma comme qui dirait ! » « Je me demande si les parisiens prennent le métro tous les jours avec les mêmes personnes, s'ils leur arrivent de s'asseoir en face des même personnes qui font le même parcours quotidien, est ce qu'alors un sourire, un bonjour peut naître ? »

Que répondre ?

A une époque, j’étais très régulier. Je connaissais les gens qui prenaient le métro à la même heure que moi, au même endroit de la rame, notamment les gamins, les jeunes,… qui, à cause des heures de cours, sont réglés comme des horloges. Souvent, ils sont en groupe et déconnent. C’est pour ça qu’on les remarques. Mais, je vais déprimer Virginie : honnêtement, on s’en fout. Il est impossible de compter mais on croise chaque jour probablement des centaines de personnes. On ne peut pas faire attention. Dans le métro, on entre en immersion. Selon les périodes, on observe les gens. Ou pas. On se plonge dans le bouquin, dans l’iPhone,… A certaines époques, j’adore regarder et faire des billets pour décrire les petites bêtises de chacun.

Vendredi matin, ligne 1, j’étais debout, appuyé à un strapontin. Une dame était assise sur le strapontin à côté. Compte tenu de la foule, elle n’aurait pas du. Elle n’arrêtait pas de fouiller dans son sac à main et me donnait des coups de coudes dans le genou. A un moment, elle a commencé à se remaquiller : les cils, le repoudrage… puis le rouge à lèvres. Elle m’énervait. J’ai donné un coup de genou dans son coude. Et paf, le rouge à lèvres. On s’amuse bien dans le métro.

J’aime aussi prendre le métro le soir, à la Défense, écouter les jeunes cadres parler de boulot. J’aime bien aussi attendre ma ligne, toujours le soir, à Palais Royal. A ce stade de la journée, on ne connaît plus les gens. On a en vu trop. Parfois, je croise une vraie connaissance, un type de Bicêtre qui bosse aussi à la Défense que j’ai connu en 1998 et qui a acheté un appartement près de chez moi des années plus tard. On s’évite parfois. On baisse les yeux, on veut finir le trajet tout seul, sans avoir à raconter les mêmes banalités sur l’évolution du marché, du boulot,…

Le soir, je sors du métro, je récupère la 3G avec l’iPhone, je marche jusqu’à la Comète en lisant mes mails et en répondant aux commentaires du blog, je finis au comptoir du bistro en ayant pris soin de saluer tous les gens que je connais, y compris les copains. Le serveur me sert un verre. Je suis toujours dans mon iPhone. Mon voyage et mon retour dans la vraie vie ne se finissent que quand j’ai éclusé le dernier mail. Ca dure généralement 10 minutes. Parfois, je dépasse une heure.

Il se passe ainsi cinquante minutes le matin (j’ai moins de mails en sortant du métro que le soir) et une heure le soir où l’on est coupé des gens autour de nous. Une espèce de routine comme si le temps s’arrêtait. Le provincial peut difficilement connaître le phénomène, notamment parce qu’il va en voiture au boulot et écoute la radio. Il est lui-même dans une routine puisqu’il devra aussi faire tous les matins les mêmes gestes. Habiller les mômes, les faire monter dans la voiture, attacher leurs ceintures, les déposer à l’école, aller bosser…

Tout cela a-t-il de l’importance.

Le type tout seul dans les embouteillages dans sa voiture, écoutant sa radio, a-t-il l’air plus fin que celui dans le métro, lisant son journal ?



10 commentaires:

  1. Très intéressant cet échange d'impressions autour du métro et des personnes qui se servent de ce transport en commun.

    Le métro est, malgré tout ce que l'on peut dire, une façon rapide et utile pour se déplacer dans la capitale. Si nous en étions privés ne serait-ce qu'une journée, je crois que c'est à ce moment là que nous apprécierions ce transport.

    Bises d'Asie vers Paris ! :o)

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    1. Oui, il est indispensable !

      Tiens ! Tu n'as pas fait de billet, ce matin ?

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    2. Et si ! j'en ai fait 1 :o) tu ne l'as pas vu ! Trop occupé à regarder les gens dans le métro ! hi hi hi !!! ;o)

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  2. Bien sur que le métro est utile et indispensable... mais c'est une impression tout à fait personnelle, tu te doutes... Et puis oui c'est vrai je vois les choses évoluer en venant épisodiquement depuis presque toujours... enfin loin de moi un jugement, c'est simplement que je n'aimerai pas le vivre... parce que je suis une vraie provinciale c'est vrai... et qu'en plus, je ne vis jamais les embouteillages en voiture... je bosse à 2 kilomètres de chez moi, au milieu du chemin j'ai l'école d'un de mes enfants que je dépose en Dax... bien évidemment il y a d'autres inconvénients... la vie quoi ! (merci pour ton billet, j'aime bien lorsque mes billets t'inspirent !)

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    1. Je n'ai pas dit que tu jugeais mais comme beaucoup de gens pas habitués, vous avez le même sentiment, celui qu'on fait la gueule. Pas du tout, on est ailleurs ! Par ailleurs, on s'habitue très bien. J'ai eu différentes périodes dans ma carrière, des moments où j'allais en voiture, d'autres en bus, d'autres en métro... On change de transport très facilement.

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  3. J'aime bien ce post. c'est un sujet sur lequel on pourrait beaucoup écrire.
    Effectivement tout est question d'impression. J'ai pratiqué à Paris (beaucoup la fameuse ligne 13, la lignes Paris Rouen, les bus), en province et ailleurs.
    Les transports reflètent des modes de vie différents, c'est tout. Après ça dépend des personnes, ça plaît ou ça plaît pas. Pour certains c'est un choix, pour d'autres pas. Pour paraphraser Virginie : "c'est la vie quoi !"
    Moi qui malgré mes origines latines ai une proxémie plutôt élevée, j'avoue avoir du mal dans la ligne 13 aux heures de pointe. Je préfère le bus à Paris.
    Un de mes meilleurs trajets dodo - boulot ? En Angola, entre la barge habitation et la plate-forme pétrolière sur laquelle j'ai bossé, pendant quelques mois : un trajet d'une dizaine de minutes sur l'océan. C'était un plaisir immense lorsque nous croisions des dauphins ou des baleines. Mais nous n'avions pas la 3G, aïe !!!

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    1. Une fois, j'avais pris dix kilos en deux ou trois mois. J'étais en déplacement de longue durée et je prenais le taxi matin et soir. Ne faisant pas 100 mètres à pieds par jour, je n'avais aucun effort physique à faire.

      Les transports en commun ont du bon...

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  4. Une ambiance de tram particulière, c'est dans "Avalon", film dont seule la fin est en couleur. Ambiance pesante. C'est vrai, on rencontre rarement des personnes que l'on reconnaît.

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